Murakami Haruki - [Japon]

Ben, tu lui as trouvé quoi ?

Les amants de Spoutnik, j'ai adoré. Un homme qui aime une femme qui aime une femme, et personne ne s'entretue, rien que ça, je trouve ça magique. Et Murakami est toujours aussi surréaliste, les frontières se perdent... Je trouve ça hautement intéressant.

Tu en as lu d'autres du même auteur Sylbao ?

Moi aussi j'avais adoré les liens étroits entre les différents personnages, le fait que Murakami joue avec des jeux d'ombre et de lumière de l'âme humaine. Intéressant voir passionnant.

J'ai lu récemment "La Ballade de l'impossible" et celui-ci est mon 2ème préféré après "Kafka sur le rivage".

J'ai lu aussi Les Chroniques de l'Oiseau à Ressort. Passionnant, oui, et angoissant pour moi. C'est quelqu'un que j'estime beaucoup qui me l'a conseillé, alors il a une place spéciale dans mon cœur.

Ce ne serait pas Amélie N par hasard ?

Non, mais pas loin !
C'est Laureline Amanieux, qui lui a consacré sa thèse. J'en profite pour vous conseiller d'aller voir son site : savoirchanger.

Ah tiens ! Je ne savais pas que tu étais en contact avec elle.
Merci pour le lien.

"La ballade de l'impossible" est le plus beau livre que j'ai lu de Murakami après "Kafka sur le rivage".

Un petit résumé : "Au cours d'un voyage en avion, le narrateur entend une chanson des Beatles : Norwegian Wood. Instantanément, il replonge dans le souvenir d'un amour vieux de dix-huit ans. Quand il était lycéen, son meilleur ami Kizuki, s'est suicidé. Kizuki avait une amie, Naoko. Ils étaient amoureux. Un an après ce suicide, le narrateur retrouve Naoko. Elle est incertaine et angoissée, il l'aime ainsi. Une nuit, elle lui livre son secret, puis disparaît..."

Comme toujours chez Murakami, on retrouve les thèmes qui lui sont chers : le conscient, l'inconscient et surtout les ténèbres de l'être humain, qui si j'ose dire sont merveilleusement bien mises en lumières dans ce roman.
L'auteur parle aussi magnifiquement d'amour, de paix intérieure etc...

P. 324 : "- On dirait que tu n'as pas l'air de bien saisir que si l'on doit s'entendre, c'est parce que le moment est venu, et non parce qu'on a envie que l'autre vous comprenne.

- Alors, tu veux dire tu veux dire que j'avais tort d'espérer que quelqu'un me comprenne ? Toi, par exemple ?

- Non, tu ne t'étais pas trompée, répondit Nagasawa. Les gens sérieux appellent cela de l'amour. Si toi tu as l'intention de me comprendre à ton tour".

"d'après tes infos" ? ! Mais où les déniches-tu toutes ? ! J'ai jamais vu ça de ma vie, ça m'intrigue.

J'ai encore lu un magnifique roman de Murakami il y a quelques jours.

Résumé : Hajime a connu pour la première fois l'amour en compagnie de la douce Shimato-San. Séparés par la vie, il n'a pourtant jamais oublié. Aujourd'hui, à l'aube de la quarantaine, Hajime est devenu un homme ordinaire et s'est construit une vie agréable entre sa famille et un métier qui lui plaît. Ce fragile équilibre résistera-t-il à ses retrouvailles avec Shimato-San ?

H. Murakami parle brillamment d'amour, de la mort, de la frontière entre réel et imaginaire, folie et "normalité' etc...

Les dialogues s'enchaînent avec vivacité, on est captivé d'un bout à l'autre.
Comme d'habitude, j'ai pris des notes, relevé des passages.

P. 21 : "A l'époque où nous nous fréquentions, j'avais douze ans et j'ignorais ce qu'était le désir sexuel. Certes, j'éprouvais un vague intérêt pour le gonflement de sa poitrine et pour ce qui se trouvait sous sa jupe. Mais je ne savais pas ce que cela signifiait véritablement, pas plus que je ne connaissais l'aboutissement concret de ces pulsions. Simplement, je tendais l'oreille, je fermais les yeux et, immobile, j'essayais de le deviner. C'était un paysage à peine esquissé, aux contours vagues, comme brouillés par la brume. Au coeur de ce paysage se dissimulait quelque chose de très important pour moi, je le sentais. Et Shimamoto-San contemplait le même paysage que moi, je le savais."

J'ai trouvé Au sud de la frontière, à l'ouest du soleil un peu décevant...

C'est un joli roman certes, mais rien de très enthousiasmant. On reconnait bien les traits caractéristiques du monde d'Haruki Murakami (le bar, le jazz, etc...), néanmoins cela manque de souffle. La première partie notamment, avec l'enfance du héros, qui est tout de même très répétitive et un peu plate.
Bref, du Haruki Murakami mais certainement pas dans toute sa splendeur.

C'est sûr qu'à côté de "Kafka sur le rivage", il fait pâle figure.

"Autoportrait d'un auteur en coureur de fond" est vraiment un excellent livre et celui-ci diffère quelque peu des autres Murakami.
En effet, il s'apparente plus au traité qu'au roman.

D'ailleurs, A. Clavel de L'express dit : " Un traité de sagesse à la japonaise, et c'est aussi la source cachée de l'oeuvre de Murakami, l'homme aux semelles de vent qui dévore les mots et le bitume avec la même fringale".

Résumé de ce livre : " Le 1er Avril 1978, Murakami décide de vendre son club de jazz pour écrire un roman. Assis à sa table, il fume soixante cigarettes par jour et commence à perdre du poids. S'impose alors la nécessité d'une discipline. La course à pied lui permet de cultiver sa patience, sa persévérance. Courir devient une métaphore de son travail d'écrivain. Journal, essai, au fil de confidences inédites, Murakami nous livre une méditation lumineuse sur la vie, qui, comme la course, ne tire pas son sens de sa fin inéluctable".

--------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------


Ce que j'aime chez Murakami, c'est sa sagesse. Tout est toujours remis en question, les réponses définitives ne sont pas données; il invite le lecteur à réfléchir sur ses questionnements...

Dans ce traité, Murakami est le seul à être mis en lumière. Il se met en scène et nous parle de l'importance d'avoir une hygiène de vie, d'avoir un rythme auquel se tenir, une discipline.
Pour l'auteur, ce qui le tient est bien-sûr la course à pieds et l'écriture. L'une et l'autre sont pour lui complémentaires : la première est plus physique que mentale, quant à l'autre, elle fait appel à ses ressources intellectuelles mais aussi à sa concentration.

Il nous dit aussi à quel point il faut "payer" pour parvenir à ses fins, se réaliser.

P 31 : "Les blessures émotionnelles représentent le prix à payer pour être soi-même".

Cette autobiographie retrace le parcours de Murakami dans ses années d'entraînement et de courses, mais aussi de questionnement.
C'est une véritable quête spirituelle qui est décrite dans cette oeuvre.

P. 32 : " Ma solitude me protège, mais en même temps elle me meurtrit sans cesse de l'intérieur, insidieusement."

Ah, il ne me reste plus que deux livres de H. Murakami à lire. Comme c'est dommage !

Allez, il n'est pas mort, il en fera sûrement d'autres. ^^

Vivement que je puisse lire d'autres Murakami ; contrairement à toi, je suis à la traine

J'aime beaucoup ta présentation en tout cas.

Merci !

J'aimerais bien lire Murakami. Quel livre me conseillez-vous pour une première rencontre avec cet auteur ?

cleo a écrit:

Quel livre me conseillez-vous pour une première rencontre avec cet auteur ?

Personne ne t'a répondu, c'est dommage. Il te reste à parcourir ce fil qui a des avis nuancés sur certaines oeuvres.

je crois que la ballade de l'impossible a bonne presse :



445 p. chez 10/18

Au cours d'un voyage en avion, le narrateur entend une chanson des Beatles: Norwegian Wood. Instantanément, il replonge dans le souvenir d'un amour vieux de dix-huit ans. Quand il était lycéen, son meilleur ami, Kizuki, s'est suicidé. Kizuki avait une amie, Naoko. Ils étaient amoureux. Un an après ce suicide, le narrateur retrouve Naoko. Elle est incertaine et angoissée, il l'aime ainsi. Une nuit, elle lui livre son secret, puis disparaît... Hommage aux amours enfuies, La Ballade de l'impossible est un magnifique roman aux résonances autobiographiques, d'une tendresse et d'une intensité érotique saisissantes

Pour le dernier 1Q84, un de ses mérites serait pour moi de faire constamment allusion à la sinfonietta de Leos Janacek.. je prêche pour cette oeuvre depuis longtemps et dans le désert

Merci Rotko

rotko a écrit:

cleo a écrit:

Quel livre me conseillez-vous pour une première rencontre avec cet auteur ?

Personne ne t'a répondu, c'est dommage.

Pardon, Cleo, j'ai lu une dizaine des livres de Murakamai, j'ai commence par "Kafka sur le rivage" et je n'ai pas arrete pendant six mois. J'aime beaucoup Murakami et tous ses livres - "Chronique de l'oiseau a ressort", p.ex. - c'est une histoire et une ecriture geniales!

Je suis plongée jusqu'au cou dans le livre Harukami. Je le trouve envoutant. Malgré l'aspect un peu fantasque, je trouve qu'il analyse à la perfection la nature humaine. Je suis conquise.
Bon c'est sûr, je ne vais pas m'arrêter à l'oiseau à ressort!

Une amie m'a dit de faire une pause entre les Murakami pour mieux les apprécier. Je verrais si j'arrive à suivre son conseil. J'ai déjà acheté deux autres Murakami.

bleunwenn a écrit:

Je ne sais pas non plus si je ferai de pause, surtout entre les deux premiers volets de 1Q84.
Merci Maya pour tes encouragements, je pensais vraiment taper juste avec Murakami pour ma fille mais on ne sait jamais vraiment avec les ados. Elle qui lisait beaucoup ne lit quasiment plus que des mangas et ne jure que par le Japon; elle dessine plutôt bien aussi, des suggestions d'autres lectures pour elle peut-être?
Merci!

Tu n'as pas a me remercier, chere bleunwenn.

Je n'ai plus d'enfants d'un si jeune age, mais dernierement j'ai parle avec un ami belge qui a une fille de 16 ans, une grande liseuse. Il m'a dit qu'elle etait deja sortie de la periode "manga" et a part, les livres obligatoires pour l'ecole, elle lisait certains auteurs francais contemporain dont Frederic Beigbeder et Michel Houellebecq.

Enfin les vacances!
Bon cela dit ce n'est pas forcément de tout repos, mais j'ai peut-être une chance de poursuivre mes lectures.
Pourquoi pas Beigbeder pour ma fille (féroce mais drôle) , Houellebecq je suis moins sûre (trop cynique); enfin ça vaut le coup d'essayer, le seul problème étant qu'ils ne sont pas japonais (ça vire à l'obsession chez elle -l'exaltation de l'adolescence)... Elle a bien aimé Anna Gavalda, j'ai une chance! Là je lui ai suggéré plusieurs ouvrages, elle a choisi le dernier Djian. Verdict bientôt!
Connaissez-vous des auteurs japonais plus accessibles au jeune public?

Je connais Tanizaki mais tout dépend l'âge de ta fille.

Il y a certains passages un peu cru ...... Après, je n'ai pas lu tous ses livres.
Mais bon, Murakami a toujours quelques passages assez cru. A voir.

OK merci, je vais me renseigner sur cet auteur, que je ne connais pas du tout.
C'est vrai que chez Murakami aussi il y a des passages assez crus (je m'en suis rendu compte dans 1Q84), je me demande si ce n'est pas ce qui a fait reculer ma fille (15 ans). Elle y viendra plus tard...