Pascal Quignard

NUIT SEXUELLLE À LAGRASSE ( Aude).
http://www.livreshebdo.fr/actualites/DetailsActuRub.aspx?id=785
http://www.editions-verdier.fr/banquet/ ( programme du Banquet du livre. Du 3 au 10 Août 2007).




Psacal QUIGNARD y présentera quelques fragments de son prochain livre " LA NUIT SEXUELLE"( qui fait suite au " Sexe et l´effroi", à paraître chez Flammarion, Sept.07).
LA NUIT SEXUELLE » DE PASCAL QUIGNARD
« Quand on sonde le fond de son cœur dans le silence de la nuit on a honte de l’indigence des images que nous nous sommes formées sur la joie.
Je n’étais pas là la nuit où j’ai été conçu. Une image manque dans l’âme. On appelle cette image qui manque « l’origine ». Je cherche à faire un pas de plus vers la source de l’effroi que les hommes ressentent quand ils songent à ce qu’ils furent avant que leur corps projette une ombre dans ce monde.
Si derrière la fascination, il y a l’image qui manque, derrière l’image qui manque, il y a encore quelque chose : la nuit. »
Pascal Quignard

Toutes ces pages sur Quignard

Je l'ai encore vu à la télé l'autre jour. M'a énervée. J'ai essayé cent fois et me suis ennuyée autant chaque fois...

Que d'érudition... mais comme disait Stendhal, c'est réservé aux "happy fews", j'imagine

maïa a écrit:

Toutes ces pages sur Quignard

Je l'ai encore vu à la télé l'autre jour. M'a énervée. J'ai essayé cent fois et me suis ennuyée autant chaque fois...

Que d'érudition... mais comme disait Stendhal, c'est réservé aux "happy fews", j'imagine

Décidement me voilà encore du même avis que Maïa
Je n'ai pas eu l'occasion de le voir et dommage. Mais après avoir retenté cet été un de ses autres romans, Villa Amalia, je me suis dit que ce monsieur n'était pas pour moi.
Impossible d'accrocher à l'histoire de cette femme partie refaire sa vie et totalement fermée de l'intérieur. J'ai essayé de trouver la faille, un semblant d'émotion, une réponse...Rien.
Anne m'est restée étrangère.
Il faut surement m'expliquer, j'ai dû louper quelque chose

roxane a écrit:

Décidement me voilà encore du même avis que Maïa

Alors essaie Les Vivants et les ombres de Diane Meur (oui, je sais, je suis monomaniaque, mais j'aimerais bien en parler avec quelqu'un qui l'aurait lu, une fois (ça c'est pour Seuguh !)
En ce qui concerne Quignard, je pense que c'est un écrivain de valeur, j'ai sans doute aussi loupé quelque chose, mais je n'y prends aucun plaisir... Et même je m'ennuie. Donc, j'ai renoncé :yes:

Citation :

En ce qui concerne Quignard, je pense que c'est un écrivain de valeur, j'ai sans doute aussi loupé quelque chose, mais je n'y prends aucun plaisir... Et même je m'ennuie. Donc, j'ai renoncé :yes:

Oh, même avec Tous les matins du monde ? Je connais assez mal Quignard, mais ce roman m'a beaucoup plu...

Tu n'es pas la seule à dire que Tous les matins du monde est bien et même mieux que ça, Marie-kiss-la-joue (long pseudo mais bien sympa ) Le problème est que je suis un peu découragée. As tu lu les deux dont je parle, et si oui les as-tu aimés? (Terrasse à Rome étant le premier )

Malheureusement, non : Tous les matins...est le seul que j'ai lu jusqu'à présent
(tu peux raccourcir mon pseudo à Marie, si tu préfères^^, même si on est au moins deux à porter ce prénom ici )

Pour les fans de Quignard, beau texte d´Assouline sur la République des Livres hier ( 27/11/07).
http://passouline.blog.lemonde.fr/2007/11/27/son-origine-du-monde-la-nuit/#comments

Je vous donnerai mon grain de sel d´ici peu, sur "La Nuit sexuelle".

Penvins, il y a aussi cet interview sur "Mondes francopohones" D´Oct. 2007, sur la Nuit Sexuelle.
http://www.mondesfrancophones.com/espaces/Frances/interviews/pascal-quignard-la-nuit-sexuelle

Citation :

Une femme surprend son mari avec une maîtresse et décide de rompre, d'un coup, sans discussion. Elle liquide tout, l'époux, la maison, les meubles, les comptes bancaires, la voiture, et le piano avec lequel elle gagnait sa vie de musicienne interprète.

Froidement, elle déserte sa vie d'avant, se dissipe dans un nouveau paysage mental. Après avoir brûlé la paperasse de toute une vie.

Vous reconnaissez l'histoire de Villa Amalia.

Benoît Jacquot en fait un film avec Isabelle Huppert. Lieu de tournage : l'île d'Ischia, au large de Naples.

Le prochain ouvrage de Quignard devrait sortir courant août et s'intitule Boutes.

Jacques Malaterre consacre un film de 26 ‘( Produit par Arte France, Mk2 TV) à Pascal Quignard.

Pascal Quignard se définit autant comme l’auteur d’essais érudits que de romans à succès, mais surtout comme un lecteur.

Pour lui,

Citation :

lire c’est errer, se livrer au voyage temporel par excellence.

Il est filmé pendant son voyage au Japon, lui qui ne se voit pas enraciné dans le lieu de sa naissance, et aime écrire, quasiment à l’improviste (c’est pourquoi il use de petits crayons et de petit papiers aisément transportables sur un banc, dans un parc etc.).

Il aime écrire sur le lieu dont il est éloigné, dans le temps comme dans l’espace.

Ce voyage lui donne l’occasion de se recueillir sur la tombe de Bashô qu’il dit être son maître - en ce qu’il mêlait les époques, et de parler de Yoko Ogawa dont il aime citer le début du Réfectoire un soir, et une piscine sous la pluie,

Ce film est le portrait d’un homme qui, après une bonne intégration dans la vie sociale, s’en éloigne çar conscient de la vanité des postures ; il entend être libre de toutes attaches.

Mais alors pourquoi cet attachement à l’écriture ?

Citation :

« J’écris parce que j’ai besoin de dire quelque chose que j’ignore »

Il ignore beaucoup de choses sur la musique, alors...
Je viens donc de finir Boutès, court essai sur la musique, avec énormément de références à la mythologie, essentiellement grecque mais aussi japonaise, entre autres... En grande partie très intéressant, même si Quignard, fidèle à lui-même, surjoue une certaine écriture, laquelle d'ailleurs n'a pas manqué de me dérouter, puisque je le connais essentiellement du Salon du Wurtemberg, ouvrage tout à fait différent.
Passé ce détail, lesdites références mythologiques sont d'une pertinence très variée, certaines - Boutès la première, on s'en douterait - vraiment belles et marquantes ; d'autres beaucoup moins, à se demander s'il en avait vraiment besoin pour parler de cette passion musicale.

rotko a écrit:

de parler de Yoko Ogawa dont il aime citer le début du Réfectoire un soir, et une piscine sous la pluie,

Tiens, tiens. Une raison de plus pour m'intéresser à cet auteur. J'ai Boutès sur ma table de nuit mais quelque part doivent traîner Tous les matins du monde et Villa Amalia.
Un conseil ... ?

oui, des allusions à la musique, on le voit jouer du piano. Pour les conseils, des esprits éclairés t'en donneront, et j'en profiterai moi aussi...

Les lecteurs du Magazine littéraire l'auront repéré (je sais qu'il y en a dans les parages ), Villa Amalia a été adapté par Benoît Jacquot, apparemment habitué à ce genre de boulot (il a débuté aux côtés de Duras), avec Isabelle Huppert dans le rôle principal.

Ça a l'air fidèle au bouquin, quoique soulignant certainement un peu plus certains caractères (comme si on en avait besoin chez Quignard - enfin je dis ça ), l'écrivain est apparemment ravi (tu parles Charles, toujours content de se faire de la pub le poltron ).

Sortie le 8 avril prochain. J'irai sûrement le voir, pour ma part.

Comme l'annonce opportunément Firenze, Isabelle Huppert collabore avec Benoît Jacquot pour adapter Villa Amalia, un film adapté du roman de Pascal Quignard, Prix Jean Giono 2006.

Elle y incarne Ann Hidden, une pianiste réputée qui décide de disparaître et de changer de vie suite à la trahison amoureuse de celui qu'elle aime depuis 15 ans.

Citation :

« Elle est très proche de moi, c'est vrai, dans son apparence et son expression. »

dit-elle. On compte sur Firenze pour la sortie du film mercredi

.

Moon a écrit:

Tiens, tiens. Une raison de plus pour m'intéresser à cet auteur. J'ai Boutès sur ma table de nuit mais quelque part doivent traîner Tous les matins du monde et Villa Amalia.
Un conseil ... ?

je choisirais Tous les matins du monde, j'ai bien aimé.

Firenze a écrit:

nous pouvons ajouter[le film] à la liste colossale des adaptations qui ne sont pas d'un intérêt comme celui du livre.
Le film est sympathique, cependant.
Mais il est trop huppertocentrique (et non pas annocentrique, du nom du personnage, quoi qu'elle joue admirablement, nous en conviendrons). De plus, le personnage central a été bien trop caricaturé, alors que Quignard, qui pourtant a souvent la main lourde avec ses personnages féminins, en avait dépeint un portrait plus fin, sinon plus mystérieux. Ici, une grave erreur a été commise sur la trame dramatique du film : le mari d'Ann apprend très vite et reconnaît clairement avoir été surpris avec son amante, au contraire du livre, où une grande part d'ombre est laissée sur cette histoire. Et voilà, encore une beauté d'un livre sacrifiée au nom du grand public...

Enfin, cinématographiquement, les successions de plans estropiés, comme une espèce de plan cut raffiné, sont assez agaçantes, à la longue.

Passés ces quelques défauts, le film est intéressant, mais finit par frôler le rôle de joli intermède décoratif.

Avec Anna Amalia, y a -t-il une référence explicite à Goethe ?

A la pianiste même, c'est sûr, puisque Ann en est une aussi et que Quignard a toujours tenu, après l'Antiquité, la musique et la culture prussienne parmi ses thèmes favoris...

Avec La Barque silencieuse, Pascal Quignard élargit son Dernier Royaume,

c'est le sixième tome.

le premier lui valut le prix Goncourt en 2002.

Entretien vidéo, extrait et lecture par l'auteur sur mediapart

La Barque silencieuse, Pascal Quignard, éd. du Seuil,

L'auteur y ferait un vigoureux plaidoyer pour l'atheisme face à l'evolution de certains de ses amis maoistes.

Le temps lui consacre un article ici pour une retrospective de son oeuvre.

Je viens d'achever Les Ombres errantes et c'est une petite claque. Littérature érudite et métalittéraire, cela suffit à mon bonheur.

Mais ça ne s'arrête pas là. Quignard livre une vraie réflexion sur le temps et l'Histoire, créations humaines, qu'il oppose au Jadis et à l'Ombre. La littérature est le moyen de se rapprocher de ce Jadis perdu, car la littérature est abolition du langage humain. Pour Quignard, on pourrait dire que la littérature est un anti-langage, c'est-à-dire qu'elle n'est pas vouée à l'oralité. A travers la solitude qui préside à l'expérience de lecture, l'homme se coupe de tout et revient aux fondements, à ce qui était là avant lui.

"Lire c'est errer." Cette phrase résume assez bien le livre, puisque l'on erre à travers les lieux et les époques, accompagné de certaines figures significatives de la conception de Quignard, et notamment Saint-Cyran, fondateur de la Société des Solitaires de Port-Royal.
Cette errance est aussi celle des marginaux, qui par leur isolement par rapport à l'Etat et/ou la religion se rapprochent de l'ombre.

Je suis donc assez (très) content d'avoir découvert cet auteur. Pour la peine, un petit

Quignard est capable du meilleur comme du pire, et ce, dans le même livre. Je trouve toujours quelque chose à glaner chez lui, sauf dans Salon Würtemberg qui m'a beaucoup ennuyé et que j'ai abandonné au bout de quelques chapitres.

Tous les matins du monde

Heureusement que le film a rattrapé magistralement le livre............

Bien que ne l’ayant pas encore vu au moment de la lecture du livre, je connais la renommée du film qui en a été adapté. Tout au long de cette lecture, facile, et fluide, je ne ressentais aucune émotion musicale. Et je me disais de plus en plus, qu’il est des livres dont les adaptations cinématographiques supplantent largement le livre.
Le film est tellement beau, qu’il est en effet préférable de le voir avant de lire le livre. Le texte dévoile toute sa poésie dans la bouche de Gérard Depardieu qui le fait vivre de façon magistrale. La viole de gambe dont il est question dans le livre délivre enfin son velouté sous les doigts de Jordi Savall.
Dommage que Pascal Quignard n’ait pu, à mon sens, rendre sur le papier la beauté des arpèges, des accords et des ornements. Le livre est trop court ; et c’est ce qui prive, selon moi le lecteur des émotions qu’il est en droit d’attendre en ouvrant un tel ouvrage.