Grain de sel - Forum littéraire et culturel
Vous souhaitez réagir à ce message ? Créez un compte en quelques clics ou connectez-vous pour continuer.


Forum littérature, roman, polar, poésie, théâtre, BD, SF, auteurs et livres du monde entier sur le forum littéraire et tous les arts, cinéma, peinture ...

Une table conviviale pour parler des livres, des spectacles, et goûter aux plaisirs des mots.
 
AccueilPortail*Dernières imagesIndex auteursS'enregistrerConnexion
-20%
Le deal à ne pas rater :
Ecran PC GIGABYTE 28″ LED M28U 4K ( IPS, 1 ms, 144 Hz, FreeSync ...
399 € 499 €
Voir le deal

 

 productions de Xian.

Aller en bas 
+8
Seuguh
Amarande
colbrune
novice
moiselle-jeanne
kyoko
rotko
xian
12 participants
Aller à la page : 1, 2, 3, 4, 5, 6, 7, 8  Suivant
AuteurMessage
xian
pilier
xian


Nombre de messages : 1951
Localisation : hors du temps
Date d'inscription : 13/01/2006

productions de Xian. Empty
MessageSujet: productions de Xian.   productions de Xian. EmptyVen 13 Jan 2006, 09:10

AMSTERDAM
(Nouvelle de Calypso)



Les jeux de 1928 à Amsterdam ont débuté hier matin sur un vrai scan-dale. Celui qui est notre père à tous aurait-il de mauvaises mœurs ?
Pierre de Coubertin, comme on l’appelle maintenant est sorti du bureau en claquant la porte, ce qui fit trembler les fenêtres.

— Ah non ! cria-t-il à Douglas. Pas question n’est-ce pas d’admettre tou-tes ces femmes. Vous trahissez l’esprit de notre idéal !
Mes sœurs arrivaient en effet chaque année plus nombreuses. Une bonne centaine à Paris, la fois précédente, nous sommes aujourd’hui trois cents. Il y a des Japonaises, dont Hitomi, qui fera huit cents mètres en courant, il y a des Allemandes, des femmes dont on disait qu’elles n’existaient plus depuis 1914. Qu’avait-on à voir avec Keizer Guillaume et ses moustaches, quelle préten-tion de dire que des femmes n’existent pas ?

S’il n’y avait pas de femmes… il n’y aurait pas d’homme, homme vexé perpétuellement dans son orgueil priapique que certains ont même inventé un Dieu qui inventait la femme. Comme si la femme avait pu être inventée ?

Personne ne me rencontre vraiment, personne ne me parle vraiment, une femme est ordinairement peu de choses, une secrétaire est encore un peu plus invisible surtout lorsqu’elle est la secrétaire de Douglas.

Je m’appelle Calypso, je suis secrétaire et célibataire. Je voyage avec Douglas mais je garde une autonomie, il n’est pas mauvais patron, il se bat pour les femmes. Il se bat aussi pour les hommes, pour les libertés, pour les idées. Comme je passe beaucoup de mon temps à lui dire toutes les choses qu’il faut faire, il ne reste rien de moi après une journée. Douglas était étudiant quand je l’ai connu, il peinait dans des voies qu’il ne percevait pas très bien. Dès que je l’ai vu, j’ai senti qu’il était, qu’il était je ne sais quoi… indéfinissable, il était des nô-tres, un dieu.

Mon père dit toujours que nous sommes des dieux . Mon père n’est pourtant pas un cadeau du ciel pour celui qui fait sa connaissance. C’est un géant qui ouvre la bouche large comme celle d’un ogre pour vous dire très haut ce qu’il pense de vous. De sa tête et de ses bras, infatigable, il soutient véritablement un empire. Bien qu’ayant été quasi roulé par un associé aussi herculéen que lui, il ne relâche jamais. Mon père est resté simple, souvent médusé par les défiances excessives et les fausses paroles.
J’ai personnellement toujours un peu peur de ne pas comprendre, d’être naïve, par trop. Pour moi, comme pour Douglas. Alors, en plus du secrétariat, je suis public-relation, attachée de presse et créatrice de discours. Je passe cer-tainement plus de temps que cinq ou six personnes à rencontrer des amis, connaissances, personnalités, journalistes, politiciens. Je bavarde, je discute, nous mangeons ensemble, nous nous disons des mots entre deux verres.
Je n’accepte pas les invitations non professionnelles. Je suis tout en-tière à Doug, en tout honnêteté. Jamais, il ne m’a touchée, jamais, je ne lui ai accordé le droit à un privilège quelconque. Mon réseau d’amis est dense et ainsi je récolte ce qu’il faut d’informations pour que Doug devienne un jour aussi puis-sant que mon père. Je lui épargne tout pour qu’il sache tout.

Depuis Amsterdam, le temps a passé.
Les suffragettes sont devenues des grand-mères ou des vieilles filles. De toutes les sciences qui m’ont été données d’apprendre, la chimie, la biologie, et des formes spéciales de recherches m’ont attitrée. Je viens d’expliquer à Douglas, ce matin, sept décembre 1941, qu’il a bien raison de me faire confiance, d’aimer que je sois à ses côtés, la jeunesse éternelle, la vie de délices, le rêve des dieux, le doux charme de s’étendre côte-à-côte… mais Zeus, ce matin-là avait revêtu une autre forme. Sur l’île d’Oahu, Hadès avait envoyé des émissai-res dont le nom seul inspirait l’épouvante. Invincibles, farouches, intraitables, inexorables, abominables… les kamikazes semaient la désolation et la mort.

Alors, je me suis souvenue de la puissance de mon père et j’ai donné à Doug la science d’un mien cousin. Douglas, avec un courage aveugle commença son chemin vers le trône de l’Empire du Soleil Levant. Aimant le combat pour lui-même, pour la joie féroce de détruire, bouleversant les amis, massacrant les en-nemis, n’obéissant plus qu’à l’instinct que je lui avais donné, il disloquait les rangs serrés des combattants ennemis.

La vie est un perpétuel enchaînement de création et de dévastation. L’éclair d’Hiroshima surprit même Héphaestos. Fort Little Rock apprit par le journal du matin que Douglas MacArthur devenait une sorte de gouverneur, comme un dieu pour quatre-vingt millions de japonais.

Je quittai alors sa vie pour faire place à Aphrodite, mais j’appris que si j’avais réussi une partie de ma mission, le rendre fort comme un dieu, j’avais échoué l’autre partie, celle de faire de ce dieu le porte-parole de la paix. Dou-glas traîna sa pipe de Tokyo à Séoul et revint au pays d’Oppenheimer où per-sonne n’avait compris que le dieu Mars venait de leur rendre visite.
Revenir en haut Aller en bas
http://xianhenri.be
rotko
pilier
rotko


Nombre de messages : 69282
Date d'inscription : 26/12/2005

productions de Xian. Empty
MessageSujet: Re: productions de Xian.   productions de Xian. EmptyVen 13 Jan 2006, 11:49

je vois, Wink un ""vieux routier de la plume" Laughing
Revenir en haut Aller en bas
https://grain-de-sel.1fr1.net/forum.htm
xian
pilier
xian


Nombre de messages : 1951
Localisation : hors du temps
Date d'inscription : 13/01/2006

productions de Xian. Empty
MessageSujet: Paparazzi (Anne Sophie)   productions de Xian. EmptySam 14 Jan 2006, 06:15

LE PAPARAZZI
(Nouvelle d’Anne-Sophie)



Elle avait vu le photographe avant lui et dans un grand geste, violent, elle avait soulevé la nappe.
Tout ce qui était sur la table avait dégringolé par terre, assiettes, couverts, la truite saumonée dans son plat d’argent, les verres emplis et la bouteille mi-vide de Bordeaux millésimé.
Le vêtement de Jacques était dégoûtant de sauce et de vin.
Les garçons s’affairaient.

Dans les journaux du matin, une photo : en gros plan, la main de Jacques de Saint Pierre, grand couturier à la mode, très top jet society, derrière, un peu caché, un visage furieux, sur fond de table de restaurant renversée. Une silhouette se distingue en arrière-plan d’une nappe tenue à bout de bras dans la semi-pénombre.
Sous la photo, une légende en caractères gras de près d’un centimètre de haut.
Le photographe avait de la chance. Cette nuit-là, pas d’avion explosant en plein vol, pas de tentative de putch au Lambetwalkland, pas de bulle papale, le cours de l’or normalement en hausse après la baisse provoquée par la condamnation d’un fidèle mandéliste de vingt ans s’étant exprimé dans sa langue maternelle et avec une mitraillette, pour conserver ses droits à la défense, pas d’autocar bondé d’enfants revenant de colonies, au ravin, pas de spectaculaire arrosage au mazout de choux-fleurs, de melons ou de porcs hollandais. Une nuit normale, avec la faim dans le monde, un projet de loi important sur les piquets de barrières de sentiers communaux réservés aux riverains, la défaite du stade de Reims devant le Bayern de Munich (malgré les avertissements de l’entraîneur) , un chauffard radarisé à deux cents kilomètres heure, un juge d’instruction avouant être dealer, un député parlant de démissionner comme déjà il l’avait menacé en mille neuf cent soixante et un, une nuit normale dans l’attente de l’événement important qui bouleversera les colonnes du journal.
Sur la une donc, un bon article de Nestor Westhoek sur les coulisses de la mode et le recyclage des fortunes dans la haute couture… et de multiples sous-entendus sur la personne cachée derrière la nappe, qui ne veut jamais qu’on la photographie mais qui depuis cinq ans hante couloirs et ateliers, bureaux de création et de marketing, restaurants et appartements des Maîtres à vêtir les pauvres femmes riches.

Anne-Sophie Saint André. Elle n’avait pas pu inventer ce nom-là s’était dit le styliste à qui elle venait de se présenter.
- C’est bien dit-il, je vous prends à l’essai.
Mais dans la maison on avait tout de suite compris que c’était plutôt Anne-Sophie qui le prenait à l’essai. Et puis, il y avait eu des coups de génie, des rencontres avec des publicistes, des maquettistes, des marketistes, des idées commerciales de femme d’affaires.

Un an plus tard, Anne-Sophie Saint André entrait chez le grand concurrent de son premier patron, devenait son bras droit, et femme du monde promenant ses habits haute-couture d’un strict impeccable, au tombé parfait, elle s’envolait un jour à Londres, un jour à New-York, une autre fois à Bahrein. Une secrétaire s’occupait des valises en transit entre les taxis et les hôtels. Belle, froide, ingénieuse et séductrice, elle faisait parler d’elle et surtout de la maison de couture qu’elle représentait vraiment, qu’elle était vraiment. Elle était partout et l’on savait d’elle qu’elle était belle comme un iceberg (disaient les méchants), comme un icecream (disaient les gentils).
Elle était partout, voulait bien que ça se sache, ne se fâchait pas si l’on écrivait qu’elle couchait avec Alain Delon, qu’elle était de l’année du serpent, que sa famille était morte d’un triste accident ou qu’elle se mariait demain avec Rainier. Seulement, elle ne voulait pas qu’on la photographie. Et d’empêcher que passe l’image, excitait jusqu’à la hargne les nécessaires pourvoyeurs de la drogue la plus populaire après le tabac et l’alcool : l’image (car comment pourrait-on vivre sans avoir vu ceux dont on parle).
De temps en temps, elle se mettait en colère dans un lieu public, cela donnait de la copie, cela apportait du prestige en plus à son compagnon de l’instant qui avait à se battre avec les photographes.

Anne-Sophie qui n’était pas née de la dernière pluie avait même provoqué un petit esclandre par sa seule présence lors d’un défilé chez un confrère, tous les hebdomadaires n’ayant parlé que de la dispute survenue et non de la nouvelle collection (ou si peu, et les photos montraient des clientes aux prises avec des photographes plutôt que des mannequins sur leur estrade).

Elle était arrivée maintenant chez Jacques de Saint Pierre, et si les journaux et hebdos à leur habitude avaient beaucoup bavardé il est clair que le mariage était réel, Anne-Sophie avait démoli trois concurrents et apportait la majorité des actions de deux autres maisons dans sa valise. Mais le mariage n’était pas vraiment réel. Jacques ne savait pas bien d’où venait sa nouvelle compagne, elle parlait parfois de son génie de père, un ingénieur électronicien travaillant au Japon.

Elle n’avait pas encore voulu vivre vraiment avec lui et bien que les journalistes lui aient prêté tant d’aventures légères, jamais Jacques n’avait pu aller plus loin avec elle que le simple flirt verbal, le baiser sur la joue, sur les lèvres, les caresses ébauchées et retenues.
Ils ne vivaient pas ensemble.
Maintenant qu’elle était célèbre presqu’autant que lui et qu’elle avait bien en main toutes les affaires il aurait voulu, sentiments et coordonnées affairistes mélangés, devenir son mari.
Pour le peuple, c’était une publicité favorable, pour la clientèle c’était un gage de bonne conduite et de désir de stabiliser un monde trop secoué. Cela ouvrirait aussi quelques tables, quelques portes, qui sait la rosette…

Il fallait donc séduire Anne-Sophie. Mais comment faire pour séduire celle qui en tout était la locomotive, celle que rien ne désarçonnait, celle qui avait réponse à toutes les questions.
Anne-Sophie, intelligente, au look dernier cri (de la maison bien entendu) n’a pas l’air d’une sainte nitouche.
Lors de certains essais, avec des modèles et des mannequins elle a démontré qu’elle n’était pas plus spécialement pudique et sous les linges ôtés, son corps révélé par des jeux de miroir ou de tissu est parfaitement désirable. Un corps de femme sportive qui prend bien soin d’elle, qui n’a pas honte de se montrer, de se regarder dans les glaces, de se faire désirable … mais Jacques ne l’entend jamais parler de régime et ne lui connaît la fréquentation d’aucun club. Tiens, à part le maquilleur maison qui parfois l’approche (c’est vrai qu’elle l’a apporté dans ses bagages) il ne lui connaît ni institut de beauté ni coiffeur attitré. Elle ne prend pas de vacances, n’aime pas les parcours qui sont promenades ou concerts, ballades ou réceptions. Elle aime les hommes qui paraissent virils, se laisse faire un brin de cour, déteste les emmerdeurs, les fauchés, … et les photographes, mais seulement s’ils veulent prendre des clichés d’elle, de près.
Trop parfaite Anne-Sophie, comment séduire ?

Et alors, germa l’idée d’une action « ça passe ou ça craque ». Jacques aimait bien les choses nettes et les défis. Alors, se défiant lui-même, il se dit que la chose la plus impossible à faire était de prendre une photo d’Anne-Sophie, nue. Impossible parce que Anne-Sophie avait un petit radar dans la tête qui l’avertissait de la présence du moindre kodak. Impossible parce que le corps d’Anne-Sophie ne semblait jamais devoir être dévêtu devant lui. Pas de solarium, pas de plage, pas de nuits tendres…
Où une femme est-elle naturellement nue ? Dans sa salle de bain.
Et l’idée se précisa donc…
L’idée était folle mais Jacques était un homme de défi ne pouvait plus vivre une minute sans y penser.
L’idée était-elle de génie ? Venant de lui, il était prêt d’y croire.
L’idée, faire à l’improviste, en cachette, n’importe comment une photo d’ Anne-Sophie allant au bain ou en sortant. Une photo qui serait payée cher, faite par un maître de la photographie extraordinaire, un genre de Cartier-Bresson. Une photo qu’il ferait agrandir jusqu’à la taille naturelle du modèle qu’il ferait placer dans un cadre sublime en lapis-lazulli, en céramiques et cristal, quelque chose de formidable, d’étonnant.
Il ferait poser le cadre dans le living, chez lui, et lorsqu’elle viendrait elle serait éblouie par la force de son amour pour elle… ou serait épouvantablement vexée et ce serait la fin. Mais au moins, qu’il y ait une fin ou un commencement à cette histoire d’amour qui pour l’instant d’est rien qu’un élan sans récompense, un miroir sans reflet.
Loopy (dit the loop) fut engagé à prix d’or.
C’était un malabar, un castar, un faux loubard et un vrai champion de la photo. N’avait-il pas eu Steph de Monaco en train de faire pipi derrière un bosquet de la nationale 4, n’avait-il pas été dans la seconde suivant l’impact de la balle qui fit éclater la tête de Salash, n’avait-il pas obtenu une pellicule rare d’une cellule de la Loubianka.

Rien ne pouvait lui être impossible.
Deux semaines passèrent avant que ledit Loopy ne passe son premier coup de fil.
- C’est pour ce soir, dit-il, j’ai tout calculé, je passe par le vide-ordures, je bascule la plaque de la baignoire, j’apparais, je flashe, elle ne peut rien faire, elle sera juste en train de se mouiller le derrière, elle ne me verra pas à cause du flash, je sors en courant par la porte de la salle de bain que je referme derrière moi, elle est bloquée un instant, elle pense qu’elle est nue, elle perd encore quatre ou cinq secondes à enfiler un linge quelconque, j’ai forcément le temps d’être dans l’ascenseur et vogue la galère. Demain matin, je vous apporte le boulot, une image garantie parfaite.


Le Matin de Paris.
D’Alphonse Goddart, notre correspondant, spécialiste des techniques nouvelles….
ETRANGE AFFAIRE CHEZ ANNE SOPHIE SAINT ANDRE.

Vers minuit, un coup de téléphone anonyme me disait de me rendre chez la célèbre Anne Sophie Saint André, Directeur de production et de marketing de la très célèbre maison de couture portant le nom de son patron Jacques de Saint Pierre.
Je me rends à son domicile, je sonne. Pas de réponse par le téléphone intérieur. A ce moment, un locataire de l’immeuble rentre d’une soirée un peu gaie et arrosée, je l’aide à franchir la porte et le dépose avec l’ascenseur à son étage. Me voici sur le palier d’Anne Sophie.
La porte est légèrement entrouverte. Intrigué, je frappe sur le panneau avec vigueur et je lance un « bonsoir » sonore. Aucun de mes deux appels ne reçoit réponse. Je pousse la porte.
J’entre dans un très bel appartement, d’une décoration riche mais froide. Un appartement silencieux qui semble vide de toute vie.
- Madame ? Madame ?
Pas de réponse non plus à mes appels. Je pousse une première porte qui se révèle être une chambre, probablement une chambre d’ami, je pousse une autre porte qui elle, entrebâillée laisse passer un filet de lumière. Je suis dans une magnifique salle de bain, il n’y a pas de trace de vie mais dans la baignoire emplie à ras bord, comme ayant été poussé, un système d’automation électronique complet, une partie sous l’eau, l’autre partie présente des mécanismes comme ayant explosés, brûlés, calcinés, il n’en reste que des tiges métalliques et des articulations, systèmes hydrauliques, rotules pneumatiques etc… si la situation avait prêté à rire, on aurait dit voilà une paire de jambes qui sort de la baignoire.
Je suis extrêmement intrigué. Cependant je continue d’abord à faire le tour de l’appartement vide et quand je suis certain qu’il n’y a ni trace de vol ni trace de meurtre, je retourne dans la salle de bain. J’ôte le bouchon de vidange et lorsque l’eau s’est écoulée, je vois que je ne m’étais pas trompé. Il s’agit effectivement d’un système cybernétique très complexe relié à des séries d’articulations. Lorsque je soulève le tout, cela donne une forme plus ou moins androïde, comme un robot de taille d’homme que serait désarticulé après une sorte de comment dire implosion, oui, c’est ça, comme une débauche d’énergie d’interne soudaine dans les circuits.
Je téléphone à Monsieur de Saint Pierre pour le faire venir.
Il paraît à la fois excité et abattu.
(Suite dans l’édition de quinze heures) A.G.


Monsieur Dong Ling Pinh Shua était en conférence avec l’ingénieur principal du projet et un spécialiste des transmissions de l’armée.
Le secrétaire fit barrage absolu aux visiteurs et le standard téléphonique fut neutralisé pendant la conversation.
Chez Hitachi, Sony, JVC et Mitsubishi, à l’affût, on ne sut rien, il ne filtra aucune information.
Par des recoupements et des ondtis, par des paroles d’ouvrières de la chaîne, on put tout de même savoir que la firme de Monsieur D.L.P. Shua cesserait définitivement les études du projet 38 P(ASSA).
En effet, il a été constaté que l’éclairement brutal de la cellule photosensible est préjudiciable aux circuits intégrés et provoquent la destruction des montages en polychlorure de vinyl par anéantissement des molécules.
Revenir en haut Aller en bas
http://xianhenri.be
rotko
pilier
rotko


Nombre de messages : 69282
Date d'inscription : 26/12/2005

productions de Xian. Empty
MessageSujet: Re: productions de Xian.   productions de Xian. EmptyDim 15 Jan 2006, 19:10

tu as déja publié ? ta nouvelle relève un peu de la Sf, non ? Elle se lit bien. tu cultives la verve :-)
Revenir en haut Aller en bas
https://grain-de-sel.1fr1.net/forum.htm
xian
pilier
xian


Nombre de messages : 1951
Localisation : hors du temps
Date d'inscription : 13/01/2006

productions de Xian. Empty
MessageSujet: Re: productions de Xian.   productions de Xian. EmptyLun 16 Jan 2006, 07:35

Cela fait plaisir de lire cela, mon bon vieux prof disait toujours que l'agriculture manquait de bras ...

Citation :
tu as déja publié ?



Il fut un temps que les moins de vingt ans ....

aujourd'hui sauf à des endroits très "politique" je me contente de m'amuser, plus spécialement sur cette ceinture que l'on appelle communément Web ( et du temps de ces temps-là, web voulait dire ceinturon, guètrons et autres aiguillettes pour 14/18, je veux dire 14 juillet )
Revenir en haut Aller en bas
http://xianhenri.be
xian
pilier
xian


Nombre de messages : 1951
Localisation : hors du temps
Date d'inscription : 13/01/2006

productions de Xian. Empty
MessageSujet: Babette   productions de Xian. EmptyJeu 19 Jan 2006, 05:55

PREMIERE BONNE NOUVELLE
(Nouvelle de Babette)




Pourquoi souffrir ainsi ? C’était la question que se posait le journaliste et il y répondait ouvertement.

Babette avait commencé à lire l’article avec beaucoup d’attention et opi-nait de la tête en poursuivant sa lecture.
Elle lisait lentement, faisant aller ses lèvres au rythme d’un discours répé-té tout bas. Elle s’imprégnait du texte.

Oui, c’est certain se disait-elle, elle pouvait obtenir du soulagement en trois minutes. Bien sûr, elle n’avait pas de montre et personne ne lui en eut offert une, pourquoi faire ? Elle n’aurait jamais à courir d’un lieu à un autre comme tous ces gens qui partent le matin pour se rendre sur leur lieu de travail ou comme les voyageurs qui explorent les pays lointains.

On obtenait le soulagement en ajoutant à l’eau des saltrates Brondeel jus-qu’à ce qu’elle ait l’apparence du lait.
Babette pensait que la chimie désormais était présente en toutes choses, à chaque instant de la vie. Les hommes étaient merveilleux. Pas tous, évidemment, sinon elle ne serait pas ici à lire cet article. Mais elle lisait tout. Et l’image, en haut de la page avait attiré son regard. Après, elle examinerait le reste, textes et ima-ges en détail : la couverture chauffante, le classeur mécanique, les raphaëlistes à Rome, le tabac Sanglier et ce qu’on recevait gratuitement de la filature des Trois Suisses, au service 11 à Dottignies.

Babette reconduisit le fil de ses idées au rédactionnel et à l’illustration du coin supérieur gauche et acheva de lire qu’il suffisait de plonger dans ce bain les pieds douloureux. Cors amollis jusqu’en leur racine même, extirpés en entier avec leur racine, disparus à jamais.
Écorchures guéries, enflures réduites. Elle pouvait porter des chaussures d’une bonne pointure plus petite.
Les saltrates Brondeel sont vendus et garantis partout par les Pharma-ciens. Leur coût est insignifiant.

Le typographe, à moins que ce ne soit l’auteur, a écrit avec un P majuscule. Mais dans les pages de faits divers, où l’on explique les procès en cours, il n’en avait pas mis. Volontairement ou non l’esprit des hommes érige des barrages, des barrières, des conventions multiples qui ne sont pas simples à respecter, encore moins à comprendre.

Enfin, la page cinq, c’était une première bonne nouvelle depuis longtemps. Le pharmacien de Val-Benoît serait rayé de l’ordre, ne pourrait plus se tromper. Il devra trouver une autre occupation.

Une première bonne nouvelle.

Et le soleil est entré dans la chambre commune de l’hôpital. A la page onze, elle lut qu’un héros de 14-18 était décédé et que sa veuve vendait les cannes, à la page 17, il y avait une publicité pour des voiturettes pas trop chères.

Le docteur Hénoumont, un solide Ardennais, fit le tour, plaçant un mot, un geste qui coloriaient généralement le visage de ses patients d’un sourire.
En sortant de la salle, il appela l’infirmière.
- Pour la fille du vingt-et-un, vous ferez préparer tout demain. Il n’y a plus rien à faire d’autre, et elle le sait déjà. L’acide a tout détruit. Nous lui amputerons les deux pieds. Comment cela a-t-il pu arriver ?






Dans la cellule grise de la prison, André Deschaumes pensait qu’il était temps que des gens comme lui s’occupent de la morale publique.
Cette Babette qui montrait tout le temps ses chevilles, prétextant la des-cente d’un trottoir, le sortir d’une voiture, la marche de l’escalier, voilà une affaire terminée.
Maintenant, dans trois jours, quand il sortirait, il s’établirait négociant en sous-vêtements. Et il repérerait ainsi très vite toutes celles qu’il fallait remettre dans le droit chemin.
Revenir en haut Aller en bas
http://xianhenri.be
kyoko
pilier
kyoko


Nombre de messages : 68
Date d'inscription : 07/01/2006

productions de Xian. Empty
MessageSujet: Re: productions de Xian.   productions de Xian. EmptyVen 20 Jan 2006, 09:38

Ouf ! la perfection n'existe pas. Je commençais à y croire à cette Anne-Sophie. Belle chute
Revenir en haut Aller en bas
http://brisdemots-amaryllis.blogspot.com/
xian
pilier
xian


Nombre de messages : 1951
Localisation : hors du temps
Date d'inscription : 13/01/2006

productions de Xian. Empty
MessageSujet: Henri Lundentreux (feuilleton)   productions de Xian. EmptySam 21 Jan 2006, 06:21

Henri Lundentreux



L'hiver belge dure généralement entre une demi journée et deux jours et demi (un peu comme l'été belge). Il sème une confusion assez traditionnelle chez tous ceux qui veulent se déplacer. Il donne aux Belges l'occasion de râler une bonne fois sur les services d'épandage incapables d'épandre un peu sérieusement. Et, surtout, il permet aux médias de tartiner des minutes entières sur cet événement tellement imprévisible. Vendredi, c'est le journal d'RTL-TVi (bien entendu toute ressemblance ... etc ... ) qui a décroché le pompon, en annonçant un reportage sur "une petite rue de Woluwé où, en quelques heures, pas moins de quatre accidents ont eu lieu".
Deux conversations d’importance s’en sont suivie, celle concernant un type ui s’est envoyé dans le décor et que le Samu a conduit à la clinique Saint Luc proche, et une autre concernant cette petite rue qui précisément mène aux bureaux de cette chaîne!
Point de vue télévision de proximité, difficile de faire encore plus fort. Enfin, tout ce temps où on nous parle de tombe la neige, c'est toujours ça où on n'entend rien sur Seb et Francorchamps, sans compter le poulet qui empêche les canards de voler.

A Saint Luc, le Docteur Lobotomov, spécialiste de l’analyse des urgences lu les papiers que lui tendait une infirmière toute nue. (sous sa blouse de travail obligatoire, comme chacun le sait).
Lundentreux Henri, trente ans, marié, serrurier électronique.
— Ça veut dire quoi, serrurier électronique, Mademoiselle ?
La blonde de service sourit et tendit une autre liasse de papiers au médecin.
Dubois Henri, trente-quatre ans, célibataire, vrp.
— Qu’est ce que cela veut dire ?
— Voyageur représentant placier.
— Mais non, les deux documents
— Un dans chaque poche de son imperméable fourré en vigogne
En vigogne ? Il a de quoi y faire, ok, on l’opère. Tout de même, il faudra dire à la comptabilité de facture à Dubois, pour l’autre, on verra, un simple transport en ambulance ... Inscrivez donc sur la fiche de cet Henri : hématome tempofrontopariétal sous les cheveux.

Quelques jours plus tard, après la visite en chambre deux cent trente et un, le docteur Lobotomov fit inscrire sur la fiche :
En voie de guérison, amnésie importante, troubles ultérieurs à prévoir. Cerveau atteint. Cure en maison à prévoir.
Le double du document carboné glissa sur le sol, Henri, quittant quelques instants plus tard son lit pour aller uriner le ramassa, le lut, en éprouva une sorte de gêne haineuse... L’avait-on hospitalisé chez les aliénés ? Il ne voulait pas devenir demandeur d’asile.

(à suivre)
Revenir en haut Aller en bas
http://xianhenri.be
moiselle-jeanne
pilier
moiselle-jeanne


Nombre de messages : 53
Localisation : au fond, près du radiateur.
Date d'inscription : 04/01/2006

productions de Xian. Empty
MessageSujet: Re: productions de Xian.   productions de Xian. EmptySam 21 Jan 2006, 10:25

Tiens voici notre Lundentreux.
Idem. Je répète mon cher xian, qu'en lisant son nom je m'attendais à tout. Mais par un égard pour le vieux camarade que tu deviens, je m'abstiens, je prends du recul, et donc par deux fois j'attends la suite de ses époustouflantes aventures.

Happy


Dernière édition par le Sam 21 Jan 2006, 13:23, édité 1 fois
Revenir en haut Aller en bas
rotko
pilier
rotko


Nombre de messages : 69282
Date d'inscription : 26/12/2005

productions de Xian. Empty
MessageSujet: Re: productions de Xian.   productions de Xian. EmptySam 21 Jan 2006, 12:54

Attends que je comprenne bien productions de Xian. Interrogations.

-
Citation :
Mais non, les deux documents
- Un dans chaque poche de son imperméable fourré en vigogne

donc le même henri productions de Xian. Hopital15
a deux patronymes attestés par des papiers trouvés dans son imper ?
Revenir en haut Aller en bas
https://grain-de-sel.1fr1.net/forum.htm
xian
pilier
xian


Nombre de messages : 1951
Localisation : hors du temps
Date d'inscription : 13/01/2006

productions de Xian. Empty
MessageSujet: Re: productions de Xian.   productions de Xian. EmptyDim 22 Jan 2006, 09:15

Celui qui essaye de "comprendre" les aventures inénarrables de Henri s'engage directement comme consommateur de drogues très dures.
Revenir en haut Aller en bas
http://xianhenri.be
xian
pilier
xian


Nombre de messages : 1951
Localisation : hors du temps
Date d'inscription : 13/01/2006

productions de Xian. Empty
MessageSujet: Re: productions de Xian.   productions de Xian. EmptyDim 22 Jan 2006, 09:16

Claire s’approchait à grandes enjambées, ce qui faisait tourbillonner le tablier blanc mal boutonné. Salope janusienne ! Elle ne serait pas la seule à jouer, Henri la laissa s’approcher, lui sourit en retour, lui tendit le bout de papier qu’elle attrapa au moment où il le lâchait.
Claire se pencha, décolletant un peu plus cet habit de travail blanc ( ce qui change de ce que l’on dit le plus souvent, le travail noir ), ainsi dangereusement courbée, elle ne vit pas venir un uppercut à la Ray Sugar Robinson qui était le Mike Tyson d’une époque ou les nègres ont commencé à frapper sur les autres person-nes, juste retour des choses.
Dubois ne perdit pas une seconde d’enchaînement : plus rapide que D’Arvor annonçant Drucker, il enfila sur son pyjama (a-t-on su qu’il était en pyjama ?) le premier pantalon venu, passa un pull écossais mérinos nouveau zélandais pur Woolmark ®, se pencha sur la victime ( l’étendue est toujours une victime) pour lui ar-racher sa culotte ( aiguiller l’enquête inévitable sur une agression sexuelle permet de prendre le large tandis que les psychologues de la police calment les voisins de la sacrifiée ). Un moment perplexe par l’absence de ladite, il se contenta de la pointe bic qui dépassait de la poche de poitrine.

L’immeuble était haut mais il en avait vu d’autres, ce ne sont pas huit étages qui allaient l’arrêter. Il écrasa d’un poing rageur le bouton d’appel de l’ascenseur in-terne, privé, celui réservé aux médecins et infirmières, dont pourtant on sait qu’il stoppe entre les étages.

Quelques instants plus tard, notre homme avançait prudemment entre une Toyota et un Solex garés dans le parking du centre commercial agrandi (Ceci dit pour que l’on situe bien l’époque, l’histoire se déroule après la construction de la deuxième aile).
Il se trouva face à face au pied de l’escalier mécanique avec un laveur de vi-tres et sa curieuse échelle et une dame lourdement chargée à laquelle il proposa son aide.
— Cessez ou j’appelle la police ! clôtura son essai de communication sociale.
Le prenait-elle pour un fou ? Fou lui ! A mourir de rire, ah ah ah , il bouscula un facteur, un traiteur, un composteur, cela permit plus tard de reconstituer son par-cours. Les experts de Miami et de New York purent prélever de l’ADN sur le papier gras qui avait emballé un croissant, ce qui amena à l’arrestation immédiate d’un chômeur roumain. La prise de corps eut lieu pendant qqu’à la terrasse du Père Go-riaux, Henri lisait dans la gazette locale :

Le tribunal correctionnel de Bruxelles a déclaré Marie-France Botte coupable de calomnies à l'égard d'un ancien journaliste de la RTBF. Cependant, en raison de l'ancienneté des faits, le tribunal a estimé qu'il s'imposait de prononcer une simple déclaration de culpabilité sans peine.

Henri exulta, fini de lui chercher des poux, suffit d’habiter en Belgique, voter obligatoirement pour n’importe qui et dans le paquet de droits zakis on ne te juge plus pour des délits « un peu vieux »....
Revenir en haut Aller en bas
http://xianhenri.be
xian
pilier
xian


Nombre de messages : 1951
Localisation : hors du temps
Date d'inscription : 13/01/2006

productions de Xian. Empty
MessageSujet: Re: productions de Xian.   productions de Xian. EmptyLun 23 Jan 2006, 04:53

Il est certain qu’un biporteur de papiers officiels, en un temps où la mode est aux Sans-papires-bitte, ne peut qu’attirer le regard perçant des Palumbo de service qui en parlent à leurs épouses. On constata donc fébrilement que l’accidenté avait quitté la chambre d’hôpital, volé un outil d’administration très précieux et renversé un tandem qui était appuyé contre le mur des urgences. (Un besoin pressant, peut-être ?)
L’infirmière de garde fut envoyée en repos après qu’elle se soit lavé les mains et qu’on lui eut passé un savon.
On explora le voisinage, on rencontra deux étudiants égarés dans les sous-sols de la pizzeria proche, on élargit le cercle grâce au GPS et à la police nouvelle qui remplace avantageusement les polices anciennes. On alerta les collègues de fron-tières, on soupçonna Al djaïzir TV de connivence et un reporter qui cherchait un arti-cle.
La nouvelle passa de proche en proche, d’hôpitaux en cliniques privées, de dispensaires en infirmières à domicile : Un quidam porteur d’un bic quatre couleurs et d’un pull marengo pouvait s’infiltrer dans les rouages les plus secrets de l’état pro-vidence. La maréchaussée hollandaise boucla la « douane-tol » et un banquier luxembourgeois fit apposer un petit carton sur la porte d’entrée : En cas d’absence, sonner chez Madame Michu, au treize, même rue.
Les bulletins d’information de toutes les chaînes en parlèrent, on fit même une chanson Henri reviens !
Reviens veux-tu, air à la mode ....

Henri le retour de retour... on exulte on chante dans les chaumières...
Dans le collimateur du premier tireur passe Henri Kiss devenu propriétaire d’une bâtisse sur la colline de la Marlagne, c’est un ancien homme politique lecteur du Monde, amoureux fou de toutes les filles qui passent à sa portée, chasseur de nazis, il n’a pas toujours été le père tranquille que ses voisins connaissent.
Pourtant, les voisins savent toujours tout.
Et puis, les voisins, ça cause. Henri avait parlé à Léna parce qu’elle ressemblait étrangement à Léni, deux gouttes d’eau, l’actrice allemande chérie d’Hitler, Léni Riefensthal.
Revenir en haut Aller en bas
http://xianhenri.be
rotko
pilier
rotko


Nombre de messages : 69282
Date d'inscription : 26/12/2005

productions de Xian. Empty
MessageSujet: Re: productions de Xian.   productions de Xian. EmptyMar 24 Jan 2006, 10:36

Cen'est pas ton texte qui aurait été parodié par Franck et Vautrin dans la dame de berlin ? ah les s... ils m'ont bien eu lol!
Revenir en haut Aller en bas
https://grain-de-sel.1fr1.net/forum.htm
xian
pilier
xian


Nombre de messages : 1951
Localisation : hors du temps
Date d'inscription : 13/01/2006

productions de Xian. Empty
MessageSujet: Re: productions de Xian.   productions de Xian. EmptyMer 25 Jan 2006, 15:14

On avait mal exploré, au droit du centre commercial, Dubois avait viré à gauche, dérapé sur le rail du tramway. Il s’était réfugié chez une certaine Monique qui vivait concubinement. L’homme était à l’étranger, Henri fut le bienvenu, justement elle avait suivi une formation de thérapeute. Elle faisait très bien le thé et la mayonnaise, ce qui conduit à une anecdote.

(Ici un passage hautement censuré que les lecteurs adultes et consentants trouveront en allant chez http://www.u-blog.net/henridem/)


Donc, après cette scène érotique inévitable pour assurer ses arrières, on retrouvera Henri rampant... plus tard car il faut bien se préoccuper de Robert Simillion et de Wanda qui sont plus que des acteurs, des chanteurs, des artistes, ils sont aussi les protagonistes en second de cette affaire étrange qui endeuilla les mille collines.
— Encore des personnages s’écria le poète roumain !

Wanda venait de graver un DVD avec un bonus à faire rougir une horde de Hollandais blasés et Robert – que l’on appelait Cenzun eu égard aux six millions qu’il ne voyait jamais venir, avait tourné un bout de film publicitaire dans la campagne de Walhain. (Le poulet Walhorn est gavé aux grains DESELLE). La neige avait fait glisser le camion de la technique, on avait recommencé sept fois, cette fois-ci c’est dans la boîte avait crié le caméraman...

Le couple avait reçu, elle, un bel acompte sur les ventes et, lui Simillon, avait touché le cachet de sa vie, lui qui n’avait jusqu’alors décoché qu’un uniforme de portier au Chat noir.

— On prend des vacances ma louloutte.
Elle se vit skieuse, lugeuse, bobsleighwoman, photographiée, adulée à Orcières Merlette, Megève, qui sait Gstaad, dire bonjour d’un petit signe de main à des princesses qui auraient comme elle leur photo dans Point de vue, dans Noir et Blanc Couleurs... Elle n’avait pas pensé à Détective !

Plein aux as, décapotable capotée, vrombissements, Ellezelles dont chacun sait qu’elle est la commune natale d’Hercule Poivrot fut atteinte en peu de temps. La radio du bord avait chanté l’Amérique, Blunt avait synthétisé, Bison futé ne parlait pas du coin. La radio locale sélectionnée par l’automatisme indéroutable annonça de brut en blanc...


Dzing, grouik communique que tchii prout bfffff n’est pas dangereux, il faut le considérer comme la triste victime d’un accident et éviter toute manifestation de brutalité en l’apercevant. Un psychologue de l’université du Massachusetts vint donner quelques conseils de prudence pour le maniement des amnésiques furieux et un ancien gendarme transmis le message d’un chauffeur routier via Max Minier : On aurait aperçu Henri Dubois Lundentreux faisant de l’auto-stop au carrefour menant à la sablière du Fort, près d’Ellezelles.

— Mon chéri s’écria Wanda, il prend ses vacances ici comme nous.
— Qui ça demanda Robert, préoccupé par un embrayage mou et le virage à prendre entre l’église et le café Charlot. Il était loin de penser à Ernest Guelvada .

On y est dit Wanda en désignant du doigt l’enseigne de l’Hôtel des sports et des voyageurs.

La cloche de Saint Roch tinta en fa dièze au moment précis où Wanda ouvrit une porte sur un patron hilare ( une bien bonne à raconter hors des chastes oreilles ) : Il paraît que l’échappé de Saint Luc appauvri du ciboulot a été repéré par les pandores au lieu dit Mer de sable.
Revenir en haut Aller en bas
http://xianhenri.be
xian
pilier
xian


Nombre de messages : 1951
Localisation : hors du temps
Date d'inscription : 13/01/2006

productions de Xian. Empty
MessageSujet: Re: productions de Xian.   productions de Xian. EmptyJeu 26 Jan 2006, 06:47

Le sieur Dubois avait, dit-on, attaqué un paysan à bicyclette dans le chemin creux dudit lieu-dit. On raconte sur TTR (The Torniensis Radio – prononcez raidiau) que le bouseux avait encaissé un violent coup de gourdin estourbissant et que ledit sieur Dubois avait massacré la bicyclette. Oui, reporta le reporter rapportant l’aventure, ce fameux Dubois aurait brisé, à coup de potelet métallique arraché à une proche clôture, le cadre de l’engin, bosselé les garde-boue, martelé guidons et selles, réduit les pneumatiques en lambeaux.

On imaginait fort bien le monstre vous déchiquetant de la sorte, vos os cra-quant sous les coups furieux du bestial en liberté. Que fait la police ?

Déjà des gens venaient de n’importe où avant d’y retourner tandis que d’autres se rassemblaient auprès de l’échevin communal qui tenait permanence au café des sports jouxtant le côté sportif de l’hôtel. Gérard Vandergoth, entrepreneur et échevin des travaux publics, ce qui n’est que juste, tenait donc discours devant Cruchaux, adjudant de gendarmerie, quelques quidam et Justin Bridoux, celui qui avait vu de loin quelque chose qui se passait.

Le dit Bridoux expliquait au reporter rapporteur que déjà la veille au soir, il avait comme aperçu le fou dont la télévision avait diffusé le signalement.

Wanda et Robert se mêlèrent à la foule des buveurs écouteurs. Ils apprirent de l’un et l’autre que leurs bagages avaient été montés en chambre douze, que la bi-cyclette bleue cabossée serait exposée au musée de la violence et des exactions nazies, que mademoiselle Lelonbec avait allumé un cierge à Saint Roch et que curieusement une saute de vent soudaine l’avait éteint, ce qui avait fort surpris Mon-sieur l’abbé Souris.
Une rumeur s’enfla qui concernait la légitimité de la filiation de Jean-François Clarins, pharmacien et de l’attitude étonnante de la fille Dubreuil qui avait quitté le pays.
Revenir en haut Aller en bas
http://xianhenri.be
xian
pilier
xian


Nombre de messages : 1951
Localisation : hors du temps
Date d'inscription : 13/01/2006

productions de Xian. Empty
MessageSujet: Henri Troyes (feuilleton)   productions de Xian. EmptyJeu 26 Jan 2006, 07:29

1. Si vous n'en avez pas envie, il suffit de dire : NON au feuilleton ...


2. Sinon, voici un ancien qui revient ...

Henri Troyes ( feuilleton )


L'auteur aimerait que l'on vienne ici critiquer son écriture et sa façon de faire pour pouvoir vous offrir l'an prochain des textes plus aérés et plus français car il faut le savoir, ... est-ce étonnant :

La langue française est reconnue par la constitution française ...


depuis 1992


Non, non vous n'avez pas mal lu ... foin de Rabelais, Molière, Voltaire et autres Jean d'Ormesson.... 1992, c'est pas aussi loin qu'on ne le pense donc, je n'ai pas encore eu le temps d'apprendre à "bien "écrire"...


Vif du sujet :


C’est en retrouvant dans le fourbi des lettres d’admiratrices que j’ai retrouvé cette phrase-là :

L’informatique a tout de même du bon, j’ai tapé Google Henri a un gros sexe (c’est ce qu’il disait avant de recevoir un coup sur la caboche et c’est ce que Céline racontait à tout le monde) et j’ai été édifiée !


J’ai donc décidé de republier Henri Troyes pour Liens utiles. Il s’agit d’une version différente de la version originale, il est évident que toutes les personnes qui se reconnaîtraient auraient totalement raison.


J’ouvre les yeux, j’ai mal de tête.
— Tu reviens de loin, poussin.
— Je ne me souviens de rien.
— N’oublie pas que tu dois te présenter aujourd’hui.
Je ne me souviens de rien
Je me souviens de tout je ne me souviens de rien je me rappelle tout. Je m’appelle Henri.
Elle s’appelle...
Je ne me souviens de rien.
Elle s’appelle Lulubelle.

J’avais été heureux, je n’avais jamais été aussi heureux que lorsque je l’ai vu entrer, petit bonhomme gris, cheveux noirs bouclés, un ninas éteint à la bouche, un imper mastic mal boutonné.
— Ne dites rien dit-il, vous êtes sous le choc, je suis heureux.

Nous étions les bienheureux.
— Je suis heureux de vous trouver vivant, va falloir le rester, je vous délivre et je vous convoque, je suis Palumbo, officier de police, on ne dit plus lieutenant maintenant, nous sommes tous égaux sauf les supérieurs qui sont plus égaux.

Où suis-je ? Qui suis-je ? La police ? Ai-je fait quelque chose de mal ?

— Ne bougez pas, l’ambulance va arriver, on va vous reconduire chez vous, je suis Palumbo, vous serez mon témoin.
— Vous allez vous marier ?
— Vous serez même le témoin, le seul et unique témoin pour nous permettre de coincer ces infâmes trafiquants.
— Où est-on, qui suis-je donc ?
— Nous sommes dans la cache secrète où ils vous avaient emprisonné, vous ! Vous êtes Henri Troyes.
— Henri III ?
— Henri Troyes, quarante ans père de famille époux d’une dame Lulubelle.

Henri III, comme c’est étrange, je ne me souviens de rien.

Témoin , Témoin de quoi, qu’en faire de ce mot sinon le lancer à la foule, le donner à pâture à cette œil de lynx qui poétise les mots, à ce chauve qui en fera une nouvelle aventure, à Julie Larousse qui le rangera soigneusement :
Témoin, celui qui témoigne.
Le petit Robert en rit encore.
Moi, témoin ?
Moi Henri III ?
Revenir en haut Aller en bas
http://xianhenri.be
novice
pilier
avatar


Nombre de messages : 62
Localisation : Sur un nuage
Date d'inscription : 26/01/2006

productions de Xian. Empty
MessageSujet: Re: productions de Xian.   productions de Xian. EmptyVen 27 Jan 2006, 00:04

Beau petit récit où semble se cacher mille idées...

Une suite?
Revenir en haut Aller en bas
xian
pilier
xian


Nombre de messages : 1951
Localisation : hors du temps
Date d'inscription : 13/01/2006

productions de Xian. Empty
MessageSujet: Re: productions de Xian.   productions de Xian. EmptyVen 27 Jan 2006, 06:00

Merci.
Il n'y a pas de suite mais il peut y avoir d'autres petites nouvelles, suffit de le demander gentiment.
Revenir en haut Aller en bas
http://xianhenri.be
rotko
pilier
rotko


Nombre de messages : 69282
Date d'inscription : 26/12/2005

productions de Xian. Empty
MessageSujet: Re: productions de Xian.   productions de Xian. EmptyVen 27 Jan 2006, 06:51

Citation :
Maintenant, dans trois jours, quand il sortirait, il s’établirait négociant en sous-vêtements. Et il repérerait ainsi très vite toutes celles qu’il fallait remettre dans le droit chemin
.

on se doute bien qu'après une telle "amorce finale", il y aura d'autres épisodes Wink
Revenir en haut Aller en bas
https://grain-de-sel.1fr1.net/forum.htm
xian
pilier
xian


Nombre de messages : 1951
Localisation : hors du temps
Date d'inscription : 13/01/2006

productions de Xian. Empty
MessageSujet: Re: productions de Xian.   productions de Xian. EmptyVen 27 Jan 2006, 08:35

Un quart d’heure plus tard, Wanda était reconnue par le reporter qui rangeait ses papiers et une tournée générale fut proposée, le sacre local de la chanteuse du-ra jusqu’aux petites heures.


Je dois avoir un genou démis pense Henri. Je ne peux utiliser que mes bras pour glisser sur la chaussée. Il n'y a personne, personne pour me venir en aide. Je me traîne. Je dois ressembler à un crocodile évadé d'une bouche d'égout. Je tourne au hasard espérant être dans la direction de mon logis. La ville est différente le nez à ras de terre. J'ai mal. Je perds courage. Je ne vais pas tarder à me laisser mourir.
Ai-je été trahi par la fille ? Je ne peux pas y croire. Elle avait tout loisir de me détrousser et elle ne l'a pas fait. Ce sont les aléas de la nuit. Quatre brutes contre un pigeon. Ils ont dû avoir une vraie surprise en découvrant la petite fortune que je trimbalais. S'ils savaient...
Tout en avançant centimètre par centimètre, j'évoque la belle petite pute si experte et si douce. Elle valait bien une rossée. Elle vaut bien que j'arrive jusque chez moi. Chez moi ?


Je me réveillai, sortant d’une difficile léthargie. Ce n'était qu'un mauvais rêve. Le froid était là, mais il était dehors. Mon appartement était chaud, le vent ne s'y engouffrait pas. La grisaille glaciale réussit tout de même à me gâcher ma grasse matinée, celle du dimanche matin, le seul jour où je pouvais me reposer un peu. Je savais que je ne me rendormirais pas. Il faisait encore noir au dehors bien qu’il soit je pense, déjà, sept ou huit heures du matin. Je regardai le radio-réveil, gentiment of-fert par le patron des Trois Suisses et faisant un compte rapide, j’admis que je n’avais pas dormi plus de six heures cette nuit. Je m’aperçus soudain que je ne me sentais pas très bien.



( à suivre chez http://www.u-blog.net/henridem/ ) momentanément, suite modifiante en cours
Revenir en haut Aller en bas
http://xianhenri.be
xian
pilier
xian


Nombre de messages : 1951
Localisation : hors du temps
Date d'inscription : 13/01/2006

productions de Xian. Empty
MessageSujet: Re: productions de Xian.   productions de Xian. EmptyVen 27 Jan 2006, 08:41

Henri Troyes (suite)
Le docteur Alain


Je ne comprends plus rien à toute cette histoire, des petits noirs passent que j’ennuage de lait condensé, je regarde Amalia qui me sourit et je lui demande :
— Alors, je suis Henri III ?
— Mais oui poussin, repose-toi encore un peu, le docteur a bien dit que tu devais te détendre tout le temps qu’il faudra.
— Il faudra longtemps ?
— Je ne sais pas, ne t’inquiète pas, tes copains pourront venir, et tes amies aussi, tu sais, je veux te retrouver comme avant, une maladie cela se soigne.
— J’ai donc été malade ?
— Accidenté plutôt mais je le répète, aujourd’hui tout va bien, Alain va d’ailleurs venir vers dix heures.
— Alain ?
— Oui, le docteur, tu sais, le petit avec sa trousse noire.
— Ah ! Le docteur Alain.
Reste tranquille, je vais t’arranger les coussins pour que tu puisses t’asseoir convenablement, sur la chaise, j’ai déposé quelques ouvrages, il y a quelques Dumas, Alexandre le père, et puis le fils, et puis Mireille. Il y a un Jean-François Solnon, un Cronin et puis une plaquette de la petite Céline qui tient boutique derrière chez nous, près des quais, et puis l’Express et Télérama et un dictionnaire de poche comme cela, si tu veux faire les mots croisés, tu trouveras de l’aide. Bon, là, faut que j’y aille.
— Tu vas où ?
— Poussin, faut que j’travaille, tu comprends, faut bien rentrer des sous, moi aussi j’aimerais passer la journée près de toi, enfin, il y a aussi ton clavier, l’écran, le bidouilleur, tout à ta portée sur la petite desserte à roulettes.

Avant que je lui dise que j’aurais voulu une liseuse en peau de vache des alpages suisses, Amalia virevolte dans sa jupe gitane, elle a de belles jambes elle claque la porte en sortant.

J’attrape le dictionnaire en étendant le bras, je suis donc le fils de Jean ? Est-ce possible ?
Je serais duc d’Orléans et même d’Anjou ? Est-ce possible, d’Anjou ? Une sorte de Remy Panier alors ?
Je voudrais me lever mais je sens bien que je ne tiendrai pas sur mes jambes, est-ce ma maison de Blois ?
Il y a un journal, je voudrais le lire mais je suis si faible, j’aimerais y lire que je suis connu, que j’ai parlé hier soir à Jack, que de Guise a perdu au casino.

L’écran scintille un peu, suis-je connecté ? Le radiateur glougloutte, est-ce normal, j’ai un peu mal de tête, est-ce la maladie ?
Un message étonnant : LES JUGES FONT CRÉDIT A BATTISTI.
Je ne le connais pas, mais tout de même, c’est étonnant, les juges d’aujourd’hui sont-ils banquiers ?
Revenir en haut Aller en bas
http://xianhenri.be
xian
pilier
xian


Nombre de messages : 1951
Localisation : hors du temps
Date d'inscription : 13/01/2006

productions de Xian. Empty
MessageSujet: Re: productions de Xian.   productions de Xian. EmptyVen 27 Jan 2006, 10:51

Non non, pas de suite actuelle ... mais Henri Lundentreux qui serait (dit-on) Henri Dubois est un serail-killer notoire dont on peut suivre le début de la démarche vacillante sur un fil voisin et s'en échapper pour laire la suite chez Henri Lundentreux ( lien cité )
Revenir en haut Aller en bas
http://xianhenri.be
xian
pilier
xian


Nombre de messages : 1951
Localisation : hors du temps
Date d'inscription : 13/01/2006

productions de Xian. Empty
MessageSujet: Inès   productions de Xian. EmptySam 28 Jan 2006, 05:52

SILHOUETTE
(Nouvelle d’Inès)



C’était pourtant parfaitement écrit dans le magazine et j’avais bien suivi toutes les règles.

Afin, disaient-ils, de permettre à nos lecteurs, petits et grands, de charmer leurs loisirs d’une manière agréable et intéressante, on organisait un concours de silhouettes.

Il était doté de très beaux prix et, étant au chômage depuis un an, j’aurais été vraiment heureux d’en gagner un. Aussi, me suis-je empressé de faire mon possible pour dénicher la plus belle silhouette.

Le règlement disait qu’il fallait découper les différents morceaux pour les coller sur un léger carton afin d’en faciliter le maniement. Il y avait le pro-blème de la colle à résoudre. J’avais bien un flacon de cette colle blanche qu’emploient les menuisiers mais je pensais que ce ne serait pas suffisant pour des morceaux qui seraient tout de même assez lourds.

Le point numéro deux des conditions du concours était tout à fait dans mes cordes. J’avais de tous temps eu un bon esprit artistique, il fallait assembler les différents morceaux d’une manière originale et noter sur un feuillet le titre du sujet présenté. Il allait de soi que tous les morceaux devaient être utilisés, qu’on ne pouvait pas faire se chevaucher des pièces ni les tordre ou leur faire su-bir une mutation inappropriée. Toutefois, on pouvait les disposer dans n’importe quel sens.

Pour permettre une bonne évaluation, on demandait de noter au dos de la silhouette envoyée au concours, ou en cas d’impossibilité sur un autre feuillet, sé-paré, un descriptif des différents morceaux utilisés.

Découper et joindre le bon n°1.
- Ah oui ! Ne pas oublier de le découper, mais alors on abîme le journal ! enfin ! bon ! c’est tout de même pour jeter d’ici quelque temps, il n’y a que les col-lectionneurs et les maniaques qui conservent des vieux journaux – tout au moins pour les lire. Certains les gardent pour allumer du feu, pour glisser dans les chaussures humides en guise d’embauchoirs, pour fourrer entre pull et singlet lorsqu’ils font une course à pied ou à vélo, les avares en font un tas le plus haut et le plus hydraté possible pour les revendre au poids.
Toutes les idées que les hommes écrivent, depuis des siècles peuvent servir à tant de choses. A sous-tendre une tapisserie, à empêcher trop d’air d’arriver sur le radiateur, à tuer les moustiques et les mouches dont les chiures salissent les murs – mais il faut être adroit pour ne pas soi-même provoquer une salissure nouvelle et bien encore d’autres possibilités.
Chacun peut envoyer autant de silhouettes qu’il veut (A condition de joindre à chacune d’elle un bon n°1).
Ça, c’est épatant !


Après avoir choisi mes silhouettes, j’ai couru chez le libraire et j’ai ache-té huit journaux, un de plus pour être sûr, quelquefois qu’en découpant le bon se-rait inutilisable, et vous le savez, dans les concours, ils sont plutôt règlement-règlement, petit doigt sur la couture du pantalon. Il est évident que comme d’habitude dans les concours de ce genre, les membres du personnel de l’éditeur ne peuvent participer, qu’une silhouette primée ne pourra être représentée aux concours ultérieurs, que les noms et adresse des lauréats seront publiés, en même temps qu’un chèque leur sera envoyé. Bien sûr, les décisions du jury sont sans appel.


C’est formidable, je n’ai pas reçu le chèque mais mon nom est tout de même publié dans le journal.

Ils ont forcé ma porte à l’instant où j’allais faire ma première découpe. Le feuillet séparé, prévu par le règlement était sur la table. Pour ne pas m’encombrer l’esprit, j’avais simplement recopié le prénom figurant sur la carte d’identité qui était dans son sac à main.

Elle s’appelait Inès et n’avait pourtant pas le type espagnol. Mais les pa-rents donnent parfois des prénoms qui ne correspondent à rien.
Elle était toute nue allongée sur l’établi, la scie tournait.
J’ai eu beau leur expliquer que je ne voulais voler personne, que j’aurais renvoyé les vêtements et objets aux adresses indiquées sur les cartes d’identité. Ils n’ont rien voulu savoir.
Ils ont enlevé les baillons aux six filles attachées aux anneaux du mur, ils m’ont même frappé en disant, (quels grossiers !) :

-Ta gueule, crapule.

Et lorsque je leur ai dit que c’était pour le concours, il y en a un qui a dit que j’avais gagné celui de la machine à Charlot.







J’ai réfléchi toute la nuit en me demandant où j’avais bien pu ranger le bon de participation.
Et après réflexion, je me suis dit qu’il avait dû se tromper, il devait y avoir homonymie, je n’avais pas souvenir de participation pour une machine à Charlot. J’avais répondu pour la croisière, pour l’automobile plus belle et plus ra-pide que les autres, pour un poids d’or égal à mon poids, et pour trois cents litres d’huile pour friture mais non, sincèrement, je ne me souvenais pas de cette ma-chine.
Revenir en haut Aller en bas
http://xianhenri.be
xian
pilier
xian


Nombre de messages : 1951
Localisation : hors du temps
Date d'inscription : 13/01/2006

productions de Xian. Empty
MessageSujet: Re: productions de Xian.   productions de Xian. EmptyLun 30 Jan 2006, 10:32

Samedi matin

Bien que nous soyons samedi, le docteur Alain est passé ce matin, la femme (ma femme ?) est sortie avec lui en disant qu’elle allait travailler. Travailler, c’est quoi ? Le docteur Alain a dit que j’étais manésique, c’est quoi ? Il faudra que je cherche au dictionnaire ou demander à mon amie Julie, celle qui a les cheveux en feu, j’aime beaucoup.
Il paraît que je vais devoir vous quitter pour quinze jours, un séjour en cure.

— Tu verras, Poussin, tu s’ras bien m’a dit la personne du sexe.
Revenir en haut Aller en bas
http://xianhenri.be
Contenu sponsorisé





productions de Xian. Empty
MessageSujet: Re: productions de Xian.   productions de Xian. Empty

Revenir en haut Aller en bas
 
productions de Xian.
Revenir en haut 
Page 1 sur 8Aller à la page : 1, 2, 3, 4, 5, 6, 7, 8  Suivant

Permission de ce forum:Vous ne pouvez pas répondre aux sujets dans ce forum
Grain de sel - Forum littéraire et culturel :: CONTRIBUTEURS PRENEZ LA PAROLE :: Echanges et divertissements :: Vos créations-
Sauter vers:  
Ne ratez plus aucun deal !
Abonnez-vous pour recevoir par notification une sélection des meilleurs deals chaque jour.
IgnorerAutoriser