Muriel Barbery

Le hérisson fait couler de l'encre et libé s'en mêle : Faut-il écraser le hérisson ? s'interroge-t-il.

Citation :

«Pourquoi ça marche ?» est toujours la question posée. Ce n'est jamais la bonne. Mieux vaut se demander comment c'est fait, et s'en tenir là : bonne ou mauvaise, la littérature en dit un peu ou beaucoup sur la société ; la société ne nous apprend rien sur la littérature.

Pour libé,

Citation :

ce roman est une efficace fantaisie pédagogique sur un thème à la mode : la revanche des petits sur les gros.

on rejoint notre discusion

Les odeurs que l'elégance du hérisson

Citation :

porte ne sont pas celles d'une loge, telles que la concierge pense qu'on les imagine, mais celles, à peine moins pénétrantes, d'une cave : on y entasse du ressentiment couvert de bons sentiments. Le hérisson est en vérité à l'envers : doux dehors, dur dedans

et de conclure :

Citation :

un brin de Pennac pour l'enthousiasme didactique, une cuillère de Delerm pour l'éternité des petites choses, une épaisse louchée de Goût des autres pour la transfiguration du ressentiment social et culturel, un solide glaçage d'Anne Gavalda et d'Amélie Poulain pour la destinée solitaire et la poésie intime des petites gens. Le tout assez répété, rabâché, mis sous ampoules sentimentales à fort voltage, pour que les plus sourds et aveugles puissent ne pas traîner en doute.

c'est le pavé de l'ours !

Citation :

le fidèle émoucheur
Vous empoigne un pavé, le lance avec roideur,
Casse la tête à l'homme en écrasant la mouche,

Il y avait un joli dessin sur la version papier. Enfin, sans avoir lu le livre, ça me semble bien facile de tirer sur le succès comme ça - la position est prise en entamant les hostilités par le mot "best-seller", qui en dit long.

rotkou a écrit:

Ceci dit je voulais pousser le débat plus loin ; Où se trouve la culture ? est-elle l'apanage exclusif des "bourgeois" au sens financier du terme ? etc.

Peut-être pas l'apanage exclusif des riches, mais en tout cas, elle est décidée en partie par le pouvoir en place. Je prends l'exemple du réalisateur inconnu. En général il se tournera vers les pouvoirs publics pour financer son film. Ceux-ci ont bien entendu des critères - esthétiques, éthiques ou que sais-je - pour allouer un subside. Pour l'édition d'un livre, c'est peut-être un peu différent ? Quant aux critères, répondent-ils à l'attente du public ou la façonnent-ils ?

Mais AMHA, il y a plusieurs sortes de cultures. Chaque "classe sociale" peut y trouver son compte.

Voilà ; c'est l'été, les journalistes n'ont pas grand chose à dire, alors on prend une cible et pour écraser la mouche on balance le pavé

Rien de tel qu'un succès populaire pour irriter des directeurs d'opinion qui sentent que le public leur échappe. Ils ont raison de souligner des défauts, de débusquer des ideologies douteuses, ou de s'étonner, voire de modérer des engouements excessifs.

Personnellement j'aime bien qu'on attaque ce que j'ai apprécié, quitte à tempérer mon enthousiasme de départ et/ou à examiner l'argumentaire des détracteurs.

Les détracteurs, ou les esprits avisés !, il en faut ! on est trop souvent dupe, et certaines personnes passent leur vie à chanter tous azimuths des louanges peu crédibles.

Mais éreinter Amélie Poulain ou le peuple migrateur comme ce fut le cas dans certains journaux, m'a paru arbitraire.

reste la question de Seughu :

Citation :

il y a plusieurs sortes de cultures. Chaque "classe sociale" peut y trouver son compte.

Voilà, j'ai à mon tour lu L'élégance du hérisson.. sur les précieux conseils de l'ami qui m'avait offert la Gourmandise et qui disait : "tu verras, le hérisson c'est mieux"..

Bon.. or donc je me suis offert le hérisson comme une grande... j'ai failli décrocher plus de 20 fois dans les premières cent pages... je trouvais pédant, étalage de culture gratuit, etc... et puis j'ai raccroché après et me suis laissée emportée dans l'histoire...

De là à dire que j'ai aimé ? A vrai dire, je n'en sais rien. Je suis contente de l'avoir lu, j'aime le dénouement, j'aime l'intrigue... mais je pense que je le recommanderai avec pincettes quand même

il y avait un fil là: https://grain-de-sel.1fr1.net/auteurs-francais-et-d-expression-francaise-f3/muriel-barbery-t419-45.htm

et je ne retrouve pas ce que j'ai mis? peut-être ne l'ai je pas mis d'ailleurs? alors je te le remets rien que pour toi, ici

Je me régale. Dans cet immeuble cossu du 7 rue de Grenelle, cette concierge faussement niaise mais qui entretient une culture littéraire que beaucoup pourrait lui envier

Et la jeune petite riche du même immeuble qui examine sans complaisance les habitants, les moeurs et les coutumes des personnes qui l'entourent!

Deux histoires, écrites l'une avec l'autre, l'une entre l'autre, l'une après l'autre sont un véritable de plaisir. Les mêmes événements vus par ces deux femmes sont très bien menés. On saute de l'une à l'autre sans se lasser.

Bref vous l'avez compris ! lisez-le !

On en parle beaucoup, il pourrait être considéré comme un "best-seller"
et il est bien écrit. Que demander de plus?

Muriel Barbery

Le hérisson est l’animal auquel Paloma Josse, douze ans, fille d’un élu chic de gauche, compare la concierge de son immeuble du septième arrondissement parisien : Renée Michel, cinquante-quatre ans, veuve et laide.

Elle a baptisé son chat Léon, «parce que Tolstoï» . Elle aime le fançais sans fautes, mais en commet pour avoir l’air de ce qu’elle n’est pas. Elle lit Kant (qu’elle apprécie), Husserl et les psychanalystes (qu’elle trouve vains ou ridicules), Mozart, le cinéaste Ozu et les natures mortes hollandaises (qu’elle vénère), les grands romanciers bien sûr ; elle aime aussi la musique populaire, le rap, Blade Runner...

Ame sensible, la mère Michel a jugé la France d’en haut : c’est une concierge qui joue à la concierge pour que les riches de l’immeuble, tous également méchants, stupides ou névrosés, ne sachent pas qu’elle parle et vaut tellement mieux qu’eux.

Le hérisson est en vérité à l’envers : doux dehors, dur dedans. Cependant, dit Paloma, «Mme Michel a l’élégance du hérisson : à l’extérieur, elle est bardée de piquants, une vraie forteresse, mais j’ai l’intuition qu’à l’intérieur, elle est aussi simplement raffinée que les hérissons, qui sont des bêtes faussement indolentes, farouchement solitaires et terriblement élégantes.»

http://users.skynet.be/bk212103/barbery_muriel_elegance_herisson.html

Je ne voudrais pas me faire justicière mais ce texte sur Muriel Barbery que tu copies ici sans citer personne, c'est du plagiat tronqué d'un article écrit par Philippe LANÇON dans Libération, et même si je l'ai trouvé un peu sec et dur - ou peut-être parce que je l'ai trouvé dur - je m'en souviens très bien.

Je ne sais pas qui a fait ce blog que tu cites mais ce n'est pas cette personne qui a écrit le texte qu'il s'attribue


PAAAAAASSSSSS BIIIIEEEEENNNN


(cf "Faut-il écraser le hérisson?" Par LANÇON Philippe)

myriam2199 a écrit:

un article écrit par Philippe LANÇON dans Libération,

cet article est lisible ici.

Il y a eu aussi un grand article (page entière je crois) dans le Monde sur "pourquoi le succès du hérisson". Je l'ai découpé, mais pas encore lu. Je vous tiens au courant quand ca sera lu et compris :-)

Si tu pouvais le scanner, mettre quelques lignes en visible, et le reste en "spoiler" - pour éviter la grooosse taaartine compaacte; ce serait bien

ben.. pour cela, il faudrait que j'ai un scanner...

pour ceux qui auraient un acces, on peut le trouver ICI

Article publié le 02 Octobre 2007
Par Alain Beuve-Méry
Source : LE MONDE
Taille de l'article : 716 mots

Extrait : Paru à l'automne 2006, « L'Elégance du hérisson », de Muriel Barbery, a décollé grâce au bouche-à-oreille et au soutien des libraires. Le roman est toujours en tête des ventes et a dépassé les 400 000 exemplaires. Itinéraire d'un long-seller.. Il court, il court le hérisson ! Chez Gallimard, on observe le phénomène avec bienveillance et... gourmandise. Cinquante-cinq semaines après sa sortie en librairie, le roman de Muriel Barbery, L'Elégance du hérisson, caracole toujours en tête de tous les classements de livres.

Code:

pour éviter la grooosse taaartine compaacte

Oh ! Ne crains rien ! J'en ai lu d'autres. Au contraire, c'est gentil...

J'ai sûrement copié, et alors...

Mon but : citer les trois extraits mentionnés qui m'intéressaient pour en faire part à d'éventuels lecteurs, sinon le reste, pas folichon.

Cordialement

J'ai pas dit le contraire, j'ai juste dit que l'auteur avait completement disparu de son texte...
N'y vois aucune accusation personnelle

ps : inutile de "spoiler" un texte pour moi, je fais pas partie de la commission des fraudes...

Myriam a écrit:

ps : inutile de "spoiler" un texte pour moi, je fais pas partie de la commission des fraudes...

Le spoiler s'adressait à Roudita pour le côté compact d'un article

rotko répondant à Roudita a écrit:

Si tu pouvais le scanner, mettre quelques lignes en visible, et le reste en "spoiler" - pour éviter la grooosse taaartine compaacte; ce serait bien

Myriam, je suis d'accord avec toi sur le fait de citer ses sources et j'en profite pour te souhaiter la bienvenue.

Je reste toujours aussi ébahie de voir que ce mauvais roman fait toujours couler autant d'encre

J'en ai déjà longuement parlé sur ce fil...

Mais c'est vrai que tous ces clichés, tous ces personnages caricaturaux, tous ces bons sentiments dégoulinants sont bien dans l'air du temps.

Bon, j'ai dit "mauvais roman", je vais me faire incendier. Alors je nuance : mauvais roman à mon humble avis. Et là, j'assume

Ah merci c'est gentil !

hihi je croyais que mon sort sur ce forum etait deja decide a cause de ma campagne active et un peu abrupte contre le plagiat

Desolee pour les accents y'a pas ca sur mon clavier (un peu de fautes d'orthographe sur ce joli forum, ca fera de mal a personne)


Au plaisir (je ne dis jamais cela en vrai, bien sur)

maïa a écrit:

Je reste toujours aussi ébahie de voir que ce mauvais roman fait toujours couler autant d'encre [...]
Alors je nuance : mauvais roman à mon humble avis. Et là, j'assume

C'est bien que chacun assume ce qu'il dit, et je rassure en même temps Myriam 2199, Roudita et Pierre : le "spoiler" que je proposais était bien une mesure technique visant à rendre accessible sur demande un texte trop long.

Je ne suis pas aussi sévère que Maia sur le hérisson, j'ai déjà eu l'occasion de le dire, et je le préfère pour son côté léger, voire canularesque, à des romans plus prétentieux.

l'essentiel est que chacun sache règler ses lectures sur sa propre pendule.
On "n'incendie" pas et on ne "règle pas le sort" de quelqu'un pour une remarque ou un avis

Desolee, ne connaissant pas encore vos rites linguistiques je fais dans la surinterpretation et j'ai cru que "le spoiler" etait une technique pour vous eviter de recevoir en reponse de vos messages une grosse tartine bien compacte sur la question des droits d'auteur

En plus de cela je n'ai pas pu m'empecher de faire le lien entre cette tartine et celle de la citation de bas de message de Bachy Pierre

maïa a écrit:

Alors je nuance : mauvais roman à mon humble avis. Et là, j'assume

Quel est un bon roman à ton humble avis ?
(ancun defi, simple curiosite pour comprendre un peu mieux qui sont ceux qui n'aiment pas L'elegance du herisson et pourquoi. Je l'ai bien aime mais je comprends les avis contraires)

myriam2199 a écrit:

Desolee, ne connaissant pas encore vos rites linguistiques je fais dans la surinterpretation et j'ai cru que "le spoiler" etait une technique pour vous eviter de recevoir en reponse de vos messages une grosse tartine bien compacte sur la question des droits d'auteur

Citer le nom de l'auteur et de l'ouvrage nous met à l'abri.

pour le "bon roman", j'ouvre un fil ici

Utopie a écrit:

Le spoiler s'adressait à Roudita pour le côté compact d'un article

Vue la longueur de l'article, je ne l'aurais pas fait. Et spoiler n'est pas dans mes habitudes, et je n'ai pas de scanner.

Comme vu précédemment, j'ai mis le lien vers l'article du Monde pour ceux qui auraient un accès aux archives.

En revanche, je dois de toutes manières lire l'article et en faire un résumé pour le copain qui m'avait conseillé de lire le Hérisson (qui ne m'a pas laissé un souvenir impérissable, d'où mon intérêt pour cette étude quant aux raisons de son succès). Alors quitte à en faire un compte-rendu pour un copain, je vous ferai part de mon compte-rendu aussi CQFD

Tout simplement !

je suis fascinée par tes deux livres tu m'a donné l'envie de les liremais comment le faire si je suis à des milliers de kilomètres
mes compliments sincères
Amadak

de quels livres parles tu ? de la gourmandise et de l'elegance du hérisson ?
tu peux les commander sur amazon ?

rotko a écrit:

de quels livres parles tu ?

Tiens, je suis curieuse... Elle en a écrit d'autres ??

roudita a écrit:

Tiens, je suis curieuse... Elle en a écrit d'autres ??

pas à ma connaisssance.

A mon tour de rajouter ma pierre à l'édifice.

J'ai d'abord lu "le hérisson" (pardon de cette familiarité, mais à force, j'ai fini par l'appeler par son petit nom).
Au début, j'ai effectivement trouvé quelque chose de caricatural aux personnages et celui de l'ado peu crédible. L'expression m'a paru pédante, voire ampoulée.
Et puis, et puis ... le temps a passé sur la lecture et il en reste un parfum léger, un peu comme souvenir de goûter de vacances avec les cousins.
J'ai eu la même impression après avoir vu Milou en mai de Louis Malle. Le film s'est insinué par petites touches et flotte depuis comme un air de violon jazzy.

J'ai retrouvé ce même pédantisme dans Une gourmandise, en revanche, j'ai apprécié le souci de la description qui se veut la plus juste et la plus sensuelle possible.

J'ai aimé la poésie des menus annoncés :
" Le royal d'oursin au Sansho, râble, rognons et foie de lapereau aux bigorneaux. Galette de blé noir. Le Macaire d'agria à la morue- maco violet du midi, huitres grasses et foie gras grillé. [...]Les madeleines aux fèves Tonka"
Ca tient de la liste d'ingrédients d'un alchimiste.

Mais ce que j'ai préféré c'est la personnalité du gourmet solitaire qu'est "le Maitre", qui sacrifie tout à son égoïsme forcené et à la satisfaction de ses sens, mais, qui au moment de mourir, renie tout ce qui a fait son existence pour sa "madeleine industrielle".