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| | Stefan Zweig [Autriche] | |
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Auteur | Message |
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darabesque pilier
Nombre de messages : 2846 Age : 81 Localisation : picardie Date d'inscription : 03/09/2009
| Sujet: Re: Stefan Zweig [Autriche] Dim 15 Mai 2011, 11:56 | |
| vingt-quatre heures de la vie d'une femmeje l'ai lu d'une traite: j'ai aimé et l'histoire romanesque à souhait, et la façon de décrire avec une telle précision que tout est là, on le voit, on touche. Les mains du jeune homme en train de toucher l'argent, ses émotions, les retenues de la vieille dame, tout tout est là pour faire un superbe roman et cela est réussi . comme quoi, je n'avais pas trop aimé "la peur" et il n'y a que les .. qui ne changent pas d'avis | |
| | | rotko pilier
Nombre de messages : 69282 Date d'inscription : 26/12/2005
| Sujet: Re: Stefan Zweig [Autriche] Mar 20 Sep 2011, 05:30 | |
| pourquoi et comment Stefan Zweig continue de séduire des milliers de lecteurs près de soixante-dix ans après sa mort.
Dominique Bona décrypte son style habité par l'urgence et sa plume concise : on a rarement fait mieux dans la description des émotions et des sentiments. Zweig, c'est l'art de décrire les grands tourments intérieurs.Dominique Bona | |
| | | Quetschup pilier
Nombre de messages : 1739 Localisation : Tachkent Date d'inscription : 24/08/2011
| Sujet: Re: Stefan Zweig [Autriche] Jeu 22 Sep 2011, 16:59 | |
| Je viens de terminer "Lettre d'une inconnue" . J'ai trouvé le texte magnifique tout autant que l'écriture , néanmoins , je n'ai pas ressenti ce que j'attendais de cette lecture. Touchée , mais pas empreinte d'émotions. Peut-être est-ce parce qu'il me parait impensable de vivre une telle vie dans l'ignorance de l'être aimé , d'accumuler autant de souffrances et de s'excuser encore de le troubler ...
Dernière édition par Quetschup le Mar 06 Déc 2011, 06:32, édité 1 fois | |
| | | Elsada pilier
Nombre de messages : 209 Date d'inscription : 16/08/2011
| Sujet: Re: Stefan Zweig [Autriche] Mar 27 Sep 2011, 20:17 | |
| De Zweig, j'ai lu le premier tome de la pléiade. D'émerveillements en émerveillements, ma critique négative est misérablement inexistante. Son regard est formidablement ouvert, sa main talentueusement expressive. Je dirais qu'il faut absolument le lire, sinon on rate un important rendez-vous. | |
| | | Goldmund pilier
Nombre de messages : 40 Localisation : Comala Date d'inscription : 02/04/2010
| Sujet: Re: Stefan Zweig [Autriche] Mer 28 Sep 2011, 10:18 | |
| Le premier tome de La Pléiade ? Zweig n'a jamais été édité en La Pléiade. Tu confonds avec La Pochothèque. | |
| | | rotko pilier
Nombre de messages : 69282 Date d'inscription : 26/12/2005
| Sujet: Re: Stefan Zweig [Autriche] Mer 28 Sep 2011, 10:28 | |
| Le directeur de la maison d'édition française Gallimard, Antoine Gallimard, a annoncé à Jérusalem la prochaine publication d'oeuvres de Stefan Zweig dans la prestigieuse édition de la Pléiade
c'etait le 23 fevrier 2011
deux volumes seraient prévus, mais je n'en sais pas plus. | |
| | | Elsada pilier
Nombre de messages : 209 Date d'inscription : 16/08/2011
| Sujet: Re: Stefan Zweig [Autriche] Mer 28 Sep 2011, 10:35 | |
| - Goldmund a écrit:
- Le premier tome de La Pléiade ? Zweig n'a jamais été édité en La Pléiade. Tu confonds avec La Pochothèque.
Oui, pardon. Tu as raison. | |
| | | Invité Invité
| Sujet: Re: Stefan Zweig [Autriche] Ven 11 Nov 2011, 18:25 | |
| Après avoir lu tous les messages de ce post, je m'étonne que La nuit fantastique n'ait pas été citée. C'est l'histoire d'un jeune aristocrate viennois passant ses journées dans la plus parfaite oisiveté que lui permet son appartenance à la bonne société. Nullement inquiété par l'argent et la nécessité de travailler grâce, en parti, à un héritage conséquent, il ne connaît que les plaisirs: les soirées au théâtre, au restaurant avec des amis, les voyages, les jeux, les femmes toutes plus sensuelles les unes que les autres; et c'est d'ailleurs une lettre de l'une d'elles qui bouleverse sa vie tranquille. Cette jeune femme, avec qui il entretenait une relation depuis plusieurs années et qu'il croyait sincèrement aimer, lui écrit qu'ils doivent se quitter car elle souhaite se marier à un autre. Il s'aperçoit alors avec épouvante que cela ne lui brise nullement le coeur. Pire, cela le laisse totalement indifférent. Il prend alors conscience de l'effroyable apathie - semblable à une maladie- qui est la sienne depuis presque toujours et qui s'accroît à mesure que ses années passent.
"Le monde allait et venait sans se soucier de [lui]" Lui même ne savait pas quoi attendre des gens.
Puis, en quelques heures, comme par miracle (et comme c'est souvent le cas chez Zweig), tout change. Cela commence par un après-midi passé au Turf et se catalyse en quelques minutes lors d'une nuit véritablement fantastique alors que l'élément déclencheur semble pourtant être d'une banalité confondante.
A partir de cet instant, dit-il, "je sentais que je m'épanchais avec une plénitude jamais éprouvée dans l'infini de l'univers, moi qui jusqu'alors étais comme absent". "Depuis lors" poursuit-il plus loin, "quatre mois se sont écoulés et l'impassibilité d'autrefois n'est plus revenue [...] j'en suis bien certain, je n'ai jamais aimé la vie avec plus de passion".
J'ai beaucoup lu ici ou là que Zweig est l'écrivain du désespoir et de la tristesse. Selon moi, il était au contraire un grand amoureux de la vie (sûrement trop, d'où sa grande fragilité) et il nous apprend à travers cette jolie petite nouvelle, comment un événement en apparence insignifiant peut changer le cours de nos vies, si seulement nous savions capter et sublimer la beauté d'un instant et par le souvenir en faire une éternité.
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| | | Elsada pilier
Nombre de messages : 209 Date d'inscription : 16/08/2011
| Sujet: Re: Stefan Zweig [Autriche] Sam 12 Nov 2011, 16:18 | |
| - Aglaé a écrit:
- J'ai beaucoup lu ici ou là que Zweig est l'écrivain du désespoir et de la tristesse. Selon moi, il était au contraire un grand amoureux de la vie
Il était affublé d'une mélancolie persistante, même à l'époque faste où il pouvait vivre sans se soucier de son origine, de l'argent, de la destination de ses déplacements. Quand la seconde guerre mondiale est arrivée, sa mélancolie s'est renforcée et il a fini par se suicider avec sa compagne. | |
| | | Invité Invité
| Sujet: Re: Stefan Zweig [Autriche] Sam 12 Nov 2011, 21:52 | |
| - Elsada a écrit:
- Aglaé a écrit:
- J'ai beaucoup lu ici ou là que Zweig est l'écrivain du désespoir et de la tristesse. Selon moi, il était au contraire un grand amoureux de la vie
Il était affublé d'une mélancolie persistante, même à l'époque faste où il pouvait vivre sans se soucier de son origine, de l'argent, de la destination de ses déplacements. Quand la seconde guerre mondiale est arrivée, sa mélancolie s'est renforcée et il a fini par se suicider avec sa compagne. C'est la mélancolie des espoirs déchus et des illusions perdues. Cet homme a connu les 2 plus grands conflits de l'Humanité. C'est beaucoup pour un homme, alors pour un homme à la sensibilité aussi aiguisée. Que dire!? "Depuis vingt ans, depuis 1914 tout ce qui est arrivé - la guerre, le traité de Versailles - parlait contre la raison, et pour nous, qui avons cru avec un incompréhensible optimisme au progrès, la démonstration est faite que nous avons fait fausse route, et que peut-être la moitié, voire la totalité de notre effort, a été vaine. Le plus irritant dans tout cela est qu'avec cette haine quotidienne, ces menaces et ces tensions, on ne peut travailler convenablement."Lettre à Franz Masereel, du 15 avril 1933 "La vie humaine ne compte plus et le rêve de la "civilisation" est terminée. Il avait raison, le grand bon Freud de se méfie de notre "progrés" et de craindre la force implacable des mauvais instincts. Mais je ne regrette pas notre foi, notre optimisme d'autrefois, au contraire, je cherche toujours de me raffermir l'âme par la foi, que tous ces cauchemars passeront et le besoin de la liberté, de l'indépendance rejettera un jour cet idol carnivore de "l'état-Dieu" Peut-etre l'heure viendra, ou notre foi peut devenir utile et fecond et nous verrons encore "l'aube nouvelle"."Lettre à Romain Rolland, 28 février 1939 Source: stefanzweig.org Mais il lui aurait fallu des forces surhumaines pour croire à nouveau en l'humanisme d'une Europe qui n'a tiré aucune leçon du passé. Il n'était pas n'importe quel homme, mais un homme quand même. |
| | | rotko pilier
Nombre de messages : 69282 Date d'inscription : 26/12/2005
| Sujet: Re: Stefan Zweig [Autriche] Mar 06 Déc 2011, 06:29 | |
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Le lecteur pourra y trouver Vingt-quatre heures de la vie d'une femme Lettre d'une inconnue, titre est précédé d' Amok. Dans ce coffret, il y a également La Confusion des sentiments [b]La Peur, ainsi que l'autobiographie de Zweig: Le Monde d'hier.
livre de Poche : Coffret de sept titres de Stefan Zweig, plus une nouvelle inédite. Couvertures illustrées par P.-C. Helleu.
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| | | Invité Invité
| Sujet: Re: Stefan Zweig [Autriche] Mar 20 Déc 2011, 20:05 | |
| Un poème de Zweig...
Ouvre-toi, monde souterrain des passions ! Et vous, ombres rêvées, et pourtant ressenties, Venez coller vos lèvres brûlantes aux miennes, Boire à mon sang le sang, et le souffle à ma bouche !
Montez de vos ténèbres crépusculaires, Et n’ayez nulle honte de l’ombre que dessine autour de vous la peine ! L’amoureux de l’amour veut vivre aussi ses maux, Ce qui fait votre trouble m’attache aussi à vous.
Seule la passion qui trouve son abîme Sait embraser ton être jusqu’au fond ; Seul qui se perd entier est donné à lui-même.
Alors, prends feu ! Seulement si tu t’enflammes, Tu connaîtras le monde autour de toi ! Car au lieu seul où agit le secret, commence aussi la vie. |
| | | Amadak pilier
Nombre de messages : 3859 Localisation : Buenos-Aires Date d'inscription : 08/12/2007
| Sujet: Stefan Zweig Lun 26 Déc 2011, 20:22 | |
| Relisant ce fil sur Stefan Zweig, je ne peux que m’émouvoir devant ces titres que j’ai lus presque tous, bouleversants, pathétiques, qui laissent une marque dans notre esprit Il était trop sensible pour voir la destruction de la civilisation, et son dernier « Mémoires d’un homme d’hier » avant sa pénible décision, nous le montre en toute sa sagesse Plutôt mourir que vivre dans le malheur. Ses livres sont inoubliables une gloire pour la littérature Européenne
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| | | nicyrle pilier
Nombre de messages : 5882 Age : 81 Localisation : Tout en bas, sous les orangers Date d'inscription : 05/02/2008
| Sujet: Re: Stefan Zweig [Autriche] Lun 26 Déc 2011, 21:28 | |
| Quel beau commentaire, Amadak, Je partage tout à fait ton point de vue, le destin de cet écrivain m'émeut profondément. | |
| | | Invité Invité
| Sujet: Re: Stefan Zweig [Autriche] Dim 26 Fév 2012, 21:10 | |
| Ce qu'il y'a de pire en amour pour un homme selon Zweig:
"J'avais toujours cru jusqu'alors que la pire souffrance était celle de l'amour non partagé. Je me rendais compte maintenant qu'il en existait une plus terrible encore : être aimé contre sa volonté et ne pas pouvoir se défendre contre cette passion qui vous harcèle ; voir à côté de soi un être humain se consumer au feu de son désir et assister impuissant à ses tourments, ne pas avoir le pouvoir, la force, la possibilité de l'arracher aux flammes qui le dévorent. Celui qui aime d'un amour malheureux peut arriver à dompter sa passion, parce qu'il n'est pas seulement celui qui souffre, il est aussi le créateur de sa souffrance. S'il n'y parvient pas il souffre du moins par sa propre faute. Mais perdu sans recours celui qui souffre d'un amour auquel il ne peut pas répondre ; car ce n'est pas en lui qu'est la mesure et la limite de la passion, mais en dehors de lui et de sa volonté. Le tragique de cette situation, seul un homme peut vraiment le sentir, car c'est seulement pour lui que la nécessité de la résistance imposée est à la fois un martyre et une faute. Quand une femme se défend contre un amour qu'elle ne partage pas elle ne fait qu'obéir à la loi de son sexe, le geste du refus lui est tout à fait naturel, et même quand elle se dérobe au désir le plus ardent on ne peut la taxer de cruauté. Il en est, hélas ! tout autrement dans le cas inverse, quand une femme a vaincu sa pudeur jusqu'à manifester à un homme son amour, à le lui offrir, sans être certaine de trouver la réciproque, et que lui se cabre et reste froid ! Celui qui se refuse à une femme qui le désire l'offense toujours dans ses sentiments les plus nobles. Vaine, donc, la délicatesse avec laquelle on se dérobe, absurdes les excuses les plus raffinées, insultante l'offre de simple amitié, quand une femme vous a dévoilé sa passion ! Immanquablement la résistance d'un homme devient alors cruauté et il est coupable, sans le vouloir. Situation effroyable, insoluble. L'instant d'avant encore on se sentait libre, on s'appartenait et on ne devait rien à personne, et soudain on est poursuivi et assiégé, but et proie d'un désir étranger. Troublé jusqu'au plus profond de l'âme on sait que jour et nuit une femme pense à vous, languit et soupire après vous. Elle vous veut, vous désire, exige que vous soyez à elle de toutes les fibres de son être, de toutes les forces de son corps et de son sang. Vos mains, vos cheveux, vos lèvres, votre corps, elle les veut, vos nuits et vos jours, vos sentiments, votre sexe et tous vos rêves et pensées. Elle veut s'associer à votre vie, vous prendre et vous aspirer avec son souffle. Toujours, que vous soyez éveillé ou que vous dormiez, il y a désormais dans le monde un être qui vit avec vous et pour vous, qui vous attend, qui veille et rêve en pensant à vous. C'est inutile que vous vous efforciez de ne pas penser à elle, qui sans cesse pense à vous, que vous cherchiez à fuir : vous n'êtes plus en vous, mais en elle. Comme un miroir ambulant un être étranger vous porte en lui, et encore un miroir ne saisit votre image que quand vous vous offrez volontairement à lui. Elle, la femme, l'étrangère, qui vous aime, elle vous a déjà absorbé dans son sang. Elle vous a en elle, vous porte avec elle, où que vous fuyiez. Vous êtes le prisonnier d'un autre, vous n'êtes plus jamais vous-même, plus jamais libre et sans soucis, toujours vous êtes traqué, poursuivi, tenu à des devoirs. Cette pensée d'autrui, vous la sentez sur vous comme une succion brûlante et constante. Il vous faut endurer ce désir de quelqu'un qui souffre à cause de vous. La torture la plus affreuse qu'un homme puisse éprouver, à présent je le sais, c'est d'être aimé malgré soi."
La Pitié dangereuse |
| | | nicyrle pilier
Nombre de messages : 5882 Age : 81 Localisation : Tout en bas, sous les orangers Date d'inscription : 05/02/2008
| Sujet: Re: Stefan Zweig [Autriche] Dim 26 Fév 2012, 22:00 | |
| Belle page, même si ce qu'elle décrit est terrible. Merci Aglaé | |
| | | Invité Invité
| Sujet: Re: Stefan Zweig [Autriche] Lun 08 Oct 2012, 18:21 | |
| Dans sa biographie consacrée à Zweig, Dominique Bona suggère que la relation qui lia l'écrivain à Lotte fut à sens unique et dresse un portrait très sombre de la secrétaire.
Derrière lui, ombre de son ombre, la haute et maigre silhouette de Lotte qui, à trente ans, l'allure lente et le souffle court d'une vieille femme, prolonge son malaise. Au lieu de le ragaillardir, le jeune épouse est un poids. Silencieuse et dévouée, émouvante par son amour, elle a en elle quelque chose de lourd, c'est une femme qui aime être portée. Elle n'a aucune initiative, la jeunesse, l'entrain, la gaieté lui font défaut. Compagne fidèle et soumise, la mélancolie est dans sa nature. Epuisée par l'asthme, apathique autant qu'effacée devant Zweig, elle ralentit son allure, devient une charge sur son épaule alourdie d'autres souffrances. On dirait que le destin lui a choisi cette femme, malchanceuse et guère réconfortante, pour lui rappeler à chaque instant sa condition et sa tristesse.
Avec Seksik, ce n'est pas aussi prononcé. |
| | | Invité Invité
| Sujet: Re: Stefan Zweig [Autriche] Ven 02 Nov 2012, 12:41 | |
| Après le massacre de Zweig au théâtre par Gelas, Leconte réalise actuellement une adaptation cinématographique de la nouvelle Voyage dans le passé.
Le casting sera britannique, le titre choisi Une promesse.
Je ne sais pas pour quand est prévue la sortie, j'irai certainement le voir.
Les motivations du réalisateur:
"C'est une très très belle histoire, une longue nouvelle", estime Patrice Leconte. "Il y a une fulgurance des sentiments, je me sens bien avec cet auteur et ce qu'il me raconte: est-ce que le désir amoureux résiste au temps'" |
| | | nicyrle pilier
Nombre de messages : 5882 Age : 81 Localisation : Tout en bas, sous les orangers Date d'inscription : 05/02/2008
| Sujet: Re: Stefan Zweig [Autriche] Ven 02 Nov 2012, 13:05 | |
| - Aglaé a écrit:
- Après le massacre de Zweig au théâtre par Gelas, Leconte réalise actuellement une adaptation cinématographique de la nouvelle Voyage dans le passé.
Le casting sera britannique, le titre choisi Une promesse.
Je ne sais pas pour quand est prévue la sortie, j'irai certainement le voir.
Les motivations du réalisateur:
"C'est une très très belle histoire, une longue nouvelle", estime Patrice Leconte. "Il y a une fulgurance des sentiments, je me sens bien avec cet auteur et ce qu'il me raconte: est-ce que le désir amoureux résiste au temps'" Voilà qui m'intéresse également. Merci pour l'info, Aglaé | |
| | | rotko pilier
Nombre de messages : 69282 Date d'inscription : 26/12/2005
| Sujet: Re: Stefan Zweig [Autriche] Lun 18 Mar 2013, 12:11 | |
| une émission qui sera disponible dès demain en podcast
18.03.2013 - La Grande Table (2ème partie) Retour sur l'oeuvre de Stefan Zweig
Jean-Pierre LEFEBVRE, romancier, traducteur, professeur de littérature allemande, directeur de l'édition complète de Zweig en Pléiade Pierre DESHUSSES, traducteur, a dirigé l’édition « Nouvelles et autres récits » de Zweig chez Robert Laffont Dominique BONA, auteure de Stefan Zweig, biographie aux éditions Grasset
nouvelles traductions > nouveaux titres :
le désarroi des sentiments 304 p chez Rivages.
La pitié dangereuse ou L'impatience du coeur - Stefan Zweig in Livre de poche. | |
| | | mazel pilier
Nombre de messages : 1421 Age : 72 Localisation : Carrières sous Poissy Date d'inscription : 19/01/2007
| Sujet: Re: Stefan Zweig [Autriche] Lun 18 Mar 2013, 12:18 | |
| - rotko a écrit:
- une émission qui sera disponible dès demain en podcast
18.03.2013 - La Grande Table (2ème partie) Retour sur l'oeuvre de Stefan Zweig
Jean-Pierre LEFEBVRE, romancier, traducteur, professeur de littérature allemande, directeur de l'édition complète de Zweig en Pléiade Pierre DESHUSSES, traducteur, a dirigé l’édition « Nouvelles et autres récits » de Zweig chez Robert Laffont Dominique BONA, auteure de Stefan Zweig, biographie aux éditions Grasset
nouvelles traductions > nouveaux titres :
le désarroi des sentiments 304 p chez Rivages.
La pitié dangereuse ou L'impatience du coeur - Stefan Zweig in Livre de poche. merci pour l'info | |
| | | nicyrle pilier
Nombre de messages : 5882 Age : 81 Localisation : Tout en bas, sous les orangers Date d'inscription : 05/02/2008
| Sujet: Re: Stefan Zweig [Autriche] Lun 18 Mar 2013, 15:25 | |
| Intéressant, merci rotko | |
| | | rotko pilier
Nombre de messages : 69282 Date d'inscription : 26/12/2005
| Sujet: Re: Stefan Zweig [Autriche] Lun 18 Mar 2013, 16:21 | |
| Lien vers l'emission de 33 minutes, avec des propos sur la traduction qui consiste parfois à remanier le texte fautif de Zweig, les textes brefs, son attitude et comment elle fut perçue à l'epoque, son actuel succès, non dû à son inscription au bac etc. | |
| | | Kurtyn pilier
Nombre de messages : 134 Age : 31 Date d'inscription : 21/08/2012
| Sujet: Re: Stefan Zweig [Autriche] Dim 24 Mar 2013, 16:16 | |
| - rotko a écrit:
- Le directeur de la maison d'édition française Gallimard, Antoine Gallimard, a annoncé à Jérusalem la prochaine publication d'oeuvres de Stefan Zweig dans la prestigieuse édition de la Pléiade
c'etait le 23 fevrier 2011
deux volumes seraient prévus, mais je n'en sais pas plus. Pfiou, je me disais que j'étais vraiment à la bourre, mais non : les tomes ne sortent que le mois prochain ! | |
| | | soussou pilier
Nombre de messages : 14224 Date d'inscription : 25/02/2007
| Sujet: Re: Stefan Zweig [Autriche] Sam 20 Avr 2013, 12:45 | |
| Un soir d'hiver, dans un wagon de première classe du Paris-Marseille. Deux voyageurs côte à côte, chacun dans sa lecture. Lui, Jean-Pierre Lefebvre, missionné par Gallimard pour coordonner une Pléiade sur l'oeuvre de Stefan Zweig, corrige une traduction contemporaine de «Vingt-Quatre Heures de la vie d'une femme». Elle, jeune inconnue en duffle-coat marron, est plongée dans une nouvelle du même Zweig en Livre de Poche.Tout est dans cette scène. Un écrivain qui passe les générations et une éternelle présence pour cet illustre Salzbourgeois: soixante et onze ans après son suicide, le 22 février 1942, survenu un mois après la conférence de Wannsee organisant techniquement la «solution finale», l'écrivain est «tombé» cette année dans le domaine public. Etrange expression qui suggère une déchéance alors que c'est tout le contraire.Il y a déjà trois ou quatre ans que les maisons d'édition se préparaient à fêter à cette occasion l'un des auteurs les plus populaires. Selon le journal «Livres Hebdo», Stefan Zweig aura, au cours de la dernière décennie, partagé avec Shakespeare et Agatha Christie le podium des classiques étrangers les plus lus en France. «Le Joueur d'échecs», dernière nouvelle avant l'ingestion de la fiole de véronal qui tua l'écrivain exilé au Brésil et, avec lui, Lotte, la jeune secrétaire devenue sa femme, s'est vendu à 1 million d'exemplaires - rien qu'en format de poche -, et «la Confusion des sentiments», à 400.000 exemplaires. «C'est une littérature propre à flatter le lecteur occasionnel et à distraire le lecteur cultivé, ce qui fait beaucoup de monde», explique un flâneur distingué au rayon littérature de Virgin, sur les Grands Boulevards parisiens, à qui l'on demande les raisons de cet attachement pour le chroniqueur d'une Vienne ancienne et d'un siècle passé.la suite...- Spoiler:
L'homme était adulé de son vivant. II l'est toujours. Pour preuve les 100.000 acheteurs des «Derniers Jours de Stefan Zweig», de Laurent Seksik, paru en 2010 (chez Flammarion) et la foule se pressant devant le Théâtre Antoine pour en voir l'adaptation et comprendre ce qui s'est joué, dans le huis clos de la maison de Petropolis, entre l'écrivain pris d'un spleen mortifère et sa compagne. Le phénomène de retraduction massive à l'occasion de [i]«son entrée dans le domaine», comme disent les éditeurs, est une autre résurrection, après celle survenue en 1986, lors de la grande exposition dite «des Viennois» au Centre Beaubourg. Tous les traducteurs germanophiles se sont mis au travail, d'abord pour gommer l'emphase un peu datée de leur prédécesseur, Alzir Hella, ouvrier typographe à «l'Anarchie», devenu la voix française et le traducteur de Zweig. Un climat léger d'espionnage aura régné dans ce petit milieu (on compte une quinzaine de traducteurs d'allemand réputés en France), chacun ayant reçu pour consigne de ne pas alerter la concurrence. «Et toi, tu as fait quoi ?» a été la question discrète au confrère croisé à la veille de cette déferlante éditoriale. Un graphomane un peu balourd... Pas si facile, le job. Pierre Deshusses, aux manettes du projet de la collection «Bouquins», explique au détour d'une introduction joliment tournée que «traduire Zweig est un plaisir qui confine parfois au tourment. Il faut en effet savoir que Zweig écrit souvent de façon si négligée, si désinvolte, si insensée même, que chaque traducteur ne peut que s'arracher les cheveux, se demandant (...) comment une maison d'édition a pu accepter d'imprimer de telles inepties grammaticales, lexicales et syntaxiques. Si on traduisait Zweig tel qu'il écrit, il n'est pas sûr qu'il aurait autant de succès». Tout en reconnaissant que sa valeur transcende toutes les fautes de forme, Pierre Deshusses s'est chargé de restaurer «Rêves oubliés», «Une jeunesse gâchée» ou «le Bouquiniste Mendel». Et il n'est pas le seul perplexe devant les répétitions de l'auteur. Faut-il les laisser? Les enlever? Alzir Hella lui-même prenait l'initiative de nombreux allégements. En Allemagne, Stefan Zweig, qui fut dénigré par Thomas Mann ou Bertold Brecht, a toujours été considéré comme un graphomane un peu balourd, loin de la grâce de ses contemporains - Rilke, Kafka, Joseph Roth, Musil, Schnitzler ou Hermann Broch - , et ce dédain léger persiste. En 2010, Michael Hofmann, poète anglais d'origine allemande, développait longuement ses réserves dans la très sélecte «London Review of Books». Présenté comme «le Pepsi de la littérature autrichienne», l'auteur y est dépeint en «rejeton guindé et lugubre des magnétiques années 1880», ayant su plaire à la bourgeoisie inculte en jouant d'une sorte de talent hollywoodien et s'appliquant à construire son image pour la postérité. Cet article iconoclaste, traduit en français par nos confrères de la revue «Books» dans sa nouvelle livraison, rappelle un Angelo Rinaldi pilonnant l'oeuvre de García Márquez d'un déconcertant «cent ans de platitude». Ce qui n'a rien changé à la bonne fortune du Colombien, tout comme Michael Hofmann ne modifiera pas celle de Zweig, qui trône depuis longtemps, et pour un prix modique, chez Monoprix, au côté de Zola. Bouquins vs PléiadeEn 2013, Flammarion fait court et cash, et retraduit le carré d'as «Amok», «le Joueur d'échecs», «Lettre d'une inconnue», «Vingt-Quatre Heures de la vie d'une femme». Même pragmatisme au Livre de Poche, qui diffuse par ailleurs quarante titres de Zweig. Chez Robert Laffont, l'épais volume de la collection «Bouquins» est en librairie depuis deux mois et déjà réimprimé. Dans une oeuvre qui compte des dizaines et dizaines de petits mélodrames qui ont assis sa gloire de nouvelliste, les biographies de ceux qu'il appelait les «bâtisseurs du monde» - Balzac, Dickens, Dostoïevski, Casanova, Stendhal, Tolstoï, Rilke, Malher -, sa Correspondance d'inlassable épistolier, des poèmes et des pièces de théâtre en pagaille, «Bouquins» publie trente-cinq nouvelles, qui vont de cinq à six pages pour les plus brèves à quatre-vingts pour «la Confusion des sentiments». On y trouvera aussi quelques raretés, ainsi «Leporella», également au menu de la Pléiade. Deux volumes donc, numéros 587 et 588 de la collection, sous couverture havane, selon la couleur traditionnellement dévolue aux auteurs du XXe siècle. Il a fallu 3000 pages pour tout rassembler. D'abord l'intégralité des nouvelles, dont certaines n'avaient jamais été traduites en français. Ainsi «la Croix», éditée avant la Première Guerre mondiale, «un texte noir assez maniériste, très chargé en images, de nature à dérouter le lecteur», selon Diane Meur, sa traductrice. Ensuite l'unique roman officiel de Zweig «l'Impatience du coeur», connu sous le titre de «la Pitié dangereuse»; mais encore deux romans inachevés («Ivresse de la métamorphose» et «Clarissa»), et toutes ses «miniatures historiques», courts récits de moments clés de l'histoire de l'humanité, tel Rouget de Lisle composant «la Marseillaise». Enfin, «le Monde d'hier», ultime témoignage en forme de testament d'un homme dans sa vingtième année en 1900. «Seuls les moments de crise comptent dans l'histoire d'une vie»Etonnamment personne n'a voulu de Zweig biographe, refoulé même aux portes du paradis de la Pléiade. Ses vies de Fouché ou de Freud sont jugées trop lyriques, empathiques, pas rigoureuses. Lui préférerait-on les travaux d'universitaires moins portés sur les enjolivements romanesques? Pas sûr. Car les grands lecteurs l'aiment pour ses biographies justement. «Marie-Antoinette, Magellan, Marie Stuart: il a inventé un nouveau genre, explique l'un d'entre eux, qui possède vingt-deux livres de Zweig dans sa bibliothèque évaluée «à trois tonnes» lors d'un déménagement: « Ce sont chaque fois de véritables épopées, des destins shakespeariens. Il modifie constamment les proportions.» Un peu plus de théorie pour Freud, un peu plus d'histoire pour Marie-Antoinette, et ainsi de suite pour chacun. «Cette souplesse est géniale, poursuit notre grand lecteur. Zweig n'ignorait pas que des forces profondes agitent l'homme de soubresauts inavouables ou inconscients. Sa connaissance de la psychanalyse et de la primauté des pulsions sexuelles lui permet d'expliquer magistralement la conduite de Louis XVI, sa mollesse, son indifférence.» Face aux contempteurs, l'intéressé résumerait ainsi son ambition, comme il le fit en son temps: Là où finit la recherche strictement liée aux faits palpables commence l'art libre et ailé de la divination; là où la paléontologie échoue la psychologie doit intervenir et ses hypothèses logiquement échafaudées sont souvent plus vraies que la sèche vérité des dossiers et des faits.» Mais son immense succès, il le doit certes davantage à son don pour retracer un destin individuel dans un tout petit livre qu'à ses fresques biographiques. «Seuls les moments de crise comptent dans l'histoire d'une vie», disait-il. «De l'excellent roman de gare»Un court récit de Stefan Zweig est un crève-coeur aussi puissant que «la Petite marchande d'allumettes». A cet égard, «Lettre d'une inconnue», republié par Stock, l'éditeur de toujours, aura connu en 2010 le même succès fou qu'en 1927, année de sa parution en France. On se demande toutefois pourquoi ce texte continue d'être présenté comme un «joyau de la littérature amoureuse», quand il relève plutôt du drame psychiatrique. «Le pathétique est une pâte molle qu'il sait cuire», a écrit Philippe Lançon dans «Libération». Pour Baptiste Touverey, traducteur en 2008 du «Voyage dans le passé», un inédit qui fit grand bruit, l'effet cathartique n'est pas pour rien dans cette audience toujours renouvelée. «C'est un mécanisme de construction ancré sur l'empathie, dit-il. Quelqu'un doué d'écoute recueille une confession: ça suscite tout de suite la compassion du lecteur.» Pour lui, Zweig, c'est «de l'excellent roman de gare»,compagnon idéal d'un trajet en RER. «C'est un écrivain profondément sympathique, ce qui n'est pas si fréquent, après tout, dit le philosophe Marcel Gauchet. On le sent dans ses livres, de même que son humanité. Je crois que c'est en fin de compte ce qui lui assure ce destin spécial.» Un autre inédit, «Un soupçon légitime», a paru il y a quatre ans. Le titre original, «Et si c'était lui?», était déjà pris. Par Marc Levy. Anne Crignon Romans, nouvelles et récits, par Stefan Zweig, Gallimard, coll. «la Pléiade», 2 tomes, sous la direction de Jean-Pierre Lefebvre, 3000 p., 116 euros (prix de lancement jusqu'au 16 août, puis 130 euros). En librairies le 19 avril. La confusion des sentiments et autres récits,
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