J'ouvre ce fil sur un auteur qui ne me semble pas présent sur le forum.
Giovanni Verga, grand représentant du Vérisme en Italie, courant adoptant le culte de l'impersonnalité: l'auteur et le narrateur doivent complètement s'effacer, ils ne doivent pas modifier les faits crus, l'histoire doit sembler être prononcée par quelque misérable témoin de la scène. Le Vérisme italien s'attache principalement à faire parler les populations muettes, délaissées, complètement oubliées par les grands mouvements démocratiques du Risorgimento. Il s'agit donc en particulier de paysans et des populations du Mezzogiorno.
Verga est surtout connu pour son recueil de nouvelles
Vita dei Campi (Vie aux champs).
Dans
l'amante di Gramigna (spéciale dédicace à Luca
), le narrateur qui raconte l'histoire d'une pauvre fille destinée à un mariage de conventions sous la forme de lettre à un ami, décrit le concept Vériste.
La nouvelle la plus déchirante est sans conteste
Rosso Malpelo: un pauvre enfant qui voit son père mourir dans les mines. Abandonnés par tous, Rosso creuse de toutes ses forces pour retrouver le père sans y parvenir. Il développe une dureté sans nom à l'égard des autres, en particulier d'un autre mineur blessé à la jambe et souffrant de tuberculose. Rosso entretient avec lui une amitié trouble: il le bouscule, le frappe et le diminue alors que son camarade souffre terriblement.
La fin s'avère tragique pour le malade et pour Rosso.
Pour ceux qui comprennent (même un peu) l'italien, une explication en vidéo absolument
parfaite de ce mouvement par un professeur de littérature, véritablement passionné par son métier.
https://www.youtube.com/watch?v=kDWRDGK0Guk