Nancy Huston

AdL a écrit:

-C’est chez Solly, soleil, Solomon, seulaumonde que je reviens, Sol qui s’éveille au matin dans la cage dorée d’où il croit être le nombril de l’univers : « Je suis un flot de lumière ». Comment ne pas le croire? L'enfant n'est-il pas le flot de lumière de chaque mère ici ou ailleurs en 2004?
D'ailleurs, c’est autour de Sol que se réunissent les quatre générations à Munich et c’est par sa voix que le monde nous renvoie sa barbarie larvée à la figure. Son langage ne manque pas de crédibilité. Il est le miroir des mots et des images que lui offrent les adultes à l’écran et hors écran.
Son mal, sa nausée, sont à la mesure de l'amour des parents d'aujourd'hui qui l'étouffent. Mère ogresse, père-amour-humour fabriquant d'armes propres.

Adl ,tu as parfaitement exprimé ce que j'ai ressenti en lisant le passage sur Sol .merci!

coline a écrit:

Bertrand! Tu devrais nous régaler souvent de tes commentaires car ils sont très pointus et tu écris remarquablement bien!

En effet !

J'entame Les variations Goldberg, sur recommandation d'une amie (et aussi parce qu'à force d'en entendre parler ici, ça éveille ma curiosité). Le début est accrocheur, en tout cas...

coline a écrit:

monilet a écrit:

Personnellement j'ai beaucoup aimé la virevolte, nord perdu ( un essai, moi qui suis trop flemmard pour en lire), le"truc" des ténèbres à la construction si particulière, adoré l'Empreinte de l'ange, pas aimé du tout Dolce Agonia et , hélas, cesé de lire Nancy Huston à partir de ce livre.

Puisque tu dis "hélas!"...tu devrais t'y remettre avec le dernier...

En attendant Lignes de faille , réservé en bibliothèque, j'ai commencé Trois fois septembre. Quelqu'un a lu ?

monilet a écrit:

En attendant Lignes de faille , réservé en bibliothèque, j'ai commencé Trois fois septembre. Quelqu'un a lu ?

mets les titres en gras ou en italiques, car on se demande si tu as commencé 3 fois le livre "septembre" de NH, ce qui laisserait entendre que tu es perseverant et/ou que lelivre est rebutant ; Dans mon ignorance je suis donc allé à la pêche d'où cette vignette.

OK, j'avais pensé que la majuscule à Trois était suffisamment démarcative, mais non, tu as raison. La structure du livre est un peu bizarre ou alors c'est parce que je le lis en très discontinu, ayant commencé parallèlement Les Bienveillantes; deux livres en même temps, ce que je ne fais quasiment jamais.

Je suis mitigée à la fin de Lignes de failles
les deux dernières parties m'ont semblé fausses....je n'ai pas retrouvé cette distance auteur-personnage qui me plaisait tant...

et puis les références historiques quand elles sont trop précises gâchent mon plaisir....

je suis en manque de poésie et d'humour.....
:cry:

Oui Seuguh, moi de même, c'est grâce au récit de lecture de Bertrand que j'ai craqué pour "Lignes" et je ne le regrette pas.
Pourtant, en relisant ses impressions, je m'aperçois qu'on a des divergences.
Bertrand-môgendre>"Ce roman ressemble à une analyse phénoménologique d’une famille américaine, vivant dans l’ombre d’un secret (petite référence à Philippe Grimbert"
>Tu fais allusion à la petite robe de Paul & au Secret? Grimberg m'a déçue & ennuyée car thèmes de circonstance : j'ai trouvé que ses romans étaient un peu faciles (ds l'air du temps) alors que chez Huston il y a quand même une "dimension". Comment dire? -Aidez-moi, les lecteurs de NH!
> Bertrand : "Sa pédagogie est séduisante et efficace"
>oui, ce terme : "pédagogie", je ne l'ai trouvé que dans l'analyse de Bertrand (ni sur lire.fr ou autre site de littérature -grave!!!)
et il me semble que le roman est à mettre en avant d'un point de vue pédagogique. - Un peu comme la trilogie de Agota Kristof est à mettre au programme des 3è, seconde & 1ère.
La tâche (mélanome?), c'est un peu le grain de sable contre les thèses eugénistes.
Et c'est Sadie, descendante de la Kristina enlevée pour sa blondeur à des parents polonais afin d'intégrer la famille allemande aryenne en mal de descendance, c'est Sadie, 20 ans plus tard, qui s'accrochera au beau père affectif juif, qui se bat pour remonter à la source de la barbarie, et qui réunira les 4 générations après nous avoir confronter aux barbaries plus "modernes".
>Bertrand : "Même si Fitzhugh Dodson affirme dans son essai sur l’enfance que « Tout se joue avant six ans » Nancy Huston ne m’a pourtant pas convaincu" (...). Les enfants de Huston (surtout les deux garçons) sont vieux, atteint sûrement de la maladie du vieillissement précoce (syndrome de Hutchinson-Gilford)".
>là je suis passée à côté? : qu'en pensent les autres lecteurs?
Sur cette maladie, mais aussi sur la nécessité de lier présent & passé.
J'ai été conquise par le discours de Sol car il donne une image crue mais véritable des effets du virtuel sur cette génération qui, bien qu'ayant accès à tout -infos en direct, hyper protection parentale, communication à 2 échelles, présente des troubles affectifs dans les années 2000 qui sont finalement à la mesure de ceux dont pouvaient souffrir les enfants des années 40 qui ont vécu le pire.
-Moi je persiste à penser que tout se joue avant 6 ans côté affectif. Puis vaille que vaille chacun suit son chemin. La force & le combat de Sadie n'en sont-ils pas le preuve?

-Seuguh, je relirais bien Les Variations. Je me souviens de la "polyphonie", forme propre à l'auteur. N'oublie pas d'écouter les Variations simultanément (un grain pourrait-il nous mettre un lien sur les dédicaces musicales? moi je ne sais pas faire...[i]

mona a écrit:

Je suis mitigée à la fin de Lignes de failles
les deux dernières parties m'ont semblé fausses....je n'ai pas retrouvé cette distance auteur-personnage qui me plaisait tant... et puis les références historiques quand elles sont trop précises gâchent mon plaisir.... je suis en manque de poésie et d'humour..... :cry:

Mitigée je l'ai été aussi car j'ai eu l'impression que, pour une fois, tout se jouait ds le 1er chapitre. "Distance auteur-personnage" : à quel titre fais-tu allusion? Si c'est Dolce agonia tu n'as pas tord, le narrateur étant dieu lui-même... Il y a des moments dans notre "vie de lecteur-lectrice" où une lecture ne passe pas mais nous réjouiera 2 ou 3 ans plus tard. Et on se demandera pourquoi. Ce n'était pas le moment, voilà tout.
-Mona, poésie & humour, fais-moi signe dès que tu trouves je te suis lol

AdL a écrit:

N'oublie pas d'écouter les Variations simultanément (un grain pourrait-il nous mettre un lien sur les dédicaces musicales? moi je ne sais pas faire...

Malheureusement, je n'ai que la version de Glenn Gould des variations, et dès l'entame du livre, on est prévenu : C'est un concert au clavecin. Donc j'ai écouté Madeleine Peyroux en le lisant (rien à voir ...) Ceci dit, Les Variations Goldberg est un livre très bien construit : 30 personnes sont invitées par Lilianne, et à chaque variation, le lecteur pénètre dans les pensées d'un invité (les chapitres sont très égaux, sept à huit pages chacun) : la tourneuse de page, un compositeur moderne, le père de Lilianne, un ancien amant, etc. Celui que je trouvais le plus drôle (le livre n'est pas fait pour s'esclaffer, mais j'ai trouvé ce trait amusant) était un scientifique, qui - tout au long de son soliloque - s'exprimait tout le temps entre tirets - c'est classique - j'ai l'impression - chez certains universitaires. Bref, à lire.

AdL a écrit:

"Distance auteur-personnage" : à quel titre fais-tu allusion? Si c'est Dolce agonia.....

oui Dolce Agonia et Adoration

-Mona, poésie & humour, fais-moi signe dès que tu trouves je te suis lol

poésie au sens large, à la Cocteau :
Elle montre nues, sous une lumière qui secoue la torpeur, les choses surprenantes qui nous environnent et que nos sens enregistraient machinalement. Mettez un lieu commun en place, nettoyez-le, frottez-le, éclairez-le de telle sorte qu'il frappe avec sa jeunesse et avec la même fraîcheur, le même jet qu'il avait à sa source, vous ferez œuvre de poète » (Le secret Professionnel ) source Wikipédia

un titre qui me vient à l'esprit car lu récemment : Loin de quoi ? de Laurent Sagalovitsch, un très court roman, l'histoire d'un juif qui fuit la France et sa famille en partant au Canada.....

Seuguh a écrit:

(...)dès l'entame du livre, on est prévenu : C'est un concert au clavecin(...)

L'Entame du livre : c'est une expression que j'entend peu et j'aime.
-Je pourrai la reprendre? lol

Of course ! Ca doit être mon habitude des jeux de cartes qui fait que...

Je tombe sur cet entrefilet :

Citation :

"Lignes de faille" a été refusé par son habituel éditeur d'Amérique du Nord, à cause du premier chapitre, où sont longuement évoquées la guerre en Irak, et les tortures d'Abou Ghraib.

C'est pour cette raison qu'Actes Sud a eu le privillège de la 1ère? Quelqu'un peut m'éclairer? Quel est l'éditeur habituel de NH? Et à ce jour, l'éditeur en langue américaine a-t-il des droits pour traduire le titre ?
P-S >la source est sur France2 en ligne.

Lignes de faille

L’histoire est celle d’une famille juive dotée d’un secret obsède de génération en génération. Il sera percé en quatre étapes, en remontant le temps: tour à tour, le fils, le père, la grand-mère et l’arrière-grand-mère diront comment, enfants, ils perçurent leur environnement, avec cette naïveté très relative, cette lucidité propre au jeune âge. On passe ainsi des jeux vidéo aux Lebensborn, ces établissements conçus par Himmler pour germaniser des gosses volés dans les pays soumis, recomposer leur mémoire avant de les confier à des potentats nazis en mal de descendance. Entre 1940 et 1945. pour suppléer aux pertes allemandes dues à la guerre, un vaste programme de germanisation d’en¬fants étrangers fut entrepris dans les terri¬toires qu’occupait la Wehrmacht. Sur l’ordre de Heinrich Himmler, plus de deux cent mille enfants furent volés en Pologne, en Ukraine et dans les pays baltes. Ceux qui avaient atteint l’âge scolaire furent envoyés dans des centres spéciaux pour subir une éducation « aryenne » ; les plus petits y com¬pris de très nombreux bébés, transitèrent par les centres Lebensborn (fontaine de vie - les fameux haras des nazis), avant d’être placés dans des familles allemandes. Dans les années de l’immédiat après-¬guerre, l’UNRRA (United Nations Relief and Rehabilitation Administration), avec d’autres organismes d’aide aux personnes dépla¬cées, restitua environ quarante mille de ces enfants à leur famille de naissance.

A travers la vie d’une famille aux origines troubles et complexes, Nancy Huston revient sur les atrocités commises par les nazis en étalant leurs conséquences sur soixante années d’histoire contemporaine. Elle nous invite à remonter le temps, à suivre la « la ligne de faille » qui a creusé son empreinte dans cette famille, inexorablement depuis des générations. D’enfance en enfance, il faut pister la trace des grains de beauté - le sceau du sang - trouver la marque du destin qui guide vers la vérité, vers la cassure originelle. Le voyage commence par la Californie et un garçon de six ans dans une Amérique d’aujourd’hui. Puis à mesure que l’on remonte l’histoire familiale, la petite histoire rencontre la grande. Ce roman en forme d’arbre généalogique à quatre branches constitue l’originalité du roman.

On retrouve la présence obsédante du mal, de la culpabilité, de la violence et de la guerre. A chaque génération son conflit, des atrocités de la guerre d’Irak aux exactions nazies, les unes exhibées à la télévision, les autres véhiculées de bouche à oreille. Avec le même résultat traumatique sur les enfants qui en prennent connaissance sans avoir les moyens de les comprendre. De San Francisco à Munich, de New York à Haïfa et Toronto, le fil rouge du récit pourrait être ce nævus pigmenté congénital qui orne la tempe gauche de Sol, l’épaule gauche de Randall, la fesse gauche de Sadie et le creux du bras gauche de Kristina. C’est grâce à cette marque de naissance que cette dernière sera identifiée à la fin de la Seconde Guerre mondiale comme une petite Ukrainienne enlevée à sa famille dans le cadre du programme Lebensborn.
On s’inquiète, on pressent la bombe à retardement que représente cet ultime rejeton aux relents maléfiques d’une lignée tortueuse. La romancière ne répondra pas à cette question, mais va s’attacher à nous montrer quel enfant a été son père, quelle enfant fut sa grand-mère - pour que par défaut nous puissions comprendre quels adultes ils sont devenus dans ce monde déboussolé par des conflits sans fins ni solutions, et comment ils tentent à chaque instant de contenir cet héritage trop lourd, cet exil intérieur qui se repaît de leurs âmes. Ainsi, Nancy Huston conduit le lecteur ébloui à chaque pivot du roman jusqu’à la source, jusqu’à cette venimeuse fontaine de vie, située quelque part en Bavière à l’époque du troisième Reich, point de départ de leur histoire mais aussi de la nôtre, hommes et femmes vivants au XXIème siècle.

http://users.skynet.be/pierre.bachy/huston_nancy_ligne_de_faille.html

Merci, Pierre ...mais il y a déjà un long fil Nancy Huston. Il serait bien que ton message y soit rattaché

Bachy Pierre a écrit:

Lignes de failleL’histoire est celle d’une famille juive dotée d’un secret ne_de_faille.html

Je ne suis pas certaine... Cette famille est-elle juive à l'origine? Je ne le pense pas. La petite fille enlevée à ses parents polonais répond (mis à part son grain de beauté) aux critères de la race aryenne. Ses parents biologiques sont polonais, c'est tout ce que nous savons m'a-t-il semblé. De même que le jeune garçon qui rejoindra la même famille adoptive en mal de "reproduction" est polonais lui aussi et ne nous est pas présenté comme étant d'origine juive...
C'est à la seconde génération que la seconde protagoniste se prend d'affection pour un beau-père de passage qui lui est juif.

Euh, Bachy Pierre, je ne crois pas que le 3è Reich volait les bébés des juifs pour les emmener dans les lebensborn...
Mais bon, peut-être que d'autres lecteurs ont compris comme toi? Intéressant de mettre ça au point, c'est important.

AdL a écrit:

Euh, Bachy Pierre, je ne crois pas que le 3è Reich volait les bébés des juifs pour les emmener dans les lebensborn...

Je n'ai lu ça nulle part dans le message de Pierre. Il dit que les nazis volaient des enfants étrangers... en l'occurrence la petite fille est ukrainienne, pas polonaise. Il est tellement évident que ce ne pouvait être des enfants juifs...
Mais tu as raison, la famille, à l'origine, n'est pas juive.
A part ça, je maintiens, je ne suis pas emballée par ce livre. Une bonne idée qui tourne à la recette romanesque pour un "produit" à l'américaine... mais ce n'est que mon (humble !) avis

(pardon Pierre, je n'avais pas lu ton post jusqu'au bout et j'ai démarré au quart de tour...).

Terminé lignes de failles : un peu déçu, j'ai trouvé que ça se lisait, sans plus. Les personnages m'ont paru un peu artificiels, sauf dans la dernière partie , magistrale à mes yeux, qui leur a rendu toute leur consistance.

Dans le cantique des plaines - que j'avais abandonné, il y avait, je crois, cette même idée d'étudier plusieurs générations. Or j'ai un prejugé contre ce procédé. Sans doute à tort, puisque j'aime bien la filiation dans les romans de Zola. il est vrai que c'est d'un roman à l'autre.

j'ai eu le même rejet devant le film the fountain de Darren Aronofsky - où il ne s'agit pas de personnes de la meme famille.

Citation :

trois histoires convergent vers une seule et même vérité, quand les Thomas des trois époques - le guerrier, le scientifique et l'explorateur - parviennent enfin à trouver la paix face à la vie, l'amour, la mort et la renaissance

.

Paradoxalement, un scenario ramifié sur trois lieux différents qui se rejoignent comme dans Babel ne m'a pas gêné. Or vu le developpement comparé de ces trois pays, ces trois lieux fonctionnent comme trois âges. Je ne suis donc pas cohérent dans mes prejugés !

monilet a écrit:

Terminé lignes de failles : un peu déçu, j'ai trouvé que ça se lisait, sans plus. Les personnages m'ont paru un peu artificiels, sauf dans la dernière partie , magistrale à mes yeux, qui leur a rendu toute leur consistance.

Tu avais aimé La Virevolte et Nord perdu Monilet. Je n'ai pas lu ces 2 titres. Juste les 12 1ères pages de La Virevolte, où l'on est plongé dans l'état d'âme d'une jeune femme qui vient d'accoucher, face à son bébé.
Avec le recul, (le recul est important pour sentir ce qu'on a retenu ou préserver de nos lectures antérieures), je ne retiendrai de Lignes de faille que le 1er portrait, celui de Sol, dernier sur la liste de descendance.
1/ C'est pour moi le portrait le plus abouti : on y lit, comme en à propos entre les lignes, ce qui s'est produit 60 ans plus tôt, les horreurs du Ledenborn (et la preuve que cette forme d'eugénisme est une stupidité), on perçoit déjà comment fut forgée la sensibilité de son père, celle de sa grand-mère convertie à la religion juive (humour & cynisme, tjs, contre l'idéologie nazie).
2/ Si le langage intérieur et la vision trop mature de l'enfant-génie (Sol) vous fait grincer des dents, son portrait ne sert-il pas, d'une manière allégorique peut-être, à nous mettre sous les yeux les nouvelles formes de barbaries actuelles :
- le trop plein d'images d'aujourd'hui, la fascination et la violence que ces images véhiculent (internet, la guerre en direct) et leurs effets (un de ces effets étant que la personne face à ces images est aussi malheureuse et perturbée que ses ascendants 60 ans plus tôt)
- La souffrance de l'enfant-roi dont les parents adultes n'ont pas géré leurs propres problématiques (secret de famille récurrent, "mal-communication"...)

Sans doute, tu as raison. De part mon âge...lol...et l'inintérêt que revêt pour moi la vie actuelle et sa barbarie, j'ai peut-être trop tendance à me tourner vers les "splendeurs du passé", toutes relatives d'ailleurs.

monilet a écrit:

De part mon âge...lol...et l'inintérêt que revêt pour moi la vie actuelle et sa barbarie...

Oh, là, tu exagères!

Oui, un peu. Je te le concède.

AdL a écrit:

Avec le recul, (le recul est important pour sentir ce qu'on a retenu ou préserver de nos lectures antérieures), je ne retiendrai de Lignes de faille que le 1er portrait, celui de Sol, dernier sur la liste de descendance.

je suis bien de ton avis

c'est le portrait le plus percutant et tout le reste du livre y est pré-figuré