Nancy Huston

monilet a écrit:

Personnellement j'ai beaucoup aimé la virevolte, nord perdu ( un essai, moi qui suis trop flemmard pour en lire), le"truc" des ténèbres à la construction si particulière, adoré l'Empreinte de l'ange, pas aimé du tout Dolce Agonia et , hélas, cesé de lire Nancy Huston à partir de ce livre.

Puisque tu dis "hélas!"...tu devrais t'y remettre avec le dernier...

Oui , d'autant que c'était mon auteur femme préféré, etPhilippe Claudel pour les hommes, que j'ai découvert dès 99 avec le splendide " Meuse, l'oubli".

Bertrand, tu ne nous as pas donné ton point de vue sur Lignes de faille!

...tu as raison coline, je dois parler de cet ouvrage, pour donner mon impression (entre deux problèmes de connexion)
Ce roman ressemble à une analyse phénoménologique d’une famille américaine, vivant dans l’ombre d’un secret (petite référence à Philippe Grimbert). Sous forme d’enquête, l’inquisitrice, Nancy Huston, dissèque l’objet de sa recherche par le truchement du quotidien d’ enfants (dans leur sixième année) et ce, durant quatre générations successives. Quatre enfants, quatre époques.
La démarche de l’écrivaine, nous permet de remonter le temps pour mettre à jour progressivement la racine du Mal , cet inconscient collectif héréditaire peu à peu révélé.
Le piège, très bien orchestré, est de se laisser porter par la construction du roman, au terme duquel le fil conducteur dévide enfin une pelote bien emmêlée. La romancière adopte une stratégie finement ciselée me laissant croire que j’ai tout compris sur une partie de l’Histoire actualisée par tant d’horreurs meurtrières. Sa pédagogie est séduisante et efficace.
Même si Fitzhugh Dodson affirme dans son essai sur l’enfance que « tout se joue avant six ans » Nancy Huston ne m’a pourtant pas convaincu à cause du manque de crédibilité du langage des personnages d’enfants, de leur mode de raisonnement, de leur centre d’intérêt. Les enfants de Huston (surtout les deux garçons) sont vieux, atteint sûrement de la maladie du vieillissement précoce (syndrome de Hutchinson-Gilford).
Autant le quotidien des deux petits garçons est péniblement décrit, rendant les jeunes personnages ennuyeux (pour qui je ne donnerai plus d’autre commentaire), autant la description de la vie des deux petites filles est un pur bonheur. Un vrai régal à lire, dû sans doute au plaisir de l’auteur(e) à l’écrire : humour et dérision. Même stéréotypé le portrait des grands-parents obséquieux est gravé en taille douce. Une aquatinte minutieuse traduisant rigueur et délicatesse, jusqu’à l’obtention de clichés formidablement bien dessinés. La petite Sadie est la seule enfant depuis le début du texte, qui pense avec les émotions d’une enfant de six ans.
La quatrième époque ressemble à une apothéose dans le rendu des portraits évoqués. Se dévoile alors la vérité trouble d’une famille mélangée.

Note sur l’édition. Le papier agréable, agrémenté d’une excellente typographie, n’enlève en rien à la pénibilité de la lecture L’impression sur pages étroites provoque de nombreuses césures saccadant le rythme de l’histoire en phrases hachées, inconfortables à lire.

bertrand-môgendre a écrit:

....
La petite Sadie est la seule enfant depuis le début du texte, qui pense avec les émotions d’une enfant de six ans.

Bertrand! Tu devrais nous régaler souvent de tes commentaires car ils sont très pointus et tu écris remarquablement bien!
Bravo et merci!

Por Sadie, j'ai aussi trouvé qu'elle était très touchante...Je me suis dit que cette petite-fille-là avait peut-être beaucoup à voir avec la petite Nancy...dans son désir de vivre avec sa mère.
On sait que lorsqu'elle avait 6 ans, Nancy Huston a été abandonnée par sa mère qui voulait vivre sa vie de femme exclusivement.

Demain matin je cours acheter Lignes de faille. je n'en peux plus d'attendre.
Oui, le commentaire de Bertrand donne à voir plus encore que toutes les 4è de couverture ou les pseudo-analyses qui courent en ce moment.
Merci!
Le manque de crédibilité dans la voix des enfants?
(Je suis restée fascinée par le petit garçon, narrateur, qui nous fait le portrait des atrocités insidieuses de notre époque (ce qu'il découvre sur internet malgré la mère super protectrice qui lui interdit d'y aller... Justement, c'est trop touchant de vérité peut-être?

Je pends mon temps. L'écriture est fluide et fort plaisante. Un humour acerbe. Des personnages attachants. Les enfants dépeignent le drame sous jacent des parents et grand-parents avec rigueur, précision, s'accrochant toujours à chercher ou saisir la part d'amour ou de tendresse qui devrait leur revenir. Le drame est lourd à porter sur l'épaule de chaque enfant. La marque sur le visage, sur l'épaule puis sous le bras.
Syndrome de Hutchinson-Gilford chez les garçons? -on en reparlera, ça m'a échappé.
Je me retrouve en 1962 aux 6 ans de Sadie. Sad, Sadi. Une éducation stricte, et pourtant, oui, elle me semble plus battante que les 2 petits gars qui la précèdent dans le récit, et qui sont pourtant choyés.
La mère, au fil des générations, est fuyante.

« La virevolte » est un bon roman qui, à mon sens, simplifie un peu les causes de décisions individuelles ; par contre j’ai lu 2 autres romans d’elle, dont « Cantique des plaines » et j’ai pas accroché du tout…

OUF! Quel livre que ce "Lignes de faille"!

Je suis restée encore une fois bouche bée ,le coeur à l'envers et la gorge nouée ! Et pourtant ,non,je ne suis pas si émotive ,pas plus que la moyenne ,je pense . Mais là ...c'est tout simplement magnifique !

Vraiment une sacrée bonne femme cette Nancy Huston !
Remonter ainsi sur 4 générations l'histoire de cette famille par la voix à la fois pure et si lucide ,de ces enfants de 6 ans ,en y mêlant la grande Histoire ,il fallait vraiment tout son talent .

"Pure " ,pas toujours ,c'est vrai ,car l'écho qui nous en est donné par le dernier descendant (Sol ) parait froid , presque dénué de sentiments ,ce qui est surprenant pour un enfant de cet age ,c'est vrai .Son mental implacable choque . Mais en même temps il réflète le monde un peu déshumanisé que l'on peut voir dans les médias et auxquels les plus jeunes sont soumis . Il est la somme de cette innocence perdue au cours de toutes ces années ,le fruit des déchirements et des manques affectifs de ses parents .

Les voix des petites filles révèlent toutes les souffrances étouffées ,cette quête d'amour incessante par rapport à la mère .
Vraiment superbe ,ce roman .
Je ne peux rien dire de plus , vu que les commentaires sont déjà parfaits sur ce fil .Mais je viens juste de le terminer et il m'a tellement chamboulée que j'ai besoin d'y repenser calmement !

Il oblige presque à une relecture du déut ,afin de tout remettre en place et de l'apprécier encore davantage .

Je crois que Coline a raison : c'est le roman le plus marquant de la rentrée peut-être ... :queen:

aérial a écrit:

Il oblige presque à une relecture du déut ,afin de tout remettre en place et de l'apprécier encore davantage .

Je me suis dit aussi que je le relirai, sachant maintenant ce que je sais de l'histoire familiale après l'avoir terminé.
Jusqu'à présent, il fait vraiment l'unanimité ce livre!

Le livre de Nancy Huston se picore de ci de là, et je tombe sur un interlude qui me surprend : l’enfance d’un chef p.167.

On y trouve après quelques précautions liminales personnelles cette affirmation:

Citation :

Il existe de fortes ressemblances psychologiques entre l’antifasciste proclamé Thomas Bernhardt et Adolf Hitler.

A partir de cet axiome, on passe à l’étage supérieur : un parallèle entre les "politiciens fous" et "les professeurs de désespoir".

Citation :

Mon sujet est ici le nihilisme, et les raisons pour lesquelles, en Europe au XXe siècle non seulement certains politiciens en sont venus à souhaiter l’anéantissement d’un peuple entier, mais certains intellectuels et artistes en sont venus à préconiser l’anéantissement d’un peuple entier, mais certains intellectuels et artistes en sont venus à préconiser celui d e l’être humain en tant que tel, voire d e l’univers. Au XXVe siècle si tant est que ‘espèce humaine survive jusque là, il est bien possible que notre époque soit perçue comme celle de la Vernichtung politiciens fous et littérateurs emballés par le même absolutisme destructeur.

On redescend au rez de chaussée avec le parallèle personnel élaboré en plusieurs temps entre Hitler et Bernhardt

Citation :

Adolf et thomas sont nés dans le même pays l’Autriche, à quarante deux ans de distance, le premier en 1889 et second en 1931 p 169

.

On remarque avec quelle facilité , Nancy Huston s’empare des deux hommes, les appelle par leurs prénoms et les met déjà dans le même sac
.
Reprise page 177

Citation :

Comme celle d’Adolf Hitler, l’enfance de thomas Bernhardt est marqué par des complications familiales.

P 177

Citation :

L’ambiance qui préside à la naissance de Thomas comme à celle d’Adolf est donc une ambiance d’angoisse

p 178
phrase corrigée par certes l’angoisse n’est pas la même...

Je m’interroge sur cette façon de procéder qui consiste à mettre en premier les conclusions avant la justification, méthode qui fixe pour l’auteur comme pour le lecteur le but à atteindre avant même d’exposer les données.

Auteur et lecteur deviennent compagnons de route sur un chemin bien balisé qui ressemble à un parcours officiel.

Je me demande dans ces conditions si Nancy Huston ne fait pas du parti pris une ligne de conduite.

rotko a écrit:

Le livre de Nancy Huston se picore de ci de là

Non, non , surtout pas Rotko!
Parce que c'est là que tu vas vers la mauvaise interprétation de son discours...
L'étude de chaque auteur dont elle parle est fouillée et tu ne peux pas en prendre des bribes de- ci de- là...
Ce livre se lit, je pense, chapître entier par chapître entier!
Et il me mène, comme tous les essais, à une recherche personnelle pour savoir plus précisément de quoi elle parle...Ma culture, en tout cas, ne me permet pas d'apprécier d'emblée chacune de ses références. Je n'ai pas lu tout tout Schopenhaueur, tout Cioran, etc... Et même si je connaissais mieux Beckett, elle m'a encore beaucoup appris sur l'homme.
C'est pour cela que je disais que je ne pouvais pas lire ce livre d'une traite. Mais il ne se "picore"surtout pas!

Il vient d'obtenir le prix du roman France télévision.

Un article lu sur la République des livres intitulé Nancy Huston contre la mélancolie

L'auteur conclut :

Citation :

La démonstration est brillante, érudite, drôle, arbitraire, excessive, partiale comme il se doit. Mon problème, c’est que je prends toujours beaucoup de plaisir à écouter et à lire Nancy Huston, et tout autant à assister aux pièces de Thomas Bernhard, lesquelles la plongent dans un ennui profond dont elle ressort accablée et en colère, contrairement à moi qui en repars revivifié et le sourire aux lèvres.

Voici un lien, celui qui s'exprime le fait beaucoup plus clairement que moi, d'autant que je ne disposais pas de beaucoup de temps et que j'y ai consacré un bon moment tout de même aujourd'hui!

Il est un assez bon reflet de cet essai ...ni bien ni mal, dirait-elle, passionnant!
http://www.ledevoir.com/2004/11/13/68418.html

Utopie a écrit:

Un article lu sur la République des livres intitulé Nancy Huston contre la mélancolie

L'auteur conclut :

Citation :

La démonstration est brillante, érudite, drôle, arbitraire, excessive, partiale comme il se doit. Mon problème, c’est que je prends toujours beaucoup de plaisir à écouter et à lire Nancy Huston, et tout autant à assister aux pièces de Thomas Bernhard, lesquelles la plongent dans un ennui profond dont elle ressort accablée et en colère, contrairement à moi qui en repars revivifié et le sourire aux lèvres.

tiens donc, mais je ne dis rien d'autre ! avec les citations ad hoc !

Je repose ICI ma question, pour les lecteurs de Nancy Huston, puisque Rotko va remanier le fil "Professeurs de desespoir". où se trouvait ce que je vous demandais.
Dans lequel de ses romans, pourrais-je plus particulièrment trouver ce que l´on dit d´elle, par exemple:

"elle décrit comme personne les délices du sexe, les éblouissements de l’amour". _________________

coline a écrit:

Voici un lien

Citation :

Reste que nous vivons à une époque noire, une époque où le no future, le chic destroy, la nausée sont de mise, dans les arts comme ailleurs. Nancy Huston s'en inquiète et y voit la conséquence d'une impasse politique, qui suit les deux grandes guerres mondiales ainsi que l'effondrement de l'idéologie socialiste.

! La fin des utopies ? Quid des engagements écologiques ? Personnellement, j'en doute un peu, mais...

Je viens de finir Lignes de faille...

Je crois que vais faire tache dans ce concert de louanges...

Je dirais : bof...

J'ai eu l'impression de lire un exercice de style pour étudiants d'un cours américain de technique narrative... Brillant, certes, l'exercice de style, mais par trop artificiel. Alors qu'elle avait là un beau sujet qui aurait nécessité plus de tripes et de compassion, et moins de virtuosité.
Quant aux quatre enfants de six ans qui racontent, franchement, je n'y ai pas cru une seconde. Surtout, certes, comme l'a dit bertrand-môgendre, les deux garçons. C'est assez insupportable de vouloir faire croire au lecteur qu'un enfant de cet âge peut penser de cette manière, et les volontaires expressions un peu enfantines parsemées ici et là n'ont fait que m'énerver !
Bref, je suis désolée de faire de la peine à Coline et Aerial, qui j'espère ne m'en voudront pas, mais je ne suis pas emballée.

maïa a écrit:

Bref, je suis désolée de faire de la peine à Coline et Aerial, qui j'espère ne m'en voudront pas, mais je ne suis pas emballée.

On ne t'en voudra pas Maïa !
Dieu merci chacun son approche ,sa perception et sa sensibilité sinon celà serait mortel !!

Tu n'es pas la seule à ne pas avoir accroché à ce "Lignes de faille "
Je me rends compte que les avis sont assez partagés finalement .
Autour de moi ,j'ai pas mal d'amis qui sont restés un peu circonspects ,en tout cas beaucoup moins chauds que j'ai pû l'être .
Et tous pour la même raison :les voix des garçons bien trop adultes ,non crédibles ,d'après eux .
Personnellement celà ne m'a pas génée ,leur froideur est juste un peu caricaturale de l'incommunicabilité qui croit de plus en plus ,au sein des familles comme ailleurs ,où le virtuel prend la place qui lui incombe ,et révèle d'une façon implacable l'évolution des mentalités .
Mais c'est certain que l'on puisse être rebuté !

Pour ma part , le récit m'a captée d'emblée ,la construction du roman m'a fascinée ,et mon plaisir n'a fait que croître jusqu'à l'épilogue ,où là ,l'émotion était à son comble !
Disons que ce qu'elle décrit le mieux c'est ce rapport mère/ fille ,cette recherche de racines ,tous ces manques affectifs ,et on sait pourquoi ...

bien ! on voit donc clairement les raisons qui poussent à l'apprecier et les points de réserve.

maïa a écrit:

Bref, je suis désolée de faire de la peine à Coline et Aerial, qui j'espère ne m'en voudront pas, mais je ne suis pas emballée.

Mais je ne vois pas pourquoi on t'en voudrait Maïa...
L'idée c'est de faire partager aux autres ce que l'on aime...mais ce n'est pas gagné à tous les coups...

Bises.

Allemagne, Canada, Dallas, Israël.
Erra, Sadie, Randall, Sol. Sol, Randall, Sadie, Erra.
Une lecture à rebours d’un 20ème siècle couvert par le discours intérieur de l’enfance.
L’enfance : ses joies ses rites ses attentes ses peurs ses émotions enfouies ses regards collés aux serrures des grands ses traumas -passée la sixième année.
L’année où, d’une ligne à l’autre :
-sous leurs yeux de rescapés (les enfants n’en sont-ils pas ?), deux vieilles femmes s’arrachent la poupée vétue de velours rouge
- daraba bil-‘ayn ne peut rien contre le mauvais œil de Nouzha depuis Chatila
- Luth revient de Poznan
- Klarysa vomit son angoisse et cherche sa vérité dans le miroir

Alors on revient en arrière. Et si j’avais commencé ma lecture par le dernier portrait, depuis la source ?
-C’est chez Solly, soleil, Solomon, seulaumonde que je reviens, Sol qui s’éveille au matin dans la cage dorée d’où il croit être le nombril de l’univers : « Je suis un flot de lumière ». Comment ne pas le croire? L'enfant n'est-il pas le flot de lumière de chaque mère ici ou ailleurs en 2004?
D'ailleurs, c’est autour de Sol que se réunissent les quatre générations à Munich et c’est par sa voix que le monde nous renvoie sa barbarie larvée à la figure. Son langage ne manque pas de crédibilité. Il est le miroir des mots et des images que lui offrent les adultes à l’écran et hors écran.
Son mal, sa nausée, sont à la mesure de l'amour des parents d'aujourd'hui qui l'étouffent. Mère ogresse, père-amour-humour fabriquant d'armes propres.

Citation :

Le vomissement c'est le chaos, c'est comme l'univers avant que Dieu ne s'y intéresse. Je suis parcouru de tremblements et de haut-le-coeur et je découvre le sens exact de sueurs froides mais je n'arrive pas à vomir parce que je n'ai rien mangé au petit déjeuner.

Citation :

Je me laisse glisser dans le sommeil. Un peu partout dans la ville les robots font irruption dans les maisons et kidnappent les enfants, après quoi ils nous ôtent le cerveau pour voir comment ça fonctionne (Sol, 2004).

Citation :

Des cauchemars me viennent. Je suis assise sur le pot et une dame qui porte une jupe et des chaussures blanches passe près de moi et me frappe et le pot se renverse, je patauge dans le pipi. Me voyant assise au milieu de la flaque jaune un petit garçon éclate de rire en me montrant du doigt, d'autres enfants tournent en ron en traînant des couvertures, ils sont nus et ils ont le nez qui coule, ils geignent et braillent (Kristina, 1944).

Certains auteurs cherchent un prétexte à toute écriture. Tantôt c'est un fait historique, tantôt un paysage intérieur, un scénario.
Rien n’est prétexte, dans la force massive de ce texte, à une écriture, ni l’enfance, ni une guerre ni une autre, ni la fontaine-source des horreurs, ni le temps, ni le toc d'automutilation de Sadie quand elle se cogne la tête cent fois dans l'armoire. Le temps s'écoule dans un unique sablier où les questions débordent de leurs frontières pour ne peindre qu'un seul terrain.

Citation :

Une question intéressante est de savoir qui est la vraie grand-maman : quand elle met ses lunettes, ou quand elle les enlève/Les queues des salamandres repoussent, je ne sais pas jusqu'où on peut les couper sans toucher un organe vital/Les yeux ne repoussent pas mais si on perd un oeil on peut le remplacer avec un oeil en verre ou mettre un cache dessus

Un enfant n’a pas fini de courir pour faire tourner son moulin à vent qu’un autre se google-ïse d’atrocités en direct.
Les lignes de faille sont d’une seule courbe où les derniers mots viennent se raccrocher aux premiers dans la position foetale.

Citation :

Une myriade d'extases.
Sidère-moi, je dis au monde.
Excite-moi, éblouis-moi, étourdis-moi, que ça ne s'arrête jamais.

adl j'aime bien ton approche du livre, une manière de prendre du recul pour mieux zoomer sur certains passages qui t'ont éclairé lors de la lecture.