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 Louis Ferdinand Céline

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MessageSujet: Re: Louis Ferdinand Céline   Louis Ferdinand Céline - Page 3 EmptyDim 27 Juil 2008, 12:24

J'avais lu la moitié de Mort à crédit, sans accrocher beaucoup.
Et là, j'ai ouvert le Voyage. Et là. Je suis scotchée au livre. C'est un vrai cri de détresse, un regard sans complaisance sur l'humanité, mais souvent si juste. Chaque phrase est un véritable coup de poing.
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MessageSujet: Re: Louis Ferdinand Céline   Louis Ferdinand Céline - Page 3 EmptyJeu 16 Oct 2008, 05:29

Philippe Régniez, responsable des Editions de la Reconquête publie «les Beaux draps», le dernier des trois pamphlets antisémites de Louis-Ferdinand Céline, soixante-sept ans après sa parution aux Nouvelles Editions françaises.

article du biblio obs
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MessageSujet: Re: Louis Ferdinand Céline   Louis Ferdinand Céline - Page 3 EmptyJeu 18 Déc 2008, 12:31

J'ai achevé Mort à crédit...le choc !!! . Comme le Voyage au bout de la nuit, lu cet été. Le lecteur se trouve plongé dans la misère humaine sous toutes ses formes, qu'elle soit morale, verbale, physique...Les personnages sont attachants, on les prend tour à tour en grippe, et puis malgré tout, on se laisse toucher par leurs histoires. Et quelles histoires ! Impossible de décrocher! Les aventures de Ferdinand avec Courtial des Pereires sont ahurissantes, j'avais l'impression d'entendre quelqu'un les raconter...Bref, à tous les gens qui hésitent, je n'aurai qu'un seul mot : foncez !!!
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MessageSujet: Re: Louis Ferdinand Céline   Louis Ferdinand Céline - Page 3 EmptyJeu 18 Déc 2008, 15:18

eh bien, on dira que Céline, ce dont je ne doutais pas à vrai dire, suscite des réactions contrastées ! cela fait maintenant plus de trois ans que j'ai lu voyage au bout de la nuit, et je n'avais pas trouvé les personnages attachants, pas plus que l'attitude de Bardamu à leur égard. Quant à ce qu'en pense l'auteur, le lecteur décide

Comme on dit, chacun verra midi à sa porte, et donnera sa sympathie à qui il veut.
Je crois que ce fil donne suffisamment de références bibliographiques, avec Henri Godard, son commentateur dans la Pleiade, et Hors Godart, je pense à l'ouvrage de Céline ou L'art de la contradiction de Marie-Christine Bellosta, au PUF pour que chacun y trouve son miel.

je pense même qu'il est bon de jeter un coup d'oeil (et même plus) sur ces ouvrages pour échapper à une lecture dite "naïve", ou passionnelle. Favorable ou non, là n'est plus la question.
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MessageSujet: Re: Louis Ferdinand Céline   Louis Ferdinand Céline - Page 3 EmptyJeu 18 Déc 2008, 18:31

rotko a écrit:

je pense même qu'il est bon de jeter un coup d'oeil (et même plus) sur ces ouvrages pour échapper à une lecture dite "naïve", ou passionnelle. Favorable ou non, là n'est plus la question.
Tu as sûrement raison, mais en même temps, je pense qu'il est plus intéressant de faire la distinction entre l'homme et l'oeuvre, même si les deux peuvent parfois se rejoindre...Et puis, une lecture "naïve et passionnelle "(pour ce dernier terme, tu y vas fort Laughing ), pourquoi pas ?
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MessageSujet: Re: Louis Ferdinand Céline   Louis Ferdinand Céline - Page 3 EmptyJeu 18 Déc 2008, 19:44

Ne prends pas ces mots lecture naïve et passionnelle en mauvaise part, et ne les prends pas pour toi !

Je crains dé répèter ce que j'ai déjà dit sur ce fil.

Un mot quand même pour justifier le terme passionnel par ma propre expérience : j'ai été banni pour la première fois d'un forum polyvalent pour avoir laissé s'instaurer un dialogue, d'ailleurs assez banal, sur Céline. j'étais le modérateur du forum litteraire.

Par la suite, sur ce fil, tu verras que les échanges sont vifs, et que ceux dont j'ai voulu défendre la liberté d'expression, ont eux-mêmes quitté le forum. C'est dire que leurs adversaires, comme eux-mêmes, n'étaient pas prêts à de vrais échanges.

Quant au terme naïf, si on pense que les premiers lecteurs du Voyage ont vu en l'auteur un progressiste et un anticolonialiste, on se dit que leur lecture n'était pas trop réfléchie.

Sans faire intervenir la personnalité de Céline qui devait se révéler plus tard, mais on comprend leur erreur quand on sait à quel point Céline les a roulés dans la farine, ne détrompant personne et se revendiquant d'Emile Zola.
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MessageSujet: Re: Louis Ferdinand Céline   Louis Ferdinand Céline - Page 3 EmptyVen 19 Déc 2008, 06:33

Pour lire Céline à voix haute, la voix d'oseille d'Arletty est la plus indiquée :

voici quelques extraits à savourer.

Louis Ferdinand Céline - Page 3 Celine10
clic !
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MessageSujet: Re: Louis Ferdinand Céline   Louis Ferdinand Céline - Page 3 EmptyLun 02 Fév 2009, 17:58

schlass a écrit:
Louis-Ferdinand Céline, Semmelweiss, Gallimard coll. "L’imaginaire", 1999, 121 p.

Gallimard a publié voici quelques années la thèse de médecine rédigée par Céline en 1924. L'auteur y emploie déjà les techniques qu'il parviendra à maîtriser dans ses romans. Il ne raconte pas la vie de cet obstétricien du milieu du XIXe siècle qui lutta contre la fièvre puerpérale, ou si peu, mais met l'accent sur des évènements élevés au rang de symboles. Pour décrire la folie du médecin il prend appui sur sa propre tendance à l'irrationnel et à l'envolée "déraisonnable". Il invente l'épisode de l'incursion fatale dans l'amphithéâtre, au cours de laquelle Semmelweiss contracte la maladie qu'il a tenté de vaincre, comme Pasteur ou Curie plus tard, comme Céline lui-même sans doute.

On y trouve aussi ce dernier moment de lucidité, cette mauvaise volonté à renoncer à l'existence, cette absence de résignation contre laquelle le romancier luttera toute sa vie.

Céline met donc en scène et en forme la vie d'un homme qui, mieux qu'un modèle, est pour lui un miroir. Le rejet, l'hostilité, la haine suscités, l'exil promulgué, l'intransigeance, la folie, l'amour de l'humanité malgré tout. Céline, en filigrane, se dessine et se projette.

Comme quelques grands romanciers, il semble posséder le don de prémonition, qui n'est en fait que celui de vivre à la hauteur de ses rêves et surtout de ses cauchemars.

Le docteur Destouches a trente ans lorsqu'il écrit sa thèse sur le Hongrois Philippe-Ignace Semmelweis. Pour Céline, cette thèse démontre "le danger de vouloir trop de bien aux hommes". Ce livre reprend l'édition publiée en 1936 et diffère légèrement de la thèse soutenue le 1er mai 1924. L'humanité est souffrante et meurt pour rien. Il faudrait la soigner mais c'est impossible ! "Rien n'est gratuit en ce bas monde. Tout s'expie, le bien, comme le mal, se paie tôt ou tard. Le bien c'est beaucoup plus cher, forcément." L'humanité s'enlise depuis la Chute de l'empire romain dans d'horribles débauches. La paix s'installe avec Napoléon. Lors de cette "époque de convalescence" naquit P.I Semmelweis le 18 juillet 1818. Petit, il est fervent de chansons populaires et adepte de la rue. L'école n'est pas pour lui plaire. Lycée de Pest et règles de Latin, Vienne pour le Droit, Semmelweis est reçu docteur en médecine en 1844, maître en chirurgie et docteur en obstétrique en 1846. La mortalité est importante chez les femmes enceintes (on atteint des 96 %) et Semmelweis démontre que les particules cadavériques sur les mains des internes infectent le col de l'utérus. Il énonce une règle : la désinfection des mains ! Les principes de l'asepsie naissent. Des puissances de haine se mettent en branle contre l'impétueux médecin. Il est révoqué deux fois, jalousé, méprisé et piétiné. Il mourra dans d'atroces souffrances à la suite d'une infection provoquée lors d'une crise de démence. Pasteur éclairera la vérité microbienne de façon irréfutable et totale cinquante ans plus tard.

Cette thèse surprend par la qualité littéraire employée. C'est déjà du Céline ! Ponctuations abusives, phrases courtes et cinglantes, joutes verbales et géopolitisme outragé. Semmelweis est son double ; un homme à l'errance hallucinée et désabusé sur l'avenir des hommes.

"La découverte de Semmelweis dépassa les forces de son génie. Ce fut, peut-être, la cause profonde de ses malheurs."
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MessageSujet: Re: Louis Ferdinand Céline   Louis Ferdinand Céline - Page 3 EmptyLun 02 Fév 2009, 18:01

GUIGNOL'S BAND

Le début est hallucinant ! Bombardements, avions, massacres... le tout sur un pont à Orléans en 1940... rue qui s'effondre... Céline ne mâche pas ses effets, ne freine pas son excitation... les mots tombent précipitamment, tranchent les esprits et les chairs... les points d'exclamation deviennent des baïonnettes et ainsi commence Guignol's band première partie.

Roman court !... seulement 720 pages hargneuses ! C'est la débâcle ! Et puis vient le temps des désillusions sur la jeunesse, les vacheries recommencent... retour à Londres en 1915, premiers mots d'anglais "oyé di oyé" ; la rencontre avec Borokrom le faiseur de bombes, l'apprenti chimiste infréquentable... Univers des docks, dockers, rugby et trafic de came sur les quais, par les hublots !... Après la description du pub A la Croisière pour Dingby, on découvre Cascade, un proxénète et Angèle, celle qui mène le bazar de son homme avec sérieux. C'est la guerre et il refuse des femmes. Pourtant il faut rendre service aux copains qui partent dans les régiments. Ferdinand évolue dans les bas-quartiers, tout un paradis qui conduira évidemment à une catastrophe, en une seule journée.
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MessageSujet: Re: Louis Ferdinand Céline   Louis Ferdinand Céline - Page 3 EmptyLun 02 Fév 2009, 18:02

rotko a écrit:
Céline, Voyage au bout de la nuit (1932), Folio.

De la laideur en art .(1)

Au départ, c'est l'aventure du râleur populaire enrôlé dans une armée en guerre et qui pratique l'antimilitarisme du troufion de base. La charge est rude contre l'armée, les chefs, la guerre, et on ne saurait nier la force d'un style qui relève de la gouaille populaire, et qui s'en prend à la religion patriotarde en vogue, dont le but était d'envoyer les "pauvres" à l'abattoir.

Bardamu fuit donc la guerre et part en Afrique. Là, portraits-charges des militaires-colons, représentants emblématiques du colonialisme européen dans un pays ravagé par tous les maux.

Céline montre par des créations verbales à quel point le monde colonisé est caricatural : le bateau qui l'amène en Afrique s'appelle le "Papaoutah" et il doit travailler dans la compagnie "Pordurière".

Vient ensuite l'épisode américain, largement inspiré des voyages de Paul Morand, et le retour en France comme "médecin des pauvres".

Les pauvres, dont se réclame souvent Céline, il nous les montre ingrats, mesquins, obsédés par des calculs sordides. Ainsi les Henrouille, dont le nom indique suffisamment des déchets d'humanité, ne reculent devant rien pour se débarrasser de la vieille Henrouille. Bardamu participe à la laideur de leurs machinations et en tire même, comme complice, de substantiels bénéfices.

(1)
Citation :
"Pourquoi n'y aurait-il pas autant d'art possible dans la laideur que dans la beauté ?"

Une fois qu'on y est, on y est bien"... le pauvre et naïf Bardamu Ferdinand part faire la guerre (la terrible de 1914) dans les Ardennes par esprit de contradiction envers un camarade rencontré Place Clichy. Sitôt dit, sitôt fait ! Le carnage sur les routes et Bardamu découvre, ressent qu'on "est puceau de l'horreur comme on l'est de la volupté" sous de mauvaises conditions "Moi d'abord la campagne, faut que je le dise tout de suite, j'ai jamais pu la sentir, je l'ai toujours trouvée triste, avec ses bourbiers qui n'en finissent pas, ses maisons où les gens n'y sont jamais et ses chemins qui ne vont nulle part. Mais quand on y ajoute la guerre en plus, c'est à pas y tenir." Le Bardamu se métamorphose et devient Célinien (pas encore tout à fait, il faudra attendre la mort à crédit) et ne se fait plus d'allusions, "la grande défaite en tout, c'est d'oublier, et surtout ce qui vous a fait crever, et de crever sans comprendre jamais jusqu'à quel point les hommes sont vaches."

Nous suivons Bardamu qui espère encore en l'homme (après une convalescence et un bref séjour à Paris) qui part se ressourcer en Afrique dans une factorie. Horreur d'un monde colonialiste en train de mourir par ses petits fonctionnaires, ses privilèges, son mépris de l'homme noir (qui est aussi pauvre que chez nous mais avec "des enfants en plus, des vêtements et du pinard en moins"). Climat étouffant, personnages grotesques et sinistres dans leur suée maladive et voilà notre ferdinand qui part bosser aux Etats-Unis, "New York c'est une ville debout" et retrouve la perfide Lola, l'usine Ford et nous faisons connaissance avec la douce Molly (sans doute l'unique regret de Bardamu ?) mais l'homme est le même. Ce voyage dans le tréfonds de l'âme humaine devient de plus en plus noir et alarmant.

Pour le non Célinien, les tribulations scélérates de Bardamu en Afrique et aux USA peuvent paraîtrent ennuyantes et je le conçois... mais attendez la seconde moitié du roman où le Bardamu devient le médecin des pauvres. Le voyage se termine dans une puanteur incomparable et hideuse... et c'est notre odeur de français moyens empuantis de bonnes manières, de ragots et d'hypocrisie bourgeoise... c'est la tante à Bébert, le tavernier raciste, les Henrouille qui veulent crever la belle-mère qui vit au fond du jardin, c'est un couple qui empêche leur fille (qui se meurt dans un lit) d'aller à l'hôpital (que vont dire les voisins ?), c'est Robinson jamais content de son sort, c'est un couple qui bat leur fille attachée à un lit avant de pouvoir faire l'amour... contre un évier... le pauvre Bardamu a atteint la nature profonde de l'homme et le constat n'est guère fameux : "A mesure qu'on reste dans un endroit, les choses et les gens se débraillent, pourrissent et se mettent à puer tout exprès pour vous."

On critique souvent Céline pour ses descriptions et idées mais il me semble que sa prose est un miroir, qui reflète l'homme à sa juste grimace.
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MessageSujet: Re: Louis Ferdinand Céline   Louis Ferdinand Céline - Page 3 EmptyLun 02 Fév 2009, 18:03

CASSE-PIPE

Le 28 septembre 1912, Louis Ferdinand Destouches s'engage pour trois ans au 12ème Cuirassiers en garnison à Rambouillet où il est incorporé le 03 octobre.

Casse-pipe, publié en 1949, est le second volet de la trilogie conçue par Céline en 1934.Ce texte est incomplet et l'on ignore si la totalité du roman a réellement été écrite par Céline ou si le manuscrit a été détruit en 1944 lors de l'occupation de l'appartement parisien de l'écrivain.

Ferdinand, jeune engagé volontaire, découvre l'humiliation, la picole, le désoeuvrement et la stupidité de la vie militaire, dont les deux plus sinistres représentants sont le Maréchal des Logis Rancotte et son sous-fifre le Brigadier Le Meheu. L'arrivée de Bardamu dans le corps de garde est éloquente : "On est entré dans la tanière, ça cognait à défaillir les hommes de garde, ça vous fonçait comme odeur dans le fond des narines à vous renverser les esprits... Ca vous faisait flairer tout de travers tellement c'était fort et âcre... La viande, la pisse et la chique et la vesse que ça cognait, à toute violence, et puis le café triste refroidi, et puis un goût de crottin et puis encore quelque chose de fade comme du rat crevé plein les coins... Ca vous tournait sur les poumons à pas terminer son souffle."

Les hommes de la patrouille doivent relever le planton de la Poudrière mais aucun ne se souvient du mot de passe ! Ils se planquent dans les écuries tenues par l'Arcille ("Un gnière qui s'amène... banquillant par la traverse... Clopin... clopant... Le voilà tout armé d'une fourche... Il nous dévisage au falot... Il est pas du tout content...") ; ils en profitent donc pour picoler mais se font gauler par Le Meheu !

On trouve à la fin du récit des notes intimes du carnet tenu par Céline de novembre à décembre 1913. A 17 ans il écrit déjà : "en un mot je suis orgueilleux est-ce un défaut je ne le crois et il me créera des déboires ou peut-être la Réussite."
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MessageSujet: Re: Louis Ferdinand Céline   Louis Ferdinand Céline - Page 3 EmptyLun 02 Fév 2009, 18:04

schlass a écrit:
Henri Godard n'est pas le seul à avoir étudié dans le détail les romans de Céline. Et puis, il faut garder en mémoire qu'il travaillait pour Gallimard, et le moins qu'on puisse dire est que Céline n'avait pas été tendre avec ce cher Gaston dans Les entretiens avec le professeur Y.

Cela dit c'est souvent en s'inspirant des hypothèses (dans le cas de Freud, il aurait été difficile d'aller au-delà de simples hypothèses) de philosophes que la littérature produit ses meilleures oeuvres. Pour ne citer que trois exemples dans le domaine français : Stendhal et les Idéologues, Maupassant et Schopenhauer, Proust et Bergson. Il est donc pour le moins injuste de voir là une preuve supplémentaire du simplisme de Céline.

Surtout la "pulsion de mort" est très loin de ne se manifester que dans l'épisode de la guerre. Elle agit en chaque personnage, en temps de guerre comme en temps de paix.

Quant aux goûts littéraires de Freud, ils m'importent peu; de ce point de vue il restait un homme du XIXe. Et l'on sait qu'il a toujours été effrayé par les conséquences de ses propres découvertes.

Enfin, merci pour ce lien. Je trouve la dernière phrase de l'extrait que tu cites très émouvante.

Gaston (Gallimard) reproche à Céline de ne pas essayer de rompre le silence qui lui fait tant de tort... "sortir de son effacement pour faire reconnaître son génie".
Céline joue le jeu, pour ne pas lui faire de peine... la radio ?... la télévision ?... Avec une tronche comme la sienne ?
Il demande à l'officieux Paulhan mais tout son temps est pris !
Un dizaine d'interviouwer acceptent mais anonymat obligatoire... ne pas se montrer avec Céline... le fou !... Prudence...
Embarras du choix... Céline prend le plus sournois, le plus méfiant et surtout le plus hostile.
Céline le nomme "le Professeur Y" et c'est parti pour un entretien... sur un banc... au Square des Arts et Métiers, l'inconnu ne souhaitant pas se déplacer chez Céline ou le recevoir chez lui.

Onze heures du matin. L'homme est méfiant, "biglouse" de tous les côtés et reste coi.
Céline entame la conversation.
Comment affronter le fiel Célinien sans risquer sa peau et sa raison ?
Le Goncourt et ses prétendants en prennent pour leur grade, les éditeurs, les lecteurs... Céline est "le plus grand écrivain du XXème siècle !"

Forcément ça part dans tous les sens.
Céline clame qu'il a révolutionné l'émotion dans le langage écrit, contrairement aux écrivains contemporains qui se cantonnent à écrire des "chromos" pour la masse des débiles mentaux... "la masse amorphe"... celle qui lit surtout aux cabinets (80 % de la population normale d'après lui).

Du coup Céline qui se prétend "auteur lyrique" se fout toute cette masse à dos, en plus de l'élite !... "l'élite a pas le temps d'être lyrique, elle roule, elle bouffe, elle grossit du pot, elle pète, elle rote... et elle repart !... En somme le roman lyrique ne paie pas... donc le lyrisme tue l'écrivain."

C'est du Céline. C'est bourré de points de suspension, c'est trépidant, haletant, hargneux, raisonné, irrité... Du génie et de la foutaise... Céline on aime et on déteste à la fois... Céline c'est un paradoxe pour l'esprit.
Mais attention à vous ! Céline ne sera jamais attractif pour ceux qui ne perçoivent pas sa musique. Et la musique, ça s'apprend...

Encore un extrait... pour le plaisir...

"... basta, qu'il se souvienne ! que c'était moi le vrai seul génie ! le seul écrivain du siècle ! la preuve : qu'on ne parlait jamais de moi !... que tous les autres étaient jaloux ! Nobel, pas Nobel ! qu'ils avaient tous essayé de me faire fusiller !... et que je les emmerdais d'autant !... à mort ! puisque c'était question de mort entre moi et eux !... que je leur ferai sauter leurs lecteurs ! tous leurs lecteurs ! que je les ferai se dégoûter de leurs livres ! cabales, pas cabales ! qu'il n'y avait pas de place pour deux styles !... c'était : le mien ou le leur !... le crawl ou la brasse !... vous pensez !... le seul inventeur du siècle ! moi ! moi ! moi là, devant lui ! le seul génial, qu'on pouvait dire ! maudit pas maudit !..."Ecoutez-moi encore un peu, monsieur le Colonel Réséda ! vous irez uriner plus tard ! le grand libérateur du style ? toute l'émotion du "parlé" à travers l'écrit ? c'est moi ! c'est moi ! pas un autre ! vous me comprenez, Colonel ?"
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MessageSujet: Re: Louis Ferdinand Céline   Louis Ferdinand Céline - Page 3 EmptyLun 09 Fév 2009, 16:47

je te suis sur l'approche d'Emile Brami qui ouvre d'ailleurs ce fil Céline.

Si son DVD est de la même veine que son ouvrage (une "promenade littéraire" dit-il), il mérite d'être vu car partisan certes, mais honnête et documenté. Brami fait partie des Céliniens de la première heure, et il tient à Paris une librairie exhaustive sur le sujet.

Quant au texte que tu cites "pour le plaisir", et que j'abrège pour ne pas alourdir le message :
Citation :
"... basta, qu'il se souvienne ! que c'était moi le vrai seul génie ! le seul écrivain du siècle ! la preuve : qu'on ne parlait jamais de moi !... que tous les autres étaient jaloux ! Nobel, pas Nobel ! qu'ils avaient tous essayé de me faire fusiller !... et que je les emmerdais d'autant !... à mort ! puisque c'était question de mort entre moi et eux !... que je leur ferai sauter leurs lecteurs ! tous leurs lecteurs ! que je les ferai se dégoûter de leurs livres ! cabales, pas cabales ! qu'il n'y avait pas de place pour deux styles !... c'était : le mien ou le leur !... le crawl ou la brasse !... vous pensez !... le seul inventeur du siècle ! moi ! moi ! moi là, devant lui ! le seul génial, qu'on pouvait dire ![...]

il correspond bien, me semble-t-il, à la personnalité de Céline, mais ne le flatte pas, ni en tant qu'homme ni en tant que musicien Wink
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MessageSujet: Re: Louis Ferdinand Céline   Louis Ferdinand Céline - Page 3 EmptyVen 27 Fév 2009, 19:51

Dans trente pages, j'achève le Voyage.
J'ai les réactions des copains autour de moi, quelques messages que j'ai lus sur ce topic, celles qui se disent choquées (surtout des camarades proches) me surprennent, je ne savais pas une conception du monde si doucereuse encore d'actualité.
Enfin j'aurai adoré ce livre, qui m'ouvre grandes les portes du monde de Céline et pour longtemps encore, je crois. Même si à le lire je me suis sentie bien vieille (et non pas vieillie, c'est là tout le drame)...
Bref, depuis la troisième que notre prof nous disait d'attendre d'être bien mûr pour le lire...
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Modiano
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MessageSujet: Re: Louis Ferdinand Céline   Louis Ferdinand Céline - Page 3 EmptyVen 10 Avr 2009, 23:38

Il y a un petit poème sur Céline d'un critique de l'époque du Voyage... C'est assez drôle(je précise que j'aime beaucoup Céline):

Ferdinand Céline l'indocile
Veut cracher sur tous les pavés,
Oui mais cracher c'est difficile
Quand on ne sait plus que baver;

Il est vrai qu'en un seul volume
Il souilla la Terre et le Ciel,
Car parfois il a pris la plume
Pour un anus artificiel.
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Tom Scavo
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MessageSujet: Louis-ferdinand Céline   Louis Ferdinand Céline - Page 3 EmptyVen 12 Juin 2009, 13:58

Bonjour à tous.

J'apprécie Céline, son écriture et ses thèmes même si beaucoup ne distinguent pas l'Homme de l'écrivain. L.F.Céline apporte beaucoup du points de vue humains bien que ce soit un écrivain "anti-humaniste".

Je pense que Céline dans beaucoup de ses oeuvres se révèle bien plus humain qu'il ne voudrait le montrer. Etes-vous d'accord?
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MessageSujet: Re: Louis Ferdinand Céline   Louis Ferdinand Céline - Page 3 EmptyVen 12 Juin 2009, 14:07

Bienvenue à toi tom Scavo !

Est-ce que tu te situes avec ta question, sur le plan de l'ecriture ou sur le plan disons ideologique ?

Peut-être pourrais-tu préciser de quelle oeuvre tu parles, ce qui aiderait les grains à te repondre ou à echanger.
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Furtif
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MessageSujet: Re: Louis Ferdinand Céline   Louis Ferdinand Céline - Page 3 EmptyVen 12 Juin 2009, 15:37

Marie kiss la joue a écrit:
J'ai achevé Mort à crédit...le choc !!! . Comme le Voyage au bout de la nuit, lu cet été. Le lecteur se trouve plongé dans la misère humaine sous toutes ses formes, qu'elle soit morale, verbale, physique...Les personnages sont attachants, on les prend tour à tour en grippe, et puis malgré tout, on se laisse toucher par leurs histoires. Et quelles histoires ! Impossible de décrocher! Les aventures de Ferdinand avec Courtial des Pereires sont ahurissantes, j'avais l'impression d'entendre quelqu'un les raconter...Bref, à tous les gens qui hésitent, je n'aurai qu'un seul mot : foncez !!!
Absolument. Le dernier tiers de Mort à crédit est un sommet de la littérature ! Voyage aussi. Le reste des romans de Céline, par contre, je n'ai jamais réussi à les lire... Du bruit et de la fureur pour pas grand chose, avec une belle page ici et là !

J'aime beaucoup les bios de Céline, celle de Gibault en 3 volumes et celle de Alméras. Et les Fictions du politique par Yves Pagès. Finalement Céline est plus un cas psychanalytique insondable qu'un écrivain...
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Marie kiss la joue
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MessageSujet: Re: Louis Ferdinand Céline   Louis Ferdinand Céline - Page 3 EmptyVen 12 Juin 2009, 16:02

Tom Scavo a écrit:

Je pense que Céline dans beaucoup de ses oeuvres se révèle bien plus humain qu'il ne voudrait le montrer. Etes-vous d'accord?
Je l'ai ressenti comme cela également. Je ne pourrai pas citer de passages précis, mais certaines pages de Mort à crédit, par exemple, sont très émouvantes.
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MessageSujet: Louis-Ferdinand Céline   Louis Ferdinand Céline - Page 3 EmptySam 19 Sep 2009, 16:16

Quel est, au XXème siècle, l'auteur le plus remarquable? Quelle oeuvre est supérieure au Voyage célinien? Je vous mets au défis mes chers frères, de trouver un livre aussi puissant, poignant, pascalien dans la fleur de la lettre et de ses pensées, si peu attaché aux formes traditionnelles, si féroce, si haineux mais si beau...

A ceux qui n'ont jamais lu une ligne de Céline, je vous conseille vivement de commencer par "Mort à crédit".
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MessageSujet: Re: Louis Ferdinand Céline   Louis Ferdinand Céline - Page 3 EmptySam 19 Sep 2009, 16:30

Pourquoi parler du Voyage pour conseiller Mort à crédit ???

je conseillerai plutôt "Voyage au bout de la nuit"... tout simplement!
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MessageSujet: Re: Louis Ferdinand Céline   Louis Ferdinand Céline - Page 3 EmptySam 19 Sep 2009, 16:33

Comme dirait Eric Satie, les premières heures sont bien, c'est ensuite que ça se gâte Razz

Citation :
une petite insolence de temps en temps active les neurones
anonyme Wink
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MessageSujet: Re: Louis Ferdinand Céline   Louis Ferdinand Céline - Page 3 EmptySam 19 Sep 2009, 16:37

Old Bull Lee a écrit:
Pourquoi parler du Voyage pour conseiller Mort à crédit ???

je conseillerai plutôt "Voyage au bout de la nuit"... tout simplement!
Où ai-je fait cela? Je conseille à ceux qui n'ont jamais lu Céline de commencer par "Mort à crédit".
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MessageSujet: Re: Louis Ferdinand Céline   Louis Ferdinand Céline - Page 3 EmptySam 19 Sep 2009, 17:19

Old Bull Lee a écrit:
Je crois qu'en plus t'as déja fait un post sur Céline rotko Wink

oui, tu as raison, c'était juste une remarque spontanée en passant Razz
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MessageSujet: Re: Louis Ferdinand Céline   Louis Ferdinand Céline - Page 3 EmptySam 19 Sep 2009, 17:39

Il doit dater parce que je l'ai pas vu en première page.
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