- Aristarque a écrit:
- Sables mouvants
Démons et merveilles
Vents et marées
Au loin déjà la mer s’est retirée
Et toi
Comme une algue doucement caressés par le vent
Dans les sables du lit tu remues en rêvant
Démons et merveilles
Vents et marées
Au loin déjà la mer s’est retirée
Mais dans tes yeux entr’ouverts
Deux petites vagues sont restées
Démons et merveilles
Vents et marées
Deux petites vagues pour me noyer.
source: « Paroles » de Jacques Prévert
J'adore!
Prévert joue vraiment avec les mots et leur rythme qui évoque celui de la mer en mouvement...
Je viens de passer un bon moment en votre compagnie, en lisant tous les textes qui parlent
de la mer. C'est un sujet qui me plaît énormément... Chaque année je vais en vacances au bord
de la mer du Nord que notre Jacques Brel a si bien chantée dans son "Plat Pays..."
Je m'en suis d'ailleurs un peu inspirée dans ce poème:
La Mer du Nord
Regardez-la déferlant sans relâche
Pouliche échevelée sur la crête des vagues
Ourlée d’écume ivoire
Creusée de rides hérissée de frissons
La voilà qui accourt tel un ouragan noir
Zébrée d’éclairs marbrée de sable
Roulant dans ses flots gris algues et coquillages
Et puis venant mourir à petits clapotis
Sur la sable clair du rivage
Indomptable redoutable
Au gré de ses humeurs
Elle sait se faire douce et sereine
Sur la Terre n’est-elle pas une Reine
Compagne fidèle d’un Océan
Tantôt la voilà haute porteuse de navires
Ouverte au vent du large et aux embruns salés
Tantôt la voilà basse reculant vers le fond
Abandonnant alors tous ses plus beaux trésors
Ecoutez-la mugir quand le vent se fait rude
Entendez-la chanter au plein cœur de l’été
Entendez ses soupirs à peine ébauchés
Ecoutez ce qu’elle dit dans le jour qui s’enfuit
La moire de son eau sait se montrer superbe
Quand tous les bleus du Ciel viennent s’y refléter
Grand Lac paisible semé de voiles blanches
N’est-elle pas sublime dans sa diversité
Coquette elle ajuste avec soin sa toilette
Déployant autour d’elle ses jolies vaguelettes
Suivant l’humeur du temps
Et le bon gré du vent
Sportive à ses heures quand glissent les surfeurs
Elle bouscule renverse ravive les ardeurs
Elle se fait câline aux ébats des enfants
Elle rit aux éclats sous les éclaboussures
Elle remplit les seaux admire les châteaux
Généreuse elle donne et donne encore
Poissons crabes algues et coquillages
Qu’elle ramène des profondeurs
Sans oublier le sable où l’on se roule avec bonheur
Sans cesse ses remous se répètent
Tendant leurs pièges noirs
Du matin jusqu’au soir
Et pour l’éternité
Et chaque jour je la retrouve
Et mon regard se perd dans son vaste horizon
Et mes pieds que viennent lécher ses vagues
S’enfoncent dans son eau où crissent les couteaux
Quand le soleil descend en incendiant le ciel
Elle se revêt de pourpre ou de couleurs pastel
Quand la nuit s’épaissit son écume blanchit
Dans la folle poursuite des étoiles
Et tandis que tout dort on l’entend respirer
Comme un grand soufflet activé dans la forge
C’est l’instant délicieux où l’on se sent géant
A deux pas de la mer amie de l’Océan
Capucine