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 La MER QU'ON VOIT DANSER....

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Aristarque
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MessageSujet: Re: La MER QU'ON VOIT DANSER....   La MER QU'ON VOIT DANSER.... - Page 9 EmptyVen 16 Nov 2007, 21:28

Quelques récits des îles normandes parlent aussi d'actes de cruauté ou de pillages accomplis sur leurs rives.
A Aurigny, un navire espagnol fut jeté à la côte au 16e siècle; les pêcheurs recueillirent dans leurs bateaux les naufragés, parmi lesquels se trouvaient des dames couvertes de riches parures; mais, suivant la tradition, ils furent tentés par les joyaux qu'elles portaient, et, après les avoir volées, ils les rejetèrent une à une dans les flots.
(Louisa Lane Clarke)
On raconte, à Guernesey, qu'un noyé, dépouillé par un homme, qui l'avait ensuite abandonné sans lui donner la sépulture, courroucé de cette action, lui apparut dans sa demeure.
Ce pêcheur qui avait été à marée basse visiter ses filets vit sur le sable un cadavre richement habillé et dont les vêtements avaient des galons d'or.
Sa cupidité fut excitée et il fouilla ses poches, y prit une bourse contenant une forte somme, et retourna chez lui, pensant que la prochaine marée emporterait le cadavre. Mais à son retour à la maison, il vit le noyé assis auprès du feu et le regardant d'un air de reproche.
Sa femme, pour qui le fantôme était invisible, s'étant aperçue de son trouble, lui fit avouer ce qu'il avait fait.
Elle lui reprocha sa conduite inhumaine, et s'agenouilla, priant Dieu de lui pardonner ce péché, puis elle alla à la grève avec son mari, ils tirèrent le cadavre sur le rivage et le mirent en terre.
Quand ils revinrent chez eux, le fantôme avait disparu et ils ne le revirent plus jamais.

Légendes de la Mer
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marie chevalier
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MessageSujet: Re: La MER QU'ON VOIT DANSER....   La MER QU'ON VOIT DANSER.... - Page 9 EmptySam 17 Nov 2007, 10:03

On en redemande Aristarque ! trop beau. Moi j'avoue m'être évadée quelques minutes en lisant et ça! ça n'a pas de prix ! et ce tableau ! chapeau


la Baie de Somme quand la mer se retire .... un matin ......



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marie chevalier
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MessageSujet: Re: La MER QU'ON VOIT DANSER....   La MER QU'ON VOIT DANSER.... - Page 9 EmptySam 17 Nov 2007, 10:05

C. Jérôme
Quand la mer se retire

Paroles et Musique: J.Albertini, S.Garcia 1969
© 1969 - Disque AZ

Quand la mer se retire
Il ne reste plus rien
Une larme, un sourire
Quelques mots qui ne s'oublient pas
Quand la mer se retire
Il ne me reste rien
Sans espoir, sans amour
Quelque part dans le sable fin.
Les jours, les nuits profondes
Je ne les oublierai pas
Le soleil pour moi n'est plus qu'une ombre
Et ma vie je la vivrai sans toi

Quand la mer se retire
Il ne reste plus rien
Le ciel gris
Mon ennui quelque fois
Que je garde en moi
Et toi la fille si belle
Un jour tu me reviendras
Oubliant nos amours trop cruelles
Et ma vie je la vivrai pour toi.
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Aristarque
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MessageSujet: Re: La MER QU'ON VOIT DANSER....   La MER QU'ON VOIT DANSER.... - Page 9 EmptyVen 23 Nov 2007, 21:40

Accode-t'on de l'importance à la préface, (lorsqu'il y en a une), du livres que l’on va lire ?
Pourtant, parfois, on peut y découvrir des idées intéressantes qui aident à mieux comprendre le sens profond de certaines évidences, de certaines descriptions de lieux ou de personnes, et des pistes pour mieux appréhender les motivations de l'auteur.

Je viens de reprendre la lecture des aventures maritimes du "Capitaine Hornblower" racontées par C.S.Forester en dix volumes que les éditions Omnibus ont réunis en deux gros pavés, en 1995.
La préface est de Michel Le Bris. Il a su trouver les mots justes pour nous préparer à revivre:
"....la grande aventure des voiliers de combat----ces cathédrales de vent qui firent la gloire de l'Angleterre à l'époque de Nelson..."
"Les navires: ils sont les véritables héros de cette superbe saga; et particulièrement ces vaisseaux de ligne de 74 canons, devenus des légendes de la mer. (...) Des cathédrales éphémères, de planches et de toiles, à compter parmi les plus belles créations de l'esprit humain, où chaque pièce fonctionnelle était une oeuvre d'art; comme si l'absolue contrainte de la mer avait poussé jusqu'à ses limites le génie humain. D'une légèreté dans la vague, d'une beauté à couper le souffle. Et en même temps des villes flottantes d'un coût exorbitant.....qu'un simple accident, un boulet mal placé pouvait envoyer par le fonds..."

"Des cathédrales de bois, et des bagnes flottants. La moindre surprise du lecteur ne sera sans doute pas de découvrir dans quelles conditions cauchemardesques se menaient ces navires (...) Les marins d'expérience manquent si cruellement que l'on doit recourir à l'enrôlement forcé, sur toutes les côtes anglaises; quand paysans, bergers, artisans se retrouvaient embarqués à coup de gourdin, en compagnie des repris de justice, bagnards, assassins et autres voleurs rescapés du gibet.(...)"
"Des cathédrales de rêves et des antichambres de l'enfer. Autrement dit, des mondes en réduction. (...) le paradoxe, qui est celui-même de l'aventure, et au delà sans doute, celui de l'âme humaine, est que notre rêverie, et depuis le départ, se nourrit également de ces désirs et de ces peurs, de ces horreurs et de ces promesses. La mer, lieu de tous les naufrages, gouffre noir, sépulcre, n'est-elle pas aussi un ventre, le creuset des métamorphoses et des renaissances, d'où procède toute vie? ...."
"Enigme nous disait Hugo, la mer nous est aussi un miroir, qui nous donne à lire nos espaces intérieurs---cette "âme immense" où se lit l'infini du ciel et celui des abysses ne nous fascine, nous épouvante et nous appelle parce qu'en elle notre âme se trouve, parfois, et se découvre...."
N'est-ce pas là une excellente manière de préparer le lecteur à découvrir une saga maritime dont le premier volume "Retour à bon port" paru en 1937, enthousiasma les critiques du Times, du Western Mail et du Daily Mail qui titrait: "Hornblower est bien la plus grande figure de marin et la plus humaine imaginée depuis Conrad"....
Mais c'est là, une toute autre histoire.

...................La MER QU'ON VOIT DANSER.... - Page 9 Heredi10...
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fontelle
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MessageSujet: Re: La MER QU'ON VOIT DANSER....   La MER QU'ON VOIT DANSER.... - Page 9 EmptySam 24 Nov 2007, 18:17

J'avais poussé ma bibliothécaire en Bourgogne à les acheter, après avoir lu le premier cheese

C'est passionnant!
Surtout évidemment pour qui s'intéresse à la marine à voile et prend plaisir au vocabulaire marin.

Mais aussi pour la peinture de la vie à bord affraid , les descriptions des combats etc....

On a vraiment l'impression d'être "embarqués" :hum:
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MessageSujet: Re: La MER QU'ON VOIT DANSER....   La MER QU'ON VOIT DANSER.... - Page 9 EmptyJeu 29 Nov 2007, 21:47

"Alors Dieu dit: Que les eaux qui sont au-dessous du ciel se rassemblent en une seule masse et que la terre ferme apparaisse et il en fut ainsi..." Genèse 1/9

Lorsqu'on demande aux habitants du littoral à quelle époque remonte la mer, ils semblent d'abord un peu surpris, puis ils répondent qu'elle existait dès le commencement du monde et que pendant longtemps elle recouvrit la terre.
. Les pêcheurs de la baie de Saint-Malo ajoutent parfois que Dieu créa la mer avec une écuellée d'eau et trois grains de sel, qui ont suffi à la rendre salée pour toujours.
Mais des légendes plus anciennes racontent l'origine de l'Océan, et elles supposent que sa formation est postérieure à celle de la terre.
En Bretagne, suivant des idées dualistes assez répandues, Dieu et le Diable concourent à la création : toutes les fois qu'une œuvre belle ou utile a été façonnée par l'Éternel, Satan, que l'on nomme à cause de cela le Singe de Dieu, essaie de l'imiter; mais il ne réussit qu'à créer des choses imparfaites ou nuisibles : c'est ainsi que lorsque Dieu eut modelé le globe terrestre, Satan fit naître les eaux pour le noyer.
Quelques récits associent les oiseaux à la formation de la mer; les paysans de la Gironde disent que Dieu les chargea de creuser son lit avec leur bec; d'après ceux de Dinan, il demanda leur concours après le Déluge : lorsqu'il fut terminé, la terre devint si sèche qu'il n'y avait plus à sa surface la moindre petite source;
Dieu ordonna à tous les oiseaux de voler au Paradis pour y prendre chacun une goutte de rosée sur les arbres qui y croissent, et de venir la déposer dans un endroit qu'il leur indiqua..

Légendes de la mer
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MessageSujet: Re: La MER QU'ON VOIT DANSER....   La MER QU'ON VOIT DANSER.... - Page 9 EmptyVen 07 Déc 2007, 20:58

Carthago delenda est: Il faut détruire Carthage! martelait à la fin de chacune de ses harangues le sénateur de Rome Caton l'Ancien ! Et cette destruction eut lieu.

Cent quarante six ans avant l'avènement du Christ, vers la florissante cité fondée par les Phéniciens sur la côte africaine de la Méditerranée, en 814 avant J.C., voguait une galère….
« ......une galère qui semblait venir de Sicile et qui se dirigeait vers le port lointain de Carthage.... ».
Annonçant sa fin inéluctable, après une défaite navale contre la flotte romaine.
« A distance elle était belle, majestueuse, peinte en rouge foncé, pourvue d'un double rang d'avirons écarlates, d'une large voilure teinte à la pourpre de Thyr, et d'un pavois aux cuivres étincelants. Un éperon d'airain à trois dents surplombait l'avant. Au-dessus de la grande voile, suspendu au mât unique, flottait le pavillon rayé de Carthage. Ainsi donc, tel un majestueux oiseau rouge qui aurait eu un bec d'or et des ailes de pourpre, la galère glissait sur les eaux.... »
Mais ce bâtiment fuit, propulsé par des esclaves qui: « ...sont sur le point de succomber au dernier degré de la fatigue, les lèvres couvertes d'une croûte noire, moussant d'une écume rouge, sanglante, (...) De grandes plaies béantes, faites par le tranchant d'un glaive ou la pointe d'une lance, exhibent leurs taches cramoisies sur les torse et les épaules nues. Beaucoup gisent inanimés, pêle-mêle en travers des bancs, à jamais indifférents aux coups de fouet qui sifflent au-dessus de leurs têtes.... »
L'équipage ne valait guère mieux mais, discipliné, réparait tant bien que mal les dégâts, sous les ordres de leur capitaine Magro:. « dont le nom semait le terreur sur tous les rivages méditerranéen depuis la Gaule jusqu'à l'Euxin »
Ils se croyaient les seuls rescapés et Carthage était en vue. Voici qu'à l'horizon deux bâtiments se profilent. : « Les Romains...les Romains.... »
« Alors le grand navire continua à tracer son pénible sillon sur les eaux, tel le cerf épuisé, pantelant qui cherche à se mettre à l'abri de ses poursuivants. Hélas! Les deux galères du Nord, maigres et féroces, accéléraient l'allure....De minute en minute, les galères gagnaient sur leur proie, et le long cri aigre des trompettes romaines résonna aux oreilles des habitants de Carthage »
L'abordage eut lieu: « Mais le dernier combat naval de Carthage touchait déjà à sa fin. Les deux galères romaines s'étaient ruées, chacune sur un flanc du vaisseau de Magro le Noir. Elles s'accrochèrent à lui. Alors lui, dans un geste de désespoir suprême, lança ses pattes d'ancre sur leurs plats-bords, et sa poigne de fer les maintint liées à lui pendant qu'à grands coups de marteau et d'anspect, il creusait de larges trous dans son revêtement.(...) Les romains découvrirent trop tard la manoeuvre (...) Leurs propres vaisseaux se trouvaient saisis par l'étreinte mortelle de la grande galère rouge expirante: eux aussi coulaient,s'engloutissaient.... »
C'en était fini de la gloire et de la grandeur de Carthage. Cette même année, après dix-sept jours, de féroces combats.... « des charrues romaines promenèrent leurs socs d'un bout à l'autre de la ville en cendres et du sel fut répandu sur la terre: Carthage était définitivement morte..... »

Extraits de la nouvelle « La dernière Galère » par A. Conan Doyle (1911) Editions Presse de la Cité collection Omnibus 1993.

..La MER QU'ON VOIT DANSER.... - Page 9 Galere10..
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MessageSujet: Re: La MER QU'ON VOIT DANSER....   La MER QU'ON VOIT DANSER.... - Page 9 EmptyJeu 13 Déc 2007, 21:28

Un hommage à François Rabelais, le père de Pantagruel, et l'occasion de découvrir des termes de marine qui semblent avoir disparu de notre vocabulaire.

PANTAGRUEL

Pantagruel restoit tout pensif et mélancholique. Frère Jean l'apperçeut, et demandoit dont luy venoit telle fascherie non accoustumée, quand le pilot, consydérant les voltigements du peneau sus la pouppe, et prevoiant un tyrannicque grain et fortunal nouveau, commenda tous estre à l'herte tant nauchiers, fadrins et mousses que nous aultres voyagiers; feist mettre voiles bas, méjane, contreméjane, triou, maistralle,, épagon, civadière, feist caler les boulingues, trinquet de prore et trinquet de gabie, descendre le grand artimon, et de toutes les antennes ne rester que les grizelles et coutrières.
Soubdain la mer commença s'enfler et tumultuer du bas abysme; les fortes vagues battre les flans de nos vaisseaulx, le maistral accompaigné d'un cole effrené, de noires gruppades, de terribles sions, de mortelles bourrasques, siffler à travers nos antennes; le ciel tonner du hault, fouldroyer, esclairer, pleuvoir, gresler; l'air perdre sa transparence, devenir opacque, tenebreux et obscurcy, si que aultre lumière ne nous apparoissoit que des fouldres, esclairs et infractions des flambantes nuées; les categides, thielles, lelapeset prestères enflamber tout autour de nous par les psoloentes, arges, elicues et aultres ejaculations éthérées: nos aspectz tous estres dissipez et perturbez; les horrificques typhones suspendre les montueuses vagues du courant. Croyez que ce nous sembloit estre l'antique Chaos, on quel estoient feu, air, mes, terre, tous les élémens en réfractaire confusiion.
Panurge, ayant du contenu en son estomach bien repeu les poissons scatophages, restoit acropy sus le tillac, tout affligé, tout meshaigné, et à demi-mort, invocqua tous les benoistz saincs et sainctes à son ayde, protesta de soy confesser en temps et lieu, puis s'escria en grand effroy, disant: "Majordome hau, mon amy, mon père, mon oncle, produisez un peu de sallé: nous ne boirons tantoust que trop, à ce que je voy. A petit manger, bien boire, sera désormais ma devise. Pleust à Dieu et à la benoîste, digne et sacrée Vierge, que maintenant, je diz tout à cestheure, je feusse en terre ferme bien à mon ayse!

François Rabelais, extrait de "Comment Pantagruel evada une forte tempeste en mer"
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MessageSujet: Re: La MER QU'ON VOIT DANSER....   La MER QU'ON VOIT DANSER.... - Page 9 EmptyVen 14 Déc 2007, 19:17

A part:boulingues, trinquet, artimon et antennes... scratch
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MessageSujet: Re: La MER QU'ON VOIT DANSER....   La MER QU'ON VOIT DANSER.... - Page 9 EmptyJeu 20 Déc 2007, 21:30

Les oiseaux dans les Légendes de la mer

Habituellement, chez les gens de mer, les âmes de l'autre monde ont l'apparence d'oiseaux.
A la fin du 18ème siècle, on croyait aux environs de Brest que les goélands qui volaient autour des écueils étaient des trépassés qui y avaient fait naufrage. Ils indiquaient par leurs cris le voisinage des brisants et l'approche de la tempête, et leurs présages étaient plus sûrs que ceux des meilleurs marins; aussi étaient-ils placés sous la sauvegarde de la vénération publique; ceux qui les tuaient étaient maudits par les oiseaux expirants et les effets de la malédiction ne se faisaient pas attendre: Il était avéré, disait-on, que le matin de la terrible catastrophe du Républicain, le capitaine de ce vaisseau avait tiré des goélands du haut de sa dunette.
Les pêcheurs de la baie d'Audierne assuraient que l'on voyait toujours, sur un rocher éloigné du rivage, les âmes du roi Gradlon et de sa fille Dahut (voir la ville d'Is ), sous la forme de deux corbeaux qui se hâtaient de disparaître quand on s'en approchait..
Voici une légende relative au rocher de Tombelaine, (rapportée par Marchangy).
Les paysans racontent qu'une jeune fille du nom d'Hélène, n'ayant pu suivre Montgommeri, son amant, qui allait avec le duc Guillaume conquérir l'Angleterre, mourut de chagrin sur ce rivage, où elle fut ensevelie.
Les pêcheurs ont observé que chaque année, le jour et l'heure où l'on dit qu'elle trépassa, quand elle eut perdu de vue, dans la vapeur de l'Océan, le vaisseau qui emportait sa vie, une colombe vient le soir sur les genêts de Tombelaine et ne s'envole que le matin, à l'aurore.
Les oiseaux fatidiques du Phare du Jardin, dans la baie de Saint-Malo, semblent aussi représenter des âmes, et la croyance qui s'y rattache est probablement plus ancienne que cet édifice, construit seulement vers le milieu du 19ème siècle.
Lorsqu'on voit des mouettes se percher sur sa tour, on est sûr d'apprendre qu'un bateau malouin s'est perdu, et le nombre de celles qui viennent s'y reposer indique le chiffre des victimes du naufrage.

source: "Les Légendes de la Mer"
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MessageSujet: Re: La MER QU'ON VOIT DANSER....   La MER QU'ON VOIT DANSER.... - Page 9 EmptyVen 21 Déc 2007, 19:26

Aristarque a écrit:
Lorsqu'on voit des mouettes se percher sur sa tour, on est sûr d'apprendre qu'un bateau malouin s'est perdu, et le nombre de celles qui viennent s'y reposer indique le chiffre des victimes du naufrage.

source: "Les Légendes de la Mer"

superbe et triste à la fois !!
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MessageSujet: Re: La MER QU'ON VOIT DANSER....   La MER QU'ON VOIT DANSER.... - Page 9 EmptyJeu 27 Déc 2007, 21:56

Querelle de Brest

L'idée de meurtre évoque souvent l'idée de la mer, de marins. Mer et marins ne se présentent pas alors avec la précision d'une image, le meurtre plutôt fait en l'émotion déferler par vagues. Si les ports sont le théâtre répété de crimes l'explication en est facile que nous n'entreprendrons pas, mais nombreuses sont les chroniques où l'on apprend qu'un assassin était un navigateur, faux ou vrai et s'il est faux le crime en a de plus étroits rapports avec la mer. L'homme qui revêt l'uniforme de matelot n'obéit pas à la seule prudence. Son déguisement relève du cérémonial présidant toujours à l'exécution des crimes concertés.
Nous pouvons d'abord dire ceci: qu'il enveloppe de nuées le criminel; il le fait se détacher d'une ligne d'horizon où la mer touchait au ciel; à longues foulées onduleuses et musclées il le fait s'avancer sur les eaux, personnifier la Grande-Ourse, l'Etoile-Polaire ou la Croix du Sud; il (nous parlons toujours de ce déguisement et du criminel) il le fait remonter de continents ténébreux où le soleil se lève et se couche, où la lune permet le meurtre sous des cases de bambou, près des fleuves immobiles chargés d'alligators; il lui accorde d'agir sous l'effet d'un mirage, de lancer son arme alors qu'un de ses pieds repose encore sur une plage océanienne si l'autre déroule son mouvement au-dessus des eaux vers l'Europe; il lui donne d'avance l'oubli puisque le marin "revient de loin"; il le laisse considérer les terriens comme des plantes. Il berce le criminel. Il l'enveloppe dans ses pli, étroits du maillot, amples du pantalon. Il l'endort.. Il endort la victime déjà fascinée
{...]
Qu'ils descendent du ciel, où remontent d'un domaine où ils connurent les sirènes et des monstres plus étonnants, à terre les marins habitent des demeures de pierres des arsenaux, des palais dont la solidité s'oppose à la nervosité, à l'irritabilité féminine des eaux, (dans l'une de ses chansons le matelot ne dit-il pas " on se console avec la mer...." sur les quais chargés de chaînes, de bornes, de bîttes d'amarrage où, du plus loin des mers ils se savent ancrés. Ils ont pour leur stature des dépôts, des forts, des bagnes désaffectés, dont l'architecture est magnifique.
Brest est une ville dure, solide, construite en granit gris de Bretagne. Sa durée ancre le port, donne aux matelots le sentiment de sécurité, le point d 'appui d'où s'élancer, elle repose du perpétuel vague de la mer.
Jean Genet 1947
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MessageSujet: Re: La MER QU'ON VOIT DANSER....   La MER QU'ON VOIT DANSER.... - Page 9 EmptyVen 28 Déc 2007, 17:57

Après cette belle page , un autre texte immortel sur le même sujet:

C'est pas l'homme qui prend la mer,
C'est la mer qui prend l'homme.
Moi la mer elle m'a pris
Je m'souviens un Mordi....


Renaud...

F, Folâtre clown
aie Pas sur la tête....
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MessageSujet: Re: La MER QU'ON VOIT DANSER....   La MER QU'ON VOIT DANSER.... - Page 9 EmptyVen 28 Déc 2007, 22:17

Tacite, dans les Annales :

[Il s'agit d'une marche le long de la mer qui tourne mal.]

Les soldats sont renversés par les vagues, engloutis dans les gouffres ; bêtes de somme, bagages, corps sans vie flottent partout et heurtent les hommes. Les manipules se mêlent entre eux, avec de l'eau tantôt jusqu'à la poitrine, tantôt jusqu'au visage, parfois le sol se dérobe sous eux et ils sont projetés çà et là ou disparaissent. Ni les paroles ni leurs exhortations mutuelles n'étaient d'aucun secours contre l'attaque de l'eau ; plus aucune différence entre le courageux et le lâche, entre le sage et l'imprudent, entre un plan réfléchi et le hasard ; tout était roulé avec une pareille violence.
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fontelle
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MessageSujet: Re: La MER QU'ON VOIT DANSER....   La MER QU'ON VOIT DANSER.... - Page 9 EmptySam 29 Déc 2007, 18:13

Allez voir au bar, un film de mer à ne pas manquer le premier janvier...
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MessageSujet: Re: La MER QU'ON VOIT DANSER....   La MER QU'ON VOIT DANSER.... - Page 9 EmptyVen 11 Jan 2008, 21:04

Le PÊCHEUR

Contre toute attente
Se voir arracher la vie
Voila qui est, plus que traverser la mer à cheval.
Chose extraordinaire.
Aussi bien il m'est difficile d'oublier:
Sur la roche de ce banc de sable
Il m'a emmené,
Et tirant sa lame froide comme la glace
Il m'a transpercé la poitrine.
Etant transpercé et sur le point
De m'évanouir
J'ai été poussé dans la mer.
Noyé dans la mer sans fond!
Par le flot qui descendait à ce moment
J'ai été emporté,
J'ai été le bois fossile qui tantôt flottait, tantôt s'enfonçait
Et qui dérivant entre les rochers, s'est accroché.
Des fonds de Fujito
En me faisant le mauvais génie
J'ai pensé me venger
Mais vos prières inattendues
M'ont permis de monter dans ma barque sainte*.
Dès lors, dans la barque du salut
Je vogue, piquant
La perche que je pousse.
Je traverse la mer de la vie et de la mort;
Comme il a été demandé (pour moi); sans effort
J'ai atteint cette rive
Et, délivré, mon être devient budha;
Oui, mon être est devenu budha.

* La barque qui permet de traverser l'océan des morts et renaissances successives et d'atteidre "l'autre rive", c'est-à-dire le nirvâna.*

source: Anthologie de la poésie japonaise classique, édition Gallimard 1978


.
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MessageSujet: Re: La MER QU'ON VOIT DANSER....   La MER QU'ON VOIT DANSER.... - Page 9 EmptyJeu 17 Jan 2008, 21:29

Pourquoi la mer est-elle salée?

Les marins de la baie de Saint-Brieuc associent également à l'origine de la mer et à celle de sa salaison des personnages divins dont l'intervention est motivée par une circonstance qui fait songer à la fable antique de Phaéton.
Au temps jadis, le soleil, qui était vraisemblablement un géant comme dans les contes bretons, où il est personnifié, descendit sur la terre, et beaucoup de gens périrent, étouffés par sa chaleur. Ceux qui survécurent supplièrent Dieu d'avoir pitié d'eux.
Il envoya à leur secours tous les saints du Paradis, qui descendirent sur notre globe, et ordonnèrent au soleil de s'en aller. Comme il s'obstinait à rester, ils se mirent à pisser :
au bout de huit jours; la terre fut couverte d'eau, et le Soleil eut tant peur d'être submergé qu'il retourna aussitôt au ciel, et il n'en a plus jamais bougé.
C'est depuis ce moment qu'il y a une mer, et que son eau est salée.

De même pour les eaux douces, Gargantua et Mélusine donnent naissance à des fontaines, à des rivières et à des étangs par le même procédé naturaliste.

On a recueilli sur les côtes de France bien d'autres explications légendaires de l'amertume des eaux de l'Océan.
Pendant l'absence d'un capitaine au long cours un puissant seigneur avait enlevé sa femme; la Mer indignée de ce rapt, submergea le château où il la retenait prisonnière, mais eut soin d'épargner la dame.
A son retour, le capitaine vint remercier la Mer, et lui dit que si elle voulait le suivre, chacun admirerait désormais le goût de ses eaux.
Elle accepta, et il la conduisit dans un pays rempli de carrières de sel : c'est en les baignant qu'elle acquit la salure qui lui est particulière.
On croit au reste en Haute-Bretagne, où cette légende a été racontée, que la mer recouvre des montagnes de sel, et dans la baie de Saint-Brieuc, on assure que sous ses flots gisent des volcans, toujours en éruption, qui vomissent des flammes et du sel.
Le moulin merveilleux, auquel les traditions scandinaves et finnoises attribuent la salaison de la mer, est aussi connu sur les bords de la Manche : un capitaine terre-neuvien dérobe à un sorcier un moulin qui moulait tout ce qu'on lui demandait.
Arrivé au large, il lui ordonna de moudre du sel, et la cale du navire en fut bientôt rempli; mais comme il ne savait pas les paroles nécessaires pour arrêter l'instrument magique, le bâtiment coula avec le moulin, qui continue à moudre du sel.
A Tréguier, on dit que la mer doit son amertume aux bateaux chargés de sel qui y ont été engloutis depuis le commencement du monde : elle deviendra de plus en plus salée à mesure que de nouveaux navires ayant la même cargaison y feront naufrage.
Parfois il a suffi, pour changer le goût de son eau, d'y jeter un vase rempli d'un breuvage magique ou exceptionnellement amer. Un jour de Pâques, les anges avaient préparé pour les habitants du Paradis un potage exquis, mais le diable réussit à y jeter le contenu d'une immense salière. Lorsque le seigneur goûta la soupe, elle était si âcre qu'il saisit la marmite qui la contenait, et la lança à travers les airs : elle tomba dans l'Océan, et le rendit salé pour toujours (Gascogne).
L'épisode du liquide assez puissant pour modifier le goût des eaux se trouve aussi en Haute-Bretagne : une fée, amoureuse d'un pêcheur, le force, par ses enchantements, à venir sur un rocher du rivage. Elle se montre à lui, belle comme une bonne Vierge, lui murmure les plus douces paroles, et lui présente, en l'invitant à y goûter, une coupe remplie d'un breuvage qui, s'il l'avait bu, l'aurait contraint à l'aimer et à la suivre. Au moment où le jeune homme allait y tremper ses lèvres, il se souvint de sa fiancée, et lança la coupe dans la mer.
La liqueur magique, en s'y répandant, l'a rendue amère comme elle est aujourd'hui, car auparavant elle n'était point salée.
source: Légendes de la Mer
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MessageSujet: Re: La MER QU'ON VOIT DANSER....   La MER QU'ON VOIT DANSER.... - Page 9 EmptyJeu 17 Jan 2008, 21:45

Merci, Aristarque, comme d'habitude Happy

je connaissais celle du moulin à sel, mais pas les autres....
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MessageSujet: Re: La MER QU'ON VOIT DANSER....   La MER QU'ON VOIT DANSER.... - Page 9 EmptyVen 18 Jan 2008, 18:46

Merci Aristarque Super respect je le retiens pour cet été avec mes petites nièces (une histoire à raconter )
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MessageSujet: Re: La MER QU'ON VOIT DANSER....   La MER QU'ON VOIT DANSER.... - Page 9 EmptyVen 25 Jan 2008, 21:43

Georges Blond nous raconte la fabuleuse histoire de plus de trois cents navigateurs et de leurs navires en quatre volumes que la collection Omnibus a regroupés en un pavé de près de mille pages. En comptant les indices des personnages et des navires, des cartes et un glossaire de la navigation. Date de parution 1995.
Préfacé par Alain Bombard, une référence en la matière, qui juge ** Que la plume généreuse de Georges Blond fait de ce recueil une oeuvre passionnante qui n'a jamais été dépassée (et plus loin..) L'Océan y est l'Arlésienne; les hommes y vivent, y meurent, s'émerveillent et se désespèrent pour une inconnue....C'est cette inconnue que nous voulons mettre à sa juste place **
Le premier livre de la saga est consacré à l'Atlantique. Parce c'est le premier Océan dont le nom apparaisse dans une tradition humaine. Ses premiers aventuriers ont-ils été les Atlantes Depuis que Platon en a parlé dans "Critias" l'un de ses Dialogues, près de 5.000 ouvrages ont été écrits sur l'Atlantide et le mystère persiste.
Pythéas fut peut-être le premier grec à passer les Colonnes d'Hercule et à naviguer sur l'Atlantique vers le septentrion. En l'an mil, les vikings seront les rois de l'Atlantique nord. Blond leur consacre quelques pages d'un grand intérêt. Henri le Navigateur, Infant du Portugal envoya pendant quarante ans à partir de 1419 des navires en exploration d’abord tout au long de l’Afrique, puis sur les traces de Colomb.
Tout le livre est ainsi composé de récits plus ou moins longs, toujours bien documentés rappelant tous les marins qui se sont immortalisés sur les flots de cet Océan, sans oublier les autres : conquistadors, négriers, corsaires, pirates, caravelles et galions, brigantins et frégates, vaisseaux de ligne, croiseurs et porte-avions, cargos et pétroliers , sous-marins……
Une bonne place est faite aux audacieux, ceux qui ont traversé en solitaire sur de frêles esquifs ; aux malchanceux, ceux qui ont fait naufrage ont pu raconter leurs souffrances ; le récit des malheurs des naufragés de La Méduse est atroce. Sans oublier le Titanic qui mérite bien d’être en bonne place…
A titre d’exemple, j’ai retenu, pour la singularité de l’histoire et du mystère qui l’entoure, la légende du vaisseau-fantôme le Hollandais Volant. Elle est relativement précise :
" Son capitaine se nommait Fokle, à moins que ce ne fût Vanderlewen ou Vanderstraaten. Ivrogne, débauché, blasphémateur au point que ses jurons scandalisaient son équipage. Un jour que dans les parages du Cap-Horn il injuriait le Ciel à cause des vents contraires, un personnage blanc et lumineux apparut subitement sur le pont et le menaça d’un châtiment divin.
---Je me fous de Dieu !-fut la réponse. Le personnage alors proféra la malédiction : Le Hollandais Volant était condamné à naviguer autour du globe jusqu’à la fin des temps, gardant à son bord son capitaine et son équipage de plus en plus vétustes qui, punition suprême, jamais plus ne connaîtraient le goût de la bière et celle du tabac……Nulle légende ne naît de rien. Celle des vaisseaux-fantômes a été créée, alimentée, ranimée au cours des âges par des faits réels. Des voiliers ont longtemps dérivé seuls sur la mer leur équipage entier mort ou disparu pour des raisons évidentes ou mystérieuses : épidémie, abandon après mutinerie, massacre général ou simplement équipage au complet balayé par gros temps, par la main brutale de l’Océan ***

Un livre très agréable à lire. Bombard nous dit dans sa préface
** Qu’il est empreint de l’amour et la force, la rage et le bonheur qui sourdent de chaque ligne de ce grand livre des aventures de l’Homme et de la Mer **
Le Pacifique, la Méditerranée, l’Océan Indien, les Mers froides, sont les grands chapitres suivants. Avec leurs histoires spécifiques pour chacun d’eux.
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marie chevalier
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MessageSujet: Re: La MER QU'ON VOIT DANSER....   La MER QU'ON VOIT DANSER.... - Page 9 EmptySam 26 Jan 2008, 17:00

AVE MARIS STELLA

José Maria de Hérédia

Sous les coiffes de lin, toutes croisant leurs bras
Vêtus de laine rude ou de mince percale,
Les femmes à genoux sur le roc de la cale,
Regardent l' Océan blanchir l'île de Batz.

Les hommes, pères, fils, maris, amants, là-bas
Avec ceux de Paimpol, d'Audierne et de Cancale,
Vers le Nord sont partis pour la lointaine escale,
Que de hardis pêcheurs qui ne reviendront pas !

Par dessus la rumeur de la mer et des côtes,
Le chant plaintif s'élève, invoquant à voix hautes
L'Etoile sainte : espoir des marins en péril ;

Et l'Angélus, courbant tous ces fronts noirs de hâle,
Des clochers de Roscoff à ceux de Sybiril,
S'envole, tinte et meurt dans le ciel rose et pâle.
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MessageSujet: Re: La MER QU'ON VOIT DANSER....   La MER QU'ON VOIT DANSER.... - Page 9 EmptySam 26 Jan 2008, 17:08

lov!!
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MessageSujet: Re: La MER QU'ON VOIT DANSER....   La MER QU'ON VOIT DANSER.... - Page 9 EmptySam 26 Jan 2008, 21:18

lov!
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MessageSujet: Re: La MER QU'ON VOIT DANSER....   La MER QU'ON VOIT DANSER.... - Page 9 EmptyJeu 31 Jan 2008, 21:04

José-Maria de Hérédia (1842-1905) est né à Cuba mais a fait ses études en France. Il a beaucoup évoqué la mer. Et ses poèmes sont la preuve qu'il a beaucoup aimé la mer.
En contre-point de l' "Ave Marie Stella" que nous offre Marie, voici un
"Coucher de soleil en Bretagne" plein de nostalgie:

Les ajoncs éclatants, parure du granit,
Dorent l'âpre sommet que le couchant allume.
Au loin, brillante encore par sa barre d'écume,
La mer sans fin commence où la terre finit!

A mes pieds, c'est la nuit, le silence.
Le nid se tait. L'homme est rentré sous le chaume qui fume;
Seul l'Angélus du soir, ébranlé dans la brume,
A la vaste rumeur de l'Océan s'unit.

Alors, comme au fond d'un abîme, des traînes,
Des landes, des ravins, montent des voix lointaines
De pâtres attardés ramenant le bétail.

L'horizon tout entier s'enveloppe dans l'ombre,
Et le soleil mourant, sur un ciel riche et sombre,
Ferme les branches d'or de son rouge éventail.

J.M.de Hérédia

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MessageSujet: Re: La MER QU'ON VOIT DANSER....   La MER QU'ON VOIT DANSER.... - Page 9 EmptyJeu 07 Fév 2008, 22:08

Excuse-moi, Berne, mais je ne crois pas que cette légende puisse être racontée à tes nièces !
Quoique, apprendre qu’une petite obole peut racheter bien des crimes ,peut toujours servir…..
Des actes de générosité peuvent amener la résurrection de la cité enchantée d’Is (ou Ys) engloutie dans l’Océan depuis des temps immémoriaux.
On raconte dans la baie d'Audierne qu'elle se produirait si un vivant, descendu sous les flots, mettait une pièce de monnaie réelle dans la tasse que lui présente le bedeau vers la fin de la messe.
Un navire chargé de vin était en panne, faute de vent, dans la baie des Trépassés, lorsqu'on vit sortir de l'eau un homme vêtu d'un costume que personne ne connaissait. Il monta à bord, et, s'adressant au capitaine, demanda à acheter une barrique de vin; le marché conclu, il lui dit de jeter la barrique à l'eau pour qu'elle aille chez lui au fond de la mer, et qu'il recevra là son paiement. Il se précipite alors dans les flots, et le capitaine s'y lance à sa suite; après une longue descente dans les ténèbres, il finit par voir au-dessous de lui une petite lumière qui grandit peu à peu; ils continuent à plonger, et bientôt, comme dans un brouillard, apparaissent des clochers et des maisons. Ils descendent toujours, le brouillard se dissipe, et à leurs yeux se montre une ville éclairée, plus grande même que Paris. Ils entrent dans une cathédrale dont le portail était ouvert; elle était pleine de monde et à l'autel un prêtre disait l'office des morts. Il était rendu à la Préface, mais personne ne répondait à l'Orate fratres. Le bedeau commença la quête pour les trépassés, et chacun des assistants mit dans la tasse des sous, de l'argent et de l'or, mais ces pièces ne faisaient aucun bruit en tombant. Quand le bedeau passa devant le marin, celui-ci ne donna rien, n'ayant pas d'argent dans ses poches, et alors il entendit des cris lamentables et vit pleurer tous les assistants. Il interrogea son compagnon qui lui dit : « C'est ici la ville d'Is; quand elle fut engloutie, nous étions en prières, et elles furent exaucées. Is ne doit pas périr. Elle restera sous les flots jusqu'à ce qu'un vivant vienne la délivrer.
J'étais allé te chercher pour cela. Si tu avais mis à la quête seulement un liard, ton offrande eût suffi pour finir de racheter les crimes d'Is, et elle serait revenue sur l'eau avec toute sa splendeur, dans l'état où elle se trouvait quand elle fut engloutie
».
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