Grain de sel - Forum littéraire et culturel
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 La MER QU'ON VOIT DANSER....

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Aristarque
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MessageSujet: La MER QU'ON VOIT DANSER....   La MER QU'ON VOIT DANSER.... EmptyMer 04 Jan 2006, 21:59

Dis-moi donc si tu es la demeure du prince des ténèbres. Dis-lemoi...dis le-moi, Océan, (à moi seul, pour ne pas attrister ceux qui n'ont encore connu que les illusions), et si le souffle de Satan crée les tempêtes qui soulèvent les eaux salées jusqu'aux nuages.
Il faut que tu me le dises, parce que je me réjouirais de savoir l'enfer si près de l'homme.
Lautréamont


La MER CRUELLE
Quels sont ces bruits sourds ?
Ecoutez vers l’onde
Cette voix profonde
Qui pleure toujours
Et qui toujours gronde,
Quoiqu’un son plus clair
Parfois l’interrompe….
Le vent de la mer
Souffle dans sa trompe.
(----------------------)
Oh ! marins perdus !
Au loin dans cette ombre
Que de bras tendus
Vers la terre sombre !
Pas d’ancre de fer
Que le flot ne rompe…
Le vent de la mer
Souffle dans sa trompe.

Nochers imprudents !
Le vent dans la voile
Déchire la toile
Comme avec des dents.
Là-haut pas d’étoile.
L’un lutte avec l’air,
L’autre est à la pompe…
Le vent de la mer
Souffle dans sa trompe.

« Une nuit qu’on entendait la mer sans la voir » Victor Hugo.

En contre-point d’Océano nox.

Et bien tous ces marins-matelots capitaines,
Dans leur grand océan à jamais engloutis,
Partis insoucieux pour leurs courses lointaines,
Sont morts - absolument comme ils étaient partis.

Allons ! c’est leur métier ; ils sont morts dans leurs bottes !
Leur boujaron au cœur, tout vifs dans leurs capotes…
--Morts…Merci : la camarde a pas le pied marin ;
Qu’elle couche avec vous : c’est votre bonne femme…
--Eux, allons donc :entiers enlevés par la lame !
Ou perdus dans un grain…
[…]
Noyés ?- Eh allons donc ! les noyés sont d’eau douce.
--Coulés ! corps et biens ! Et jusqu’au petit mousse.
Le défi dans les yeux, dans les dents le juron !
A l’écume crachant une chique râlée.
Buvant sans hauts-de-cœur la grande tasse salée
-- Comme ils ont bu leur boujaron-
-- Pas de fond de six pieds, ni rats de cimetière :
Eux ils vont aux requins ! L’âme d’un matelot,
Au lieu de suinter dans vos pommes de terre
Respire à chaque flot.
[…]
Citation extraite du poème « La Fin » de Tristan Corbière « un bon à rien rachitique et laid, perclus de rhumatismes dès l’enfance, mort à trente ans en laissant un seul recueil de poèmes bizarres, boiteux et grinçants : « Les Amours jaunes ». Verlaine en le plaçant parmi ses « Poètes maudits, en a donné la plus juste évaluation critique : « Frère aîné de Rimbaud, mais pas son grand frère »
Source « La mer dans la littérature française »
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Aristarque
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MessageSujet: Re: La MER QU'ON VOIT DANSER....   La MER QU'ON VOIT DANSER.... EmptyJeu 12 Jan 2006, 22:22

Il était un petit navire....

La Francis Spaigtn démâtée, ne flottant que grâce à sa cargaison de bois, erre, désemparée au milieu du Pacifique depuis seize longues journées. La faim et la soif ont effacé toute compassion chez les menbres de l'équipage qui ont décidé de tirer au sort lequel des trois mousses sera sacrifié pour leur permettre de survivre.
Le sort a désigné (avec l'aide sournoise du vindicatif bosco), le jeune
O'Brien.
Gorman le maître-coq menacé lui aussi de mort par le bosco, s'apprête à le sacrifier.
Le malheureux coq, dans un spasme de détermination, se mit à l'oeuvre.
<< Gorman fit un effort. Le couteau manquait de fil et l'homme se mit à scier le poignet d'O'Brien. Les veines furent tranchées. Sullivan tenait le couvercle de la soupière au-dessous tout près. Les veines ouvertes baillaient, mais aucun flot rouge ne s'en échappait, pas même une goutte de sang :elles demeuraient vides et sèches.(....)
<<--Maintenant que ses veines sont ouvertes, intervint le capitaine rien ne sert de le laisser souffrir. Faites vite et finissons -en!.>>

Il firent un geste pour saisir O'Brien, mais celui-ci recula.
<<Ce sera votre mort! cria t'il .Ne me touchez pas Sullivan! Je reviendrai vous hanter ! Eveillé ou endormi, je vous poursuivrai jusqu'à la mort.>>
Sullivan bondit et saisit le malheureux garçon par les cheveux. Les autres matelots le suivirent. O'Brien se débattait, lançait des coups de pied, grondait et mordait les mains qui le saisissaient de toute part.
<<-- Fais ton devoir, fais ton devoir hurlaient les hommes au cuisinier.>>.
Gorman se laissa pousser en avant. Il regarda le gamin, ferma les yeux et marmotta une prière. Puis, sans rouvrir les yeux, il accomplit la tâche qu'on lui avait assignée. O'Brien poussa un hurlement qui ne tarda pas à dégénérer en gargouillement. Les hommes continuèrent à le tenir jusqu'à ce qu'il cessa de se débattre, puis il le déposèrent sur le pont. Avides et impatients, ils poussèrent Gorman, avec force, jurons et menaces, de leur préparer l'horrible repas......
<<-- Laissez tomber tout cela ignobles bouchers>> déclara posément Mahoney (qui n'avait pas pris part à la tuerie). <<Laissez tout cela vous dis-je!. Je vous avertis que la mort de ce pauvre gamin ne profitera à aucun d'entre vous ! >>
Celui qui tenait encore à deux mains le couvercle de la soupière, regarda du côté du vent, puis marcha vers la lisse et envoya par dessus bord contenant et contenu.
<< Un navire toutes voiles dehors, arrivait sur eux à moins d'un mille de distance. John Gorman se prit à rire : doucement d'abord, puis avec un gaîté spasmodique et croissante.....Ce fut ce rire de folie qui accueillit le bateau de sauvetage quand il accosta le navire..>>
Extrait de " Il était un navire" nouvelle tirée du recueil de nouvelles "Les pirates de San-Francisco" de Jack LONDON .
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coline
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MessageSujet: Re: La MER QU'ON VOIT DANSER....   La MER QU'ON VOIT DANSER.... EmptyVen 13 Jan 2006, 13:41

L'homme et la mer

Homme libre, toujours tu chériras la mer!
La mer est ton miroir; tu contemples ton âme
Dans le déroulement infini de sa lame,
Et ton esprit n'est pas un gouffre moins amer.

Tu te plais à plonger au sein de ton image;
Tu l'embrasses des yeux et des bras, et ton cœur
Se distrait quelquefois de sa propre rumeur
Au bruit de cette plainte indomptable et sauvage.

Vous êtes tous les deux ténébreux et discrets:
Homme, nul n'a sondé le fond de tes abîmes;
O mer, nul ne connaît tes richesses intimes,
Tant vous êtes jaloux de garder vos secrets!

Et cependant voilà des siècles innombrables
Que vous vous combattez sans pitié ni remord,
Tellement vous aimez le carnage et la mort,
O lutteurs éternels, ô frères implacables!

Baudelaire
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MessageSujet: Re: La MER QU'ON VOIT DANSER....   La MER QU'ON VOIT DANSER.... EmptySam 14 Jan 2006, 15:17

J'ai retrouvé dans ma bibliothèque un joli petit recueil de nouvelle/contes de Joseph Delteil, des oeuvres de jeunesse qui ne figurent pas dans ses Oeuvres Complètes.

C'est édité par Collot/Le temps qu'il fait.
Et cela s'appelle MUSEE DE MARINE

8 contes maritimes ou fluviaux, exotiques et surréalistes, où l'eau est la véritable héroïne. Mystère, sexe, cruauté et violence sont présents aussi dans ces nouvelles où Delteil ne prend rien au sérieux.

Delteil avait écrit en 1924 :
L'eau exerce sur l'homme une attirance immémoriale. Elle a l'odeur du péché et de la maternité. C'est l'élément femelle par excellence, le vaste principe de séduction qui ait à travers les siècles ravi et bouleversé la race humaine... L'homme est issu de l'eau. Fils de l'eau : ce titre me paraît posséder asez de noblesse dans sa transparence... Certains peuples se souviennent de cette origine liquide, qui ont coutume d'ensevelir leurs morts dans l'eau. Autre lieu du terrible : Memento quia pulvis es, il me plaît assez qu'on interpelle plus gracieusement la créature de la sorte (surtout lorsqu'il s'agit d'une femme, d'une jeune femme) : Memento quia aqua es, et in aquam revertis
(là je demande aux latinistes de traduire, merci...)

Bref..... un extrait de la nouvelle "Musée de Marine"

Le Musée de la Marine est au second étage. Dès l'escalier, on flaire une odeur de bois calfaté, de peinture, et d'air moisi assez analogue, ma foi, aux senteurs saumâtres de quelque vieux port sans usage légitime. Je tâtai le parchemin dans ma poche, et j'entrai dans la salle n° 1. Aussitôt tous ces voiliers à l'ancre me saisirent l'imagination, et, dans mon trouble, je crus discerner quelque brise favorable dans les voilures. Un grand homme glabre, boutonné dans une longue redingote de confection triste, parlait d'entalingures et de branle-bas, d'une voix technique, à un petit enfant blond qu'il tenait par la main et qui, hélas ! du sol, ne distinguait guère de toutes ces escadres que la cime des mâts. Et je tâchais de me faire pareil à cet enfant, et de ne juger les choses et la vie que de la façon dont un bébé de soixante cinq centimètres considère un vaisseau de ligne juché sur un chassis de deux mètres de haut.
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MessageSujet: Re: La MER QU'ON VOIT DANSER....   La MER QU'ON VOIT DANSER.... EmptyJeu 19 Jan 2006, 21:40

Un chantier naval dans l'antiquité:


La reine égyptienne Hatschepout monta sur le trône dans les dernières années du XVI° siècle avant J.C. Son règne a été qualifié de « glorieux » par les historiens. L’un de ses exploits, fût de commander la construction d’une « escadre » de cinq galères pour renouer des relations avec le pays de Pount et « d’y parcourir les chemins qui conduisent aux Echelles de l’Encens. »
S’agit-il des côtes des Somalis, du sud de l’Arabie, des rivages africains de la Mer Rouge ? Les historiens ne semblent pas d’accord sur un point précis de la carte. Mais qu’importe, un pays qui fournit de l’encens, un parfum indispensable pour obtenir les faveurs des nombreux (et exigeants) Dieux que l’on adorait alors, est un pays merveilleux !
Pour nous, ce qui importe, c’est de connaître les secrets de construction des dits navires et de leur gréement.
Voici ce qu’en dit Gaston Maspéro dans la « Revue historique de 1879 » :
<< La coque, établie sur quille ronde, est étroite, basse, relevée et amincie aux deux bouts, pontée d’une extrémité à l’autre et percée sur chaque flanc, au niveau de pont, de seize écoutilles oblongues. La proue est armée d’un éperon en métal, tenues par des attaches de fortes cordes….La poupe, plus longue et plus haute que la proue, est surmontée d’un aplustre (ornement de poupe) métallique, fixé comme l’éperon par de fortes attaches, mais recourbé en dedans et terminé en fleur de lotus largement épanouie. Proue et poupe sont chargées d’une plate-forme garnie de balustrades en bois et faisant office de château-gaillard (…) Depuis la pointe de l’éperon jusqu’à la gorge de l’aplustre, la coque mesure vingt ou vingt-deux mètres de longueur (…) Les rameurs sont au nombre de quinze par bande. En temps ordinaire, ils maniaient chacun leur rame sur la lisse de plat-bord et la tiraient des deux mains, face à l’arrière, en se renversant sur leur banc. Tout le haut de leur corps apparaissait alors à découvert. En bataille, ils passaient leurs rames par les écoutilles situées au ras du pont, et nageaient accroupis de manière que le buste fût protégé et que la tête seule fût visible au-dehors….>>
Avec un seul mât de huit mètres et une seule voile pour naviguer vent arrière, le navire était paré pour de longues courses, vers des pays inconnus, en se fiant seulement au soleil et aux astres des nuits sans nuages…Sans oublier de prier les Dieux…
Source : « Découvreurs et Conquérants » tome 1
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MessageSujet: Re: La MER QU'ON VOIT DANSER....   La MER QU'ON VOIT DANSER.... EmptyJeu 19 Jan 2006, 22:02

Aristarque a écrit:
En bataille, ils passaient leurs rames par les écoutilles situées au ras du pont, et nageaient accroupis de manière que le buste fût protégé et que la tête seule fût visible au-dehors
La MER QU'ON VOIT DANSER.... Inclassable107


Je ne comprends pas tout ... scratch

Ce cher Aristarque nous mettrait-il à l'épreuve ? LOL
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MessageSujet: Re: La MER QU'ON VOIT DANSER....   La MER QU'ON VOIT DANSER.... EmptyJeu 19 Jan 2006, 23:02

Rien ne t’échappe mon cher Rotko.
J’ai recopié fidèlement le texte de Maspéro. Je l’ai sous les yeux. Avec en prime, une magnifique gravure. Qui montre les rameurs debout ramant en temps de paix. Mais « il ne semble pas que la cale ait eu plus d’un mètre cinquante en son plus creux (…) et elle renfermait le lest les marchandises et les provisions… » Ce qui laisse peu de place pour s’asseoir.
En navigation de guerre, sur mer, le torse des rameurs est plus facile à toucher avec une flèche que la tête. Qui sait ? Les rameurs étaient peut-être aussi des acrobates ?
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MessageSujet: Re: La MER QU'ON VOIT DANSER....   La MER QU'ON VOIT DANSER.... EmptyJeu 19 Jan 2006, 23:38

Aristarque a écrit:
Rien ne t’échappe mon cher Rotko.
Mais non, ce n'est pas rotko !!! confused Coucou Aristarque, c'est moi, Colbrune La MER QU'ON VOIT DANSER.... Coucou20

Es-tu d'accord avec moi pour dire que c'est BIZARRE ce qu'il écrit là, ou n'y a-t-il que moi ... pale
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MessageSujet: Re: La MER QU'ON VOIT DANSER....   La MER QU'ON VOIT DANSER.... EmptyVen 20 Jan 2006, 05:24

il se faisaient "tout petits" et se penchaient donc en arrière sur les bancs pour ne pas servir de cibles. Rien de tel qu'un danger pour persuader les gens de faire attention à leur vie Wink
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MessageSujet: Re: La MER QU'ON VOIT DANSER....   La MER QU'ON VOIT DANSER.... EmptyVen 20 Jan 2006, 06:20

Merci des explications, mais je doute toujours ... Nageaient-ils dans cette position ? Rolling Eyes
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MessageSujet: Re: La MER QU'ON VOIT DANSER....   La MER QU'ON VOIT DANSER.... EmptyVen 20 Jan 2006, 07:06

je crains une ambiguité sur le mot "nager", terme technique qui signifie "ramer" dans ce contexte.
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MessageSujet: Re: La MER QU'ON VOIT DANSER....   La MER QU'ON VOIT DANSER.... EmptyVen 20 Jan 2006, 07:19

rotko a écrit:
je crains une ambiguité sur le mot "nager", terme technique qui signifie "ramer" dans ce contexte.

Je ne connais pas l'etymologie exacte, mais je sais que nage signifiait rame.

En Provence (peut-être ailleurs ?), on désigne encore par le terme dame de nage, les supports métalliques auxquels on accroche les rames des barques en bois (en position pour ramer)
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MessageSujet: Re: La MER QU'ON VOIT DANSER....   La MER QU'ON VOIT DANSER.... EmptyVen 20 Jan 2006, 07:29

Après vérification dans le Robert historique de la langue française, nager est issu par évolution phonétique du latin navigare (naviguer, voyager sur mer).
Nager a d'abord le même sens que le latin et s'emploie également en construction transitive au sens de "conduire un bateau" (1150). Il prend son sens moderne fin XIIe en remplaçant l'ancien français noër "nager".
Cette nouvelle signification a rendu nécessaire l'emploi du mot "naviguer".
Cependant, dans l'usage des marins, nager signifie encore naviguer.
sunny
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MessageSujet: Re: La MER QU'ON VOIT DANSER....   La MER QU'ON VOIT DANSER.... EmptyVen 20 Jan 2006, 10:52

Dans le même contexte technique, dame de nage désigne l'evidement semi circulaire qui sert de point d'appui a l'aviron.
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MessageSujet: Re: La MER QU'ON VOIT DANSER....   La MER QU'ON VOIT DANSER.... EmptyVen 20 Jan 2006, 21:08

Mille excuses Colbrune !.
Ta réflexion sur l’insolite position de « nageurs accroupis » m’a fait craindre une grossière erreur de ma part dans la citation de l’historien Maspéro. Et j’ai voulu me justifier immédiatement malgré l’heure tardive. Si je t’ai confondu avec mon vieux complice Rotko, c’est parce que j’ai cru reconnaître son style, légèrement caustique parfois.
J’espère que tu ne m’en tiendras pas rigueur !….
Toujours dans un souci d’exactitude, j’ai consulté Le Grand Larousse Encyclopédique édition 1963 sur la signification du mot nager en termes de Marine. Il signifie bien « imprimer un mouvement de rame aux avirons pour faire avancer une barque »
Et de préciser : Nager de l’arrière, à culer ou à scier veut dire reculer
Nager de l’avant pour avancer
Nager à couple, c’est ramer avec des avirons symétriques, chaque banc de nage portant deux matelots côte à côte. A ne pas confondre avec : nager en couple.
Nager à l’embellie, c’est faire un effort violent pour avancer par mauvais temps
Nager en pointe, nager à sec (sic), nager au vent, nager debout, etc..etc..on nage dans les termes techniques dans la marine !
Et il faut souquer ferme pour garder la cadence.
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MessageSujet: Re: La MER QU'ON VOIT DANSER....   La MER QU'ON VOIT DANSER.... EmptyJeu 26 Jan 2006, 21:58

Une histoire de mer singulière à cause du mystère qui l’entoure : « La légende du vaisseau-fantôme le Hollandais Volant ». Elle est relativement précise :
*** Son capitaine se nommait Fokle, à moins que ce ne fût Vanderlewen ou Vanderstraaten. Ivrogne, débauché, blasphémateur au point que ses jurons scandalisaient son équipage. Un jour alors que dans les parages du Cap-Horn, il injuriait le Ciel à cause des vents contraires, un personnage blanc et lumineux apparut subitement sur le pont et le menaça d’un châtiment divin.
---Je me fous de Dieu !-fut la réponse.
Le personnage alors proféra la malédiction : Le Hollandais Volant était condamné à naviguer autour du globe jusqu’à la fin des temps, gardant à son bord son capitaine et son équipage de plus en plus vétustes qui, punition suprême, jamais plus ne connaîtraient le goût de la bière et celui du tabac.***

Nulle légende ne naît de rien. Celle des vaisseaux-fantômes a été créée, alimentée, ranimée au cours des âges par des faits réels. Des voiliers ont longtemps dérivé seuls sur la mer leur équipage entier mort ou disparu pour des raisons évidentes ou mystérieuses : épidémie, abandon après mutinerie, massacre général ou simplement équipage au complet balayé par gros temps, par la main brutale de l’Océan .
source: George Blond.
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MessageSujet: Re: La MER QU'ON VOIT DANSER....   La MER QU'ON VOIT DANSER.... EmptyMar 31 Jan 2006, 15:53

The sea is calm to-night,
The tide is full, the moon lies fair
Upon the Straits; - on the French coast the light
Gleams, and is gone; the cliffs of England stand,
Glimmering and vast, out in the tranquil bay.
Come to the window, sweet is the night-air !
Only, from the long line of spray
Where the ebb meets the moon-blanch’d land,
Listen ! you hear the grating roar
Of pebbles which the waves suck back, and fling,
At their return, up the high strand,
Begin, and cease, and then again begin,
With tremulous cadence slow, and bring
The eternal note of sadness in.

Matthew Arnold
‘Dover Beach’, New Poems, 1867
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MessageSujet: Re: La MER QU'ON VOIT DANSER....   La MER QU'ON VOIT DANSER.... EmptyMar 31 Jan 2006, 21:17

Merci Colbrune,
Je garde ce poème bien au chaud, en attendant que quelqu'un puisse me le traduire.
Je n'ai guère de loisirs pour l'instant pour me mettre à l'anglais. Car je suppose, c'est bien d'anglais qu'il s'agit ?....
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MessageSujet: Re: La MER QU'ON VOIT DANSER....   La MER QU'ON VOIT DANSER.... EmptyMar 31 Jan 2006, 21:28

Aristarque a écrit:
Merci Colbrune,
Je garde ce poème bien au chaud, en attendant que quelqu'un puisse me le traduire.
Je n'ai guère de loisirs pour l'instant pour me mettre à l'anglais. Car je suppose, c'est bien d'anglais qu'il s'agit ?....

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coline
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MessageSujet: Re: La MER QU'ON VOIT DANSER....   La MER QU'ON VOIT DANSER.... EmptyMar 31 Jan 2006, 22:01

AVE MARIS STELLA

Sous les coiffes de lin, toutes croisant leurs bras
Vêtus de laine rude ou de mince percale,
Les femmes à genoux sur le roc de la cale,
Regardent l' Océan blanchir l'île de Batz.

Les hommes, pères, fils, maris, amants, là-bas
Avec ceux de Paimpol, d'Audierne et de Cancale,
Vers le Nord sont partis pour la lointaine escale,
Que de hardis pêcheurs qui ne reviendront pas !

Par dessus la rumeur de la mer et des côtes,
Le chant plaintif s'élève, invoquant à voix hautes
L'Etoile sainte : espoir des marins en péril ;

Et l'Angélus, courbant tous ces fronts noirs de hâle,
Des clochers de Roscoff à ceux de Sybiril,
S'envole, tinte et meurt dans le ciel rose et pâle.

José Maria de Hérédia
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MessageSujet: Re: La MER QU'ON VOIT DANSER....   La MER QU'ON VOIT DANSER.... EmptyJeu 02 Fév 2006, 21:52

Navire en perdition.

<< Enfin une voile apparut: nous n'en avions pas vu de pareilles depuis longtemps dans cette région. Il n'était pas nécessaire de lui donner la chasse: elle venait droit sur nous (...)
Je laisse à juger à tous ceux qui sont gens de mer quelle figure faisait ce bâtiment quand nous l'aperçûmes et ce que nous pouvions imaginer à son sujet.
Six pieds au-dessus de la chouque, son grand mât de hune s'inclinait vers la mer et, soutenu par le seul étai, la tête du mât de perroquet pendait dans les haubans de misaine. En même temps, le matagot de la vergue du perroquet de fougue ayant cédé à la suite de quelque accident, le bras de vergue était resté engagé dans les haubans de grand mât de hune et le perroquet de fougue, abattu, se déployait comme une tente au dessus du gaillard d’arrière. Le petit hunier était hissé jusqu’aux deux tiers du petit mât de hune et flottait en bannière. La vergue de misaine était abaissée sur le gaillard d’avant et, lâche, la voile de misaine pendait en partie par-dessus bord. Il vint à nous poussé par le vent. Le spectacle qu’offrait ce vaisseau était le plus déconcertant qu’un marin pût voir….(…)
Plus de six cents nègres, hommes, femmes et enfants s’y trouvaient seuls. Il n’y avait pas un chrétien, pas un homme blanc à bord. >>
C’étaient des esclaves noirs, en route pour être vendus aux propriétaires de champs de coton. Les mauvais traitements subis à bord les avait poussés à la révolte et profitant d’un moment de relâchement de leurs ravisseurs, ils avaient tué à mains nues de nombreux matelots, obligeant les autres à s’enfuir à bord de la chaloupe. Depuis, ils erraient, ne connaissant rien à la navigation, désemparés, au gré des vents et des vagues.
Cet extrait est tiré du roman « La vie, les aventures et les pirateries du capitaine Singleton » de Daniel Defoé. Un romancier, auteur prolifique de plus de 500 ouvrages dont le célèbre « Robinson Crusoé », qui l’a rendu célèbre.
Bien que ayant peu navigué, lui-même, Defoé semblait connaître fort bien le langage et les termes de la marine à voile. Suffisamment pour rendre crédible ce roman édité par Les Editions Maritimes & d’Outre-Mer.
Bien entendu, le capitaine Singleton et ses hommes, après avoir remis sur pied les "nègres" si opportunément sauvés, les vendirent après avoir rallié le port le plus proche. Le commerce du "Bois d'ébène" était d'un bon rapport en ces temps là.
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MessageSujet: Re: La MER QU'ON VOIT DANSER....   La MER QU'ON VOIT DANSER.... EmptyVen 03 Fév 2006, 04:19

colbrune a écrit:
The sea is calm to-night,
The tide is full, the moon lies fair
Upon the Straits; - on the French coast the light
Gleams, and is gone; the cliffs of England stand,
Glimmering and vast, out in the tranquil bay.
Come to the window, sweet is the night-air !
Only, from the long line of spray
Where the ebb meets the moon-blanch’d land,
Listen ! you hear the grating roar
Of pebbles which the waves suck back, and fling,
At their return, up the high strand,
Begin, and cease, and then again begin,
With tremulous cadence slow, and bring
The eternal note of sadness in.
Matthew Arnold
‘Dover Beach’, New Poems, 1867

je propose une traduction large, si vous voulez la corriger ou l'ameliorer , n''hesitez pas, ce sera un regrad plus attentif sur ce beau texte

La mer est calme ce soir,
La marée, haute, et splendide, la lune se couche
sur le détroit - sur la côte francaise la lumière
luit encore puis disparaît ; Les falaises d'Angleterre
.s'éclairent faiblement et se détachent sur la baie tranquille.
Viens à la fenêtre, que l'air du soir est doux !
Ecoute, près du long sillage d'écume, là où le flux
rejoint la terre baignée de lune.
Tu entends les raclements discordants des
galets que les vagues aspirent, puis
revenant à la charge, rejettent vers le haut de la grève,
en un mouvement qui s'amorce, s'interrompt et reprend
sur un rythme lent et tremblant
qui apporte avec lui l'eternelle tonalité de la tristesse.
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MessageSujet: Re: La MER QU'ON VOIT DANSER....   La MER QU'ON VOIT DANSER.... EmptyVen 03 Fév 2006, 09:25

Aristarque a écrit:
Cet extrait est tiré du roman « La vie, les aventures et les pirateries du capitaine Singleton » de Daniel Defoé

Les Pirateries du Capitaine Singleton ! Happy J'ai lu et relu ce livre, durant mon enfance, où je n'avais que peu de livres.
Il figure toujours en bonne place dans ma bibliothèque, une édition pour la jeunesse, reliée en toile verte, avec quelques illustrations. C'est cette lecture qui m'a amenée plus tard à L'écumeur des Mers de Fenimore Cooper, puis à lire Conrad, Melville, T'Serstevens... !

Mon seul regret est de n'avoir jamais réussi à y intéresser aucun de mes enfants... Wink [/i]
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MessageSujet: Re: La MER QU'ON VOIT DANSER....   La MER QU'ON VOIT DANSER.... EmptyVen 03 Fév 2006, 09:27

rotko a écrit:
je propose une traduction large, si vous voulez la corriger ou l'ameliorer , n''hesitez pas, ce sera un regrad plus attentif sur ce beau texte

Belle traduction Rotko ! Je voulais m'y pencher aussi, mais toujours le temps qui manque....
Et puis là je suis mal foutue, mais j'y reviendrai ! Happy
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MessageSujet: Re: La MER QU'ON VOIT DANSER....   La MER QU'ON VOIT DANSER.... EmptyVen 03 Fév 2006, 21:24

UN GRAND MERCI AMI ROTKO !!!!!!!
Maintenant je comprends l'Anglais. On dirait du Verlaine!
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MessageSujet: Re: La MER QU'ON VOIT DANSER....   La MER QU'ON VOIT DANSER.... Empty

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