Jean-Paul Sartre

A Rotko: en fait, Les Mouches est très ouvertement inspiré du mythe des Atrides, et donc des auteurs grecs qui ont pu l'évoquer.

Et effectivement, c'est sous l'occupation qu'il a créé cette pièce, de façon à critiquer les Allemands (et plus précisément les Nazis), sans se faire immédiatement censurer et arrêter. Forcément, il ne parlait pas d'eux mais d'un mythe antique...officiellement.

Nekrassov est donc une pièce de Jean-Paul Sartre, qui raconte l'histoire d'un homme, traqué par la police, se fait passer pour un ministre de l'intérieur soviétique ayant traversé le rideau de fer.
Il y est question des journaux anticommunistes et de la propagande gouvernementale.
Une petite wikicitation nous donne:

Citation :

Nekrassov est une pièce de théâtre en huit tableaux de Jean-Paul Sartre, jouée pour la première fois au Théâtre Antoine à Paris (direction Simone Berriau) le 8 juin 1955.
Cette pièce est une violente critique des thèses anticommunistes de la presse française.

Un escroc, Georges de Valera, pourchassé par la police et sur le point de mettre fin à ses jours met en oeuvre une reconversion fulgurante en se faisant passer pour un ministre de l'intérieur soviétique "à la recherche de liberté" et ayant traversé le rideau de fer, Nekrassov. En s'infiltrant dans un fameux journal gouvernemental consacré en partie à l'anticommunisme, Sartre réalise une oeuvre décriant avec humour les moeurs et les vices de la "société bourgeoise" française.

C'est aussi une satire de la presse à sensation de l'époque et d'un de ses plus célèbres représentants, Pierre Lazareff, directeur de France Soir, dont le tirage journalier était de plus d'un million d'exemplaires.

J'ai le souvenir d'une pièce qui se lit très bien, où l'humour est présent mais qui donne également à réfléchir. C'est la première pièce que j'ai lu de Sartre et depuis, j'adore !


EDIT: Je viens de me rendre compte que j'ai Les Mouches sur mon étagère, je l'ai donc lu.
Maintenant que je m'en rappelle, c'est la pièce de Sartre qui m'a le moins plu parmi celles que j'ai lu.
Mais c'est surement du au fait que je ne suis pas un grand fan des tragédies grecs (pardonpardonpardonmetapezpass'ilvouplait )

J'ai commencé par Huit-Clos et les Mouches.

Nekrassov est l'une des rares pièces que je n'ai pas encore lue. Tant mieux, je ne veux pas en avoir tout lu.

"Ce que j'aime en toi, c'est l'horreur que je t'inspire."

"Il me dégoûte tellement que j'aurais horreur de lui faire mal."

"Une victoire racontée en détails, on ne sait plus ce qui la distingue d'une défaite."

in Le diable et le bon Dieu...

j'ai lu la nausée, les mots, les mains sales et l'existentialisme est un humanisme.

les mains sales j'en ai gardé un bon souvenir. je vais essayer de suivre quelques pistes lancés ici pour découvrir le reste de son œuvre théâtrale.

les autres m'ont beaucoup moins emballé. notamment la nausée et les mots. j'ai eu plusieurs fois l'impression que je n'en viendrai jamais à bout. ils doivent faire partie des livres les plus longs que j'ai jamais lu. j'ai d'ailleurs un souvenir aliénant du passage - apparemment célèbre - ou le héros de la nausée élucubre sur une racine et commence à saisir l'existence. possible que je sois parfaitement con, parce que j'y suis resté totalement hermétique.

quant à sa philosophie, je n'y adhère tout simplement pas. du moins, pour ce que j'en connais.

Ce n'est pas de la connerie mais une question de ressenti...J'ai été très marquée par cette scène comme par celle de la bibliothèque (où il se poignarde la main en constatant combien elle est vivante, de façon presque indépendante de lui).

Mais c'est très certainement parce que j'ai déjà éprouvé ce qu'il décrit là....

Je conçois parfaitement que ses romans semblent ennuyeux. Les Mots, je n'ai pas été loin de le penser par moments. Mais La Nausée, je trouve qu'il y met le doigt une chose essentielle, l'une des grandes sources de l'angoisse et du dégoût que peuvent éprouver les humains.

Il y a aussi Les séquestrés d'Altona dans laquelle a joué Reggiani.

Trouvé un lien sur cette pièce, pas encore lu à voir donc
La genèse sociale des Séquestrés d’Altona de Jean‑Paul Sartre .

J'ai beaucoup aimé L'Existentialisme est un humanisme, il donne à réfléchir à beaucoup de sujets. Je ne peux que le conseiller... Bientôt je lis La Nausée je suis sûr que cela va me plaire.

rotko a écrit:

je m'avance un peu à découvert, tant pis si on me tire dessus, il faudra se renseigner. Je crois que les mouches est inspiré d'Aristophane, et que Sartre dans cette pièce dejouait la censure de l'occupant allemand.

Il me semble bien pour Aristophane. Je regarderai si je trouve plus de précision. Aristophane, à lire, j'ai aimé et ce que j'ai pu rire.

Quand je suis arrivée sur GDS*, je croyais qu'il était inscrit sur le site (riez ! il y a bien Modiano !) mais c'était Aristarque

Bon alors je regarde dans mon édition du théâtre complet d'Aristophane :
Les oiseaux, Lysistra, Les thesmophories, les grenouilles, l'Assemblée des femmes, ploutos, les archarniens, les cavaliers, les nuées, les guêpes, la paix.
J'ai l'intention de lire cet auteur de même que j'aimerais beaucoup relire Les mouches.
S'il y a une pièce en particulier qui a inspiré Sartre ça m'intéresse !

Sur wiki j'ai trouvé ça :

Citation :

Les Mouches est un drame en trois actes qui prend racine à l'intérieur du mythe grec antique des Atrides pour développer une conception philosophique de la tragédie mettant fin aux sanglants combats des fils d'Atrée.

Utopie a écrit:

Quand je suis arrivée sur GDS*, je croyais qu'il était inscrit sur le site (riez ! il y a bien Modiano !) mais c'était Aristarque

Aristophane est bien sur GDS*, et Aristarque aussi

tous les deux "donnent satisfaction"

Je viens de finir La nausée. J'ai beaucoup aimé. Ce livre donne beaucoup à réfléchir notamment sur le monde, les gens.
Le monde apparaît surtout par sa mollesse sa paresse :

Citation :

C'est par paresse, je suppose que le monde se ressemble d'un jour à l'autre. p115 édition Folio

Sartre se sent hors du monde car il a compris qu'il existait d'où sa nausée. tandis que les autres vivent quotiiennement sans avoir compris l'absurdité de la vie :

Citation :

Non, le beau monsieur qui passe, fier et doux comme un volubilis, ne sent pas qu'il existe.(p147)

En lisnat ce livre, j'ai ressenti le désir profond de l'auteur de s'interroger sur l'existence, sur le but de notre vie, ainsi que la valeur qu'il donne à la liberté du choix de notre existence.
Roquentin vit seul car il veut être libre. Une question m'est venue à l'esprit : Peut-on vraiment vivre sans les autres?

Sartre, c'est pour moi l'auteur français du XX éme siècle (avec Céline)!

La lecture de Huis clos a était un choc c'est l'une de mes pièces préférés, tant par le sujet que par la dramaturgie, parce que non Sartre n'est pas un dramaturge médiocre (en tout cas pas en ce qui concerne cette pièce) dans cette pièce il entretient une tension et une intensité rare, le tout étant renforcé par la concentration en un lieu clos (d'où le titre).


Ont suivi Les mouches très bonne pièce aussi mais beaucoup moins efficace que Huis clos.

J'ai poursuivi le tout avec Le mur très grand recueil de nouvelles ; ma préférence va a La chambre et au Mur, mais j'ai aussi beaucoup aimé L'enfance d'un chef qui est un texte vraiment troublant.

Les Mots bien sûr, tout simplement la meilleur auto-biographie qu'il m'est été donné de lire, la seul ou l'auteur ose se considérer avec une réelle sévérité et ne s'envoie pas de fleurs. Et bien sûr ce livre donne tout simplement envie de lire.

Et enfin La Nausée roman introspectif qui nous projette en plein dans la philosophie existentialiste, ambiance poisseuse, mélancolique avec quelques reminescences Kafkaïennes mais qui est en réalité unique et que je n'ai retrouvé chez aucun autre auteur.

De Sartre, j'ai lu :

- Les Mots, que j'ai beaucoup aimé.

Citation :

la seul ou l'auteur ose se considérer avec une réelle sévérité et ne s'envoie pas de fleurs

==> Là, ça me semble un peu exagéré.

- L'existentialisme est un humanisme, que j'avais trouvé très intéressant.

- La Nausée, que je n'ai pas réussi à finir... C'est rare chez moi ! Mais vraiment, ça m'a mortellement ennuyée...

Citation :

==> Là, ça me semble un peu exagéré.

Ah non ça n'est pas exagérer , Sartre dans ce livre se peint sans une concession et avec une honnêteté que je n'ai retrouvé dans aucune autre autobiographie.

Pour La nausée effectivement ce n'est pas un texte facile, parce qu'il ne se passe pour ainsi dire rien donc on peut trouver ça très ennuyeux c'est vrai.

Il me semble que Leiris aussi est assez méchant envers lui-même - mais d'une façon qui prête plutôt à rire. Enfin, je ne suis pas une spécialiste de Leiris ; je n'en ai lu qu'un extrait durant un cours consacré à l'autobiographie en début d'année. Et Rousseau non plus n'est pas si gentil que cela envers lui-même ; même s'il y a une part de plaidoyer, je ne pense pas qu'on puisse dire qu'il s'envoie des fleurs, et il reconnaît des fautes qu'il a commises.

Je suis allée trop vite, lol ! J'ai oublié.....

- Qu'est-ce que la littérature ?, le livre passe-partout que tu peux mettre dans à peu près toutes les dissertations littéraires.

- Situations I, que j'ai lu partiellement pour une dissertation. Enfin, je crois que c'est le I. Toujours est-il que j'ai été marquée par cette phrase : "Dieu n'est pas un artiste, M. Mauriac non plus". xD Trop sympa, vraiment !

Kervinia a écrit:

- Qu'est-ce que la littérature ?, le livre passe-partout que tu peux mettre dans à peu près toutes les dissertations littéraires.

... et placer dans le panthéon des œuvres les plus ennuyeuses Et puis l'articulation des parties est trop artificielle et l'alliance phénoménologie - marxisme est assez spécieuse

J'aimais beaucoup Sartre en 1ère et Tle, mais aujourd'hui je ne dirais pas qu'il est dans les plus grands auteurs du XXe s. D'autant plus qu'il a inventé relativement peu de choses...

Ah, moi, je l'aime surtout comme personnage, mais plus jamais je lis ses romans. ^^'' J'essayerai quand même une de ses pièces de théâtre, un jour, on sait jamais.

Qu'est-ce que la littérature ?, je n'ai pas trouvé cela palpitant palpitant, mais je dois avouer que ça m'a bien été utile.

Kervinia a écrit:

Ah, moi, je l'aime surtout comme personnage, mais plus jamais je lis ses romans. ^^'' J'essayerai quand même une de ses pièces de théâtre, un jour, on sait jamais.

Sans doute son œuvre la plus intéressante. J'ai lu toutes ses pièces sauf Kean, Les Séquestrés d'Altona et Les Troyennes.

J'ai beaucoup aimé Morts sans sépulture

Citation :

Qu'est-ce que la littérature ?, je n'ai pas trouvé cela palpitant palpitant, mais je dois avouer que ça m'a bien été utile.

Euh en même temps c'est un essai, une réflexion sur la litterature ça n'a pas a être palpitant

Ah, les essais, ça peut être palpitant. =P Mais faut que l'auteur soit très doué, car c'est un défi très difficile.

Citation :

Ah, les essais, ça peut être palpitant. =P Mais faut que l'auteur soit très doué, car c'est un défi très difficile.

Un exemple! Un exemple! Un exemple!

Orson Welles a écrit:

Citation :

Ah, les essais, ça peut être palpitant. =P Mais faut que l'auteur soit très doué, car c'est un défi très difficile.

Un exemple! Un exemple! Un exemple!

Noces ou L'été d'A. Camus. La première fois que je les ai lus, j'ai été envoûtée !

Ou bien Portrait de l'artiste en saltimbanque de Starobinski

oui, on parle de l'essai littéraire ou philosophique, pas de récit.

Ces essais sont peut être passionants, intéressants, mais certainement pas palpitants, palpitants inclut obligatoirement une dimension narrative, un suspense, ça implique de l'aventure, de l'action , enfin en tout cas ça doit dépasser le cadre de la réflexion ou de la description, ce qui n'est pas le cas d'un essai quel qu'il soit.