Boris Vian

Je sais, j'ai regardé ton profil ! mais je dis "mon petit" par tendresse (les délices de la langue française) ! comme je dis "mes" Grains toujours par tendresse, quand je les salue le matin !
la grammaire des nuances en français, est un labyrinthe !!

ok merci.desole

Ne sois pas désolé, je te dis bonne nuit.A demain, Ginchio

merci ysandre

je pense que l'idee de Boris Vian sur le travail est geniale.il deteste le travail alienant et il courage le travail creatif. Il ne s'agit pas de travailler seulement mais de creer qqch en travaillant

Ginchio a écrit:

je pense que l'idee de Boris Vian sur le travail est geniale.il deteste le travail alienant et il courage le travail creatif. Il ne s'agit pas de travailler seulement mais de creer qqch en travaillant

Une citation de Lécume des jours ou on (Vian) parle travail:

Ils marchaient, suivant le premier trottoir venu. Un petit nuage rose descendait de l’air et s’approchait d’eux.
J’y vais, proposa-t-il
Vas y, dit Colin.
Et le nuage les enveloppa. A l’intérieur, il faisait chaud et ça sentait le sucre à la cannelle.
[...] Pourquoi sont-ils si méprisants ? demanda Chloé. Ce n’est pas tellement bien de travailler…
On leur a dit que c’était bien, dit Colin. En général, on trouve ça bien. En fait personne ne le pense. On le fait par habitude et pour ne pas y penser, justement.
En tout cas, c’est idiot de faire un travail que des machines pourraient faire ;
Il faut construire des machines, dit Colin. Qui le fera ?
Oh, évidemment, dit Chloé. Pour faire un œuf, il faut une poule, mais une fois qu’on a la poule, on peut avoir des tas d’œufs. Il vaut donc mieux commencer par la poule.
Il faudrait savoir, dit Colin, qui empêche de faire des machines. C’est le temps qui doit manquer. Les gens perdent leur temps à vivre, alors, il ne leur en reste plus pour travailler.
Ce n’est pas plutôt le contraire, dit Chloé.
Non, dit Colin. S’ils avaient le temps de construire les machines, après ils n’auraient plus besoin de rien faire. Ce que je veux dire, c’est qu’ils travaillent pour vivre au lieu de travailler à construire des machines qui les feraient vivre sans travailler.
C’est compliqué, estima Chloé
Non dit Colin. C’est très simple. Ca devrait, bien entendu venir progressivement. Mais, on perd tellement de temps à faire des choses qui s’usent…
Mais tu crois qu’ils n’aimeraient pas mieux rester chez eux et embrasser leur femme et aller à la piscine et aux divertissements ?
Non, dit Colin. Parce qu’ils n’y pensent pas.
Mais, est-ce que c’est leur faute si ils croient que c’est bien de travailler ?
Non, dit Colin, ce n’est pas leur faute. C’est parce qu’on leur a dit : « le travail, c’est sacré, c’est bien, c’est beau, c’est ce qui compte avant tout, et seuls les travailleurs ont droit à tout. » Seulement, on s’arrange pour les faire travailler tout le temps et alors ils ne peuvent pas en profiter.
Mais alors, ils sont bêtes, dit Chloé.
Oui, ils sont bêtes, dit Colin. C’est pour ça, qu’ils sont d’accord avec ceux qui leur font croire que le travail c’est ce qu’il y a de mieux. Ça leur évite de réfléchir et de chercher à progresser et à ne plus travailler.

oui Maya et cet exemple aussi illustre la conception de Boris Vian à propos du travail humiliant: extrait du chapitre 24 de L'Ecume Des Jours


Brusquement, la route tourna de nouveau et ils se trouvèrent au milieu des mines de cuivre. Elles s’étageaient des deux côtés, de quelques mètres en contrebas. D’immenses étendues de cuivre verdâtre, à l’infini, déroulaient leur aridité. Des centaines d’hommes, vêtus de combinaisons hermétiques, s’agitaient autour des feux. D’autres empilaient, en pyramides régulières, le combustible que l’on amenait sans cesse des wagonnets électriques. Le cuivre, sous l’effet de la chaleur, fondait et coulait en ruisseaux rouges frangés de scories spongieuses et dures comme de la pierre. De place en place, on le rassemblait dans de grands réservoirs où des machines le pompaient et le transvasaient dans des tuyaux ovales.

« Quel travail terrible !… dit Chloé.

– C’est assez bien payé », dit Nicolas.

Quelques hommes s’étaient arrêtés pour voir passer la voiture. On ne voyait, dans leurs yeux, qu’une pitié un peu narquoise. Ils étaient larges et forts, ils avaient l’air inaltérable.

"C’est le temps qui doit manquer. Les gens perdent leur temps à vivre, alors, il ne leur en reste plus pour travailler."

J'aime beaucoup la fausse candeur de cette phrase.
Merci Maya d'avoir retranscrit ce passage, il est fameux

la fausse candeur??

en tout cas cela explique l'amour de travailler chez Vian;il etait musicien,ecrivain,poete,ingenieur...etc.

Il est plutôt de coutume de dire : "perdre sa vie à la gagner".
Alors Colin dit l'inverse et Chloé étonnée de lui répondre dans ce sens : "Ce n’est pas plutôt le contraire"
Ce que Colin veut dire est la même chose, mais avec un point de vue légèrement différent, plus profond, il parle même de l'obsolescence programmée "Mais, on perd tellement de temps à faire des choses qui s’usent…"

Aaaah relire !!

ahh oui il etait preocupe tout sa vie par l'usure physique et la mort à cause de sa maladie du coeur (je pense). c'est tres net, il exprime sa peur, dans ce roman, de l'usure et de la vieillesse.Il a meme mort à l'age de 39 ans. il faut que l'homme exploite sa vie ( travailler, creer , faire des manifs )

C'est jeune pour mourir 39 ans (quoiqu'avant la médecine moderne...).
Mais peut-être que chez certains la maladie, la souffrance rend plus lucide sur l'échéance de la fossoyeuse et donc pique d'étincelles un peu plus la vie quotidienne. Ce qui la rend plus précieuse et plus créative, moins soumise aux évidences que la société sert au confort.

J'ai lu l'Écume des Jours. J'adore son style et son univers.

c'est mon livre de chevet avec le petit prince j'aime à en relire des passages avant de dormir.

Ysandre a écrit:

c'est mon livre de chevet avec le petit prince j'aime à en relire des passages avant de dormir.

Tiens, Ysandre, nous avons les memes livres de chevet en ce qui est pour "L'ecume des jours" - je connais certains passages par coeur.

je connais surtout par coeur des passages entiers du petit prince notamment sa rencontre avec le renard ... "qu'est-ce que c'est, créer des liens ?"

Collectif Superflu

Le Collectif Superflu, c’est l’association de Sonia Pavageau et Cécile Bichon. Ensemble et avec l’aide de Tristan Lahoz et Sébastien Lenouvel, elles travaillent sur le grand projet de « L’Ecume des jours » de Boris Vian.

L’écume des jours, ce sont des religieux cupides, une police violente et un monde du travail esclavagiste qui désincarne les êtres en les réduisant à une fonction. Ce sont des maisons qui changent de couleur avec les saisons, des carreaux cassés qui repoussent et des lampes qui meurent. Ce sont la fantaisie, l’art et le plaisir érigés en valeurs suprêmes, pour rire aux éclats devant la laideur du monde adulte. C’est aussi un foisonnement de jeux de mots et de descriptions poétiques d’une acuité telle, que la distance ténue qui sépare le texte de la réalité ne demandait qu’à être franchie…

L’écume des jours illustrée, est alors la décantation de ces singularités pour élaborer des images qui concentrent en elles tous les niveaux de lecture du texte. Ce sont aussi des natures mortes où les objets se substituent aux corps pour exprimer l’action et les émotions.
Avec un texte pareil, l’installation photographiée parait être le média idéal pour traduire avec fidélité les matières et les ambiances décrites avec tant de justesse par Boris Vian. Les images sont souvent métaphoriques, elles vont à l’essentiel en mêlant profondeur et anecdote, particulier et universel, avec une quête de liberté proche de l’écriture de l’auteur.

Les chansons de Boris Vian en BD


Bakchich vous offre un extrait dessiné des « Joyeux bouchers ».

Cliquer voir les planches de cette BD

Original et réussi, semble-t-il, j'aime bien les Joyeux bouchers offerts, merci rotko.

oui, merci ton Excellence.

rotko a écrit:

Les chansons de Boris Vian en BD

Bakchich vous offre un extrait dessiné des « Joyeux bouchers ».

Cliquer voir les planches de cette BD

C'est une BD que je lirai avec joie, moi qui n'y touche pas en principe.

Tu sais ce que c'est Bakchich ? C'est un mot turc, arabe, tres employe chez moi

oui, le Bakchich ou pot de vin aide aux transactions

Michel Gondry revient en France et s'attaque à L'Ecume des jours, le roman de Boris Vian où l'on suit les amours de jeunes gens dans les années 50 au sein d'un Paris délirant et fantasmé, avec Audrey Tautou et Romain Duris

Ah dommage, je ne supporte pas Audrey Toutou.

Je contenterais du livre un de ces jours.

cleo a écrit:

Ah dommage, je ne supporte pas Audrey Toutou.

Je contenterais du livre un de ces jours.

TAUTOU ! o)

@ rotko
L'ecume des jours etant un de mes livres cultes d'il y a 30 ans, j'ai vite lu l'article sur premiere.fr j'ai aime Audrey Tautou dans certains roles, mais j'imaginais les personnages de Vian autrement .
Pourtant, je suis curieuse, j'espere avoir la chance de voir un jour le film.