Carlos Salem - [Argentine]

Citation :

Né à Buenos Aires en 1959, Carlos Salem, journaliste et écrivain, réside depuis 1988 à Madrid où il écrit entre deux soirées de poésie dans son bar, Le Bukowski.

Pas grand chose de plus pour cet auteur dont deux livres sont actuellement traduits en français.

J'ai hésité à le mettre en polar...ou en Espagne, où il vit depuis 22 ans, mais les deux livres que j'ai lu sont vraiment très argentins.

Aller simple
Un polar déjanté, drôle et tendre où le fantôme (enfin...) de Carlos Gardel cherche à rejoindre l'Espagne pour tuer Julio Iglesias qui massacre ses chansons...
A la suite de la mort de sa femme, le narrateur, Octavio, va poursuivre sa propre résurrection (il découvre la vie) à travers le Maroc où il rencontre Carlos Gardel, un argentin un peu fou, Soldati, quelques hippies, des boliviens pas très sympathiques, une équipe de cinéma carrément ailleurs, un chat nommé Jorge Luis et...Ingrid.

Un livre à garder pour les soirs de spleen.

Très bien écrit, avec cette touche onirique que j'aime tant chez les hispaniques.
J'ai adoré ce petit nuage qui le suit tout le temps, qu'il voit dans son rétro...
Salem est plutôt classé polar, surtout avec son 2e roman, sorti chez Actes Noirs "Nager sans se mouiller".
Et puis, le bonhomme est adorable et disponible, j'ai eu le plaisir de longuement papoter avec lui au festival Noir sur la Ville.

Ouaouh ! Raconte !!!

J'ai préféré aller simple à Nager sans se mouiller qui est bien mais un petit peu en dessous (plus sage) et qui fait penser à Sepulveda et le journal d'un tueur sentimental

J'aime aussi beaucoup le petit nuage...

Salem ? Il a toujours son foulard sur la tête comme un pirate parce qu'il a fait un pari avec un copain.
Il me semble qu'une adaptation d'Aller simple est au programme.
Il essaie de parler français, vu qu'il vient très souvent en France, et il s'en sort plutôt pas mal.
C'était chouette à Lamballe, j'y passais deux jours pour le magazine, j'ai donc eu tout le temps de pouvoir pratiquer mon espagnol !
Côté romans, je suis comme toi, j'ai préféré Aller simple, je lui trouve plus de puissance. Nager sans se mouiller, moi ça m'a fait penser au bouquin de Pascal Garnier avec un autre personnage de tueur, Comment va la douleur ?

Ce type-là est fou et je l'adore !
Aller simple, titre qu'il s'est fait tatouer sur le bras, est mon préféré mais Je reste roi d'Espagne est trop bon et même Juan carlos a rigolé !

Alessandro pourrais-tu nous parler de Je reste roi d'Espagne ? j'ai ce livre dans ma LAL et suis curieuse d'avoir un avis d'autant plus qu'il sera à Mauves ce week-end

Pour ceux qui aiment Carlos Salem et comprennent l'espagnol voici son site avec des poèmes aussi

Son roman Un jamon calibre 45 sortira en France en février 2013 chez Actes sud

2 premiers chapitres en téléchargement et en espagnol ici

Natalia a écrit:

Alessandro pourrais-tu nous parler de Je reste roi d'Espagne ? j'ai ce livre dans ma LAL et suis curieuse d'avoir un avis d'autant plus qu'il sera à Mauves ce week-end

"Pero sigo siendo el rey" Je reste roi d'Espagne

397 p. Actes sud Juan Carlos a disparu, laissant derrière lui une note énigmatique. Pour le retrouver, le ministre de l'Intérieur joue sa dernière carte : José Maria Arregui, l'inspecteur mélancolique et sanguin, qui, quelques années plus tôt, a par hasard sauvé la vie du roi une première fois...

ben oui mais la 4ème je la connais rotko j'aurais voulu une impression de lecture car je n'ai pas pu encore lire ce roman

merci Natalia, j'ai lu les deux premiers chapitres; Je suis fascinée, son Langage est tout à fait ,celui qu'on parle à Bs-As. Je me sentais comme un poisson dans l'eau.D'ailleurs on s'accroche tout de suite, dans ces deux pages l'envie de suivre est évidente. Je vais voir s'il y a quelque chose dans les librairies , sinon comme j'ai fait avec "le vent de la Lune" sur "mercado libre" j'ai trouvé sur ce site le livre de Burke.

je pense que tu pourras le trouver en Argentine, chanceuse, car moi il me faudra attendre février en France !
oui c'est un chouette gars qui écrit bien et un bon poète

Carlos Salem a émigré en Espagne en 1988 avant il était argentin
va lire son site que je t'indique plus haut et tu verras combien il aime encore son pays

je suis avide de le lire, dans les librairies de Bs As, il ne figure pas même dans les catalogues. Le même problème pour Antonio Muñoz Molina; j'ai vu une page de Molina où il écrit tous les jours, et à ma grande surprise tout à coup, je remarque que c'est lui l'auteur du "vent de la Lune"ce livre qu'on a lu sur GDS* t que j'ai tellement aimé: Il annonce,surpris que ce livre va etre traduit en Danemark.
j'avais cherché sur "mercado libre" des livres d'occasion et là j'avais trouvé, Burke,le seul en place et vendredi j'aurai de Salem "camino de ida" je pense que c'est "aller simplement" titre français, et de Antonio Molina j'ai dit n'importe lequel, puisque
l'importation est interdite et on m'a dit dans les librairies que je fréquente, qu'il n'y aura plus rien de l'étranger.
J'aurais aimé lire "je reste roi d'Espagne" nager sans se mouiller" etc... maintenant je vais me plonger dans "Lord Jim! à la vitesse de la tortue, j'arriverai tard, pour novembre. :

je suis malheureuse pour toi Amadak avec cette loi sur l'importation des livres en Argentine, quel prétexte complètement hypocrite franchement
Ton pays n'a pas peur de la contamination par virus si ce n'est celui de la culture et ça,franchement pour moi c'est la censure
dès que je te trouve des liens pour télécharger sur internet je te le dis, tu peux compter sur moi Luba

tu parlais de peut-être investir dans une liseuse , ce serait peut-être pas mal mais le prix par chez toi ne doit pas être donné et pourrais-tu accéder à certaines nouveautés ? prends ton temps si tu dois choisir

pour Natalia

merci Nalalia au grand coeur, j'apprécie beaucoup ton aide, mes les livres à télecharger sont des livres, très bons, mais il faut parler de 50 années auparavant.
Nous vivons une situation politique très mouvementée, avec cette inderdiction d'importation, beaucoup d'entreprises doivent fermer leurs portes, et congédier les employés. n'importe j'ai beacoup de livres que des amis m'ont apporté de France, mais pas ceux qu'on demande au forum.Je me contente des résumés, avec ça je sais de quoi il s'agit. Ma nièce m'a apporté "Corps Etrangers" de Cinthia Oxick, un jour il servira

pardon où est le commentaire de Quetchup sur le "baiser de la pieuvre"'

pour rotko : cher ami, j'ai le livre de Salem en Espagnol "camino de ida" je suppose que c¡est Aller Simple. nous le lirons en janvier?

Aller simple

oui, l'ombre de carlos Gardel plane sur ce livre, qu'il s'agisse d'un épisode de sa vie, ou d'une usurpation d'identité d'un personnage mythomane et fabulateur, escroc patenté.

On suit Octavio, veuf d'une femme autoritaire - qu'il a peut-être tuée, et dont il doit se débarrasser du corps dans un hôtel de Marrakech. Ses rencontres l'entraînent dans des aventures mouvementées où il est poursuivi par des malfrats. J'ai lu la première partie, c'est vif, leste, et un tantinet coquin.

"Corps Etrangers" de Cynthia Ozick, ce sera pour plus tard, on se mettra d'accord, je l'aurai.

J'ai lu ce livre désopilant et très bien construit, mais il ne m'en reste qu'un faible
souvenir; Le relire serait un plaisir pour moi.

A mon avis, c'est un bon choix de polar, et j'espère que nous aurons des lecteurs avec qui échanger.

beaucoup de références au tango, c'est si évident que le traducteur ne traduit rien, on comprend au pif



beaucoup de citations de Volver, et des allusions à la cumparsita (tango uruguayen-argentin).

Je reste roi d'Espagne - Carlos Salem

Carlos Salem est un auteur déjeanté. Inutile donc de chercher une quelconque logique à son délire. Encore que ... n'y-a-t-il pas plus logique qu'un fou dans sa folie ?

Analysons alors le manuscrit. Où l'on voit un détective privé mélancolique (Carlos Salem ?) rechercher le roi d'Espagne, Juan Carlos, qui a disparu avant les fêtes de Noël en laissant ce laconique message : "Je pars à la recherche de l’enfant. Je reviendrai quand je l’aurai trouvé. Ou pas. Joyeux Noël "

Avouons tout de suite, sans trop nuire au récit, que le détective trouve rapidement le roi. S'ensuit alors un road movie décalé dans une Espagne paysanne, une Espagne pauvre, voire arriérée, une Espagne rêvée. Bien des trouvailles narratives et des perles émaillent ce récit telle cette rencontre avec un chef d'orchestre qui a égaré la symphonie qui guérit de tous les maux. Pousuivis par des gangsters, le roi et le détective vont de rencontres improbables en rencontres absurdes.

Loufoque et irrévérencieux mais aussi intelligent qu'impertinent, Carlos Salem prend bien des chemins de traverses pour désacraliser non pas tant la royauté que l'Espagne telle qu'on peut la voir ou telle qu'elle croit se voir. Et c'est là où l'on retrouve la logique du fou ... logique qu'on reperd vite car Carlos Salem aime à se réfugier dans l'onirisme plutôt que dans la pure négation d'un monde trop dur. Les gangsters sont présents pour que vive le polar mais l'on est bien là face à un ovni littéraire, niché entre le polar surréaliste, le conte philosophique et l'histoire d'amitié sous le regard lucide mais pourtant foncièrement optimiste de Salem.

Et je garderai en mémoire cette image de Juan Carlos, marchant dans la rue une perruque sur la tête et un flingue en main. Il fallait oser pour un auteur vivant en Espagne !

on ne va pas lui couper la tête, heing ?

pas le roi ! l'auteur du bouquin !

On trouvera beaucoup de ressemblances entre 'je reste roi d'Espagne" et aller simple ; ainsi le road movie, les poursuivants acharnés, les artistes obsessionnels (le chef d'orchestre/ le réalisateur de film sans pellicule), les incidents loufoques etc.

Ce que tu dis, Alessandro, sur la logique est aussi exact dans aller simple : je ne prends qu' un exemple : le bruit singulier dans la voiture trouvera par la suite sa signification, de même que les bricolages au fil de fer.

Carlos Salem est donc un auteur à lire, et ses délires nous amusent.

Aller simple : nous y reviendrons en détail.

Ton billet, Alessandro invite aussi à aller voir du côté de l'Espagne et de son Roi

La réussite des auteurs Argentins en France et ailleurs.
Eduardo Berti, Laura Alcoba, Castagnet et aujourd’hui un Carlos Salem qui fera couler beaucoup d’encre.

Je m’en réjouis, bonheur et admiration. C’est le moment que l’on connaisse la nouvelle génération d’écrivains talentueux.

Si l’on ferme les yeux sur quelques scènes un peu pornographiques, c’est habituel de nos jours, Mauriac n’aurait pas écrit de cette façon, mais j’avoue que le livre est prenant du début à la fin.
Pas de la grande littérature, c’est vrai, mais combien à s’amuser.

Quelle histoire rocambolesque a réalisé Salem .

Difficile à raconter. Le vocabulaire est tout à fait comme on le parle à Buenos Aires, il regorge d’expressions populaires et que dire des héros, l’Espagnol Octavio qui pour son grand plaisir devient veuf en Marrakech, et libéré commence à jouir de sa liberté, et devient l’homme qu’il n’a pas été depuis vingt ans.

Cette satisfaction sera éphémère, il devra fuir toujours en avant.

L’autre personnage Soldati, l’Argentin fabulateur, escroc, ex Montonero exilé dans le monde .rescapé de la dictature,mais avec tous les défauts et les qualités de l’Argentin égocentrique et en même temps prêt à donner un coup de. main, una gauchada comme on dit chez nous( puisque le gaucho est le symbole de l’identité nationale).

Un homme d’affaires ce Soldati, capable de vendre des glaces dans le désert Marocain et d’autres idées pareilles.
Entre les deux se
tisse une histoire incroyable de péripéties et de fuites toujours en avant. Un Carlos Gardel ressuscité qui vient pour tuer un Julio Iglesias qui a osé chanter des tangos Argentins.
Il y a des allers-retours, 1935 Medellin l’accident d’avion dans lequel Gardel est mort ; l’ombre d’une jeune Evita qui n’a pas même un miroir où se regarder, mais elle sait qu’elle en aura plus tard. Autre figure qui hante le livre est le Ché Guevara, rien qu’un instant, mais les deux donnent une certaine nostalgie au roman.

Tous les chapitres, qui sont courts commencent par des strophes de tango célèbres, chantés par Gardel , je les connais tous, ils tournent dans ma tête, je ne sais comment cela est traduit en Français, chapeau pour le traducteur, c’est génial, je suis ravie sincèrement : des réflexions de l’Argentin du genre de si hay miseria que no se note ce qui veut dire s’il y a misère que ça ne se voit pas ; On attribue cette phrase à Borges.

Je ne sais pas si le classer comme polar noir ou roman d’aventure, car il y en a et combien d’humour, de portraits et caractères de personnages secondaires qui fourmillent dans le livre, inoubliables.

Le Bolivien mafieux qui cherche un agenda mystérieux, le dit Mowles, célèbre philosophe et écrivain,qui n’a jamais rien écrit et q’une cohue d’admirateurs se tient à la porte assoiffés d’un mot, d’un geste pour la postérité et notrue Octavio qui va recevoir le chat de ce Mowles, ce chat qui s’appelle Jorge Luis, une allusion à Borges peut être ?

On ne peut rien ajouter, c’est formidable plein d’humour, d’intelligence, un livre à recommander qu’on ne peut pas quitter , qui nous donne envie de lire d’autres de cet auteur, Argentin et bravo Salem. !!!