Lectures de mars

Allez, c'est parti pour mars

Bon, pour faire court, j'ai passé mon mois de février dans Le Démon de la théorie d'Antoine Compagnon, dans la critique générale du romantisme, dans la littérature frénétique et surnaturelle (pré-fantastique) d'avant 1830 et dans les journaux littéraires autour de la période 1819-1835 (Le Drapeau blanc, la Revue de Paris, Le Gastronome, Le Pirate, La Liberté, journal des arts ou encore L'Indépendant. Furet de Paris).

Alors là, je profite d'un peu de repos en savourant Un tueur sur la route de James Ellroy, vraiment génial!!

Et je prépare mon exam final d'esthétique de la modernité et de la postmodernité avec La Fin de la modernité : Nihilisme et herméneutique dans la culture post-moderne de Gianni Vattimo.

tu as bien fait d'ouvrir le fil.

Compagnon donne régulièrement des cours au collège de France, et il est très apprécié des divers publics.

mes projets : le contrat de mariage de Balzac, à lire avant les noces,

et rouge dans la brume de Gérard Mordillat : dialogues percutants, bien représentatifs du milieu ouvrier.

Prince d'Aquitaine çà m'épate tout çà !

Pour ma part je suis toujours dans ma lecture de L'aliéniste de Caleb Carr.
Au programme de ce début de mois : Lettre au père de Kafka ( pour la lecture commune ) et La condition Humaine de Malraux ( lecture accompagnée) et puis un retour à la SF youpi avec Le goût de L'immortalité de Catherine Dufour et Il est difficile d'être un dieu de Arkadi et Boris Strougatski ..et un polar tout de même avec Le guerrier solitaire d'Henning Mankell. Et sand doute Mon chien stupide de Fante ( j'ai adoré la lecture de Demande à la poussière )

en ce moment, c'est sang d'encre au 36 de Hervé Jourdain.
derrière, c'est surement germinal de zola. (un auteur qui monte à ce qu'on dit... )

besta tu as fini La vie très privée de Mr Sim ? Est-il bien, çà vaut le coup d'après toi ? Je te mets le lien vers son topic si tu veux en parler Jonathan Coe

Je ne connais pas Jourdain quant à Zola je crois vraiment que c'est un incontournable

Je suis nouveau dans ce forum et ne comprend pas vraiment la différence entre :
Lecture commune, lecture accompagnée ..
Pour ma part je lirai bien Kafka, je ne l'ai jamais lu, et j'ai deja lu Amerique et Le procés qui étaient fantastiques.

Bonjour zugunruhe

pour la lecture accompagnée c'est çà

Citation :

récapitulation sur la lecture accompagnée

En gros ce sont des livres qui demandent une plus grande implication, soit par leur épaisseur, soit par leur difficulté d'accès, et qu'on lit attentivement en s'entraidant, en regardant le contexte, et en comparant au besoin avec d'autres oeuvres.

accompagnée par qui ?

par ceux qui connaissent déjà l'auteur ou le livre et qui nous aident à pénétrer dans l'oeuvre, et par ceux qui découvrent l'oeuvre en même temps que nous.

on prend le temps qu'il faut.

Chacun apporte ses lumières et ses interrogations

voir kateb yacine avec Nedjma

Fuentes avec la mort d'artemio Cruz

Philippe Descola avec les lances du crepuscule etc.

La lecture commune porte sur des livres souvent de moindre épaisseur et sans trop grande difficulté d'accès....comme en février pour Les heures de Cunnigham ou Mrs Dalloway de Virginia Woolf et Les mortes de Jorge Ibargüengoitia

Si tu n'as toujours pas saisi la différence Rotko se fera certainement un plaisir de t'éclairer ou un autre Grain

Je note que tu nous suivras sur Kafka et La lettre au père

Bonjour et merci pour cette réponse, j'ai saisi !
Je vous suivrai en effet pour la lettre au père de Kafka.

Moi, j'ai fini de relire Gaspard de la nuit et lu Les Regrets de Du Bellay.
Je suis en plein dans Gravitations de Supervielle et Poésies complètes de Rimbaud.

Natalia a écrit:

besta tu as fini La vie très privée de Mr Sim ? Est-il bien, çà vaut le coup d'après toi ? Je te mets le lien vers son topic si tu veux en parler Jonathan Coe

Je ne connais pas Jourdain quant à Zola je crois vraiment que c'est un incontournable

j'ai fini Mr SIM.
je suis un inconditionnel du polar et je lis beaucoup moins de roman donc j'ai un peu plus de mal à être critique sur ce style.
je pense qu'un adepte du roman va aimer. je trouve moi personnellement le livre assez rectiligne dans le rythme mais intéressant dans l'histoire.
les 3 dernières lignes m'ont faits frissonner (au sens propre).

je prendrai un peu plus de temps pour en parler sur le file de Coe avec ma façon simple d'expliquer ses sentiments sur un livre.

Natalia a écrit:

Bonjour zugunruhe
pour la lecture accompagnée c'est çà

Citation :

récapitulation sur la lecture accompagnée
En gros ce sont des livres qui demandent une plus grande implication, soit par leur épaisseur, soit par leur difficulté d'accès, et qu'on lit attentivement en s'entraidant, en regardant le contexte, et en comparant au besoin avec d'autres oeuvres.
accompagnée par qui ?
par ceux qui connaissent déjà l'auteur ou le livre et qui nous aident à pénétrer dans l'oeuvre, et par ceux qui découvrent l'oeuvre en même temps que nous.
on prend le temps qu'il faut.
Chacun apporte ses lumières et ses interrogations
voir kateb yacine avec Nedjma
Fuentes avec la mort d'artemio Cruz
Philippe Descola avec les lances du crepuscule etc.

La lecture commune porte sur des livres souvent de moindre épaisseur et sans trop grande difficulté d'accès....comme en février pour Les heures de Cunnigham ou Mrs Dalloway de Virginia Woolf et Les mortes de Jorge Ibargüengoitia
Si tu n'as toujours pas saisi la différence Rotko se fera certainement un plaisir de t'éclairer ou un autre Grain
Je note que tu nous suivras sur Kafka et La lettre au père

la lecture accompagnée à l'air très intéressante pour apprendre à analyser un livre.
j'ai envie d'évoluer dans ce domaine et je pense un jour vous suivre sur ce terrain.

Le grand nulle part -Ellroy

Que j'ai lu sans déplaisir, mais décidement je n'aime pas ce style de roman noir à l'américaine

Natalia a écrit:

Au programme de ce début de mois : Lettre au père de Kafka ( pour la lecture commune ) et La condition Humaine de Malraux ( lecture accompagnée) et puis un retour à la SF youpi avec Le goût de L'immortalité de Catherine Dufour et Il est difficile d'être un dieu de Arkadi et Boris Strougatski ..et un polar tout de même avec Le guerrier solitaire d'Henning Mankell. Et sand doute Mon chien stupide de Fante ( j'ai adoré la lecture de Demande à la poussière )

J'ai fini L'aliéniste de Caleb Carr. Un très bon bouquin, j'ai d'ailleurs vu qu'il existe un fil à son sujet. Je n'ai rien à y ajouter. Si je trouve un autre titre de l'auteur il est probable que je le lise.

J'ajoute à la liste ci-dessus deux titres que la bibliothèque vient de mettre à ma disposition.

Vivre de Yu Hua et Outrage et rébellion de Catherine Dufour

Je commence Le goût de l'immortalité de Catherine Dufour

Je relis "Obsession blanche" de Valérie Valère. ^^

Je viens de commencer Dans la mer il y a des crocodiles, livre traduit d'un auteur italien, Fabio Geda. Il raconte l'histoire vraie d'Enaiatollah Akbari, petit garçon né hazara, ethnie haïe en Afghanistan par les Pachtounes et les talibans. Pour le protéger, sa mère lui fait franchir la frontière et l'abandonne au Pakistan avant de retourner auprès de ses autres enfants. Commence alors l'errance de ce gamin de 10 ans qui mettra 5 ans pour gagner l'Italie.
Dans ce livre, publié chez Liana Levi, l'auteur s'attache à rendre à la fois la fraîcheur du jeune garçon, son intelligence et sa débrouillardise au milieu de difficultés sans nom. J'en suis à la moitié et j'aime bien. Est-ce que quelqu'un connaît ?

Non, mais le résumé que tu fais me donne envie de lire le livre.

je commence Prédateurs de Maxime CHATTAM.

J'ai fini Jane Eyre.



J'ai touché au sublime.

Je redescends doucement sur terre avec Gide...

nicyrle a écrit:

J'ai terminé dans la nuit Dans la mer il y a des crocodiles, publié dans la même collection que Ru de Kim Thuy qui m'avait enthousiasmée. Je situe le récit de Fabio Geda un cran en-dessous mais il m'a bien plu. Court (174 pages), il présente d'abord l'intérêt d'une histoire vraie qui allie l'insupportable au merveilleux, mêlant le pire et le meilleur en l'homme. Même si on a entendu ou lu beaucoup de choses sur les clandestins, parfois comme ici des enfants, l'attention est retenue par la justesse de ton, une certaine retenue aussi malgré les horreurs évoquées.

Peut-être pourrait-on ouvrir un fil Fabio Geda, ou nestor deplacerait ce message pour le créer ?

qu'en penses-tu, nicyrle ?

rotko a écrit:

nicyrle a écrit:

J'ai terminé dans la nuit Dans la mer il y a des crocodiles, publié dans la même collection que Ru de Kim Thuy qui m'avait enthousiasmée. Je situe le récit de Fabio Geda un cran en-dessous mais il m'a bien plu. Court (174 pages), il présente d'abord l'intérêt d'une histoire vraie qui allie l'insupportable au merveilleux, mêlant le pire et le meilleur en l'homme. Même si on a entendu ou lu beaucoup de choses sur les clandestins, parfois comme ici des enfants, l'attention est retenue par la justesse de ton, une certaine retenue aussi malgré les horreurs évoquées.

Peut-être pourrait-on ouvrir un fil Fabio Geda, ou nestor deplacerait ce message pour le créer ?

qu'en penses-tu, nicyrle ?

J'ai pensé à ouvrir un fil mais je ne connais pas cet auteur italien en dehors de ce livre ; je sais seulement qu'antérieurement, il a publié deux romans dont je ne suis pas sûre qu'ils aient été traduits en français. Je te laisse juge.

Natalia a écrit:

Prince d'Aquitaine çà m'épate tout çà !

Boh, c'est vrai que c'est du travail, mais je suis passionné par la période.

Bon, j'ai laissé tomber Gianni Vattimo, car son approche était à mes yeux trop restrictive, ne sortant pas du cadre nietzschéo-heideggérien.

Et j'ai donc commencé Univers de la fiction de Thomas Pavel, tout en continuant Un tueur sur la route d'Ellroy, pour l'instant le meilleur que j'ai lu, notamment avec cette structure qui alterne discours à la 1ère personne et articles de journaux, qui joue bien sur la relation subjectivité / objectivité.

besta a écrit:

je commence Prédateurs de Maxime CHATTAM.

Tu me diras ce que t'en penses...j'ai adore sa premiere trilogie, ete ultra-decu par le Sang du Temps, et depuis, j'ai pas rachete de Chattam.

En ce mois de mars, je me suis mis a La domination masculine de Bourdieu, j'y vais vraiment doucement et je prend un maximum de notes parce que c'est pas evident evident de saisir tout ce qu'il veut bien nous expliquer. En somme il met en avant, a travers l'analyse de la societe Kabyle le fait que la societe mediteraneenne fonctionne a partir d'un androcentrisme, et pourquoi les inegalites h/f a divers degres, ainsi que les rapports de force qui les oppose et les rassemble sont assimiles et devenues objectifs et peu permeables au changement.

C'est vraiment tres interessant, j'espere que j'arriverai a saisir la majeure partie des reflexions qu'il nous livre dans cet ouvrage.

Idem, de Bourdieu, j'ai lu Sur la television suivi de l'Emprise du journalisme, cet ouvrage qui me semble moins complique a comprendre necessite certainement une seconde lecture de ma part, avec prise de notes pour bien assimiler certaines idees. Rotko y consacre un topic, tres bien fourni par ailleurs pour le peu que j'en ai lu.

J'ai fini recemment "L'opinion, ca se travaille..." de Serge Halimi, Dominique Vidal et Henri Maler. Un livre interessant qiu traite du rapport entre les guerres "justes" (justifiees ?) et les medias, et donc l'opinion publique.
C'est un bouquin idem assez interessant, qui parfois fait dresser les cheveux sur la tete tellement on sent qu'on se fout quasi-ouvertement de notre tronche, que les medias sont le-le-gerement hypocrites et desinformants, mais toujours tres satisfaits d'eux-meme, et certainement versatiles.

Les exemples fourmillent et c'est assez addictif je l'avoue. Le seul hic, c'est la mise en page qui parfois peut-etre vraiment chiante (des articles de journaux, images, sont repartis un peu partout sur le bouquin et souvent genent la progression de la lecture, pause, marche arriere, marche avant, marche arriere...un peu lourd).
Mais c'est un bouquin certainement interessant, qui vient completer idealement l'essai de Bourdieu cite precedemment.

Sinon j'ai repris ma relecture du Portrait de Dorian Gray, but in English of course, et c'est vraiment tres agreable a lire, beaucoup plus que ma premiere et fastidieuse lecture un an auparavant. Le seul souci etant qu'on est amene a vouloir prendre des notes, tirer des citations sur a peu pres une ligne sur deux...sacre Oscar.

Citation :

"A rose shook in her blood, and shadowed her cheeks. Quick breath parted the petals of her lips. They trembled. Some southern wind of passion swept over her, and stirred the dainty folds of her dress. "I love him," she said simply.

"Foolish child ! foolish child !" was the parrot-phrase flung in answer. The waving of crooked, false-jewelled fingers gave grotesqueness to her words.

The girl laughed again. The joy of a caged bird was in her voice. Her eyes caught the melody, and echoed it in radiance : then closed for a moment, as though to hide their secret. When they opened, the mist of a dream had passed across them."

Sinon concernant la Lettre au pere de Kafka, je l'ai lue au moins deux fois, une finesse et une precision dans l'analyse de ses relations a son pere et de leur influence sur son comportement, sur sa vie, absolument impressionnantes. Un petit traite de psychologie. Et son ecriture est de toute beaute, c'est vraiment superbement bien ecrit.

Que du bonheur.

en général, on fait des annonces sur ce fil de lectures du mois, et pour garder trace de nos lectures par un post circonstancié, on met son avis sur le fil de l'auteur;

je t'indique le fil bourdieu ?

Drella pour "L'opinion, ca se travaille..." de Serge Halimi, Dominique Vidal et Henri Maler si tu as envie tu peux aller en parler sur ce fil mensonges, lobbying et médias

J'aime beaucoup ce que font Vidal et Halimi ( Les nouveaux chiens de garde par exemple )

Tu viendras mettre ton grain de sel sur Kafka et La lettre au père alors ?

J'ai un peu lu Jean Sulivan, aujourd'hui.
Il était prêtre.
Il sort complètement des sentiers battus et pousse le lecteur à se dépouiller de tous ses masques et à affronter le néant...

Intéressant comme démarche littéraire.

Arrêter "d'enrober" (ce que font en général les histoires) pour toucher le noyau de l'être.

Ce noyau : pas seulement un désert, mais aussi un "no word's land".