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rotko pilier
Nombre de messages : 69282 Date d'inscription : 26/12/2005
| Sujet: Re: camus Sam 21 Nov 2009, 12:13 | |
| le mot de jean-yves Guerin vaut aussi le coup d'oeil : - Citation :
- Imagine-t-on Sarkozy lisant un discours à la gloire de Camus rédigé par Guaino...
Sarkozy est l'ami de Bush, Kadhafi, Poutine, Berlusconi. Sa politique est aux antipodes des valeurs et conceptions que défend Camus.
Au lieu de gesticuler, qu'il supprime le bouclier fiscal, qu'il s'excuse publiquement de ses insultes aux universitaires, qu'il vide Hortefeux et qu'il s'impose une cure de discrétion médiatique. | |
| | | Constance pilier
Nombre de messages : 1650 Date d'inscription : 01/10/2009
| Sujet: Re: camus Dim 22 Nov 2009, 09:47 | |
| Sarko et ses charognards n'ont sans doute pas lu le discours de Stockholm, dont je me suis permise de souligner certains passages ... et plus particulièrement, celui-là : - Citation :
- Par définition, il ne peut se mettre aujourd’hui au service de ceux qui font l’histoire : il est au service de ceux qui la subissent.
Discours de Stockholm - Spoiler:
ALBERT CAMUS, DISCOURS DE SUÈDE
En recevant la distinction dont votre libre Académie a bien voulu m’honorer, ma gratitude était d’autant plus profonde que je mesurais à quel point cette récompense dépassait mes mérites personnels. Tout homme et, à plus forte raison, tout artiste, désire être reconnu. Je le désire aussi. Mais il ne m’a pas été possible d’apprendre votre décision sans comparer son retentissement à ce que je suis réellement. Comment un homme presque jeune, riche de ses seuls doutes et d’une œuvre encore en chantier, habitué à vivre dans la solitude du travail ou dans les retraites de l’amitié, n’aurait-il pas appris avec une sorte de panique un arrêt qui le portait d’un coup, seul et réduit à lui-même, au centre d’une lumière crue ? De quel cœur aussi pouvait-il recevoir cet honneur à l’heure où, en Europe, d’autres écrivains, parmi les plus grands, sont réduits au silence, et dans le temps même où sa terre natale connaît un malheur incessant ?
J’ai connu ce désarroi et ce trouble intérieur. Pour retrouver la paix, il m’a fallu, en somme, me mettre en règle avec un sort trop généreux. Et, puisque je ne pouvais m’égaler à lui en m’appuyant sur mes seuls mérites, je n’ai rien trouvé d’autre pour m’aider que ce qui m’a soutenu, dans les circonstances les plus contraires, tout au long de ma vie : l’idée que je me fais de mon art et du rôle de l’écrivain. Permettez seulement que, dans un sentiment de reconnaissance et d’amitié, je vous dise, aussi simplement que je le pourrai, quelle est cette idée.
Je ne puis vivre personnellement sans mon art. Mais je n’ai jamais placé cet art au-dessus de tout. S’il m’est nécessaire au contraire, c’est qu’il ne se sépare de personne et me permet de vivre, tel que je suis, au niveau de tous. L’art n’est pas à mes yeux une réjouissance solitaire. Il est un moyen d’émouvoir le plus grand nombre d’hommes en leur offrant une image privilégiée des souffrances et des joies communes. Il oblige donc l’artiste à ne pas s’isoler ; il le soumet à la vérité la plus humble et la plus universelle. Et celui qui, souvent, a choisi son destin d’artiste parce qu’il se sentait différent, apprend bien vite qu’il ne nourrira son art, et sa différence, qu’en avouant sa ressemblance avec tous. L’artiste se forge dans cet aller-retour perpétuel de lui aux autres, à mi-chemin de la beauté dont il ne peut se passer et de la communauté à laquelle il ne peut s’arracher. C’est pourquoi les vrais artistes ne méprisent rien ; ils s’obligent à comprendre au lieu de juger. Et, s’ils ont un parti à prendre en ce monde, ce ne peut être que celui d’une société où, selon le grand mot de Nietzsche, ne régnera plus le juge, mais le créateur, qu’il soit travailleur ou intellectuel.
Le rôle de l’écrivain, du même coup, ne se sépare pas de devoirs difficiles. Par définition, il ne peut se mettre aujourd’hui au service de ceux qui font l’histoire : il est au service de ceux qui la subissent. Ou, sinon, le voici seul et privé de son art. Toutes les armées de la tyrannie avec leurs millions d’hommes ne l’enlèveront pas à la solitude, même et surtout s’il consent à prendre leur pas. Mais le silence d’un prisonnier inconnu, abandonné aux humiliations à l’autre bout du monde, suffit à retirer l’écrivain de l’exil, chaque fois, du moins, qu’il parvient, au milieu des privilèges de la liberté, à ne pas oublier ce silence et à le faire retentir par les moyens de l’art.
Aucun de nous n’est assez grand pour une pareille vocation. Mais, dans toutes les circonstances de sa vie, obscur ou provisoirement célèbre, jeté dans les fers de la tyrannie ou libre pour un temps de s’exprimer, l’écrivain peut retrouver le sentiment d’une communauté vivante qui le justifiera, à la seule condition qu’il accepte, autant qu’il peut, les deux charges qui font la grandeur de son métier : le service de la vérité et celui de la liberté. Puisque sa vocation est de réunir le plus grand nombre d’hommes possible, elle ne peut s’accommoder du mensonge et de la servitude qui, là où ils règnent, font proliférer les solitudes. Quelles que soient nos infirmités personnelles, la noblesse de notre métier s’enracinera toujours dans deux engagements difficiles à maintenir — le refus de mentir sur ce que l’on sait et la résistance à l’oppression.
Pendant plus de vingt ans d’une histoire démentielle, perdu sans secours, comme tous les hommes de mon âge, dans les convulsions du temps, j’ai été soutenu ainsi par le sentiment obscur qu’écrire était aujourd’hui un honneur, parce que cet acte obligeait, et obligeait à ne pas écrire seulement. Il m’obligeait particulièrement à porter, tel que j’étais et selon mes forces, avec tous ceux qui vivaient la même histoire, le malheur et l’espérance que nous partagions. Ces hommes, nés au début de la première guerre rnondiale, qui ont eu vingt ans au moment où s’installaient à la fois le pouvoir hitlérien et les premiers procès révolutionnaires ont été confrontés ensuite, pour parfaire leur éducation, à la guerre d’Espagne, à la deuxième guerre mondiale, à l’univers concentrationnaire, à l’Europe de la torture et des prisons, doivent aujourd’hui élever leurs fils et leurs œuvres dans un monde menacé de destruction nucléaire. Personne, je suppose, ne peut leur demander d’être optimistes. Et je suis même d’avis que nous devons comprendre, sans cesser de lutter contre eux, l’erreur de ceux qui, par une surenchère de désespoir, ont revendiqué le droit au déshonneur, et se sont rués dans les nihilismes de l’époque. Mais il reste que la plupart d’entre nous, dans mon pays et en Europe, ont refusé ce nihilisme et se sont mis à la recherche d’une légitimité. Il leur a fallu se forger un art de vivre par temps de catastrophe, pour naître une seconde fois, et lutter ensuite, à visage découvert, contre l’instinct de mort à l’œuvre dans notre histoire.
Chaque génération, sans doute, se croit vouée à refaire le monde. La mienne sait pourtant qu’elle ne le refera pas. Mais sa tâche est peut-être plus grande. Elle consiste à empêcher que le monde ne se défasse. Héritière d’une histoire corrompue où se mêlent les révolutions déchues, les techniques devenues folles, les dieux morts et les idéologies exténuées, où de médiocres pouvoirs peuvent aujourd’hui tout détruire mais ne savent plus convaincre, où l’intelligence s’est abaissée jusqu’à se faire la servante de la haine et de l’oppression, cette génération a dû, en elle-même et autour d’elle, restaurer à partir de ses seules négations un peu de ce qui fait la dignité de vivre et de mourir. Devant un monde menacé de désintégration, où nos grands inquisiteurs risquent d’établir pour toujours les royaumes de la mort, elle sait qu’elle devrait, dans une sorte de course folle contre la montre, restaurer entre les nations une paix qui ne soit pas celle de la servitude, réconcilier à nouveau travail et culture, et refaire avec tous les hommes une arche d’alliance. Il n’est pas sûr qu’elle puisse jamais accomplir cette tâche immense, mais il est sûr que, partout dans le monde, elle tient déjà son double pari de vérité et de liberté, et, à l’occasion, sait mourir sans haine pour lui. C’est elle qui mérite d’être saluée et encouragée partout où elle se trouve, et surtout là où elle se sacrifie. C’est sur elle, en tout cas, que, certain de votre accord profond, je voudrais reporter l’honneur que vous venez de me faire.
Du même coup, après avoir dit la noblesse du métier d’écrire, j’aurais remis l’écrivain à sa vraie place, n’ayant d’autres titres que ceux qu’il partage avec ses compagnons de lutte, vulnérable mais entêté, injuste et passionné de justice, construisant son œuvre sans honte ni orgueil à la vue de tous, toujours partagé entre la douleur et la beauté, et voué enfin à tirer de son être double les créations qu’il essaie obstinément d’édifier dans le mouvement destructeur de l’histoire. Qui, après cela, pourrait attendre de lui des solutions toutes faites et de belles morales ? La vérité est mystérieuse, fuyante, toujours à conquérir. La liberté est dangereuse, dure à vivre autant qu’exaltante. Nous devons marcher vers ces deux buts, péniblement, mais résolument, certains d’avance de nos défaillances sur un si long chemin. Quel écrivain dès lors oserait, dans la bonne conscience, se faire prêcheur de vertu ? Quant à moi, il me faut dire une fois de plus que je ne suis rien de tout cela. Je n’ai jamais pu renoncer à la lumière, au bonheur d’être, à la vie libre où j’ai grandi. Mais bien que cette nostalgie explique beaucoup de mes erreurs et de mes fautes, elle m’a aidé sans doute à mieux comprendre mon métier, elle m’aide encore à me tenir, aveuglément, auprès de tous ces hommes silencieux qui ne supportent dans le monde la vie qui leur est faite que par le souvenir ou le retour de brefs et libres bonheurs.
Ramené ainsi a ce que je suis réellement, à mes limites, à mes dettes, comme à ma foi difficile, je me sens plus libre de vous montrer, pour finir, l’étendue et la générosité de la distinction que vous venez de m’accorder, plus libre de vous dire aussi que je voudrais la recevoir comme un hommage rendu à tous ceux qui, partageant le même combat, n’en ont reçu aucun privilège, mais ont connu au contraire malheur et persécution. Il me restera alors à vous en remercier, du fond du cœur, et à vous faire publiquement, en témoignage personnel de gratitude, la même et ancienne promesse de fidélité que chaque artiste vrai, chaque jour, se fait à lui-même, dans le silence.
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| | | rotko pilier
Nombre de messages : 69282 Date d'inscription : 26/12/2005
| Sujet: Re: camus Lun 23 Nov 2009, 09:41 | |
| clic ! L’hôte in l'exil et le royaumeDans son paysage de neige et de cailloux, Daru l’instituteur vit seul sur le plateau quand il reçoit la visite d’un gendarme à cheval, tirant derrière lui un Arabe au bout d’une corde. C’est un homme accusé d’assassinat que le gendarme demande à Daru, selon les ordres reçus, de livrer le lendemain au juge de Tinguit. Difficile de ne pas voir dans cette nouvelle l’aspect symbolique d’une position délicate : être l’auxiliaire de la gendarmerie, l’instituteur le refuse. Quelle voie adopter ? Laisser le prisonnier décider lui-même de son sort ? Quelle sera la réaction des gens du village désireux de retrouver l’Arabe appréhendé ? - Citation :
- « Le pays était ainsi, cruel à vivre, même sans les hommes, qui, pourtant n’arrangeaient rien. Mais Daru y était né. Partout ailleurs, il se sentait exilé. »
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| | | rotko pilier
Nombre de messages : 69282 Date d'inscription : 26/12/2005
| Sujet: Re: camus Mer 25 Nov 2009, 11:46 | |
| je crois que cette nouvelle, l'hôte, illustrerait assez bien la position de Camus, telle qu'elle a pu être dite, voire mise en cause, dans le contexte algérien.
Certains ont parlé du drame de la "belle âme", une expression sans doute venue de Hegel.
Dans cette nouvelle, le gendarme prend l'instituteur comme une sorte de collègue, ainsi que l'administration française qui charge l'instituteur de seconder le gendarme.
En même temps, le dialogue est impossible entre l'Arabe prisonnier et Daru l'instituteur, à cause de la langue, et sans doute aussi des usages.
Finalement la conduite de Daru lui aliène les deux camps, et nourrira sans doute l'incomprehension réciproque, voire l'hostilité. | |
| | | bencherif pilier
Nombre de messages : 245 Date d'inscription : 24/10/2009
| Sujet: albert camus Mer 25 Nov 2009, 16:17 | |
| Camus est assurément le grand écrivain engagé, philosophe; il fut du côté des opprimés en Algérie ou en Espagne fasciste; Il écrivait au journal Républicain d'Alger et avait dénoncé la misère en Kabylie; ce meme journal fut censuré; son combat était pour un fédéralisme des communautés d'Algérie. Ecrivain engagé, c'est sûr. Mais au moment du choix, il ne s'assuma point ; il écrivit : - Citation :
- "je ne veux pas, je me refuse de toutes mes forces à soutenir la cause de l'un des deux peuples d'Algérie, au détriment de la cause de l'autre".
Les colons et les Algériens y virent ne fuite en avant. Pourtant , Sartre n'a pas hésité une seconde à soutenir la cause algérienne. Est-ce que Camus ne devait-il pas soutenir une des deux communautés? en refusant de le faire, ne serait-il pas sans patrie? | |
| | | Constance pilier
Nombre de messages : 1650 Date d'inscription : 01/10/2009
| Sujet: Re: camus Mer 25 Nov 2009, 17:36 | |
| A la différence de Sartre, Camus étant né en Algérie, peut-être lui était-il impossible de choisir sans renier la cause du peuple des pieds-noirs, auquel il était viscéralement attaché ... | |
| | | Red Lanar habitué(e)
Nombre de messages : 12 Date d'inscription : 25/11/2009
| Sujet: Re: camus Mer 25 Nov 2009, 18:23 | |
| Moi je suis sidéré de comment l'Homme révolté de Camus est resté à l'écart des louanges.
C'est pour moi l'oeuvre majeure.
L'étranger n'étant qu'un petit jet littéraire, qui ne casse pas des briques non plus.
L'homme révolté, de ce livre il jaillit la pensée profonde de Camus, son constat que le progrès c'est fait par le génocide (La Terreur, le génocide communiste, la colonisation etc...) Et qu'au nom des plus belles valeurs on a fait les pires atrocités.
Puis il parle beaucoup de Sade et de la liberté, ainsi il démontre que la liberté poussée à son paroxysme est un danger de mort et de torture.
Je ne l'ai pas encore terminé, donc j'en sais que ça, mais pour l'instant ça me cloue.
Et pour information, ce livre a susciter une grosse embrouille avec Sartre, et il a démonté ce livre, en critique. Non mais pour qui il se prend ce Sartre ?!!!
Salut. | |
| | | rotko pilier
Nombre de messages : 69282 Date d'inscription : 26/12/2005
| Sujet: Re: camus Mer 25 Nov 2009, 19:27 | |
| l'homme revolté est d'un accès plus difficile, mais l'ouvrage n'est pas oublié et Onfray en fait une analyse personnelle sur cette page.
Je ne crois pas qu'il faille s'en prendre à Sartre qui fut plus lisible dans ses choix, comme le dit Bencherif. | |
| | | nicyrle pilier
Nombre de messages : 5882 Age : 81 Localisation : Tout en bas, sous les orangers Date d'inscription : 05/02/2008
| Sujet: Re: camus Mer 25 Nov 2009, 22:33 | |
| Je voudrais revenir sur la nouvelle L’hôte évoquée par rotko sur laquelle il y aurait beaucoup à dire. Cette courte histoire est d’une grande force tragique ; c’est la seule œuvre de fiction que Camus a consacrée au drame algérien et il est très intéressant de la rapprocher des Chroniques algériennes dont j’ai parlé il y a quelques jours. La fin de la nouvelle, très sobre, est chargée de signification. Elle s’achève sur un malentendu avec un mélange d’ironie et de tragique puisque Daru qui a voulu sauver un « ennemi » est condamné, comme tous les pacifistes qui perturbent le jeu, puisque, aussi, les rebelles n’ont pas compris ce qu’avait fait l’instituteur qu’il juge responsable. En outre, ce dernier ne peut répondre, ce qui met en évidence l’absurde encore renforcé par l’ellipse entre les deux derniers paragraphes. Les dernières phrases sont admirables : elles laissent entrevoir l’avenir du héros, sa solitude, son exil et renvoient au titre du recueil L’exil et le royaume : Daru se croyait dans son royaume, il était en exil ! Il se croyait intégré au pays, il n’était qu’un « hôte » de passage. « - Citation :
- Dans ce vaste pays qu’il avait tant aimé, il était seul. »
le plus que parfait est terrible. | |
| | | nicyrle pilier
Nombre de messages : 5882 Age : 81 Localisation : Tout en bas, sous les orangers Date d'inscription : 05/02/2008
| Sujet: Re: camus Mer 25 Nov 2009, 22:42 | |
| - bencherif a écrit:
- Camus est assurément le grand écrivain engagé, philosophe; il fut du côté des opprimés en Algérie ou en Espagne fasciste; Il écrivait au journal Républicain d'Alger et avait dénoncé la misère en Kabylie; ce meme journal fut censuré; son combat était pour un fédéralisme des communautés d'Algérie. Ecrivain engagé, c'est sûr. Mais au moment du choix, il ne s'assuma point ; il écrivit :
- Citation :
- "je ne veux pas, je me refuse de toutes mes forces à soutenir la cause de l'un des deux peuples d'Algérie, au détriment de la cause de l'autre".
Les colons et les Algériens y virent ne fuite en avant. Pourtant , Sartre n'a pas hésité une seconde à soutenir la cause algérienne. Est-ce que Camus ne devait-il pas soutenir une des deux communautés? en refusant de le faire, ne serait-il pas sans patrie? Je n'ai jamais compris qu'on puisse reprocher à Camus de ne pas s'être assumé, de n'avoir pas choisi : il a choisi de ne pas choisir ! Il a soutenu cette position en l'argumentant, pendant plus de 20 ans et il n'a jamais varié. | |
| | | rotko pilier
Nombre de messages : 69282 Date d'inscription : 26/12/2005
| Sujet: Re: camus Jeu 26 Nov 2009, 16:53 | |
| C'est en effet une nouvelle qu'on peut étudier attentivement. Je n'ai pas de scanner, mais elle mériterait d'être envoyée aux grains intéressés par Camus.
Comme le note nicyrle, l'hôte désigne à la fois le prisonnier que Daru doit héberger, inopinément, et lui-même qui se sent étranger sur cette terre, à cette occasion.
En même temps le dialogue avec le gendarme montre son appartenance au monde pied noir. Il s'enquiert brièvement de l'affaire qui a conduit à l'arrestation, mais sa question "il est contre nous ?" révèle une inquiétude, assez vraisemblable, il faut bien le dire. L'instituteur certes refuse les consignes du pouvoir en place, mais comment les accepter sans déshonneur ?
Pour le reste, il veut trouver lui-même la position qui lui convient...Le lecteur d'aujourd'hui n'aurait peut-être pas eu la même attitude, qui sait ? mais on devine en arrière-plan un monde de violences et d'embrouilles familiales...
Non engagé, mais embarqué dans cette histoire et cet épisode d'Algérie, Camus devient, selon la distinction hégelienne entre le tragique (l'engagement) et le pathétique (être embarqué sans pouvoir ou vouloir agir), une conscience malheureuse. | |
| | | Prince d'Aquitaine Animation
Nombre de messages : 2948 Age : 34 Localisation : Maromme, Seine-Maritime Date d'inscription : 29/05/2009
| Sujet: Re: camus Jeu 26 Nov 2009, 19:01 | |
| - Marie kiss la joue a écrit:
- (sans compter que j'ai adoré l'étranger).
Je vais bientôt le relire, et je vous dirai tout le mal que j'en pense | |
| | | Maya pilier
Nombre de messages : 4596 Age : 71 Localisation : Thrace Date d'inscription : 16/07/2009
| Sujet: Re: camus Jeu 26 Nov 2009, 19:32 | |
| J'ai beaucoup lu Camus, il etait bien vu en Bulgarie communiste. A-t-on parle du Mythe de Sisyphe - son premier essai philosophique, 1942, je crois - sur ce fil? Il faut imaginer Sisyphe heureux.J'adore comment Camus parle de l'absurdite de la vie! | |
| | | nicyrle pilier
Nombre de messages : 5882 Age : 81 Localisation : Tout en bas, sous les orangers Date d'inscription : 05/02/2008
| Sujet: Re: camus Jeu 26 Nov 2009, 22:22 | |
| Dans cet essai majeur, Camus se demande en effet comment supporter la confrontation avec l'absurdité de la condition humaine, dans un monde sans Dieu. Son roman de L'étranger , paru lui aussi en 1942, est une illustration de cette préoccupation. Par son comportement, Meursault, le héros, souligne l'absurdité du monde. Sisyphe, condamné à un "supplice indicible", est l'allégorie de l'humanité. Pourtant "il faut imaginer Sisyphe heureux" comme l'est Meursault au moment de mourir, comme le sont aussi Tarrou et Rieux dans La Peste, lors de la très belle scène où ils vont se baigner dan une mer-mère et connaissent un accord miraculeux entre eux et avec l'univers. | |
| | | rotko pilier
Nombre de messages : 69282 Date d'inscription : 26/12/2005
| Sujet: Re: camus Ven 27 Nov 2009, 06:14 | |
| trèès belle scène en effet que cette baignade dans la pesteje mets ici en "visible sur clic" un article d'Olivier Todd, biographe de Camus, paru dans le Monde et qui ne sera plus visible dans quelques jours : - Citation :
- Camus fut d'abord un écrivain, un artiste, un artisan, beaucoup plus qu'un philosophe dans la série Platon, Kant, Sartre, Wittgenstein. Un temps, il a tenté d'exprimer une philosophie à la française, très littéraire. Il en est revenu. Très tôt, il a dit "Je ne suis pas existentialiste" et admis très tard qu'il n'était pas philosophe. Tant mieux.
- Spoiler:
Il ne laissera pas une trace dans la philosophie conçue comme un savoir totalisant. Sa conception de l'absurde ne tient pas la route. Pour lui, c'est presque une substance entre l'homme angoissé et le monde irrationnel - le monde n'est ni absurde ni noir ou rose : il est. L'absurde, n'est-ce pas d'abord la contingence ? Il fut un penseur politique agissant à coups d'intuitions en se fondant sur son expérience. Né en Algérie et Algérois, il venait d'une famille de pieds-noirs modestes. Il savait, lui, ce qu'étaient le prolétariat et la pauvreté. Camus n'est pas un visionnaire face aux événements mondiaux mais il se révèle bon analyste sur le moment.
Dernière édition par rotko le Ven 27 Nov 2009, 06:22, édité 1 fois | |
| | | rotko pilier
Nombre de messages : 69282 Date d'inscription : 26/12/2005
| Sujet: Re: camus Ven 27 Nov 2009, 06:19 | |
| suite de l'article d'Olivier Todd - Spoiler:
Camus est mort en 1960. On ne sait pas comment il aurait réagi aux événements, le Vietnam par exemple, sur lequel Sartre s'est prononcé plutôt vite. Camus, comme beaucoup d'intellectuels français, n'entendait rien à l'économie. Ce fut un homme honnête politiquement, même quand il avait tort à propos de l'Algérie et raison face au communisme. Il faut connaître toute sa vie politique pour le comprendre. Jeune, excellent journaliste à Alger républicain, avant la guerre, il dénonça la misère en Kabylie. Prodigieux reporter, plus attachant que l'éditorialiste qu'il sera à Combat ou à L'Express - point de vue très personnel, je le reconnais.
Il a adhéré au Parti communiste algérien en 1934 et s'en est séparé parce qu'il ne défendait pas assez les nationalistes algériens. Son silence au sujet de son adhésion m'a laissé perplexe. Quand il nia, en 1945, avoir été communiste, il était en instance de départ pour les Etats-Unis. Alors, les Américains n'accordaient pas de visas aux membres du Parti communiste. Péché véniel pour un homme qui haïssait le mensonge.
Revenons à l'Algérie. - Citation :
- Il fut le seul, dans la presse française, en 1945, à dénoncer dans Combat la répression colonialiste à Sétif et Guelma - pour L'Humanité, des "émeutes réactionnaires". Seul aussi à rédiger un papier fulgurant sur la bombe atomique. Pendant la guerre d'Algérie - il l'appela "guerre", pas "opération de police" -, Camus fut déchiré et solitaire. Il refusait l'idée d'indépendance algérienne.
- Spoiler:
Le grand dérapage fut la fameuse et maladroite phrase, peu logique, à Stockholm, après sa nobélisation, en 1957 : "Je crois à la justice, mais je défendrai ma mère avant la justice." Le Monde la publia hors contexte. Beuve-Méry avait prédit : "A Stockholm, Camus ne dira que des conneries..."
Sur Sartre et Camus, il faut aussi revenir au contexte quant à la querelle des Temps modernes à propos de L'Homme révolté. C'est un monument anthologique de l'histoire littéraire, pas de l'histoire politique. A part une cinquantaine de pages sur le communisme et un Marx messianique, je n'aime pas ce livre, mélange de littérature, de politique, de philosophie, de Rimbaud, de Breton... Une partie de L'Homme révolté avait été publiée dans Les Temps modernes. Naïf, Camus s'attendait à une bonne critique. Il rencontre Sartre qui le prévient : il y aura des réserves. Abasourdi, Camus découvre un éreintement de Francis Jeanson.
Dans ses Mémoires, Simone de Beauvoir affirme que Sartre avait pourtant appelé à une certaine modération. Camus, blessé et assez hidalgo, commence son article réponse par "M. le Directeur", ce qui exaspère Sartre. Camus se défend plutôt bien mais la rupture est consommée. Simone de Beauvoir, en 1954, dans Les Mandarins, fait de Camus un personnage répugnant, collabo même.
Toute sa vie, Camus a été un homme du doute, incertain de son talent. Sartre, lui, croyait en son génie. Politiquement - aujourd'hui, c'est facile -, je suis plus proche de Camus. J'aimerais aussi qu'on se souvienne que Sartre, crypto-communiste, ne s'est pas toujours trompé. Par exemple, sur Israël et les Palestiniens, sur le Biafra. Il faut cesser de dire qu'il nous a trompés. On s'est trompé avec lui. J'ai de l'admiration pour Camus et je garde de l'affection pour Sartre. J'ai toujours aimé leurs livres.
J'avais 19 ans lorsque j'ai connu Sartre, en 1948. Il a eu la gentillesse de me voir assez souvent. J'ai rencontré l'oeuvre de Camus. Pas l'homme. J'ai été frappé par le côté direct et simple de Sartre. Je n'ai pas l'impression que Camus ait été simple. Trop déchiré. On insiste maintenant sur la nécro de Sartre, dans France-Observateur, à la mort de Camus, sur le "Nous étions brouillés... une autre façon de vivre ensemble." Beau sartrisme ! Les rapports Camus-Sartre ont été asymétriques. De copinage, de connivence, de fiestas. Pas d'amitié.
Ils eurent une attitude fort différente face à l'action. Camus appartint à la Résistance active. Sartre, non. Les rapports écrits, imprimés, de Sartre et de Camus finissent comme ils ont commencé. Ils s'ouvrent sur un article de Sartre en 1942 : "Explication de "L'Etranger"". L'agrégé accorde un 21/20 à Camus écrivain et un 7/20 à Camus philosophe - licencié.
Que préférez-vous dans l'oeuvre de Camus ? L'Etranger. Noces, pour son côté lyrique pur sans grandiloquence. Et, avant tout, La Chute. J'interrogeais souvent Sartre sur les livres de Camus. Il préférait La Chute, "parce qu'il s'y est mis et caché tout entier".
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| | | rotko pilier
Nombre de messages : 69282 Date d'inscription : 26/12/2005
| Sujet: Re: camus Ven 27 Nov 2009, 06:26 | |
| clic ! Dictionnaire Albert Camus par Jean-yves Guérin, professeur de littérature française à l'université de Paris III-Sorbonne nouvelle. 974 pages chez Robert Laffont, collection bouquins. | |
| | | Anharmo pilier
Nombre de messages : 184 Date d'inscription : 17/03/2008
| Sujet: Re: camus Sam 28 Nov 2009, 12:05 | |
| Je risque de répondre un peu en vrac, mais je viens de (re)lire une bonne part des messages et ça fuse dans ma tête.
Dans les grandes lignes déjà, je penche beaucoup du coté des commentaires de nicyrle : Albert Camus comme partisan de la liberté, comme celui qui assume sa vérité, sans compromis, quitte à en souffrir (L'Étranger)
Concernant l'absurde du monde, c'est celle de la Nausée de Sartre aussi, celle qui apparaît au fond du cœur quand on comprend que la vie n'offre pas de ligne directrice, que l'on a nous-même à la construire, et qu'il est parfois - souvent même - difficile d'en percevoir un sens. | |
| | | Anharmo pilier
Nombre de messages : 184 Date d'inscription : 17/03/2008
| Sujet: Re: camus Sam 28 Nov 2009, 12:14 | |
| L'indifférence que peut provoquer cette perception du "libre arbitre" (je le mets entre guillemets, car cette liberté de choix est toujours bornée par un certain déterminisme social et psychologue) peut parfois mener au suicide, ce qui est l'interrogation qui porte Le Mythe de Sisyphe (la vie vaut-elle d'être d'être vécue ?); ne pas avoir d'espoir sans être désespéré, c'est peut-être pour moi ce qui synthétise de mieux cet essai.
Juste une remarque concernant cet essai : le conseiller est délicat pour moi, car il est de mon point de vue très fort et difficilement accessible tant Camus joue sur les paradoxes et des concepts qui semblent difficilement dissociables.
L'Homme révolté est en quelque sorte la réponse au Mythe de Sisyphe : maintenant que l'absurde est "assumé", il s'agit de le combattre, de lutter, sans le renier. L'anarchie est peut-être une de ces solutions, tout en comprenant bien qu'elle n'implique pas le chacun pour soit, et est encore moins synonyme de libertarianisme (en gros, la justification de la domination du marché au nom de la liberté...).
La question que je me pose maintenant, c'est de savoir, dans un monde dans lequel nous sommes technologiquement aptes à créer de toutes pièces un être humain (ou non-humain), et dans lequel tout semble possible, ne serait-il pas temps de reprendre toutes ces réflexions et de les mener jusqu'au bout ? | |
| | | Maya pilier
Nombre de messages : 4596 Age : 71 Localisation : Thrace Date d'inscription : 16/07/2009
| Sujet: Re: camus Sam 28 Nov 2009, 13:18 | |
| A Tipaza, en Algerie - - Citation :
- il y a sur une hauteur du haut de laquelle la vue est fantastique, un pilier. Ce pilier n’appartient pas à une villa romaine, à la basilique chrétienne ou au forum. Il est isolé, seul. Comme une colonne commémorative. Mais il est tout simple, sans fioriture aucune. Et c’est un pilier, pas une colonne, de par son plan rectangulaire. On nous dira que ce type d’objet a un nom connu de tous, stèle.
Sur la stèle, on peut déchiffrer des inscriptions gravées dans la pierre et que le vent finira un jour par effacer. L’inscription est en français : «Je comprends ce qu’on appelle gloire. Le droit d’aimer sans mesure. Albert Camus» - Citation :
- Albert Camus venait ici. Il s’installait et les idées tombaient du ciel dans sa tête. C’est ce que disent les guides locaux
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| | | Red Lanar habitué(e)
Nombre de messages : 12 Date d'inscription : 25/11/2009
| Sujet: Re: camus Sam 28 Nov 2009, 13:29 | |
| Oui la solution est dans l'anarchie.
Mais peut-être que l'humanité n'est pas encore mûre pour elle, trop belle pour des esprits tordus et à la fois dépendants du baton. | |
| | | rotko pilier
Nombre de messages : 69282 Date d'inscription : 26/12/2005
| Sujet: Re: camus Sam 28 Nov 2009, 13:34 | |
| - Red Lanar a écrit:
- Oui la solution est dans l'anarchie.
tu peux développer à loisir sur ce fil | |
| | | Anharmo pilier
Nombre de messages : 184 Date d'inscription : 17/03/2008
| Sujet: Re: camus Dim 29 Nov 2009, 13:07 | |
| - Maya a écrit:
: «Je comprends ce qu’on appelle gloire. Le droit d’aimer sans mesure. Albert Camus»
A quoi répond Pindare (un poète grec du 5ème siècle AVJC) dont la citation suivante ouvre Le Mythe de Sisyphe de Camus : "O mon âme, n'aspire pas à la vie éternelle, mais épuise le champ des possibles." Lumière brûlante de la vérité qui ne fait pas baissé la tête devant l'absurde qu'elle dévoile; mais la caverne refuge n'est pas admise ici. | |
| | | MdSA pilier
Nombre de messages : 78 Date d'inscription : 25/11/2009
| Sujet: Albert Camus au Panthéon? Mar 01 Déc 2009, 15:07 | |
| Il me semble avoir lu sur ce site (à travers un site que Rotko a suggéré) un article sur Camus. Comme quoi, le président de la République devrait adhérer à la doctrine camusienne.
Ce doit sûrement être un sujet de grande actualité, car, comme vous devez sans doute le savoir, en France il est question que la tombe de Camus soit placée dans le Panthéon.
J'ai acheté le Charlie Hebdo cette semaine, et il se trouve qu'il y a des illustrations, disons... qui m'ont plu.
Notamment celle où l'on voit Sarkozy, à côté de lui, la tombe de Camus, et puis le Panthéon en arrière-plan. La légende disait : "Le Panthéon pour l'auteur de l'Étranger".
Et puis, une autre image en dessous, où l'on voit Sarkozy, un homme noir couché sur un de ces tapis roulants de soutes à bagages pour les avions. La légende: "La soute à bagages pour l'étranger".
Comme quoi toute cette affaire avec notre cher Albert fait couler beaucoup d'encre... Je dois avouer que je n'ai pas lu grande-chose de Camus, si ce n'est l'Étranger que j'avais entamé, et les Justes comme lecture obligatoire.
Les Justes est un de mes livres préférés, bien que soit une pièce de théâtre. Ce que j'aime par-dessus tout est le thème développé, car je ne trouve pas qu'Albert Camus est un dramaturge qui excelle dans ce domaine. Je préfère largement Jean Giradoux, ou encore Ionesco.
(Ah oui, et ENFIN, mon premier message sérieux sur ce forum!) | |
| | | nicyrle pilier
Nombre de messages : 5882 Age : 81 Localisation : Tout en bas, sous les orangers Date d'inscription : 05/02/2008
| Sujet: Re: camus Jeu 03 Déc 2009, 09:26 | |
| Les nombreux commentaires qui précèdent ont fait naître en moi bien des réflexions mais je manquais de temps, ces jours-ci, pour m’exprimer !
Je pense d’abord à l’interview d’O. Todd. Je n’aime pas beaucoup certaines de ses formules à l’emporte-pièce, à la limite de la condescendance, comme celle qui lui refuse l’appellation de « philosophe ». Peu importe qu’on le considère ou non comme tel, peu importe d’ailleurs que lui-même ne se soit pas désigné comme philosophe. Ce qui est bien plus important, c’est qu’il a fondé sa pensée sur l’expérience de sa propre vie à la manière de Montaigne, c’est aussi qu’il a servi de maître à penser à toute une génération et que si on le relisait aujourd’hui on s’apercevrait de son étonnante modernité. Je soupçonne que beaucoup en parlent en l’ayant survolé (pas Todd bien sûr !), or l’œuvre forme un tout avec sa cohérence et sa nécessaire évolution au fil du temps ; ainsi, on ne peut dissocier les romans des essais, entre autres.
Todd dit aussi que « sa conception de l’absurde ne tient pas la route ». Je trouve que c’est tout à fait discutable. Camus se fonde sur un constat simple qui est que sur terre tout se passe comme si Dieu n’existait pas. Partant de là, il caractérise l’absurde dans la « confrontation de l’homme au monde », et dans L’Homme révolté il souligne la nécessité de trouver une solution constructive au fait que l’absurde « nous laisse dans l’impasse ». Arrive ensuite l’étape de la révolte, laquelle doit se nourrir d’amour et aboutir à la solidarité, à l’action unitaire. Certes, ce n’est pas un système philosophique mais c’est bien un art de vivre et de vivre bien, en honnête homme, son « humaine condition », à la façon d’un Montaigne voire d’un Socrate qui ne fut pas non plus un philosophe au sens strict du terme (quel sens, au fait ?). | |
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