Christine Montalbetti, Love hotel.

Love Hotel de Christine Montalbetti 176 p chez POL

Les love-hotel abritent au Japon toutes les amours : celles des débutants, des amateurs de prostituées, des couples hébergés chez les parents et désireux de moments d'intimité.

Les chambres sont à décors variables, propres aux fantasmes. Dans ce récit, l'auteur, présent lors de l'épisode du tsunami + centrales, a le pressentiment (rétrospectif) de la catastrophe. son livre se rapprocherait de O chevaux, la lumière est pourtant innocente de hideo furukawa, par des notions specifiquement japonaises.

Christine Montalbetti donne avec Love Hotel une fiction amoureuse sur la fugacité du monde et la fragilité de l'instant, roman japonais qui s'achève sur le séisme de mars 2011...
Christine Montalbetti construit sur ces quelques moments une fiction aimable et nonchalante qui pourrait bien tromper son monde. Il s'agit d'une méditation sur les ­événements minuscules et l'impermanence du monde.

Fleurs de cerisiers promises à être fanées, buée passagère, instant suspendu où le soleil se fond avec la mer, pointe du plaisir amoureux, tous ces instants fugaces sont un défi au roman. Il y a bien des manières de suspendre le temps. Le conte japonais de la princesse de la mer et du pêcheur, rendu immortel au fond de l'eau, en est une. L'art de Christine Montalbetti en crée une autre  : le roman s'achève le 11 mars 2011.

dixit alain Nicolas dans sa chronique.

Citation :

Comme je ne voulais pas parler directement de la catastrophe, je parle d'autres chose, mais tout est innervé par le fait que dehioors est en train de se produire une catastrophe. Vous lecteurs, vous ne l'apprenez qu'à la dernière phrase et vous pourrez ensuite relirelelivre pour y trasuer tous les symptômes.

Pour moi, c'est aussi un livre sur la question du pressentiment, et tout ce qui advient dans la chambre, les contes, qui sont rapportés ont souvent un rapport avec le tremblement de terre, ou avec l'eau, etc. Il ne fallait pas que ce soit trop chargé ni trop lourd, mais que ça laisse au lecteur une légère inquiétude qui va être dénouée à la fin.

Love hotel raconte un rendez-vous d'amour entre un écrivain français et une Japonaise du nom de Natsumi

Le "Matricule des anges" consacre un dossier à Christine Montalbetti N° 142 avril 2013 pp 18 à 27. 

Il est possible que la lecture de love hotel pâtisse de la présentation de Christine Montalbetti : elle en a donné l’argument, et l’effet de surprise, éventuel, n’existe plus, même si un regard critique reste possible.

Dès le début l’auteur prend le lecteur comme complice, avec des clins d’œil explicites : «  je vous fais l’article », et des expressions familières, type « un décor à ne pas piquer des hannetons » ou «  ça ne mange pas de pain ». Ou « ça continue les conneries ». Conversation en guise d’introduction à un univers supposé inconnu du lecteur

Car on a droit à une présentation des différentes salles érotiques dans un love hotel au Japon : on se retrouve brièvement dans l’arsenal d’ Agnès Giard.

Pourtant cet aspect érotique reste secondaire : deux pages pour un rendez-vous charnel, c’est vraiment le minimum syndical !

En revanche, le lecteur a droit à des légendes japonaises sur le dragon des mers, sur les amours d’un pêcheur et d’une sirène, voire sur l’art d’un conteur qui calme les angoisses d’une catastrophe en étirant son récit ou en rajoutant des épisodes.

Le projet est clair : Christine Montalbetti, isolée dans ce bunker d’amour totalement séparé de l’extérieur, parle de ce qu’elle ressent ou pressent.

Derrière les descriptions en prélude au récit, ou les légendes rapportées, elle laisse entendre ce qui sera révélé à la fin du roman.

Pour moi, ce récit a donc perdu beaucoup de sa saveur.