Citons télérama
Ce roman inclassable est le pèlerinage physique et spirituel d'un homme en terre irradiée. Hideo Furukawa parle comme personne de la solidarité aveugle et intrépide de son pays, proche selon lui du suicide collectif. « Malgré mon état de rupture de pensée, je remplace la réalité par des mots », écrit-il, prouvant que la littérature reste intouchée, porteuse d'espoir. Truffé d'allusions à ses anciens romans, d'évocations historiques et de partage sensitif autour des animaux de Fukushima, prédominants dans son œuvre, ce livre glace et déroute, au vrai sens du terme, pour cheminer vers la liberté, aussi solitaire soit-elle.
oui, le livre désarçonne - j'en suis à la moitié, comme cet évènement de Fukushima a coupé les jambes et l'envie d'écrire à ce natif de la ville, à ce moment dans une autre cité, lui qui a appris la catastrophe par les médias. On saisit bien ce vertige qui le saisit et le pousse à aller voir sur place ce qui s'est passé. Nous sommes là dans un récit accessible et émouvant.
Par contre intervient au début du roman puis à son milieu, une fiction écrite par Furukawa, et qu'il confronte à sa propre expérience du traumatisme. Celui qui ne connaît pas les drames antérieurs décroche, d'autant que des concepts et des références purements japonais interviennent.
Oui, les chevaux existent dans le récit, l'auteur en fera une sorte de fable symbolique, mais il nous perd dans des considérations sur le passé du Japon, les classifications d'animaux, - on entrevoit pourtant que domestiqués par l'homme, ceux-ci sont ensuite laissés à l'abandon et à l'errance.
Pour y voir plus clair, se reporter à ce blog qui dit l'essentiel