Née en 1930 à Budapest (Hongrie), Christine Arnothy, tout en faisant de solides études classiques, se passionne dès l'enfance pour la littérature et la langue française. C'est ainsi tout naturellement en France qu'elle vient se fixer quand, avec ses parents, passant à pied la frontière, elle quitte la Hongrie en 1948. Le seul bien qu'elle emporte avec elle sont, cousus dans son manteau, les feuillets qu'elle a écrits tandis qu'elle vivait le siège de Budapest (occupé par les Allemands et encerclé par l'armée soviétique). Ces feuillets du temps du siège se retrouvent dans son livre
J'ai quinze ans et je ne veux pas mourir. Le Grand Prix Vérité a couronné en 1954 ce récit unanimement célébré par la critique, traduit dans le monde entier et devenue livre scolaire dans plusieurs pays. En 1957, paraitra une suite autobiographique :
Il n'est pas si facile de vivre.
Christine Arnothy commence alors une brillante carrière d'écrivain français, notamment avec ses romans : Le cardinal prisonnier, qui s'inspire aussi des évènements de Hongrie, La Saison des Américains, Le jardin noir, Aviva...
Christine Arnothy a écrit également pour le théâtre, ainsi que des œuvres originales pour la radio et la télévision.
Dans le conflit mondial qui ravage le continent européen de 1939 à 1945, la Hongrie est restée longtemps hors des atteintes de la guerre. Et puis, à son tour, elle est en feu. Les Allemands qui y sont entrés en maitres sont retranchés dans Budapest et entendent défendre la ville qu'assiègent les Russes.
C'est ce siège de 2 mois, vécu dans la cave de leur immeuble, pris, au bord du Danube, sous les feux croisés des belligérants, que raconte Christine Arnothy. Ils sont là une douzaine à attendre l'avance russe avec l'espoir qu'elle marquera la fin de l'oppression et de l'horreur.
Mais bientôt, les parents de Christine décident de quitter le pays. Ils aboutissent dans un camp de réfugiés en Autriche d'où Christine veut s'arracher à tout prix. Cette existence recommencée est le thème de
Il n'est pas si facile de vivre qui fait suite à
J'ai quinze ans et je ne veux pas mourir. La sobriété de l'écriture rend le témoignage d'autant plus bouleversant sur ce qui fut le sort de tant de gens, pendant et après la seconde guerre mondiale.
Les deux livres réunies ont atteint 348 pages. Le sujet et la sobriété de ce livre m'a tellement captivée que je l'ai fini en 3 jours. Je conseille l'écoute de Dornenreich (l'album Duch Den Traum), du Björk ou du Lisa Gerrard pendant la lecture pour créer une ambiance (j'ai écouté les 3 pendant la lecture).
Le plus fascinant est le comportement des êtres lors de ces évènements : des élans de générosité à l'égoïsme la plus primaire.
- J'ai quinze ans et je ne veux pas mourir a écrit:
- Les uns après les autres, les gens revenaient du Tribunal, courbés sous le poids de leurs fardeaux. Arrivés à la ruelle qui donnait sur les quais du Danube, ils se jetaient à plat ventre, comme obéissant à un ordre, et continuait leur chemin en rampant vers leurs demeurent. Nous regardâmes, ahuris, le procureur général qui, jadis, ne paraissait que dans les procès les plus solennels, se glisser, se trainer, écrasé par un lourd tapis
