Tolstoi [Russie]

Anne Karénine

Me voilà plongée depuis trois jours dans ce délicieux roman... Je ne le quitte pas (et cela n'est pas raisonnable). Le résumé que je vais concocter sera donc assez bref, je le complèterai quand j'aurai atteint les dernières lignes.

Une histoire d'amour aux multiples facettes. Darie et Stepane, tombé sous le charme d'une jeune institutrice, mais dont l'adultère ne met pas en danger son mariage, parce qu'elle est réduite à une simple erreur de parcours. Kitty, la soeur de Darie, aux prises d'un jeu amoureux avec un jeune homme du monde, Vronski, et qui refuse pour lui la main de Lévine, qui l'aime passionnément. C'est au milieu de ce tableau qu'Anna Karénine, la soeur de Stepane apparaît, majestueuse. Elle réconcilie d'un coup de baguette son frère et Darie, et prend Kitty sous son aile, voulant favoriser son mariage avec Vronski au cours d'un bal. Mais c'est elle, qui parassait inatteignable et imperturbable qui va se perdre : sa rencontre avec Vronski fera naître chez eux une passion qui semble infinie. Anna y voit le moyen de retrouver la liberté de vivre que son époux étouffe depuis leur mariage.
Mais les choses ne se déroulent pas si simplement, Anna saura-t-elle renoncer à sa vie en société, voire à son fils tant aimé, Vronski à ses obligations d'officier pour vivre leur amour? Kitty saura-t-elle surmonter le deshonneur que lui a causé ce dernier?

La composition ressemble à un grand bal où l'on s'attarderait à détailler l'existence de chaque couple, de chaque cavalier, on se laisse envouter. Et il est difficile de ne pas penser à Madame Bovary sous certains aspects, ce qui rend, d'un point de uve personnel, la lecture que plus délicieuse. Mais Emma Bovary avait dès le départ une maladresse, un je ne sais quoi qui la rendait poussée à sa chute. Au contraire, Anna tombe lentement sous nos yeux, avec en choeur les autres personnages, que nous tentons vainement de rattraper...

j'ai été beaucoup plus ému par Anna Karenine que par Emma Bovary... je parle ici des femmes, et... aussi des livres !

Pareil pour moi !

D'ailleurs il est dans mes Robinsons.

Pour la version en film j'imaginemieux catherine hepburn en Anna que sophie Marceau. Les recents films de Catherine Hepburn que j'ai vus à la telé la montrent si touchante et si distinguée qu'on ne peut que tout lui pardonner.

rotko a écrit:

Pour la version en film j'imaginemieux catherine hepburn en Anna que sophie Marceau. Les recents films de Catherine Hepburn que j'ai vus à la telé la montrent si touchante et si distinguée qu'on ne peut que tout lui pardonner.

Tu dis que tu "imagines" mieux, est-ce à dire que tu ne l'as pas vu ? Si non, cours chez ton meilleur loueur, le Anna Karénine vieille version est tout simplement fantastique, et ne dénature pas du tout le livre. Je ne loupe pas une de ses rediffusions (ca passe, parfois, sur TCM). Par contre, si ca passait avec Sophie Marceau, peut-être je le regarderai, mais plus parce que je me sens obligée pour me faire une idée mais pas vraiment par envie.. j'ai un peu peur du résultat (gros a priori négatif là).

je n'ai pas de lecteur DVD :cry: le film "Anna Karenina" avec Sophie marceau date de Juin 1997 Il a été réalisé par Bernard Rose :
Avec Sophie Marceau, Sean Bean, Alfred Molina. les spectateurs n'étaient que moyennement contents

Oh des versions cinéma d'Anna Karénine... Je vais essayer de dégotter la version ancienne... En le lisant, je m'imaginais qu'en film ça pouvait être exquis. J'ai hâte de voir ça, maintenant (mais je vais le finir, avant, quand même...)

par contre, c'est pas Katherine Hepburn dans la version ciné que j'aime moi, c'est Greta Garbo je crois

roudita a écrit:

par contre, c'est pas Katherine Hepburn dans la version ciné que j'aime moi, c'est Greta Garbo je crois

autre interprète : ludmilla Tcherina

le film avec Greta Garbo date de 1935.
Nul film avec Catherine Hepburne, je l'ai imaginé ! elle a un beau port de tête -
ce qui ne veut pas dire une tête de cochon !
je devance les amateurs de jeux de mots

(1) vous étes trop bons avec moi : c'est audrey hepburn il faut dire qu'on n'etait pas dans la même classe

Et voilà... C'est déjà fini, je regrette que la lecture soit déjà terminée. Et je ne me retrouve à n'avoir rien de plus à dire... Juste, à ne pas manquer!

Merci Nam de nous faire part de ton enthousiasme pour ce livre...
Et encore un sur ma liste!...Un!...

Rotko, quand tu disais préferer Anna Karenine à Ema Bovary, j´ajouterai qu´Ema a un serieux problème en tant que femme : elle ne sait choisir ni son mari ni ses amants. Très grave.

Un classique de la littérature russe.
Ses chefs d'oeuvre sont:
-Anna Karenine
-Guerre et paix

Guerre et paix:
Oeuvre mythique de la littérature russe, 'Guerre et Paix' suit le destin de deux familles pendant les campagnes militaires du début du XIXe siècle. Sous forme de saga, ce sont à la fois les tourments passionnés et les questions existentielles de tout un peuple que Tolstoï nous conte.

Anna karenine:
Russie, 1880. Anna Karénine, est une jeune femme de la haute société de Saint-Pétersbourg. Elle est mariée à Alexis Karénine un haut fonctionnaire de l'administration impériale, un personnage austère et orgueilleux. Ils ont un garçon de huit ans, Serge.

Anna Karénine se rend à Moscou chez son frère Stiva Oblonski. En descendant du train, elle croise le comte Vronski, venu à la rencontre de sa mère. Le comte laisse passer cette très belle femme.

Anna Karénine tombe amoureuse de Vronski, cet officier brillant, mais frivole. Ce n'est tout d'abord qu'un éclair, et la joie de retrouver son mari et son fils lui font croire que ce sera un vertige sans lendemain. Mais lors d'un voyage en train, quand Vronski la rejoint et lui déclare son amour, Anna réalise que la frayeur mêlée de bonheur qu'elle ressent à cet instant vont changer son existence. Anna lutte contre cette passion. Elle finit pourtant par s'abandonner avec un bonheur coupable au courant qui la porte vers ce jeune officier.

Puis Anna tombe enceinte. Se sentant coupable et profondément déprimée par sa faute, elle décide d'avouer son infidélité à son mari. Elle n'ose raconter à Vronski qu'elle s'est décidée à parler à son mari. L'amour qu'elle porte pour son fils lui fait songer un moment à abandonner mari et amant et à fuir avec lui. Mais une lettre de son mari, parti en voyages, en réponse à son aveu , où il ne lui demande que de respecter les apparences, la décide à rester. Mais la grossesse se déroule mal. Après avoir mis au monde une fille, Anna contracte la fièvre et risque de mourir . Elle envoie un télégramme à son mari , lui demandant de rentrer et de lui pardonner. Elle se repent et appelle la mort comme une libération pour tous. Emu par le remords de sa femme et sa mort imminente , Alexis consent à lui pardonner.

Une fois guérie, Anna qui aime toujours Vronski, refuse de le voir. Chassé par elle, celui-ci songe à se suicider. Puis quelque temps plus tard, une rencontre inopinée avec Vronski suffit à faire voler en éclats la décision d'Anna. Elle se jette dans ses bras et ils décident de fuir ensemble à l'étranger. C'est pour Anna, un moment de joie et de délivrance. Elle connaît pendant quelques semaines un bonheur insolent en visitant avec Vronski la France et l'Italie.

Puis leur relation va se détériorer lentement . De retour en Russie, Anna et Vronski vivent en marge de la société. Ils suscitent à la fois admiration et réprobation d'avoir ainsi bravé les conventions de la haute société russe. La fortune de Vronski leur permet d'avoir une existence indépendante et ils parviennent à recréer autour d'eux une micro-société , en marge du Grand Monde. Mais Anna ne supporte pas d'avoir abandonné son enfant et trahi son mari. Elle reste attachée à son fils Serge qu'elle ne voit plus et elle n'aime pas la fille née de sa liaison avec Vronski. De son côté, Vronski, abandonné par ses pairs, vit difficilement les effets de cette liaison. Ce climat pesant provoque une incompréhension réciproque qui obscurcit leur union. Anna, en proie aux plus vifs tourments, et prise dans un engrenage dont elle ne peut se délivrer, met fin à sa vie en se jetant sous un train.

L'histoire d'amour tragique d'Anna Karénine et de Vronski s'inscrit dans un vaste tableau de la société russe contemporaine.

En parallèle à leur aventure, Tolstoï brosse le portrait de deux autres couples : Kitty et Lévine, et Daria et Oblonski . Il y évoque les différentes facettes de l'émancipation de la femme, et dresse un tableau critique de la Russie de la fin du XIXe siècle : Tolstoï montre que les idées libérales et progressives de l'occident commencent à saper des structures traditionnelles apparemment intactes

C'est tout d'abord l'amour heureux qui finira par unir Kitty et Lévine.

Kitty est une belle adolescente qui à dix-huit ans fait son entre dans le monde. Lors d'un bal, la déclaration de Levine la flatte car elle lui donne de l'importance . Elle lui répond cependant par la négative car elle est amoureuse de Vronski. Ce dernier lui échappe lors de ce bal où il succombe à la fascination d'Anna. Kitty sombre alors dans la honte.

Lévine, lui, est un gentilhomme campagnard généreux et progressiste. Tout comme Tolstoï, il est assailli d’angoisses et d’interrogations sur le sens de la vie et de la mort et sur la relation des êtres humains avec l’infini...

Plusieurs mois après ce sinistre bal, Kitty rencontre à nouveau Lévine auprès duquel elle ressent alors un mélange d'effroi et de bonheur. Elle se rend compte qu'elle n'a aimé que lui. Kitty et Lévine comprennent que le passé n'a été qu'une épreuve destinée à consolider leur amour. Ils décident alors de se marier.

Cette union offre l'image d'un couple épanoui, où la douceur et la sagesse féminines permettent à l'homme de s'accomplir au sein de la nature.

Apparaît ensuite un couple plus contrasté: Oblonski, le frère d'Anna Karénine, est un jouisseur infidèle. Il témoigne une extrême indulgence à ses semblables, sans doute fondée sur le sentiment de ses propres défauts. Daria , son épouse, est, elle, soumise et résignée, mais surtout épuisée par les tâches de la vie quotidienne. Malgré son infidélité, Oblonski prodigue à sa femme plusieurs marques de tendresse réconfortantes...

À travers l'histoire de ces couples, au-delà même de l'idéal humaniste qu'il place en Lévine, Tolstoï évoque dans ce roman une double quête sans fin : celle de la recherche de l'amour et de l'exigence de vérité.

Deux des principaux personnages de ce roman – Anna et Lévine – ne se rencontrent presque pas, ils évoluent dans des espaces parallèles.

Le résumé est très détaillé du site alalettre, car bien qu'ayant lu le livre, je ne pourrais pas faire un résumé sans oublier l'essentiel

Whiterose

Citation :

Le résumé est très détaillé du site alalettre, car bien qu'ayant lu le livre, je ne pourrais pas faire un résumé sans oublier l'essentiel

Ne t'en fais pas, et ne donne que le debut de l'histoire pour qu'on ait le plaisir de la decouvrir en lisant le livre.
En revanche tu peux nous dire tes impressions et insister sur ce que tu as aimé. Je sens que les fils que tu ouvres vont être bien garnis

L'opera bastille a donné il y a trois ans des representations de l'opera de prokofiev

Citation :

Un « monstre » colossal, quelque quatre heures de musique, qui exige des moyens monumentaux, des conditions propices que seul un théâtre tel que Bastille peut offrir. Il requiert environ soixante-seize protagonistes - une pléiade de petits rôles, chacun devenant à un moment précis soliste principal -, un chœur fulgurant, dont le peuple moscovite ; un orchestre pléthorique, un cortège impressionnant de figurants, dont une armada de soldats, d’artilleurs, de fantassins, des danseurs ! Paradoxalement, pour démesurée et hybride qu’il soit, il s’agit d’un ouvrage passionnément lyrique, limpide même

;

L'opera existe en DVD : Serge Prokoviev : La Guerre et la Paix. Olga Guryakova, Nathan Gunn, ... Orchestre et Chœurs de l’Opéra de Paris ; Direction : Gary Bertini.
[Deux premiers DVD de l’Opéra National de Paris, en collaboration avec TDK] Distribution Integral Classic. 2003, numéro 5450270007776.

Citation :

« Il y a dans la musique de Prokoviev une dimension obsessionnelle, des mélodies hypnotiques, en apesanteur, qui tournoient, se télescopent, et s’emparent de l’inconscient de l’auditeur ».

(Bertini)

et le film de King Vidor !

Natacha Rostov : Audrey Hepburn
Pierre Bezoukhov : Henry Fonda
Andrei Bolkonski : Mel Ferrer

Natacha et Pierre Bezoukhov sont les personnages les plus attachants, on les aime et on les plaint. Audrey Hepburn rend à elle seule le film inoubliable.

Quelques images du film ? cliquer ici

Pour ma part, j'ai bcp aimé " Anna karenine", il fait partie de ces livres qui traitent de nombreux points: social, historique, sentimental,....
Ce qui m'a paru difficile c'est de m'y retrouver dans tous ces noms dont je nai pas l'habitude, surtout que la plupart du temps un seul personnage est nommé de 2 ou 3 facons différentes.

J'ai eu la chance de voir cet opéra à Bastille et je trouve que cet opera est magnifique plein de lyrisme et de vigueur. Les airs sont très beaux.
Par contre c'est sûr que par rapport à l'oeuvre de Tolstoi, Prokoviev a dû pas mal elaguer le roman, qui est un de mes romans préférés. J'adore les romans historiques.

whiterose a écrit:

Pour ma part, j'ai bcp aimé " Anna karenine", il fait partie de ces livres qui traitent de nombreux points: social, historique, sentimental,....
Ce qui m'a paru difficile c'est de m'y retrouver dans tous ces noms dont je nai pas l'habitude, surtout que la plupart du temps un seul personnage est nommé de 2 ou 3 facons différentes.

Merci de votre contribution. J'ai lu Anna K. il y a bien longtemps ; je vais bientôt le relire, ainsi que Guerre et Paix. J'ai relu cet hiver les grands romans de Dosto ; certains pour la troisième fois ; on y découvre toujours quelque chose !
Qui a vu le télé-film en 4 parties sur France2 l'automne dernier ?
Cette version du roman de Tolstoï m'a bien emballé ; ces acteurs pas trop connus étaient si justes ! A mon avis, c'était meilleur que le film très hollywoodien de King Vidor ; l'aspect philosophique ressortait fortement. Bonne lecture à vous tous, et à vous Whiterose.

J'ai beaucoup aimé sa nouvelle La mort d'Ivan Illitch mais aussi un de ses romans avec Les cosaques (l'histoire à tendance autobiographique d'un jeune aristocrate russe qui quitte la ville pour aller effectuer son service militaires aux confins du Caucase où l'on se bat encore contre les Tchétchènes : retour à la nature, histoire d'amour. Des passages un peu longuets mais une bonne lecture, on se surprendrait parfois à vouloir rejoindre Olenine sinon à prendre sa place).

Ses incontournables Anna Karenine ou Guerre et paix sont bien évidemment des tentations mais leur longueur me rebute pour le moment ! Nettement plus légers ses Souvenirs de Sébastopol figurent également bien plus haut dans la liste des lectures potentielles !

Je suis nouvelle, et j’arrive de voir ce sujet sur Anna Karennina, j’avais commencé a le lire, il y a quelques années, mais en ce moment je n’avais pas l’esprit pour la finir, alors je l’ai laissé tombé. Soudain il y a une semaine, je l’ai repris avec un goût différent, avec une compréhension différente de l’histoire, des personnages, du moment historique ou se déroulent les faits. Et je suis attaché a mon livre d’Anna Karennina tout le jour, j’adore cette fois, ce merveilleux roman, plein de petits faits, de personnages, de détails qui nous fait imaginer une histoire surtout plein de passion cachée.

Sois la bienvenue, Elsa 12, et crois bien que Tolstoï et ses contemporains nous tiennent à coeur.

Voici le diable dans la collection Folio, avec en titre, la sonate à kreutzer + le bonheur conjugal dans lemême volume.

A lamort de son père, et contre toute attente, des nécessités économiques obligent Irteniev le Petersbourgeois à se replier à la campagne sur le domaine familial à remettre en valeur.

Confronté à une "continence involontaire", il rencontre régulièrement, pour "l'hygiène du corps er de l'esprit",, une paysanne, Stepanida, "saine et propre", mais avec laquelle il cesse tout rapport dès qu'il est mariè à Lise -jeune femme aimante et attentionnée.

On penserait à une comédie à lire les hésitations d'irteniev à prendre une maîtresse, et à parler des désirs qui le préoccupent. Mais Tolstoï détaille longuement les tourments et la souffrance de son personnage : il est tenté d'aller rejoindre Stepanida, alors même qu'il a une bonne épouse à lamaison, et une grande rigueur morale.

Le diable

Les protagonistes de ce récit ont tous trois de la stature : Irteniev a de la droiture morale et des compétences, Lise , beaucoup de qualités, et Stepanida, joyeusement lubrique, si tentante avec son fichu et sa robe rouges...

Serait-ce une alégorie de l'homme, vertueux et pourtant soumis, voire presque vaincu - à la tentation ?

A ce beau récit très vivant, Tolstoï donne une portée universelle qui, au nom d ela réalité du terrain, bat en brèche tout idéalisme :

Citation :

Si Eugène Irténiev était fou, alors tous les hommes sont aussi fous ; et les plus fous sont indubitablement ceux qui décèlent chez les autres les signes de la folie qu'ils ne voient pas en eux.

Moralistes et prêcheurs, passez votre chemin !

madspirit a écrit:

J'ai beaucoup aimé sa nouvelle La mort d'Ivan Illitch

Qu'est ce que ce petit livre a pu me faire réfléchir!
D'un seul coup je me suis mise a penser a la mort avec Illitch. Drole de reflexion sur la vie en tout cas. Personne n'imagine sa mort (dieu merci) jusqu'au moment ou il se retrouve en face et le bilan qu'il découvre sur sa vie, son entourage et toute la tromperie (? je sais pas le terme) qui l'entoure, le bilan sur ce qu'il a été aussi enfin c'est plein de questions, c'est touchant et en même temps angoissant.