David Grossman [Israël]

Je suis complètement paumée dans ce livre......

Felix, que vient -il faire là, d'où sort-il??????

10 lignes de lues, et il faut que je fasse autre chose....... car je ne comprends rien

pour Mimi 54: mon modeste avis, chère Mimi,: accroche, commence-le de nouveau, tu ne seras pas déçue. D'où viens Felix, cet escroc qu'aucune police du monde n'avait pu saisir, il venait de sortir après dix ans à l'ombre, réussite du père de Nono; c'est pour cela qu'il dit à l'enfant "nous nous sommes connus au "travail"
Le livre fourmille d'anécdotes amusantes et on passe un moment agréable en le lisant.
Ce n'est pas un chef-d'oeuvre, d'accord, mais c'est une pause après tant de lectures noires.

justement, c'est trop loufoque pour moi...je préfère les livres graves.
Dès que je l'ai en main, il me détourne de la lecture.

Désolée, mais je ne poursuis pas. Je suis en revanche attirée par " femme fuyant l'annonce" que je lirai au cours de l'année

POur Mimi 54:
moi je suis la première pour choisir les livres bouleversants, j'aime pleurer et m'émouvoir, mais quelque fois on a besoin d'un livre bizarre.
"femme fuyant l'annonce" semblerait être de ceux que tu aimes et moi aussi.
j'attendrai avec plaisir ton commentaire.

Avec « Une femme fuyant l'annonce », David Grossman a produit un roman puissant sur la société israélienne, sur la guerre, sur les sentiments, sur la vie.

Le narrateur est Ora, une mère dont le fils, soldat, part en opération : pour conjurer l'annonce de sa possible mort, elle part dans un voyage où on ne pourra pas la joindre et replonge dans sa vie et celle de son fils.

un entretien avec David Grossman

J'ai lu 50 pages de Quelqu'un avec qui courir du même David Grossman : encore un roman d'apprentissage avec deux adolescents, un garçon et une fille. Le récit est vif et habilement agencé, on accroche tout de suite.

génial Nicyrle je viens de l'acheter, quand j'ai lu la 4 ème j'étais déjà séduite nous pourrons en parler toutes deux

Avec plaisir, Natalia ; le roman date de 2000 et sa traduction de 2003, je suppose qu'il a déjà été lu par d'autres Grains qui, peut-être, se joindront à nous.

L'exemplaire dont je dispose a été publié en livre de poche. Ce serait bien si tu arrivais à te le procurer, chère Amadak.

Amadak a écrit:

POur Mimi 54:
moi je suis la première pour choisir les livres bouleversants, j'aime pleurer et m'émouvoir, mais quelque fois on a besoin d'un livre bizarre.
"femme fuyant l'annonce" semblerait être de ceux que tu aimes et moi aussi.
j'attendrai avec plaisir ton commentaire.

je m'offrirai certainement le livre pour les fêtes.....donc la lecture ne sera pas avant janvier ou février à moins d'un coup de folie et que je laisse tout ce qui attend en ce moment.....

Nicyrle, merci, je l'ajoute à ma demande, avoir des livres en Français c'est un grand plaisir pour moi. Si Natalia l'a apprecié et toi aussi ,il a sùrement des qualités.
mes chers amis, combien je suis contente de vos réponses,ça me fait du bien.

Quelqu’un avec qui courir (393 pages dans la collection Points) : un joli roman que je recommanderais volontiers aux adolescents (Grossman l’a dédié à ses enfants), aux jeunes gens et aux moins jeunes ! J’ai bien aimé : c’est un roman d’apprentissage mais aussi une histoire d’amour rafraîchissante. Il se présente en six parties d’inégale longueur avec des titres empruntés à cinq chansons de Goldman et une de Presley. L’incipit est amusant et réussi :

Citation :

Un chien court dans la rue, un adolescent le poursuit. Ils sont reliés par une longue corde qui se prend dans les pieds des passants furieux, ils ronchonnent, le garçon bredouille : pardon, pardon, et entre deux pardons il crie au chien : « Arrête ! stop ! » et une fois même, quelle honte, il laissa échapper un « Hue ! » et le chien continue de courir.

Nous courons à la suite de ce jeune garçon, Assaf, et du chien tout au long du récit ! Il s’agit de retrouver le ou plutôt la propriétaire du chien ; ce dernier s’avère être une chienne, Dinka, véritable personnage au moins aussi important que les autres, au « regard particulièrement profond » et à la fidélité indéfectible. La quête d’Assaf prend de l’ampleur au fil des pages et lui-même ressemble presque à un preux chevalier des temps modernes prêt à tout pour aller jusqu’au bout de ce qu’il a entrepris. La même énergie anime celle qu’il poursuit, Tamar, jeune musicienne exploitée par un affreux pseudo-impresario qui retient ses proies prisonnières, mais bien décidée à retrouver son frère et à l’arracher à l’enfer.
Dès le début on sait que ces deux-là finiront par se trouver et on attend la rencontre, traversant de multiples péripéties tantôt avec l’un tantôt avec l’autre dans une alternance habilement ménagée par l’auteur. Chacun des deux est seul et incompris mais aspire au bonheur partagé.
L’histoire se déroule dans les rues de Jérusalem et l’on voit surgir de nombreux personnages terrifiants ou attachants, parfois insolites, voire poétiques, comme ce jeune homme défiguré et farfelu, ou cet amateur de spectacles de rue, «homme grassouillet qui tenait à la main une serviette usée, une espèce de fonctionnaire modeste et dévoué » avec de bons yeux ronds, lequel deviendra un allié précieux des héros ; et surtout il y a Theodora, extraordinaire religieuse grecque enfermée de son plein gré dans la tour d’une église de la ville depuis cinquante ans, pleine de sagesse et d’humour : « Il n’y a pas d’histoire stupide, dit-elle à Assaf. Sache que toute histoire se rattache dans les profondeurs à une grande vérité qui peut être nous échappe. »
Le roman baigne dans un climat de violence, avec la brutalité des voyous, le monde de la drogue, l’indifférence d’adultes bien-pensants ; et pourtant l’amitié, la beauté, la tendresse surgissent à chaque page, sans aucune mièvrerie grâce à l’humour et à la fantaisie.
C’est bien une aventure initiatique, menée tambour battant, une leçon de vie finalement.

Pour Nicyrle: ´chère amie merci pour ce bon commentaire, un livre digne d'être apprécié; je l'ai ajouté à ma demande; j'espère que mes amies le trouveront à Paris.

Je complète mon commentaire par deux courts extraits de Quelqu'un avec qui courir car plusieurs passages ont retenu mon attention. J’ai déjà signalé l’incipit, il y a aussi toutes les pages consacrées à la musique car Tamar chante et son frère est guitariste. Quand ils sont ensemble, « sa voix [est] une corde supplémentaire de la guitare que pinc[ent] les doigts de Shaï. »

Citation :

Une voix pure et claire, intacte, miraculeuse. Elle chanta les deux premières chansons dans un état second. C’était une sensation étrange. […] sa voix montait d’un point inconnu, des plis du ventre, de la terre. […]
Elle sentait sa voix circuler dans son corps comme le sang, ranimer par son flux les bras, le ventre, les jambes, sa poitrine oppressée ; des cercles chauds se remplirent dans son corps. [… ] Sa voix monta des profondeurs obscures et insoupçonnées de sa personne, jamais elle n’avait osé chanter avec cette voix rauque, disgrâcieuse, calcinée. …… Elle ne fit qu’un avec le chant, unique et décisif, le sien. Sa voix était son unique lieu au monde. La maison d’où elle partait et où elle revenait, l’unique endroit où elle pouvait être elle-même, espérer être aimée pour tout ce qu’elle était et malgré ce qu’elle était.

Comme un écho ou un clin d'oeil à ce que j'ai posté ce matin sur le fil de M. Tournier, voici un autre joli passage :

Citation :

Ils sortirent ensemble devant la grotte et s'assirent par terre, d'abord comme ça, puis comme ça, et si on se mettait dos à dos ? Que de ressources dans un dos, que de caresses et de paroles dans ce dos qu'on croit indifférent ! Et ils en furent si troublés qu'aussitôt, inattentifs à ce qui se passait autour d'eux, ils parlèrent de ce qui les préoccupait.

Oh ! ça me parle ! il faut que je le lise.

Pour Nicyrle: merci pour ces magnifiques extraits, tu sais choisir et rendre l 'èmotion
je l'ai commandé , on verra si mes amies me l'apporteront.

De rien Amadak... Je pense que ce livre devrait te plaire, j'espère que tes amies le trouveront.

Une femme fuyant l'annonce, de David Grossman, a été élu meilleur livre de l'année 2011 par la rédaction du magazine Lire.

Construit comme une tragédie antique, Une femme fuyant l'annonce est un roman bouleversant où le grand écrivain israélien semble prophétiser la mort de son propre fils, tué dans un blindé aux dernières heures de la guerre du Liban.

petit article de l'Express.

Je viens de lire que son roman Le livre de la grammaire intérieure ( que je ne connais pas encore ) a été adapté au cinéma sous le titre La grammaire intérieure de Nir Bergman qui a reçu le Grand Prix du Festival du film de Tokyo en 2010.

Il a l'air bien ce roman j'ai trouvé ça sur le site de l'éditeur Seuil 1967, Beit-haKerem, un quartier populaire de Jérusalem. L'Histoire et les canons de la guerre des Six-Jours résonnent au loin mais Aharon Kleinfeld ne les entend déjà plus. Second enfant solitaire d'une famille de réfugiés juive-polonaise, cet adolescent de quatorze ans qui vient de fêter sa bar mitzvah vit replié sur lui-même, protégé du monde extérieur qu’il juge menaçant.

je ne mets que le début car je trouve qu'ils en disent trop

Je suis aux avant-postes de la lecture pour « une femme fuyant l’annonce » (Seuil), devançant de peu Besta et Amadak ; c’est pourquoi je voudrais en dire un mot sans jeter trop de lumière sur l’intrigue.

Le premier chapitre « Prologue 1967 », met en scène trois personnages : Ora, Ilan et Avram, qui, enfants, ressentent des troubles dont il font état, à mots couverts.

A peine a-t-on fait connaissance avec eux que le deuxième chapitre, « le voyage, 2000 » p.60 introduit une rupture où interviennent d’autres personnages, et où semblent oubliés les premiers. Il en résulte pour le lecteur un moment de flottement ; il peut durer plusieurs pages.

Qu’on se rassure, tout se remet progressivement en place : on comprendra que plusieurs années ont passé, que la petite fille du début, Ora, est devenue une femme, dont les liens avec Ilan et Avram ont évolué.

Le 2é épisode « le voyage, 2000 » développe le thème du « prologue » initial, sous le signe du malaise : celui qui naît, diffus, entre les personnages, et n’épargne personne, malaise vraisemblablement dû à la société elle-même, et à l’état de guerre entre Israël et les « territoires ».

Soyez tranquilles, le livre est intéressant et s’il ne nomme pas directement les choses, c’est parce qu’on doit les appréhender progressivement.

J’arrive à la page 130.

désorienté aussi Rotko.

le début laisse entrevoir une certaine complicité, sinon de l'amour entre Ora et Avram. Ilan semblant un personnage secondaire.

Retrouver après Ora mariée à Ilan m'a fait douter d'avoir compris le début. Heureusement, les choses se clarifient au fur et à mesure du roman.

En fait, il me semble qu'Ora était amoureuse des deux hommes sans savoir comment choisir. D'ailleurs on s'en aperçoit vers la fin. Sans compter le fait de se sentir coupable (Ora et Ilan) envers ce qui est arrivé à Avram. Je me demande, et pas trouvé de réponse, si Ora n'a pas menti lors du tirage au sort.

Le malaise est bien dû à la guerre, mais aussi à l'éducation de Ora.

Une femme fuyant l'annonce (suite).

Je ne sais pas encore ce qu’il en est de l’éducation d’Ora, mais j’ai noté qu’Ilan a été élevé dans un milieu militaire puisque emmené par son père dans la caserne qu’il commandait p 51.

Si l’auteur nous a pris à contre-pied entre le prologue et « le voyage 2000 », il nous distille les informations régulièrement, mais au compte-gouttes, donnant d’abord des indices au lecteur attentif, puis les confirmant explicitement par la suite.

Grossman joue en virtuose, dans le récit d’Ora, de la juxtaposition des temps : l’allusion au passé/ le récit au présent.

Le dévoilement progressif des implications sentimentales et politiques des protagonistes, essentiellement le trio du départ, n’est pas un artifice gratuit : il est justifié par les craintes d’Ora, hantée par un deuil ancien dans le prologue, et appréhendant une perte possible qu’elle pense conjurer par son départ et son récit.

D’autre part elle doit faire cette reconstitution pour Avram, à la fois absent d’épisodes anciens, et directement concerné par les actuelles frayeurs d’Ora.

Les mises à jour sont entourées de précautions, pour ne pas heurter l’interlocuteur, on voit bien que certains mots, certains noms ou prénoms, sont avancés prudemment.

Il faut bien pourtant éclairer la situation, - ce que pense aussi le lecteur.

Je connais pas du tout cette auteur , quel livre vous me conseillez de lui que vous avez bien aimé ou indispensable
Merci d'avance .

je l'ai decouvert avec l'enfant zig-zag qui m' a paru d'un accès facile, ce qui n'est peut-être pas le cas de toutes ses oeuvres. Parcours le fil, tu auras une image plus complète

je confirme ce que dit Rotko, l'enfant zigzag est facile d'accès. c'est néanmoins une très belle histoire, un livre que j'ai beaucoup aimé (ce n'est que mon humble avis).