Lectures de Novembre

Ysandre a écrit:

heu... praxis : action sous-tendue vers un résultat ????

pas vraiment, au sens courant, c'est la pratique.

le "lecteur idéal" confronté au lecteur lambda.

Au sens marxiste, c'est plus compliqué :-)

Mag à l'eau a écrit:

Prince d'Aquitaine a écrit:

J'ai terminé la première partie de La Distinction de Bourdieu, celle qui m'intéressait vraiment. "La critique sociale du jugement" est très intéressante, car elle montre bien que souvent, toujours dans ma perspective de la réception, le lecteur supposé par les critiques littéraires, les théoriciens et les esthéticiens sont ce que Eco appelle "lecteur idéal", loin de la réalité de la praxis lectoriale.

Hello Prince,
Pourrais-tu, pour une béotienne, éclaircir la partie que j'ai mise en bleue ? Je sens que ça m'intéresse, mais je ne comprends pas bien, et notamment "praxis lectoriale".
Merci à toi.

Bien sûr, Mag. Désolé pour le jargon

En fait, ce que je veux dire, c'est qu'il y a une vraie différence entre le lecteur que suppose la critique érudite, et la réalité. On se rend compte que la théorie suppose un lecteur lui-même érudit, qui n'a pas de mal à voir la valeur d'un texte et sa relation avec les autres livres et textes. Par exemple, je me réfère à Jauss, qui a théorisé l' "esthétique de la réception", et qui dans son livre parle de l'horizon d'attente (en gros, ce que le lecteur attend du livre qu'il va lire) et de l'effet esthétique (qu'est-ce qui fait la spécificité du texte par rapport à l'horizon d'attente). Chez Jauss, le lecteur est capable de distinguer l'effet esthétique et de saisir le texte dans sa globalité. Or, ce que les sociologues comme Bourdieu exposent, c'est que l'acte de lecture n'est jamais ce dont parle Jauss, puisque la lecture est conditionnée en partie par l'héritage culturel, le niveau scolaire, la classe sociale, la valeur de tel ou tel objet culturel...

Pour le terme "praxis", voilà une citation de la page Wikipédia d'Antonio Gramsci :

Citation :

Comme le jeune Marx, Gramsci était un fervent partisan de l'historicisme. Dans cette perspective, toute la signification découle de la relation entre l'activité humaine pratique (ou « praxis ») et les processus socio-historiques objectifs dont elle fait partie. Les idées, leur fonction et leur origine, ne peuvent être comprises en dehors du contexte socio-historique. Les concepts par lesquels nous organisons notre connaissance du monde ne dérivent pas en effet en premier lieu de notre rapport aux choses, mais plutôt des relations sociales entre les utilisateurs de ces concepts. Par conséquent, il n'y a pas de « nature humaine » inaltérable, mais seulement des variations historiques.

Merci Prince

J'ai commencé et fini de Stefan Zweig "le joueur d'echec" et "la pitié dangereuse" excellents les deux, et dans un style bien différent et suivant les conseils de plusieurs grains, je commence "malavita" de Tonino Benacquista,inconnu de moi.

Merci Prince d'A.

Je relis Toute une vie bien ratée, de courts récits de Pierre Autin-Grenier, en alternant avec des nouvelles de Marcel Aymé (La fille du sherif). Et je crois que ce soir je vais entamer Seule Venise de Claudie Gallay.

J'ai relu hier Hernani de Victor Hugo. Ce Don Carlos, quel personnage!! Le long monologue de l'acte IV scène 2 est pour moi l'un des plus grands morceaux de bravoure du théâtre français

Eh bien, je te tire mon chapeau : tu lis beaucoup plus vite que moi !
Je suis toujours sur le même livre depuis 8 jours.

*Je complexe par mon ignorance crasse*

Tout en continuant "Face aux arbres", j'ai commencé tout à l'heure "Bella ciao" d'Eric Holder, malgré les commentaires peu enthousiastes sur son fil

on n'est pas d'une "ignorance crasse" parce que l'on lit plus lentement.
compris ma panta ? seulement quand on ne lit pas ! peu importe la vitesse, ma chérie

Merci !

Actuellement en cours Le Vicomte pourfendu d'Italo Calvino, plutôt bonne lecture, je n'en suis qu'à la trentième page j'ai pas eu le temps de m'y remettre aujourd'hui. Dans le même temps je continue mes lectures-fleuve de Goethe (Faust I et II) et surtout d'Oberman de Senancourt. Voilà pour la littérature. Prince d'A. c'est un joli choix Hernani, j'aimerais bien le relire, mais je ne le possède malheureusement plus et il me faut attendre quelque temps avant d'avoir l'espoir de retrouver la possibilité d'utiliser ma carte de bibliothèque....

Pour la non-littérature, je lis un très intéressant travail sur la Justice par John Rawls (une reformulation de sa Théorie de la Justice en fait) qui se nomme La Justice comme Équité.

Ysandre a écrit:

on n'est pas d'une "ignorance crasse" parce que l'on lit plus lentement.
[...] peu importe la vitesse, ma chérie

j'ai eu un moment de doute, je croyais que Maeglin était devenu très entreprenant.

Je crois qu'il faut adapter sa vitesse au livre : certains doivent se dévorer, d'autres être lus à longues rasades, et d'autres à doses homeopathiques.

Maeglin a écrit:

je continue mes lectures-fleuve de Goethe : le Faust I et II

Lis le Faust I, mais à moins d'avoir une documentation bien ciblée, le Faust II est incompréhensible.

"j'ai eu un moment de doute, je croyais que Maeglin était devenu très entreprenant."

MDR ! Excellent Rotko !


En ce qui concerne les livres tu as parfaitement raison. Je pense que je dois lire Stendhal lentement si je veux comprendre les enjeux du livre.
De plus, je n'en suis qu'à ma 2ème lecture et j'aurais sûrement besoin d'aller jusqu'à 5 ou 6 !

Pour le Faust de Goethe, la traduction de Gérard de Nerval est parfaite, il s'est vraiment approprié l'œuvre...
Pour le nombre de lectures nécessaires à sa compréhension...c'est difficile à dire...je pense l'avoir lu une dizaine de fois et j'y découvre toujours quelque chose...
Comme disait Gurdjieff:
"Lisez trois fois chacun de mes ouvrages:
La première fois, au moins comme vous êtes mécanisés à lire tous vos livres et journaux;
La deuxième fois, comme si vous en faisiez la lecture à un auditeur étranger;
Et la troisième fois, en tâchant de pénétrer l'essence même de ce que j'écris."
Pour le Faust, la question ne se pose même pas!!!

Projets de lecture (par ordre chronologique) :
- Lettres de la religieuse portugaise de Guilleragues
- Les Gommes de Robbe-Grillet, que j'ai déjà lu de manière extrêmement transversale, et que je voudrais lire beaucoup plus en profondeur
- Lire enfin entièrement Gaspard de la nuit d'Aloysius Bertrand

Je n'ai jamais lu "Les Gommes" mais j'en ai eu de bon échos, quant aux autres livres, je ne les connais point.

La traduction de Nerval est bonne, mais sa connaissance de l'allemand ne permettait pas l'approfondissement de certains passages. D'où la nouvelle traduction en folio théâtre. M'enfin, je vais lire assez rapidement celle de Nerval pour mon mémoire.

J'épargnerai la pauvre religieuse portugaise de tout commentaire. A mourir d'ennui

Ah, Gaspard

Sinon, pour la vitesse, certains livres se savourent. On ne lis pas Proust comme on lit Montherlant (si on le lit, d'ailleurs ).

Je n'ai d'ailleurs jamais réussi à lire Proust.
J'ai vraiment des lacunes.

Bah, tu sais, tu as toujours le temps Et puis même certains grands critiques ou écrivains n'ont pas aimé la Recherche. Moi, j'en ai lu trois tomes, et compte lire le reste car j'aime beaucoup le style. Mais un peu de repos entre les tomes n'est pas de refus ^^

Pantagruelle a écrit:

Je n'ai d'ailleurs jamais réussi à lire Proust.
J'ai vraiment des lacunes.

Ne complexe pas comme ça ; tu n'as pas de raisons. Comme le dit Italo Calvino, les classiques peuvent se découvrir à tout âge ; la seule différence, c'est que notre perception ne sera pas la même en fonction du moment où on le lit.

Et pour ma part, je déteste Proust. Donc de mon point de vue, tu n'as rien perdu.

Merci !

Actuellement en cours de lecture,J'ai fini de lire La mort d'Ivan Illitch du très célèbre Léon Tolstoï. Ce bouquin est magnifique. Facile à lire, il représente les hommes tels qu'ils sont: égoïstes et peu intérréssés par leurs pairs.

De ce livre j'ai retenu pour l'instant une phrase, au chapitre deux:

Léon Tolstoï a écrit:

L'aîné suivait une carrière analogue à celle de son père, mais dan un autre ministère, et approchait déjà de cette situation où les appointements des fonctionnaires se maintiennent par la seule force de l'inertie.

C'est tellement vrai

En prévsion: Fondation (que j'ai donc commencé =) ) puis Fondation et empire du non moins célèbre Isaac Asimov. Ils ont l'air intérréssants.

Kervinia a écrit:

Projets de lecture (par ordre chronologique) :

- Lire enfin entièrement Gaspard de la nuit d'Aloysius Bertrand

Excellente idée !

Sans pub, je peux conseiller mon blog entièrement consacré à Louis Bertrand dit "Aloysius" . Les visiteurs s'y sont multipliés depuis que "Gaspard" est au programme de l'agrégation.

Fini Le Vicomte Pourfendu, j'en parlerai dans le fil Italo Calvino s'il y en a un. J'attaque un classique de Molière, mais j'ai eu une brillante idée pour la bibliothèque, j'y retourne cette après-midi. Différents livres au programme, période émulation. Cela va me faire du bien !