George Eliot [Angleterre]

Imagine le poids du livre en gros caractères Soussou!! Il te faudrait une valise à roulettes!

ou plusieurs tomes dans la collection Loupe ou large vision ( grands caractères.)

Après tout, les pléiades me paraissent très lisibles car les caractères sont nets.

Je trouve G. Eliot redoutable.
Impossible de lâcher ce livre sans savoir comment évolueront les personnages. Je le lis même en faisant la popotte, pour pouvoir SAVOIR ce qui va se passer.

C'est pire que Dallas...


Mais c'est vrai qu'elle force l'admiration traitant de toutes les questions de son temps : religion, politique, modernité (avec le passage sur les chemins de fer et la résistance des gens), éducation...

Sans parler de la nature humaine. Qui fluctue, fluctue au gré des évenements.

Je ne suis pas arrivée à la fin mais d'ores et déjà, je me demande si elle nous laissera un peu d'espoir. Car dans le fond, ses personnages souffrent pas mal, se heurtent à une réalité souvent décevante.



Beaucoup de solitude et de désenchantement.

Pour revenir au poids, je me trimbale l'ouvrage dans le métro et c'est pas triste.

Mais ce qui me fascine : le regard des gens.


Se demandent quel intérêt on peut prendre à une encyclopédie pareille...


(J'ai remarqué que c'est surtout les jeunes qui lorgent sur mon livre pour voir qui a écrit une telle masse.)

Quel est votre personnage préféré ?


Moi, sans conteste, c'est WILL.

Plein d'honneur et de sensibilité.

Ouf, c'est fini!!
Pour ceux qui sont encore en train, ça devient torride (torride à l'anglaise!!) vers la page 1055! mais juste deux pages!
je termine les dossiers et la préface que j'avais laissé pour le dessert, et je me prépare à poster pour de vrai sur le livre.

aucun personnage ne me plait particulièrement. Will a un peu tendance à se complaire dans le rôle de victime.
Caleb Garth semble le plus équilibré, mais d'un ennui!

Fini pour moi aussi.

Je lirai la préface de Woolf ultérieurement.

J'ai besoin de recul face à ce chef d'oeuvre...océanique !


Je reviendrai en parler quand tout le monde aura terminé.


Mais d'ores et déjà :



à Madame Eliot !

Chez Folio il ya une preface de sylvère Monod, un specialiste de Dickens qu'il a traduit, ainsi que des soeurs Bronte. un grand critique à mon avis, le top du top.

En tout cas, il n'est pas aisé de reprendre une lecture après un livre comme ça.

Je viens d'en laisser tomber 2 coup sur coup, me paraissant fades comme tout.

Dont Harper Lee dont on vante l'unique chef d'oeuvre.

Quel ennui...

Il me faut un bon Proust ou James. Pas moins.


A part cela, personne n'a envie d'en parler de ce Middlemarch ?

J'attendais un peu pour poster sur Middlemarch que plus de gens aient avancé dans le livre, et d'avoir un peu plus de temps moi même pour écrire une synthèse.
Comme je lis" L'immeuble Yacoubian" d'El Aswany en même temps, je suis frappé par la similitude entre les deux livres sur de nombreux thèmes:
l'origine sociale par exemple est déterminante pour trouver un travail, plus que les compétences ou le besoin: un fils de gardien égyptien ne peut pas entrer dans la police en raison de son origine sociale, le travail de bureau est considéré comme dégradant dans l'Angleterre victorienne pour des riches.

La corruption également, des deux côtés.

L'attitude par rapport aux femmes qui sont forcément sottes et dépendantes de l'homme:

Middlemarch p713 de l'édition folio:

"Mais je vois bien qu'un mari sera la meilleure solution pour la faire marcher droit."

L'immeuble Yacoubian p 32:
"les traces du sommeil sur son visage la faisait ressembler à une petite fille douce et soumise."

J'ai bientôt fini, j'espère demain ! Avec tous ces rebondissements, j'ai hâte de savoir la suite. Et comme le faisait remarquer Crevette, ça devenait difficile de trimbaler ce pavé dans les transports en commun sous le regard ébahi des voyageurs

J'ai tellement été impressionnée par le talent d'Eliot que j'ai bien envie d'acheter Daniel Deronda.

D'autant que ça m'a l'air assez polémique pour l'époque.

Seul hic : encore un pavé.

J'en peux plus, moi !

Middlemarch est un roman que j’ai apprécié, pas de la même façon que les romans des Brontë qui nous emportent dans un univers d’aventures, pas comme ceux de Jane Austen qui sont plutôt comme une petite musique qui accompagne.

George Eliot écrit comme une observatrice minutieuse d’un microcosme : la société des gens aisés de Middlemarch.

Le début est un peu dense, elle l’a écrit plus lentement, la suite est plus entraînante, écrite plus vite, puisque livrée en feuilleton.

Je n’ai trouvé aucun des personnages vraiment sympathique. George Eliot s’attache tellement à être précise, qu’on a droit à tous leurs travers.

La place des femmes est au cœur du livre. On sent que c’est une situation qui lui a pesé.

La femme est là pour servir l’homme et lui rendre la vie agréable :
P.84 :
« Le grand charme de votre sexe est sa capacité d’ardente affection allant jusqu’à l’abnégation, et c’est en cela que nous voyons comme il est apte à compléter harmonieusement le notre. »

Penser n’est pas féminin :
P 127 Célia pense que l’intelligence est quelque chose de pitoyable.

L’accès au savoir ne peut se faire qu’à travers un homme. Dorothéa n’épouse Casaubon que pour accéder à un travail intellectuel satisfaisant.

De façon étonnante, la sensualité est totalement absente de ce roman, alors qu’il raconte l’histoire de couples qui se forment et se défont. On ne peut pas l’attribuer à la pudeur de l’époque, les sœurs Brontë et Jane Austen n’ont pas cette froideur.

Pour une femme, il faut être riche ou belle pour se marier, et avoir droit à une place dans cette société. Les pauvres ou laides n'existent pas.

Les hommes ne sont pas présentés sous un jour très favorable :

Casaubon est un vieil égoïste qui épouse Dorothéa par commodité, pour avoir une infirmière et secrétaire à domicile, ce qui ne l’empêche pas d’être jaloux et de chercher à contrôler sa femme, même par son testament.

Lydgate, médecin intelligent et ambitieux se laisse gouverner par sa femme, jolie bécasse sans cervelle et renonce à ses ambitions professionnelles.

Will, le moins antipathique, manque tout de même d’assurance, fragilisé par le sentiment de honte qu’il ressent en raison de l’histoire familiale.

Caleb Garth est l’élément solide, respectueux de sa femme et de sa fille, généreux, mais peu communicatif.

Quant aux autres, ils sont pris par les convenances, leurs ambitions politiques ou financières.

Ce qui fait le charme de ce livre, c’est l’analyse minutieuse des actes, pensées et motivations de chacun. Un vrai document sur une époque, vue de l’intérieur par une femme.

Il ne me reste plus qu'une dizaine de pages, je crois avoir lu ce matin la scène "torride" mentionnée plus haut Plus j'ai hâte de voir comment se termine ce livre, plus j'ai envie d'en lire d'autres de cette auteure.
C'est marrant, mais en cherchant d'autres livres de George Eliot, je suis tombée par analogie sur une étude sur les mariages victoriens...

J'ai terminé Middlemarch hier soir, mais j'attends d'être moins fatiguée pour pouvoir en parler avec un minimum de concentration...

Ah ?

C'était quoi la scène torride, Iza ?

Elle m'a échappé !


Ce qui m'a plu en quelques mots : certes, le récit est ancré dans une époque, avec ses conventions et ses codes.

Mais sa force : Eliot a su démonter la mécanique des relations hommes / femmes d'une façon universelle. Chacun peut s'y retrouver à un moment ou un autre.

Démontrer l'infirmité humaine également. Toute nature est entachée de vices, plus ou moins visibles, plus ou moins nuisibles. Parfois, j'ai même compris le plaisir que prenait Casaudon dans sa tour d'ivoire. Comme détaché des réalités terrestres...

En se mettant à la place des personnages, on vit cela de l'intérieur.

Les dernières lignes sont fabuleuses...

Je pense que tout le monde parlait de la scène du baiser (le seul et unique du livre !) entre Dorothea et Ladislaw.
A part le fait que le mariage soit pratiquement considéré comme une prison ou une bataille pour plusieurs couples du livre, ce qui m'a frappée ce sont le nombre de secrets. Qu'on se cache des choses pour ne pas nuire, pour ne pas heurter, pour épargner, que de non-dits...
Autre chose également : la police n'existait pas à l'époque ? Pourtant le XIXe est bien l'époque de l'invention du roman policier et la police existait depuis longtemps, alors quand tout le monde suspecte quelqu'un de meurtre, le juge du coin (Brooke) n'est-il pas sensé agir ?

Ah oui, j'avais carrément oublié ce moment "d'égarement"...

Mais elle, elle me dépasse. Il lui faut un temps fou pour se rendre compte qu'elle l'aime (bon, passons), mais surtout elle lui cache à chaque fois par une distance invraisemblable.

Même s'il y a le poids du testament, quand on aime, on aime !


A la fin, elle me cassait les pieds.

Ne pas se rendre compte qu'on aime quelqu'un avant de le trouver dans une situation délicate, ça je peux comprendre (ça m'est arrivé). Par contre, je trouvais qu'une fois qu'elle avait compris ça et que lui n'était pas coupable, elle aurait dû lui sauter dessus ! Il n'aurait pas dit non. Mais bon, enfin, ils y sont finalement arrivés.
Par contre, je détestais cordialement ce poisson froid de Rosamond jusqu'à ce qu'elle retombe sur terre après avoir compris que Ladislaw ne l'aimait pas, j'ai trouvé la scène entre elle et Dorothea touchante, elle se révélait enfin presque humaine même si c'était pour une raison assez idiote. Mais apparemment, après, elle a repris du poil de la bête dans le chapitre final.
Ce que j'ai apprécié dans ce roman, entre autres, c'est qu'aucun personnage n'est tout blanc ou tout noir. Même elle

Ils évoluent tous. Ils apprennent, la vie étant la meilleure école au monde...


Rosamond : une écervelée mais qui l'a bien payé.

Pour contrebalancer toute cette pudibonderie, je compte lire bientôt le Don Juan de Byron.
D'ailleurs, il ne figure pas sur GDS*.


(800 pages, ça va...)

Ah ha ? Le Don Juan de Byron serait un livre croustillant ?

Je ne sais pas.
Mais le thème se prête à la licence. Comment Lord Byron a t-il traité cela ?

Je prévois de le savoir en novembre.

Je ne sais pas.
Mais le thème se prête à la licence. Comment Lord Byron a t-il traité cela ?

Je prévois de le savoir en novembre.