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Nombre de messages : 316 Date d'inscription : 19/01/2010
Sujet: Re: Ysandre Mer 03 Fév 2010, 20:00
J'aime beaucoup ce coup de vent, démesuré, un peu fou mais soufflé à la fois avec amour et une certaine touche d'émotion.
rotko pilier
Nombre de messages : 69282 Date d'inscription : 26/12/2005
Sujet: Re: Ysandre Mer 03 Fév 2010, 20:20
Dans chaque strophe, la bordure atlantique et l'appel à un sens précis (toucher, odorat, ouie, toucher, ouie), si bien que le mouvement emporte tout le poème.
de la belle ouvrage, Dame Ysandre
Ysandre pilier
Nombre de messages : 18014 Age : 121 Localisation : sud ouest Date d'inscription : 25/06/2009
Sujet: ysandre Mer 03 Fév 2010, 21:41
Merci Rosie et Rotko. Il y a tant à dire sur l'océan quand on a l'habitude de le contempler. Vous allez finir par en avoir assez de m'écouter en parler !!!!
Ysandre pilier
Nombre de messages : 18014 Age : 121 Localisation : sud ouest Date d'inscription : 25/06/2009
Sujet: ysandre poèmes Mer 10 Fév 2010, 18:34
Juste quelque chose de plus
Juste de la peine (Rosie) la peine c'est un rocher sur le plexus qui étouffe à ne pouvoir respirer qui fait suffoquer...
juste de la peine pour appréhender le désert à traverser pour y arriver et se sentir victorieuse.
Juste de la peine pour comprendre celle des autres Avant, nous ne savions pas le rocher qui écrase sa poitrine nous ne savions pas l'angoisse nous ne savions rien.
Rien de la vrai douleur lorsque l'on perd quelqu'un. Ne plus toucher, ne plus voir Ne plus avoir cette impression que deux ne font qu'un...
Parfois, mettre son masque rire, sourire, plaisanter mais "tu manques" si tu savais....
ysandre
Rosie pilier
Nombre de messages : 316 Date d'inscription : 19/01/2010
Sujet: Re: Ysandre Mer 10 Fév 2010, 20:01
Merci, ça me touche, Ysandre, et t'en fais pas, je suis là.
Ysandre pilier
Nombre de messages : 18014 Age : 121 Localisation : sud ouest Date d'inscription : 25/06/2009
Sujet: ysandre Mer 10 Fév 2010, 20:28
Rosie, j'ai voulu regarder un truc à la télé, c'était tellement nul que je me suis endormie !!!!! contente que mon petit poème de rien du tout t'ait plu.
bonne nuit les grains, que votre nuit soit douce.
Ysandre pilier
Nombre de messages : 18014 Age : 121 Localisation : sud ouest Date d'inscription : 25/06/2009
Sujet: ysandre Mer 10 Fév 2010, 21:41
LE LOUP
Il n'y avait que du blanc ! du plus loin que portaient les yeux... du blanc ! Quelque part pourtant, l'horizon était taché de sombre peut-être ? Y a-t-il quelque chose ? des maisons, des gens ?
Ils étaient là, en groupe, des hommes comme les autres : célibataires, mariés pères de famille, veufs, que m'importe ! C'est ce qu'ils regardaient qui m'a cloué le coeur.
Un loup attaché par une patte arrière à une corde, courait tentait en vain de s'en aller plus loin ! Loin des chiens pas méchants Mais que ces hommes (humains ?) Poussaient de la voix et du geste Les rendaient agressifs.
Moi je t'ai vu, le loup ! tes yeux effilés Tes beaux yeux affolés... Oui, je t'ai vu, le loup ! J'ai regardé les chiens Et ces hommes... de rien ! Bien à l'abri, c'est vrai, derrière mon écran.
Comme eux très à distance ! Car on ne sait jamais, n'est ce pas ? Les chiens se regroupaient et commençaient à mordre Le loup se défendait, retenu par sa corde, Mais qu'aurait-il pu faire, attaché, contre tous ?
J'ai regardé les..... hommes Puisque l'on dit "les hommes" En dessous d'eux, blotties Les races animales.
Qui est noble en ce lieu ? Que reste-t-il d'humain ? Ce qu'il a fait de beau Qu'en reste-t-il ici ? Il regarde s'affaiblir qui il a attaché Tout seul au bout d'une corde Devant ses descendants Qu'il a sur lui, jetés Comme ça, pour s'amuser.
Et le loup se fatigue Sa patte est en lambeaux mais il essaie encore de défendre sa peau Il tente de partir Il tombe et ne sait plus Qui, de ses frères chiens ou de ces hommes-horreur lui fait le plus de mal Il souffre et il a peur ! Bientot il va se rendre Sous les dents qui déchirent Et de ses congénères devenir le martyr.
Adieu le loup, mon chien Le même regard parfois Et la même tendresse Et c'est depuis mon coeur Que te vient la caresse Que je te donne enfin Pour te dire que je t'aime Et que j'ai du chagrin.
Ysandre
.
Marianne pilier
Nombre de messages : 245 Age : 45 Localisation : Bruxelles Date d'inscription : 21/12/2009
Sujet: Re: Ysandre Jeu 11 Fév 2010, 12:16
Oooooh pauvre loup, j'en ai la larme à l'oeil !
En général, je n'accroche pas à la poésie, mais la tienne me plaît bien ! Elle est vivante et chargée d'émotions. Ton poème sur l'océan, eh bien on a l'impression d'y être avec toi ...
rotko pilier
Nombre de messages : 69282 Date d'inscription : 26/12/2005
Sujet: Re: Ysandre Jeu 11 Fév 2010, 12:28
C'est le propre d'Ysandre de passer de la colère à la compassion, de la violence à la tendresse ; et derrière les images, on devine des silhouettes : un loup, un chien, un homme peut-être, qu'elle défend contre la meute.
Ysandre pilier
Nombre de messages : 18014 Age : 121 Localisation : sud ouest Date d'inscription : 25/06/2009
Sujet: yasanre Jeu 11 Fév 2010, 13:06
Comme tu as une fine persception des autres, Rotko !
Ysandre pilier
Nombre de messages : 18014 Age : 121 Localisation : sud ouest Date d'inscription : 25/06/2009
Sujet: ysandre poèmes Jeu 11 Fév 2010, 19:02
le coeur d'Ysandre
Dedans le coeur d'Ysandre, il y a des humains, des vrais humains pas des qui font semblant, pas des méchants qui ne font que passer et la blessent, lui font mal, la jette au sol
Il y a des gens qu'elle ne connait pas, pas vraiment ils parlent sur la toile ils réconfortent et sont sincères je croit.
Dedans le coeur d'Ysandre il y a de la peur la peur de se tromper mais elle y va quand même on n'a rien sans savoir on a rien sans se faire mal
Dedans le coeur d'Ysandre il y a des gens des gens qui ont fait mal des gens qui font du bien elle n'a pas de rancoeur
Elle ne s'attache qu'a ceux qui disent : "je vais t'aider" parce que j'ai besoin d'aide et j'en ai honte parfois
je devrais être forte mais je ne le suis pas pardon de ne pas l'être
Ysandre
Rosie pilier
Nombre de messages : 316 Date d'inscription : 19/01/2010
Sujet: Re: Ysandre Jeu 11 Fév 2010, 20:13
Lysandre a écrit:
Moi je t'ai vu, le loup ! tes yeux effilés Tes beaux yeux affolés... Oui, je t'ai vu, le loup ! J'ai regardé les chiens Et ces hommes... de rien ! Bien à l'abri, c'est vrai, derrière mon écran.
Comme eux très à distance ! Car on ne sait jamais, n'est ce pas ? Les chiens se regroupaient et commençaient à mordre Le loup se défendait, retenu par sa corde, Mais qu'aurait-il pu faire, attaché, contre tous ?
J'ai regardé les..... hommes Puisque l'on dit "les hommes" En dessous d'eux, blotties Les races animales.
Qui est noble en ce lieu ? Que reste-t-il d'humain ? Ce qu'il a fait de beau Qu'en reste-t-il ici ? ...
Qu'il est noble ce loup et qu'en reste t-il ?
C'est très émouvant car tu fais parler et passer tes émotions au travers d'une entité célèbre, au travers d'un mythe, d'un conte, d'une légende... entité pas plus bestiale que la notre, en tous les cas. Ce passage m'a beaucoup émue.
Ysandre pilier
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Sujet: ysandre Ven 12 Fév 2010, 09:10
quelqu'un m'avait envoyé une vidéo, j'ai eu du mal a la regarder jusqu'au bout tant il y avait de cruauté chez ces hommes c'était en Turquie. Pour exorciser mon mal être (les images me poursuivent encore) j'ai écrit. Et puis j'aime les loups.
Ysandre pilier
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Sujet: ysandre poèmes Sam 13 Fév 2010, 18:23
Samedi-silence
Silence...... Silence intérieur, extérieur. Silence... qu'il est beau ce mot! Mais qu'il est douloureux parfois Quand il n'est pas voulu.
Sortir un petit chien aller chercher des buches pour la cheminée qui réchauffe, rien qu'à la regarder
Pas envie de musique elle va me faire pleurer juste un peu de lecture juste pour s'oublier
Eviter de penser les retours en arrière ne sont pas de saison. Dehors la neige s'attarde...
Elle me donne le pretexte de ne pas trop sortir Je me sens nounours entrain d'hiberner.
Calins de petit chien Elle semble tellement comprendre ! Alors on joue ensemble Elle me fait rire souvent.
Téléphoner aux amis... pas envie. pas envie de remettre mon masque d'Ysandre La si gaie, la si drôle
Seulement penser à ceux qui m'aiment a ceux pour qui je dois vivre a ceux qui m'aident à me sortir du trou noir ou je suis tombée en rejoignant ma galaxie
Ysandre le lémurien extra terrestre
Ysandre pilier
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Sujet: ysandre poèmes Sam 13 Fév 2010, 20:29
La lumière de la lune sur le lac Blanche, intacte, froide. Et je marche vers elle Blanche, froide, Je ne suis plus intacte l'ombre est passé sur moi. La lumière m'a quittée.
Je reste blanche, glacée, et sur l'onde incertaine Mes pas ne marquent pas. Je n'ai pas de reflet Jevais vers la ronde lumière de la lune sur le lac.
Demain, la lune sera absente ainsi dit le calendrier Aucune empreinte Aucune trace Je n'aurai jamais existé.
Ysandre Octobre 2007
Ysandre pilier
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Sujet: ysandre Sam 13 Fév 2010, 21:22
lettre aux Grains
Comment faites vous, les Grains Pour en savoir tant ! et être si simples ?
Comment faites vous, les Grains Pour éviter le nombrilisme Si fréquent sur d'autres forums (fora en latin,au pluriel il me semble?) Ce sont les nombrilistes qui en parlent le plus... du nombrilisme ! mais sans se rendre compte que c'est eux qui le sont
Comment faites vous, les Grains pour avec discrétion, corriger les fautes Encourager sans excès ? Pourquoi êtes vous si différents ?
Je vous connais depuis longtemps mais vous me faisiez un peu peur tant de savoir et tant d'humilité ! Vous m'avez enveloppée de tendresse Vraie Vous m'encouragez par messages personnels et sur tout ce que le monde peu lire
Je me sens bien ici, et comme le dit Rotko " Tu ne crains rien avec nous." j'avais de mauvaises expériences j'étais méfiante et ne le suis plus. j'aime vos critiques qui m'aident j'aime vos compliments sans excès
Je vous aime, quoi !!!
que la nuit vous soit douce et que la St Valentin, si vous êtes deux vous apporte plein de bonheur.,
de tout mon coeur Votre Ysandre
Ysandre pilier
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Sujet: ysandre poèmes Sam 20 Fév 2010, 21:46
je reviens de l'Océan. Le ciel est noir, le vent... fou ! les vagues ? d'énormes animaux gris vert jetés sur le rivage. La pluie tombe, drue, méchante ! les morceaux de bois flotté gisent sur le sable tels des ossements épars. Je suis dans un jardin deshabité qu'emplissent les clameurs sauvagesd'un monstre beau et attirant. Que j'aimerais nager dans cette fureur, ce désordre somptueux d'eau, d'écume et de vent, me sentir tirée, rejetée, étirée, malmenée dans ce maelstrom. Je sais pourquoi j'aime tant l'eau (pourtant fille du Verseau) : plus que l'air, elle donne la sensation différente de ses températures variées. Il ne doit même pas être froid le Beau Monstre. Si je m'approche trop, il va m'emplir une botte et s'il désire m'envoyer une de ses longues lames ? il va me prendre, m'emporter. J'ai reculé un peu et je ne sais pourquoi, pensé à Gide ? il disait , je crois "si notre âme a valu quelque chose, c'est qu'elle a brûlé plus fort, plus ardemment que d'autres" Faut il laisser brûler son âme ou la noyer sous l'eau froide de la raison ??? Quel est le prix a payer si nous la laissons brûler ? Faut il accepter le prix et ne point se plaindre ? La pluie et le vent me brouillent la vue. J'aperçois tout a travers une brume douce. Quel peintre saura réaliser cette "marine" que je devine, que je vois... Mais il faut que je parte, il est tard. "il" monte, bientot il n'y aura presque plus de plage. Il ronge, il avance d'un mètre par an sur nos terres, ou plutot, nos dunes. Je suis trempée, dégoulinante, giflée à toute volée par les bourrasques horizontales. Je suis vivante ! "Il" me rend vivante.
Ysandre de l'Océan
Rosie pilier
Nombre de messages : 316 Date d'inscription : 19/01/2010
Sujet: Re: Ysandre Sam 20 Fév 2010, 23:19
Vu l'heure, tu dois dormir, je passais te faire une bise pour la nuit et te dire que j'aime ta prose quand tu te défoules. C'est sans doute à cause des vagues... Porte toi bien, Ysandre. Ton amie, Rosie.
Dernière édition par Rosie le Dim 21 Fév 2010, 08:34, édité 1 fois
Ysandre pilier
Nombre de messages : 18014 Age : 121 Localisation : sud ouest Date d'inscription : 25/06/2009
Sujet: ysandre Dim 21 Fév 2010, 08:10
Merci pour ton bisou du soir ma Rosie ! je t'en fais deux du matin
Marianne pilier
Nombre de messages : 245 Age : 45 Localisation : Bruxelles Date d'inscription : 21/12/2009
Sujet: Re: Ysandre Dim 21 Fév 2010, 10:35
Ta prose est encore plus belle que ta poésie !
Ysandre pilier
Nombre de messages : 18014 Age : 121 Localisation : sud ouest Date d'inscription : 25/06/2009
Sujet: ysandre Dim 21 Fév 2010, 11:07
Ne sois pas trop indulgente Marianne (ça c'est parce que tu m'aimes bien !) je suis plus dure avec moi même. Mais si ça te plait, je suis contente.
Rosie pilier
Nombre de messages : 316 Date d'inscription : 19/01/2010
Sujet: Re: Ysandre Mar 23 Fév 2010, 17:00
Pour toi ma petite Ysandre un peu de beauté sous un air de musique reposant :
.
rotko pilier
Nombre de messages : 69282 Date d'inscription : 26/12/2005
Sujet: Re: Ysandre Mar 23 Fév 2010, 17:11
belle video !
Ysandre pilier
Nombre de messages : 18014 Age : 121 Localisation : sud ouest Date d'inscription : 25/06/2009
Sujet: ysandre poèmes Mar 23 Fév 2010, 20:02
oh oui, merci, j'en vais écrire qq chose !
Rosie pilier
Nombre de messages : 316 Date d'inscription : 19/01/2010
Sujet: Mélodrame Mer 24 Fév 2010, 11:00
Pensées pour toi Ysandre... Je viens de l'écrire... j'espère que tu ne m'en voudras pas de t'en faire part... Bonne journée.
Mélodrame de la mélancolie
Il y a autant de portes inaccessibles qu'il y a de portes fermées. Ce ne sont pas toujours les portes les plus ouvertes qui sont les plus enviables. Mais quelle serait la clé à utiliser pour ouvrir la porte du cœur ? Je n'en sais rien… L'idée est partie. On franchit plus facilement une porte ouverte qu'une porte fermée. Mais est-ce là la réalité ? La vraie, la réalité de la vérité ? Et d'un lieu à un autre, il y a toujours une cloison qui sépare. Les cloisons peuvent être épaisses et rendre le monde insonore. Certaines sont invisibles, on pourrait les traverser sans peine. Mais je resterais sourde et muette à ce monde sourd et muet. Je resterai aveugle devant mon égoïsme. C’est bien là qu’est le doute de mon intégrité. C'est ainsi que je me retrouve devant une porte et je ne sais l'ouvrir. Faut-il frapper ? Faut-il sonner ? Faut-il abaisser la poignée ou bien la tourner ? Faut-il juste la pousser ? Et si cette porte était friable ? Si elle était vermoulue ? Et si elle s'émiettait entre mes doigts ? Qu'y aurait-il de l'autre côté ? Quel visage y verrais-je ? Quels affres parcourraient mon âme ? Je ne sais pas. Je sais une chose, c'est que je suis seule à posséder la clé de toutes mes portes. Je les referme, je les rouvre, à volonté. Et d'une porte à une autre, je rencontre autant de paysages qu'il y a de monde différent, et il m'arrive, parfois, de m'émouvoir dans l’absolu de mon être. Face à la porte, je rencontre l'ouverture. Mais jusqu'à quel point ai-je le droit de franchir ce palier ? Où et à quel moment ? Devant ou derrière ? Juste au niveau de cet encadrement ? Silence devant l’éternité. Je me tais encore. Je bouillonne en corps. Le bouillon de la vie qui s’insurge en moi. Je sens l’aorte me brûler vive. Je sens le fluide circuler à la vitesse de la lumière parcourant une autoroute vide, peu avant le jour qui précède l’avant. Je suis devant la porte que je viens d'ouvrir. Est-ce la mienne ? Derrière moi, il fait soudainement vide. Je ne sens ni le froid, ni le chaud. Juste l’effroi dans mon étau. Il fait noir, là, dans mon dos, dans un coin de mon cerveau. Mais je suis devant l'ouverture du temps. Celui qui se propage sur le fil de mon existence. Il est à la fois éphémère et intense. Impalpable. Il est celui que j’ai perdu, il ne me reste que son image. Mais elle si vaste. Il n’y a pas de conformité entre ces portes et ces lieux. Il y a la porte, le lieu et moi. Distinctement. Je suis seule avec moi-même devant l’issue. Devant la multitude de ces passages, et la seconde d’après, juste en équilibre sur son embrasure, le fil de sa texture me transporte. M’emporte. Je tombe. Je vois l’accès, celui qui me donne le vertige. Celui de la tourmente. Celui que je vois, là, juste derrière la serrure béante et sanguinolente. Le brouillard se dissipe. L’espace s’ouvre. La porte se rend invisible. Oui… Une porte comme une fenêtre béante, sur un ciel grand ouvert, parsemé d'ailes moutonnées, s’ouvre à moi. Est-ce la porte de la liberté, du condamné ?! Celle de la vie ? Ou bien de la mort ?! Est-ce à ce point improbable d’exister quand la probabilité survient dans ma réalité ? Je suis las. Je me meurs entre vie et mort. Entre l’absurdité de ces mondes derrière l’étroit passage : le trou de mon âme accroché à la clé de mon cœur. C’est la serrure imminente, celle qui doit céder sous le poids de mon « éphémérité ». C’est… C'est l'embrasure incandescente ! Sans turion sur lequel s’accrocher. J’ai soudainement le vertige face à tant de beauté dans un Univers fait de cruauté. Douceur et aigreur, chaleur et froideur, rires et pleurs, haine et paix, amour et désamour, rêve et illusion, effervescence et repos. Le bouillon de ma potence. Et tous et toutes, encore. Et tout recommence dans mon inlassable existence. Je replie ma tête. Je me ploie sous la légèreté de la temporalité. Je me courbe sur le dos de la vieillesse de vie. Et tout en corps. Et tout en Tout. Voici ce que représente la porte dans ses profonds sillons. La ramure du temps. La trame de mon destin. Que suis-je alors ? Je me perds déjà au fond de son antre endiablé. Derrière il fait si noir, c'est le mélodrame de la mélancolie. Devant il fait si jour que je m’aveugle au centre de cette âme immaculée. Mais si j'avance vers l'ouverture, y verrais-je le chemin de la sérénité ? Se dessinerait-il au fur et à mesure de mes pas ? Il fait soudainement très noir, car je ne vois que la splendeur du vide, là, partout autour de mon Être. J'ai peur. Puis dans la nuée de mon espace, j’entends le cliquetis des larmes rouler sur la limpidité de mon bleu. La couleur de ce que je représente au centre de ma voûte céleste. Je suis l’astre illuminé dans la confusion et la désolation de mon symbole. Je bascule en avant et je plonge, et je tombe dans le gouffre de la mélancolie. C’est le mélodrame de la clé de mon cœur sous le poids de mon âme meurtrie. Mais continûment, au tréfonds de ma corporalité, je rends espérance au chemin de galets qui me conduira sur le sentier de la vie. Et j’espère indéfiniment devant l’infime sourire du soleil.