Ysandre

Bah oui ! tite Nat.

j'aime, je trouve ça jolie.
c'est rare que je comprenne la poésie.

Merci mon Besta.
Peut-être parce qu'elle n'est écrite qu'avec mon coeur ? Je ne sais pas travailler mes textes, comme on m'a appris au lycée. Chuis brut de fonderie !

c'est peut être le style que j'aime alors!

je dois être ignare mais j'ai vraiment du mal à comprendre le sens d'un poème dans 80% des cas.

Tu sais, Besta, il y a de la poésie compliquée, avec des tournures alambiquées, des mots savants, etc... et puis, pour les gens simples, il y a celle qui arrive toute seule, en prenant un papier et un stylo (j'ai écrit parfois sur des bouts de papier de rien !!!) simplement parce qu'on a envie de dire des choses qui nous passent, comme ça, sans que l'on sache pourquoi. Une impression, un visage, un regard, un paysage, rencontrés. Et hop ! ça déclenche un déluge de mots qui, bout à bout , font des phrases. Et puis quelqu'un vous dit : "c'est beau ce que tu écris" alors on se prend pour un poète !

Ysandre a écrit:

Et puis quelqu'un vous dit : "c'est beau ce que tu écris" alors on se prend pour un poète !

ne siffle pas, j'imagine que c'est plaisant quand on écrit que les gens aiment! je vais comparer ça aux gens qui disent que vous êtes bon dans votre sport. ça fait plaisir à entendre.

Ysandre a écrit:

A tous ceux qui se reconnaitront ....

A mes amis lointains,
ceux dont je ne puis
toucher la main...
et que j'aime,
à travers l'espace
à travers le temps
qui nous sépare
sans nous isoler.

A vous !
avec vos sourires
perceptibles
en ce que vous écrivez,
avec vos passions,
vos rires, vos tristesses,
avec tout ce dont
vous êtes fait.

L'humour, la tendresse,
l'écoute, la compassion,
la dérision pour atténuer
ce qui nous blesse,
et en faire jaillir
un éclat de rire !

A vous !
pour qui
je déshabille mon âme,
avec l'assurance
que vous me comprenez.
Avec mes humeurs
passagères, mes coups de coeur !

A vous,
si légères plumes
virtuelles...
mais qui pesez
si lourd lorsque je pense à vous.

Le poids de la tendresse.

Ysandre

oui, c'est bien joli, - et tendre, ce qui ne gâte rien au contraire !

mais non ! tu n'es pas ignare, Besta. Nous ne sommes sensible qu'à ce qui nous touche ! je n'ai pas été sensible à certains poète ! comme tout le monde. René Char, lui, m'a posé des problèmes de compréhension profonde. Je les ai surmontés, et j'adore ce poète surréaliste.
Je suis contente que tu sois sensible à ce que j'écris. Peut être pourras-tu aborder les grands ? je te conseillerai si tu veux ?

merci, ton Excellence. Le peu de mots me touche toujours beaucoup de ta part "il n'y a pas de gras"
te souviens tu, c'est ce que tu avais dit en lisant mon premier poème sur GDS* ?

évidemment que je suis intéressé par des conseils. surtout venant de GDS.
je n'ai jamais été déçu ou dépasser par ce que l'on me conseil ici donc je pense que tu sauras me diriger vers des poètes accessibles.

c'est très beau ce que tu écris Ysandre et effectivement ce n'est pas tout à fait dans "le moule"
Personnellement je n'aime pas trop les "vrais" poèmes avec plein de rimes et tout, je préfère des petits textes poétiques qui sont en fait une petite histoire racontée, comme tu dis vite, sur le coin d'une table. c'est comme cela aussi que je fais les miens

j'ai un peu de mal à parler de "mes poètes préférés". Il y a une part obscure, des choses que je n'ose dire... je me sens si petite vis à vis d'eux.
Sont grands ! bodel

ok Besta, j'essaierai d'être à la hauteur de ce que tu attends. Que préfères-tu, les poèmes en rimes, ou la poésie libre, dite "moderne" (sans rime) ? je vais essayer de te faire connaitre ceux que j'aime avec ou sans rime. Faut commencer par le début, quand même !

la poésie que je suis susceptible de comprendre.
je ne connais tellement pas que je suis prêt à découvrir tous les styles.

Personnellement j'ai toujours adoré Le roman inachevé d'Aragon je l'avais toujours dans mon sac d'écolière

je vais commencer par Victor Hugo, mais si tu ne ressens rien, Besta, tu me dis, on essaiera un autre.
Hugo parle de sa fille, Léopoldine, morte noyée avec son mari à Villequier. Il raconte sa peine...
Victor HUGO (1802-1885)
(Recueil : Les contemplations)

Elle avait pris ce pli ...
Elle avait pris ce pli dans son âge enfantin
De venir dans ma chambre un peu chaque matin;
Je l'attendais ainsi qu'un rayon qu'on espère;
Elle entrait, et disait: Bonjour, mon petit père ;
Prenait ma plume, ouvrait mes livres, s'asseyait
Sur mon lit, dérangeait mes papiers, et riait,
Puis soudain s'en allait comme un oiseau qui passe.
Alors, je reprenais, la tête un peu moins lasse,
Mon oeuvre interrompue, et, tout en écrivant,
Parmi mes manuscrits je rencontrais souvent
Quelque arabesque folle et qu'elle avait tracée,
Et mainte page blanche entre ses mains froissée
Où, je ne sais comment, venaient mes plus doux vers.
Elle aimait Dieu, les fleurs, les astres, les prés verts,
Et c'était un esprit avant d'être une femme.
Son regard reflétait la clarté de son âme.
Elle me consultait sur tout à tous moments.
Oh! que de soirs d'hiver radieux et charmants
Passés à raisonner langue, histoire et grammaire,
Mes quatre enfants groupés sur mes genoux, leur mère
Tout près, quelques amis causant au coin du feu !
J'appelais cette vie être content de peu !
Et dire qu'elle est morte! Hélas! que Dieu m'assiste !
Je n'étais jamais gai quand je la sentais triste ;
J'étais morne au milieu du bal le plus joyeux
Si j'avais, en partant, vu quelque ombre en ses yeux.

tu vois, c'est le chagrin sans nom d'un père qui a perdu son enfant, lis et toi qui a une petite, essais de te mettre à sa place. Tu vas voir, tenter de se mettre à la place des autres nous fait mieux les comprendre.... et dis moi ?

je viens de prendre une claque! j'aime!!!!

et comme tu dis, en me mettant à sa place ça me touche d'autant plus.
et tu sais Ysandre, je ne tente pas de me mettre à la place, c'est venu tout seul à la naissance de Jade.
j'en souffre presque parce que je me met souvent à la place des gens qui perdent un enfant ou je m'imagine souvent la detresse de l'enfant qui perd ses parents. ça me travaille beaucoup.

tout ça pour dire que tu as tapé dans le mile avec ce poème!

je l'savais ! (dit-elle avec modestie) hum !...
Quand tu lis un poème, essaie de le lire à haute voix, tu verras comme c'est beau, ces phrases d'Hugo, si bien écrites, si mélodieuses. C'est une approche de la poésie classique.
je vais t'en envoyer un autre, sur un thème plus bucolique.

Celui ci est très beau pour qui est sensible aux animaux, tous les animaux. dis moi ce que tu en penses ?
'incantation du loup

Les lourds rameaux neigeux du mélèze et de l'aune.
Un grand silence. Un ciel étincelant d'hiver.
Le Roi du Hartz, assis sur ses jarrets de fer,
Regarde resplendir la lune large et jaune.

Les gorges, les vallons, les forêts et les rocs
Dorment inertement sous leur blême suaire,
Et la face terrestre est comme un ossuaire
Immense, cave ou plat, ou bossué par blocs.

Tandis qu'éblouissant les horizons funèbres,
La lune, oeil d'or glacé, luit dans le morne azur,
L'angoisse du vieux Loup étreint son coeur obscur,
Un âpre frisson court le long de ses vertèbres.

Sa louve blanche, aux yeux flambants, et les petits
Qu'elle abritait, la nuit, des poils chauds de son ventre,
Gisent, morts, égorgés par l'homme, au fond de l'antre.
Ceux, de tous les vivants, qu'il aimait, sont partis.

Il est seul désormais sur la neige livide.
La faim, la soif, l'affût patient dans les bois,
Le doux agneau qui bêle ou le cerf aux abois,
Que lui fait tout cela, puisque le monde est vide ?

Lui, le chef du haut Hartz, tous l'ont trahi, le Nain
Et le Géant, le Bouc, l'Orfraie et la Sorcière,
Accroupis près du feu de tourbe et de bruyère
Où l'eau sinistre bout dans le chaudron d'airain.

Sa langue fume et pend de la gueule profonde.
Sans lécher le sang noir qui s'égoutte du flanc,
Il érige sa tête aiguë en grommelant,
Et la haine, dans ses entrailles, brûle et gronde.

L'Homme, le massacreur antique des aïeux,
De ses enfants et de la royale femelle
Qui leur versait le lait ardent de sa mamelle,
Hante immuablement son rêve furieux.

Une braise rougit sa prunelle énergique ;
Et, redressant ses poils roides comme des clous,
Il évoque, en hurlant, l'âme des anciens loups
Qui dorment dans la lune éclatante et magique.

Si tu veux continuer, tu me le dis, je t'en trouverai d'autres, mais je vais t'en donner un que je chéris particulièrement. Il est difficile, j'ai eu du mal ! mais juste pour te montrer la poésie moderne, heing ? et puis je te laisse tranquille jusqu'à plussss !

il est de qui ce poème sur les animaux ?

Leconte de Lisle, merde ! j'avais oublié de mettre l'auteur !

et qu'en termes choisis ces choses-là sont dites !!!!!!

les débuts en écriture de mon gamin : Besta

bouh ! la feuille blanche ! qu'est-ce que je vais dire ? par où commencer ? je vais les assaisonner ! il y en a qui ne me loupent pas... et si ils ne trouvent pas ça bien ? et si je leur dis des choses qui les blessent ?... hou ! j'ai peur ! et pis ils sont tous là à me pousser ! se rendent pas compte ! j'ai jamais essayé vraiment, moi ! Allez ! j'y vais ? oui, j'y vais, on verra bien. Et pis ils sont loin ! peuvent pas me mordre ! et si ils pensaient du mal de moi ??? oh ! que je suis malheureux !

je suis dans ta tête, Besta ! allez ! je suis là et je t'aime bien.

Ysandre a écrit:

Leconte de Lisle,

j'aime moins. j'ai l'impression de m'ennuyer quand je lis. je pense que c'est un manque d'expérience à la poésie.