les livres qui vous ont fait pleurer

J'ai beau l'avoir lu trois fois, je pleure toujours à la fin d'Une prière pour Owen. Comme une madeleine ! Je suis du genre très sensible...

Il y en a plusieurs, ceux de Dickens, sont très émouvants, "les disparus" de mendelshon, L'écriture ou la vie" de Semprun, et bien longtemps, plus à la mode, les romans de Alphonse Daudet, une source inépuisable de larmes, en espagnol et en Français Ceux de Daudet nous les avons lus à l'Alliance Française, presque toute son oeuvre, notre prof était sadique!!
mais comme j'aime pleurer (dans les livres seulement) pas dans la vie

Chez les Daudet, je préfère le fils, Léon. Avec lui, pas moyen de pleurer... Je pense aux Morticoles, par exemple.

Hope a écrit:

Chez les Daudet, je préfère le fils, Léon. Avec lui, pas moyen de pleurer... Je pense aux Morticoles, par exemple.

tu peux développer, qu'on comprenne de quoi il est question ?

Léon était un type très sanguin, jouisseur et grande gueule. Il a fondé l'Action française avec Maurras. Dans ce canard, il s'est vite rendu célèbre par ces articles polémiques d'une rares violence.

Un féroce !

Pour autant, cet anti-démocrate avait un jugement littéraire très sûr et fin. Par exemple, il s'est beaucoup battu pour que Proust soit apprécié à sa juste valeur.

Il avait commencé des études de médicine qu"il a abandonné pour la littérature (et il a bien fait). Les Morticoles, récit à la Gulliver d'une bande d'aventurier prisonnier d'un monde entièrement gouverné par des médecin, est ce qu'il présentait comme la thèse de doctorat qu'il n'a jamais écrite. C'est hilarant.

Il a aussi laissé un grand nombres de souvenirs politiques et littéraires d'un grand intérêt (du moins pour moi). Toujours rédigé en style alerte, vif et corrosif !

Je suis fan

oui, je savais Leon Daudet proche de Maurras et dedicataire de certaines oeuvres de Proust qui ne partageait pourtant pas son antidreyfusisme militant ;

On peut s'étonner du jugement littéraire souvent perspicace de cet écrivain, maintenant oublié, qui fut antirépublicain, antidémocrate, antidreyfusard, et antisémite...

Pleurer est un grand mot.Mais quaund même Jean Valjean m'emeut particulièrement, quel homme. Je suis un fan inconditionnel de sa persévérance, de son destin. Certainement que l'incarnation par Ventura y est pour quelque chose.

Les fameux anti...

Anti républicain et démocrate, normal, étant royaliste.

Anti dreyfusard, ça va avec antisémite (et encore, c'est caricatural), mais c'était en accord avec ses idées et l'époque. On pourrait même dire qu'il ne l'a pas plus été que les Goncourt ou son cher père.

De toute façon, moi, je ne vois que l'écrivain de talent. Je ne vois rien à redire à tout cela

Pour moi les meilleurs livres sont ceux qui me font rire aux éclats et ils sont plus rares que ceux qui font vibrer la corde sensible
il suffit parfois d'une scène drôle ou d'un gag dans une histoire qui peut être tragique ...

Si le coeur se serre et que les larmes coulent, difficile d'oublier ensuite ...

Oscar et la dame en rose m'a aussi fait pleurer

Puisque rien ne dure de Laurence Tardieu

La petite fille de Monsieur Linh de Philippe Claudel

Boomerang de Tatiana de Rosnay

et tout récemment Le bateau brume de Philippe Le Guillou

je facilement

Lambeaux de Juliet

mona a écrit:

tout récemment Le bateau brume de Philippe Le Guillou

je crois avoir parlé de lui à propos de la littérature arthurienne dont il s'inspire, et dont il prolonge les thèmes.
Que penses-tu de son style ?
certains lui reprochent d'être froid, comme si la chape universitaire l'empêchait de communiquer des émotions.

Je vois qu'Oscar et la dame en rose a été cité plus d'une fois. C'est à ce livre que la question posée m'a fait penser illico. Je me souviens d'avoir pleuré comme une madeleine.
Je suis très très réactive devant un livre, d'une façon générale. J'ai pleuré plus d'une fois - et pas qu'un peu -, j'ai facilement le cœur qui se serre et je peux vraiment rire à gorge déployée... Je revois encore mon père entrer dans ma chambre : "Pourquoi tu rigoles comme une baleine ?"

Je ne me souviens plus, cependant, des livres devant lesquels j'ai pleuré. Il faut dire aussi que selon les moments où je les lis, j'ai plus ou moins la larme facile. Dernièrement, j'ai failli fondre en larmes devant Si c'est un homme... Je me suis retenue : j'étais au boulot, ça ne l'aurait pas trop fait !!!

Comme pour Kervinia, un livre peut me faire éclater de rire, ou pleurer. Quand je pleure c'est souvent parce que la situation décrite entre en résonance avec un fait vécu. Mais de manière générale, tout ce qui concerne la séparation, le deuil, me serre la gorge. Comme le poème de W. H. Auden, intitulé "Arrêter les pendules".
Ou bien des choses comme ça :
[…] Lorsque le cœur ne nous bat plus, nous guettons le grand large dans les flaques de la rue afin d'y laper notre misère et d'offrir à notre désir un semblant de ciel. Parfois, nous regardons intensément les yeux de nos semblables, espérant trouver la mer et y sombrer brièvement.

Nous frottons notre peau dans la chambre contre la peau d'autrui, en quête d'une électricité bleue et de son bel arc de foudre. […]
J.M. Maulpoix, Une histoire de bleu

Maulpoix a son fil sur GDS*. Je le propose donc en poésie pour les vacances cf lecture commune. Tu suivras, mag à l'eau ? tu proposeras même un titre ?

rotko - à propos de Philippe Le Guillou - a écrit:

certains lui reprochent d'être froid, comme si la chape universitaire l'empêchait de communiquer des émotions.

je n'ai pas eu cette impression,
ni dans Fleurs de tempête
l'introspection est parfois poussée à l'extrême et peut nuire à la spontanéité, les deux romans sont bien construits avec un rythme acceptable.

Le style n'est pas facile à aborder: de longues descriptions et peu de dialogues, mais assez pour être vivant.

Ce qui m'a sans doute le plus accrochée dans ce roman c'est sa façon de parler de la gémellité, de l'attachement, de la nécessité d'avoir des modèles pour se construire ...

Je viens de finir "Personne n'est capable de voler. Personne n'est capable de se souvenir", la première BD de Remember de Benjamin, et bonjour la fontaine, à la fin... Je suis trop sensible. ><

un livre qui m'a vraiment marqué: "La dame aux camélias "d'Alexandre Dumas fils .
J'ai beaucoup pleuré à la fin du livre où Marguerite souffrant de "phtisie" abondonnée par tous et dans une agonie sans fin..ne pouvait que regretter les choix de sa vie passée et le poids de son amour perdu.

martine bella a écrit:

un livre qui m'a vraiment marqué: "La dame aux camélias "d'Alexandre Dumas fils .
J'ai beaucoup pleuré à la fin du livre.

Voici le fil avec Harelde

Citation :

C'est encore une larme accrochée à l'oeil que je vous dis venir de terminer la Dame aux Camélias

Pleurer , pas vraiment .

Mais avoir les larmes aux yeux et le coeur serré , oui!

-Milady de Paul Morand (un auteur trop oublié !)

-Beaucoup de nouvelles de Maupassant

D'autres encore, mais comme je suis lâche, quand un livre m'a fait cet effet, j'évite soigneusement de le relire....

Le seul dont je me souvienne m'avoir fait pleurer, c'est Simetierre, de Stephen King, quand tout bascule.

Plus récemment, La Route m'a assez marqué, ainsi que Le Racisme Expliqué A Ma Fille, de Tahar Ben Jelloun.

Strega a écrit:

Le seul dont je me souvienne m'avoir fait pleurer, c'est Simetierre, de Stephen King, quand tout bascule.

Ah ?
Je ne me souviens pas d'avoir ressenti autant d'émotion.
Mais c'est loin...


Dans mes souvenirs, Charlie est plus poignant.

Foulala, je peux avoir la larme assez facile, quand je suis fatiguée. Je me souviens avoir pleuré, très jeune, sur Viou de Troyat, sur Les vertes années de Cronin, sur les Raisins de la colère aussi.
Puis, j'ai eu la larme sur Jane Eyre (récemment, même pas honte) et sur Géométrie d'un rêve de Haddad, et sur tout plein d'autres livres forts, certainement mais je ne m'en souviens plus.
Des fois, il suffit d'une description délicate, souvent d'une situation injuste.

Celui qui me fait cet effet à tous les coups, dont le héros est un coeur pur enfermé derrière un visage repoussant, un coeur amoureux jamais satisfait, une âme désintéressée et toujours fidèle et qui jusqu'à la fin, malgré les coups du destin, restera droit et fidèle à lui même et aux autres: Cyrano, bien sûr.

Citation :

Oui, vous m'arrachez tout, le laurier et la rose!
Arrachez! Il y a malgré vous quelque chose
Que j'emporte, et ce soir, quand j'entrerai chez Dieu,
Mon salut balaiera largement le seuil bleu,
Quelque chose que sans un pli, sans une tâche,
J'emporte malgré vous, et c'est...

C'est?

Mon panache.

savinien a écrit:

Celui qui me fait cet effet à tous les coups, dont le héros est un coeur pur enfermé derrière un visage repoussant, un coeur amoureux jamais satisfait, une âme désintéressée et toujours fidèle et qui jusqu'à la fin, malgré les coups du destin, restera droit et fidèle à lui même et aux autres: Cyrano, bien sûr.

Citation :

Oui, vous m'arrachez tout, le laurier et la rose!
Arrachez! Il y a malgré vous quelque chose
Que j'emporte, et ce soir, quand j'entrerai chez Dieu,
Mon salut balaiera largement le seuil bleu,
Quelque chose que sans un pli, sans une tâche,
J'emporte malgré vous, et c'est...

C'est?

Mon panache.

Une valeur sûre !

J'ai mis L'Homme qui rit dans les livres qui m'ont fait rire, mais je peux également le mettre dans les livres qui m'ont fait pleurer...