Visualisez-vous ... les livres que vous lisez ?

Visualisez-vous ... les livres que vous lisez ?

Je m'explique, quand je lis un livre je visualise tout comme si un film se construisait dans ma tête, cela a toujours été même avant de faire de la mise en scène, évidemment cette façon de voir inconsciente m'a bien servi mais que se passe-t-il de votre côté ?

Ma question est donc de savoir si vous aussi, vous visualisez vos lectures ? si oui de quelle manière ?
Juste vous imaginez le portrait d'un protagoniste, les paysages, quelques actions, quelques passages qui vous touchent, qui sont particulièrement dépeints par l'auteur, ou si vous aussi un film se réalise dans votre esprit.

Pour les paysages et les scènes, c'est difficile de les imaginer, sauf s'ils sont traduits pour moi en lignes : ainsi chez Malraux la scène de l'enterrement dans l'Espoir, qu'il a d'ailleurs transcrite dans le film éponyme : les participants descendent par un chemin qui fait des Zigzags. Même remarque pour Madrid sous les bombardements : la verticale des bombes et les horizontales pressées des ambulances.

Chez Hugo dans les misérables, la bataille de Waterloo : des lettres dessinnet sur le terrain la formation des armées ennemies. On se represente donc facilement leur disposition.

Quand il y a des contrastes entre les accidents de terrain, la representation est aisée, comme pour la scène de l'attaque des chouans contre la ville de Fougères dans Balzac.
Mais hors ces exemples frappants, la disposition topographique des lieux sauf si elle est décrite avec talent, m'echappe en général.

Dans l' interieur de la nuit de Leonora Miano, la scène cruciale est très visuelle. C'était d'ailleurs le point fort de ce roman.

En fait, en réfléchissant, non je ne vois pas trop les décors d'un roman, trop préoccupée par l'histoire. Par contre je me mets facilement dans la peau du personnage , ses sentiments, ses émotions je les fais miennes. Pas facile à expliquer mais bon ! je ne vois pas le grand champ de lavande mais la jeune femme qui dit au revoir à sa mère par exemple? voilà

Je visualise tout.....et quand le décor n'est pas décrit je l'imagine...ce qui explique que je vais rarement voir l'adaptation d'un roman au cinéma....je préfère garder intact mon imaginaire.... et aussi que je sois si susceptible quand un décor connu est mal retranscrit ( je repense aux falaises dunkerquoises décrites par R. Jha dans L'odeur )

Il arrive qu'un roman soit très peu visuel (Puisque rien ne dure de Laurence Tardieu), dans ce cas je suis très sensible au style, à la construction du roman et à son ambiance beaucoup plus qu'à la musicalité des phrases...

bref, je suis très visuelle et très peu musicale.....
Etudiante, aux examens, je revoyais mes cours (la phrase soulignée trois fois etc....)....mon cher et tendre s'entendait les réciter....

La question est intéressante. Alors moi oui je visualise souvent les lieux des romans mais je sais que ce que je visualise ne correspond pas forcément à ce qui est voulu par l'auteur. Souvent ce que je visualise ce sont des lieux que je connais et que je modifie par rapport à ce qui est écrit.

Et je me mets facilement à la place des personnages mais là je n'ai pas besoin de partir de personnes que je connais, je pars uniquement de ce qu'on en dit.

Je visualise tout, mais de manière plus ou moins floue ou vague.
Tout dépend du style de l'auteur. Par exemple dans le livre que je lis actuellement, La vie rêvée des plantes, l'aspect du personnage n'est pas absolument pas détaillé, je ne le vois donc pas avec précision. A vrai je l'imagine sans me focaliser sur lui. Je ne sais pas si c'est très clair.

Chouette question ! Moi j’ai tendance à bien visualiser les décors, mais en ce qui concerne les personnages, je manque un peu d’imagination et je « décalle » par rapport aux descriptions. Par exemple, dans le dernier roman que j’ai lu, il y avait un scribe. L’auteur avait beau le décrire chevelu, rien n’y faisait, il est resté chauve pendant tout le roman. Je lui avait collé le visage (plus ou moins) d’un personnage de Thorgal. Pour Pratchett que je suis en train de lire, c’est facile, j’ai des tas d’illustrations de Fantasy qui sont déjà passées devant mes yeux…

Il y a un petit ennui avec les personnages dont la description est tardive dans le roman : dans La compagnie des spectres, de Lydie Salvayre, on apprend assez tard que la narratrice n’a que 17-18 ans. Elle est restée trentenaire d’apparence, dans ma tête.

Ca m'arrive aussi, dans 1984, George Orwell à beau décrire Winston comme un blond avec un visage sanguin, je n'ai pas pu l'imaginer autrement que brun avec un visage plutôt pâle et maladif.