Joyce Carol Oates

D'elle, je n'ai lu que Le pays des merveilles.
Mais j'ai beaucoup aimé. C'est un roman très bien écrit, l'histoire d'une quête, celle de l'identité. Après, le fait qu'il n'y a pas vraiment de fin, ça peut être frustrant. En même temps, je crois qu'on cherchera toujours qui on est.

Burn_The_Witch a écrit:

D'elle, je n'ai lu que Le pays des merveilles.
Mais j'ai beaucoup aimé. C'est un roman très bien écrit, l'histoire d'une quête, celle de l'identité. Après, le fait qu'il n'y a pas vraiment de fin, ça peut être frustrant. En même temps, je crois qu'on cherchera toujours qui on est.

Bienvenue au club des "fans" de Joyce Carol Oates ...Je ne peux que te conseiller de lire d'autres ouvrages de cet auteur

Nymphéa a écrit:

A propos de Eux
Le roman commence de façon abrupte et dense et se poursuit avec force pendant les deux tiers de l’histoire. La réalité sociale et la vie des différents protagonistes sont rendues avec la subtilité psychologique et la finesse qui sont la « marque » de Joyce Carol Oates. Mais par la suite, le texte se dilue dans de grandes descriptions du ressenti ou des actes des personnages, les mots s’alignent sur des pages pour décrire un seul moment et les héros perdent de leur substantialité, ils deviennent désincarnés par rapport à leur vie, ils n’existent plus que dans le discours de l’auteur. Cela devient ennuyeux et j’avoue avoir eu quelques difficultés à terminer le livre.
Je précise qu’il s’agit d’une réédition de l’ouvrage avec une traduction révisée, parue en poche chez Points Signature ; première édition 1969 .

Je viens de le terminer, et je ne savais pas qu'il s'agissait d'une traduction révisée. Les personnages ont une certaine profondeur, acquise en quelques phrases (comme toujours chez JCO) mais je suis d'accord, ils sont totalement désincarnés, éthérés, les événements n'ont aucune prise sur eux. Dommage, mais difficile à terminer. Mon Oates le plus laborieux.
L'incipit est très beau tout de même (cité dans un livre qui vient de sortir, sur les premières phrases célèbres, de Léon Mazella) :
"Par un chaud après-midi d' août 1937, une fille amoureuse se tenait devant un miroir." Après, tout devient flou et trop onirique, désespéré..

Les mystères de Winterthurn

L’histoire peut se lire comme un roman policier, ce qui n’est pas sans rappeler que Joyce Carol Oates en a écrit un certain nombre sous le pseudonyme de Lauren Kelly. Dans une petite ville du Sud, Winterthurn, des évènements mystérieux. Le récit se passe en trois épisodes séparés chacun par une douzaine d’années, on y retrouve les mêmes personnages, dont le détective Xavier Kilgarvan. L’action se situe au XIXème siècle et l’auteur évoque sans en avoir l’air les mœurs, les modes, les faits sociaux et économiques propres à chaque époque. Dans le premier épisode Xavier n’a que 16 ans et Joyce Carol Oates nous plonge dans l’ambiance d’un récit gothique angoissant. Les deux épisodes suivants seront menés comme des enquêtes policières, la première non sans références à Sherlock Holmes, la deuxième me faisant penser à Poe.
Mais au delà de ce premier propos, l’auteur nous livre une analyse sans concession et dénonciatrice de la bonne société. Son ironie mordante et grinçante nous fournit de belles pages qui prêteraient au rire si le constat n’était aussi cruel. Les pauvres parqués dans le Sud ont tous les vices, alors que les riches dans leurs quartiers propres et pimpants du Nord n’ont que vertus et belles manières; les pauvres sont par essence coupables et les riches ne peuvent être qu’innocents; les pauvres seront condamnés, les riches sont insoupçonnables. Cela pourrait donner un effet de caricature sans la subtilité de l’écriture de Oates et la justesse de son approche. Car le tout n’est que farce sociale (comme encore de nos jours) où les pires turpitudes se cachent sous le verni et la «bonne» pensée. Un roman noir et sombre maîtrisé de main de maître, un régal de lecture !

je signale un entretien d'une page dans le journal Le monde du 4 Août avec joyce carol Oates

c'est là

Autant le conserver car dans huit jours il ne sera plus accessible.
L'auteur y parle de la question noire dans ses livres à propos de fille blanche fille noire qui paraîtra en septembre chez Philippe Rey. Elle parle aussi de son journal de 1973 à 1982, de son essai de 2003 "la Foi d'un écrivain", de ses admirations littéraires, Gide, Sartre, et Proust + Joyce et quelques autres comme Faulkner et Hemingway (leur rapport au passé).

- Parlons d'un de vos grands livres, de 1969, "Eux" (Stock), l'histoire chaotique d'une famille pauvre, que l'on suit de la Grande Dépression des années 1930 aux émeutes raciales de 1967. Des drames, de la violence, des amours, de la folie, dans les bas-fonds de Detroit. Est-ce que les deux héroïnes sont des victimes du grand rêve américain?

-

Citation :

Ce ne sont pas des femmes qui vivent pacifiquement, et il y a une sensation de cauchemar dans ce livre. C'est curieux, je pensais souvent, en écrivant, à la figure de Julien Sorel dans Le Rouge et le Noir, j'aime beaucoup Stendhal. Eux est un roman sur la lutte des classes, un sujet qui m'a toujours passionnée et qui en effet suppose qu'on travaille sur la complexité, la tension, le drame, comme j'aime le faire. Le piège du rêve américain, oui, bien sûr, mais elles s'en sortent, finalement.

Merci Rotko; Je vais essayer de dénicher cet article sur papier, c'est à dire Le Monde du 4 quelque part; mais demain sera déjà le 5...

je t'envoie l'article par courrier. c'est parti.

un nouveau Oates chez Philippe Rey (1 octobre 2009)
Collection : ROMAN ETRANGER



Fille noire, fille blanche.

Genna et Minette doivent partager leur chambre à Schuyler College dans l'Etat de New-York.
- L'une est blanche, issue de l'intelligentsia de gauche, nourrie à la sauce hippie néanmoins aisée de parents insurgés contre l'ordre établi, pourfendeurs de Nixon.
- L'autre est noire, fille de pasteur, boursière et travaillée par la religion.

Cà se lit comme un polar, dit ouest-France.

rotko a écrit:

Cà se lit comme un polar, dit ouest-France.

En même temps ça a l'air sérieusement bourré d'énormes clichés (genre tout les oppose, leur culture, leur éducation, leur idéaux, leur couleur de peau etc...) et déjà on aperçoit à quinze kilomètres le message qui clignote: "respectons nos différences", et je parie qu'à la fin elles deviendront les meilleures amies du monde, ou que l'une sauvera la vie de l'autre, en tout cas une happy end très politiquement correcte et tout à fait bienvenue sous le règne d'Obama, me trompe-je beaucoup ?

Faut se méfier avec Joyce Carol Oates.

On verra sur pièces ce livre que Rue 89 présente comme démoniaque.

Madame Oates a pour habitude de fouiller ses personnages et ne se contente pas de la facilité! Elle a un regard acéré envers ses contemporains et sait se montrer ironique et mordante; elle n'est jamais complaisante! Attendre d'avoir lu le livre avant de juger...

Vous ne me connaissez pas.

Des nouvelles, plus ou moins longues. Madame Oates fait à nouveau preuve d’une grande virtuosité. Des portraits croqués avec justesse où la montée des sentiments et des réactions est décrite avec pénétration. Ce que peuvent cacher les apparences. Ce qui est enfoui au fond de chacun. Ce que peut révéler certaines situations extrêmes. Des textes intenses et profonds. Beau, très beau ! Dérangeant…

Le critique littéraire de Ouest France a du trop lire Marie Lester..... Il ne supporte plus la vraie littérature....
Chez Oates il n'y a pas de clichés. Cette auteure manie les mots comme peu d'écrivains aujourd'hui. Ses livres traitent régulièrement des problèmes raciaux entre blancs et noirs aux Etats-Unis, pour une bonne raison : on est loin d'en avoir terminé.
Cette femme a un principe peut être inconscient : elle surprend toujours son lecteur en jouant justement avec les idées reçues, que ce soit sur le racisme, sur les relations amoureuses... Mais il faut en lire un pour le comprendre. A Ouest France ils doivent penser que Jim Harrison est un écrivain du dimanche....J'aimerais bien discuter avec ce critique....

Y en a à qui ça va faire plaisir je crois : elle est nominée pour le prix nobel de littérature.

vous avez raison, quand on n'est pas d'accord avec un avis ou un texte, autant le dire et le faire savoir à l'auteur.

je peux être aussi responsable avec une citation isolée

Voici le texte entier

Citation :

Née en 1938, deux fois finaliste du Nobel de littérature, Joyce Carol Oates a écrit plusieurs policiers sous les pseudonymes
de Rosamond Smith et de Lauren Kelly.
Roman. De Princeton, où elle enseigne l'écriture, cette femme diaphane, poète, grande écrivaine, a donné naissance, en cinquante-trois romans, à une jungle imaginaire exubérante.

Spoiler:

Je crois qu'elle est psychanalyste, et s'interesse notamment aux problèmes de l'ecole.

Lu ce jour la critique de Lire sur "Filles noires filles blanches". Elogieuse. Pour moi, il est toujours délicat de traiter de certaines questions qui ont tendance à soulever les polémiques. Surtout quand, comme Madame Oates, on a l'art de pointer les travers et faux-semblants. Sa subtilité et son ironie ne peuvent plaire à tous et beaucoup préfèrent se voiler la face...

bibliobs soumet Joyce carol Oates à la question.

Citation :

N. O. - Rêvez-vous beaucoup? Et vous arrive- t-il de prendre note de vos rêves pour les utiliser dans vos livres ?

J. C. Oates. - Nous rêvons tous, mais nous n'en gardons pas tous le souvenir. L'imagination nocturne est bien plus débridée et bien moins «utilisable» que l'imagination diurne, déjà stupéfiante en elle-même.

L'écrivain qui écit trois livres en même temps donne des conseils aux jeunes auteurs :

Citation :

Lire beaucoup et avec enthousiasme ; choisir un écrivain singulier et lire toute son oeuvre ; écouter les autres parler ; être invisible si possible ; voyager, penser, rêver, regarder.

Joyce Carol Oates, Le triomphe du singe-araignée, sortira le 5 janvier chez Les Allusifs.

Citation :

« Le personnage principal, Bobbie Gotteson, est le prototype de l’assassin inné, sorte d’enfant sauvage découvert dans une consigne d’un terminal de bus de New York. Être ambigu, Gotteson est à la fois poète et chanteur, assassin et acteur hollywoodien. »

"Un endroit où se cacher".
Un très bon Joyce Carol Oates.
Une adolescente a eu un accident de voiture et elle se pense à l'origine (comme "coupable") de cet accident.
Une entrée très prenante dans la psychologie d'une adolescente traumatisée par pareil choc. En fait, le thème de ce roman est double : la souffrance physique et le sentiment de culpabilité psychologique.
J'ai beaucoup aimé et je recommande !
D'autres l'ont-ils lu ?

Je suis un peu perplexe devant Oates. j'ai lu cet été La fille tatouée, que j'ai bien aimé, même si ça ne mérite pas un Nobel
Puis j'ai commencé Hudson River, et j'ai eu l'impression de me retrouver devant les mêmes personnages cuisinés à une sauce un peu différente: l'homme riche et un peu asocial qui protège une fille plus jeune et paumée, le tout évoluant dans un milieu de banlieue aisée. Ça m'a agacé et j'ai laissé tomber le livre.
J'aime bien sa façon d'entrer dans une histoire, non linéaire, par petites touches, mais est ce qu'elle raconte la même histoire dans tous ses livres?
Je vais peut être en tenter un autre, juste pour voir....

Citation :

mais est ce qu'elle raconte la même histoire dans tous ses livres?

Non
Regarde dans le fil les différents romans cités, et choisis!

J'ai lu récemment "Délicieuses Pourritures"; ce roman m'a passionné, à tel point que j'envisage de lire les autres livres de cet auteur.

Commençons d'abord par un petit résumé de l'histoire : "Un campus féminin, dans la Nouvelle-Angleterre des années 1970. Gillian Bauer, vingt ans, brillante étudiante de troisième année, tombe amoureuse de son charismatique professeur de littérature, André Harrow".

Le roman se présente sous forme de journal intime et débute dans les années 2000, revient dans les années 70 et se termine dans les années 2000.
La stucture est à mon sens parfaite. Le livre se termine sur les ressentis de l'héroine qui, 30 ans après les faits revient tout en sagesse.

Le style est absolument exquis, raffiné.
La perversion, les rebondissements en tous genres sont les ingrédients de ce livre.

j'ai l'impression que c'est le même genre d'histoire que la fille tatouée ou hudson river: la fille jeune et le vieux sage.....Mme Oates a vraiment un souci avec son œdipe

Je viens tout juste d'entamer La fille tatouée.
Pour le moment, j'aime beaucoup le style de cet auteur que je découvre avec ce premier livre.