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 Joyce Carol Oates

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MessageSujet: Re: Joyce Carol Oates   Joyce Carol Oates - Page 11 EmptyDim 05 Fév 2012, 07:56

rotko a écrit:
ça veut dire que tu retourneras sans doute chez Carol Oates cheese


ouiiii je viens d'acheter "les femelles" evil mais je voudrais bien trouver "confessions d'un gang de filles" en poche mais ça craint col
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binou
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MessageSujet: Re: Joyce Carol Oates   Joyce Carol Oates - Page 11 EmptyDim 05 Fév 2012, 07:57

Maya a écrit:

Je ne saurasi plus me passer de JCO! Une amie de Belgique m'a envoye "delicieuses pourritures", "Les chutes" et " Nulle et Grande guele" content !

J'aurai a les lire jusqu'au printemps! flower

ceux-là me tentent bien aussi miam cheese
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MessageSujet: joyce Carol Oates page 17   Joyce Carol Oates - Page 11 EmptyMar 07 Fév 2012, 20:08

Maya:
. est passionnée de Joyce Carol Oates et avec de bonnes raisons. La littérature vit par le talent de ses auteurs,et les livres de J.C.Oates sont bouleversants et vont droit au cœur, ses sujets sont inépuisables, tous de qualité, moi aussi j’aime cette gloire de la littérature Américaine, bien que je n’aie pas lus tous ses livres, encore.
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MessageSujet: Re: Joyce Carol Oates   Joyce Carol Oates - Page 11 EmptyMer 08 Fév 2012, 18:07

Il est long ce fil !!!! Surprised je l'ai lu entièrement pour retrouver le livre de Oates que j'ai lu il y a qq temps ! impossible de m'en souvenir. Il ne m'a pas marquée, donc ça ne devait pas être l'un de ceux dont vous parlez ici.
Je n'en ai trouvé qu'un à la médiathèque Bellefleur je le commence ce soir, et si j'en crois ceux qui en ont parlé, même brièvement, je vais me régaler.
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MessageSujet: Re: Joyce Carol Oates   Joyce Carol Oates - Page 11 EmptyMar 14 Fév 2012, 13:15

Zombi C'est en se plaçant dans l'esprit de ce tueur abominable que JCO nous raconte sa vie quotidienne, sa façon de se mettre en chasse et d'échafauder ses pièges, tout l'attirail et la mise en scène. IL s'agit de Quentin issu d"un milieu social très favorisé dont les parents ( père enseignant ) ont bien du mal à penser qu'il y a du vrai dans l'accusation de viol sur mineur qui l'oblige à suivre un traitement. Il est concierge dans la maison de famille que les parents louent à des étudiants étrangers. D'apparence enfant modèle, petit fils prévenant mais se cache un redoutable tueur derrière cette façade, un être foncièrement mal dans sa peau et traumatisé bêtement ( ça c'est mon avis ) Je ne préfère pas dire que quelles façons ils s'approprie ses victimes en voulant créer des zombis

Je n'ai pas trop accroché à ce roman, l'utilisation de l'esperluette ( ça vous rappelle quelqu'un ) à tout bout de champ m'a lassée. Ce roman a manqué d'impact, je l'ai lu de loin sans entré réellement dedans et la plume de JCO m'y a déçue même si je comprends très bien qu'elle ait choisi ce style par rapport à son héros.

Il est publié chez Stock La cosmopolite

Mon prochain sera Fille noire, Fille blanche que Kervinia m'a prêté il y a déjà un bon moment
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MessageSujet: Re: Joyce Carol Oates   Joyce Carol Oates - Page 11 EmptyMar 14 Fév 2012, 13:25

Bah voilà ! j'ai laissé tomber un livre ! bellefleur c'est rare, pourtant, mais là !.... pas pu.
ce qui ne veut pas dire que je ne prendrai pas un autre ouvrage de J.C. Oates ! une hirondelle ne fait pas le printemps, n'est ce pas ?!
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MessageSujet: Re: Joyce Carol Oates   Joyce Carol Oates - Page 11 EmptyMar 14 Fév 2012, 13:28

Essaie Eux ou Les chutes si tu ne peux avoir Petite soeur mon amour
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MessageSujet: Re: Joyce Carol Oates   Joyce Carol Oates - Page 11 EmptyMar 14 Fév 2012, 13:42

oui, Nat, mais je cherche surtout petite soeur je l'ai réclamé à la médiat' j'espère qu'ils vont l'avoir !
il y a un truc qui m'énerve : je ne me souviens toujours pas du livre de Oates que j'ai lu il y a un certain temps !!! mais ce n'est pas parce qu'il y a un certains temps !!! je me souviens bien de mes premiers bouquins quand même !
la mémoire est sélective.
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MessageSujet: joyce Carol Oates page 17   Joyce Carol Oates - Page 11 EmptyMar 14 Fév 2012, 15:20

Je lis tous les résumés, ce qui me donne envie de lire, j'ai encore celui qu'on m'a apporté de Paris"petite soeur ,mon amour", mais comment prendre le temps suffisant pour la lecture? le plus important c'est savoir que je l'ai à portée de main.
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MessageSujet: Re: Joyce Carol Oates   Joyce Carol Oates - Page 11 EmptyJeu 16 Fév 2012, 14:04

Et pourquoi ne tenteriez vous pas Johnny Blues ?
study


Johnny Blues

Un autre livre très dense. Articulé en trois parties.
La première («Tueur ») présente John Ready Heart, depuis son arrivée dans la petite ville de Willowsville (région de Buffalo dans la partie est de l’Etat de New York dont JCO est originaire) alors qu’il avait onze ans.
Rapidement John Ready Heart fascine. Très mûr pour son âge, il conduit déjà une voiture même s’il n’a évidemment aucun permis pour cela. Il est peu causant, se lie peu aux autres. Pas vraiment beau non plus. Pourtant, alors que les autres enfants auraient pu le rejeter irrémédiablement et en faire leur tête de turc, John Ready Heart va, malgré lui, devenir le héros de la jeunesse locale. Toutes les filles tombent amoureuses de lui et passent le plus clair de leur temps à rêver, à parler de lui. Et à tenter d’attirer son attention. Les garçons l’admirent, notamment pour ses performances au basket qui l’on conduit à devenir le pilier de l’équipe et le chouchou de l’entraineur de l’équipe du lycée. Les adultes ne restent pas non plus de marbre. Les femmes surtout qui en pincent pour le jeune homme de 18 ans qu’il est devenu.
Tout comme John Ready le taciturne qui a fait tourner la tête de toute la petite communauté jadis tranquille, sa mère Dalhia Heart est responsable d’un pic brutal d’hormones au sein de la gente masculine. La belle Dalhia Heart, la sublime Dahlia Heart que toutes les femmes jalousent. Le vieux Heart (le père de Dalhia) devient également une figure alors qu’au contraire les jeunes frère et sœur de John Ready resteront dans l’ombre, passant inaperçus la plupart du temps.
Puis, c’est le drame. Un crime de sang dans la maison des Heart. John Ready a tué et s’est enfuit. Comment est-ce arrivé, pourquoi ? C’est le seul sujet de conversation en ville, pendant la cavale du coupable, pendant son incarcération, son procès. Et bien après.
La seconde partie est centrée sur John Ready et nous éclair sur ce gosse énigmatique. D’où vient-il ? Qu’a-t-il vécu ? On le voit également adulte alors qu’il a quitté Willowsville pour s’établir plus au Nord au bord du Lac Ontario. La troisième partie ramène le lecteur à son point de départ à l’occasion de la trentième rencontre des anciens élèves du lycée. Tous âgés de près de 50 ans, ils n’attendent qu’une seule chose : de voir apparaître leur ancien camarade qu’ils n’ont plus vu depuis 30 ans et qu’ils ont élevé au rang de légende.
Un nouveau grand livre de JCO. Toujours bien écrit, empreint d’humour, tour à tour triste, tendre, caustique. JCO y dépeint avec brio la petite communauté de Willowsville avec ses bons côtés et ses petites mesquineries au quotidien. Les deux premières parties sont magnifiques et très prenantes. Mais j’avoue avoir un peu trouvé le temps long au cours de la réception des anciens élèves. John Ready va-t-il pousser la porte pour le plus grand bonheur de tous ?
Encore un très grand livre donc, même s’il ne se place pas parmi mes préférés.
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Maya
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MessageSujet: Re: Joyce Carol Oates   Joyce Carol Oates - Page 11 EmptyMer 21 Mar 2012, 08:46

Delicieuses pourritures


C’est « mon deuxieme » Joyce Carol Oates .
J’ai lu que Joyce Carol Oates a ecrit une serie de romans sur des jeunes femmes se trouvant dans des situations dangereuses dues a des histoires d’amours trompeuses qui les entrainent dans le monde vicieux des pervers tels Black Water, First Love, Lock the Door upon Myself. Delicieuses pourriture est egalement un de ces histoires d’amours gothiques. C’est l’histoire de la vie quotidienne de la jeune Gillian et ses amies, etudiantes et pensionnaires a Catamount College . Elles succombent toutes, petit a petit a l’enchantement de la poesie et du professeur qui l’enseigne – Andre Harrow. Il est marie a une francaise, Dorcas, sculptrice qui partage les jeux de seduction de son mari vis-a-vis des jeunes filles.
Au debut du roman, on s’apercoit de l’amour desespere, mais aussi de la curiosite malsaine que Gillian porte sur son professeur et sa femme. Si elle les croise par hasard, elle se met a les suivre. Pourquoi ? Elle ne le sait pas, elle le fait comme une zombi.
On sapercoit aussi des tendences obssessives dAndre Harrow de coter la poesie erotique et sensuelle de D. H. Lawrence en presence de ses eleves. L’une apres l’autre, les etudiantes succombent aux pieges tendus par les manipulateurs - le professeur et sa femme avec l’aide de la poesie qu’il leur enseigne. Elles quittent leur vie d’etres libres et s’enferment avec Andre et Dorcas dans une passion infernale.
Les incendies successifs dans le campaus dont on n’arrive pas a decouvrir l’auteur et ses motifs, les tentatives de suisside de certaines etudiantes qui ateintes de troubles psychiques, quittent le college. Voila comment JCO nous entraine dans son recit terrifiant ou sont presents des themes comme l’art, la feminite, l’aspiration a l’inconnu, l’amitie, la manipulation morale, mais aussi la cecite de la societe americaine vis-a-vis des passions de betes perverses chez plein de gens bien qui entrainent les jeunes dans les sombres et sinistres profondeurs du vice, d’ou les jeunes soit ne sotrent pas, soit sotrent mutiles psychiquement a la vie.
Le professeur et sa femme ont la beaute et l’avidite de betes et en meme temps ils sont presentes comme dans un mythe – une maison d’artistes predisposant a des orgies, des diners copieusement arroses de vin, de la musique excitante , conversations sur la poesie, les arts et la mythologie– une vie hors du commun, fascinente et dangereuse.
J’ai ete frappe par un remarquable procede de l’auteur – elle voit le corps et la raison exitant a la foi ensemble et separement. Les instricts bestiaux trop forts se reveillent chez Gillianet et malgre que moralement, c’est tres complique, stressant, bouleversant, elle ne resiste pas. Mais sa raison n’arrete pas d’onserver, d’analyser, de faire des deductions.
Le mythe de Philomele raconte dans les Metamorphoses d’Ovide est a la base de l’edification du personnage et de l’histoire de Gillian – la jeune fille violencee, a langue coupee qui survit en se transformat en rossignol. Belle metamorphose significative !
J'ai encore retrouve la tendence de Oates de creer des personnages carucaturaux (le professeur et sa femme si bizarres et pervers qu'ils soient, tendent au grotesque) afin d'exprimer une critique sur la societe!

Je suis bien a l'aise avec JCO, j'ai "Les cutes" et je ne l'abandonne pas!

Spoiler:

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Amadak
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MessageSujet: joyce Carol Oates page 17   Joyce Carol Oates - Page 11 EmptyMer 21 Mar 2012, 15:06

Ce roman je ne l'ai pas lu encore, j'ai encore a lire "petite soeur, mon amour" ceux que j'ai eu la chance de lire de cette auteure que j'aime bien [alerte des choses ne marchent pas dans mon ordi, comme d-habitude, vous voyez, n'est-ce pas, je devrais me marier avec mon techinicien, dommage qu'il ait une femme et trois enfants], je voulais dire que j'ai encore à lire plusieurs titres, Le sujet de celui-ci, me semble un peu scandaleux.

excuses. J'arrête aujourd-hui. affraid
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MessageSujet: Re: Joyce Carol Oates   Joyce Carol Oates - Page 11 EmptyJeu 22 Mar 2012, 10:01

Les Editions Philippe Rey ont sorti le 1er Mars un recueil de 10 nouvelles de Joyce CAROL OATES Le musée du Dr Moses (256 pages)
Joyce Carol Oates - Page 11 Mosesmcm

« À la manière d'un maître du suspense et du fantastique, la romancière réussit un tour de force en composant une ambiance et une vision du monde assez glauque pour nous faire peur […] Une fine analyse de la société et de ses malaises. » Mélanie Le Loupp, Page
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MessageSujet: Re: Joyce Carol Oates   Joyce Carol Oates - Page 11 EmptySam 24 Mar 2012, 06:33

Je ne sais si sur les dix-huit pages sur les livres de JC OATES, on a ecrit sur Nulle et Grande Gueule que je viens de terminer.

Joyce Carol Oates - Page 11 Nulleetgrandegueule

Quatrieme de couverture:
Elle c'est Ursula - Parce qu'elle est grande, très grande, mal dans sa peau, Ursula se surnomme elle-même la Nulle. C'est pourtant, à seize ans, une belle fille, intelligente et d'une volonté peu commune. Solitaire, indépendante, elle ne ressemble pas aux autres.
Lui c'est Matt - Doué, drôle, c'est un garçon brillant, apprécié de tous. Il aime faire rire, il parle haut et fort. Trop parfois. Le jour où il a menacé de poser une bombe au lycée, Matt plaisantait. Mais les événements s'enchaînent, prenant une tournure de plus en plus dramatique soupçonné, accusé, isolé, il voit sa vie devenir peu à peu un enfer. Seule Ursula ne cède pas à la rumeur...


Il y a toujours le contexte du beau monde dans une riche banlieue de New York et une critique de la part de l'auteur car les principes qui guident cette societe americaine sont l'hypocrisie, le snobisme, l'arrivisme, l'injustice, la cruaute, la peur de se compromettre en disant son propre avis sur les ragots et les calomnies renforces par les medias. Il y a la belle ironie de Oates, les deux jeunes personnages attachants par leurs reflexions profondes, leurs epreuves, leur recherche de la verite, leur aspiration a la confiance et a l'amitie.
Pour moi, c'etait tres interessant comment Oates percios et decrit la naissance et l'accroissement d'une rumeur. Les rumeurs sont les moteurs de l'action dans ce livre.

Pas trop sombre, cette fois, JCO, ce n'est pas une histoire gothique comme dans les Delicieuses pourritures ou la plupart des personnages sont aussi des jeunes. Et la fin est trop happy, un "coup de theatre" qui tire a la melodrame.
Je dis cela car je suis adultes, mais il y a plein d'adolescents qui se reconnaitront dans les personnages sympathiques d'Ursula et Matt.
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MessageSujet: Re: Joyce Carol Oates   Joyce Carol Oates - Page 11 EmptyLun 16 Avr 2012, 15:29

tout d'abord toutes mes excuse à Amadak qui m'avait laissé un message très sympa concernant une chanson de Richard Anthony. C'est en relisant les posts de Joyce Carol Oates que je l'ai vu merci

bon ben .... je viens de terminer "je vous emmène" j'en parlais un peu plus haut et disais que j'avais du mal ..
je l'ai repris et .. je suis allée au bout comme quelqu'un qui lit sans comprendre et sans s'atttacher du tout à l'histoire.

Peut-être n'étais je pas "conditionnée" pour lire cela en ce moment?

Ce roman m'a lassée, trop long, trop détaillé, trop fouillis. Vous vous rendez compte de ce que je suis en train d'écrire concernant cette auteure que j'apprécie énormément? scratch
je ne suis pas fière de moi, mais justement peut-être mon ressenti donnera l'envie à d'autres de le lire. je n'attends que cela Happy
La quatrième de couverture &était trompeuse, car le sujet n'est pas vraiment ce qui est écrit (toujours d'après moi) ce n'est pas le centre de ce roman. Il a fallu attendre plus de la moitié du livre pour que l'histoire primordiale de cette 4 ème de couverture soit "traitée"

4ème de couverture:

Présentation de l'éditeur
"
En ce début des années soixante, nous n'étions pas encore des femmes mais des jeunes filles. Fait qui, sans ironie aucune, était considéré comme un avantage. " Ainsi commence cette chronique de la vie d'un campus américain à l'époque où le seul diplôme reconnu pour une demoiselle qui se respecte était une bague de fiançailles. Que se passe-t-il dans ce petit monde édulcoré quand une jeune femme pas comme les autres s'éprend d'un étudiant noir alors que la ségrégation raciale bat son plein ? Voilà le point de départ de ce tableau d'une Amérique avant la tempête, encore perdue dans ses rêves d'innocence. Bien plus qu'une réflexion critique sur une période souvent évoquée avec nostalgie, " Je vous emmène " retrace le parcours d'une jeune fille indépendante, à la fois vulnérable et rebelle. Pleine d'humour et de doutes, c'est dans l'écriture qu'elle trouvera sa place et construira son identité en dehors des modèles offerts.
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MessageSujet: Re: Joyce Carol Oates   Joyce Carol Oates - Page 11 EmptyMer 02 Mai 2012, 13:24

j'ai enfin lu Petite soeur, mon amour, ils l'avaient depuis la veille de ma venue, j'ai sauté dessus !

Je ne redonne pas le résumé puisqu'il est déjà sur ce fil.

Descente aux enfers réussie avec Joyce carol Oates ! La parfaite famille américaine, riche et bien pensante, celui qui est mieux loti regardant de haut celui qui l'est moins bien et celui-ci prêt à toutes les bassesses pour "être ami avec...".
Citation :
On peut entrevoir la douleur de ce gamin et on a du mal par contre à se mettre à la place de la mère. [quote] explique Dara. Ce n'est même pas la peine d'essayer... JCO lui a collé tous les défauts que peut avoir une mère américaine !
J'ai aimé le "décalé" du roman, le décousu parfois. L'auteure s'est parfaitement glissée dans la peau d'un petit garçon, puis d'un ado. On a parfois les larmes aux yeux : la petite qui adore patiner et surtout plaire à sa maman, le petit vite délaissé en partie.. et toujours cette volonté d'excellence des américains pour leurs enfants, quitte à les priver de leur enfance, à les destabiliser, en faire des robots ! Et les dégâts psychologiques sont décrits avec un grand luxe d'explications et ... de sigles.
Elle écrit vraiment très bien et en tant que lectrice, j'ai souffert avec les deux petits. Le père n'est pas épargné non plus par Mme Oates ! mais quel affreux type au sentimentalisme dégoulinant, protestant sans arrêt de son amour pour ses enfants et préférant courir la gueuse qu'être avec eux chez lui.
l'analyse psychologique de la mère est terriblement sévère, même vue par le petit garçon, avec l'amour qu'il lui porte !
Tout est "excès" dans cette famille : l'attention obsessionnelle de la mère, les volontés du père, les relations sociales, la presse people, comme si Joyce Carol Oate s'était ingéniée à brosser une caricature à travers le regard innocent d'un enfant.
J'ai vraiment aimé.
Merci Nat, tu avais raison. merci
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MessageSujet: Re: Joyce Carol Oates   Joyce Carol Oates - Page 11 EmptyMar 26 Juin 2012, 08:44

Zarbie les yeux verts



Encore un roman de JCOates pour adolescents que j’ai lu avec plaisir surtout a cause de sa brilliante ecriture! Quelle expression riche et dure ou douce selon le moment dans la narration !

Ce roman est un suspense psychologique pour adolescents.
Zarbie (de son vrai nom Francesca) raconte son histoire de fille de celebre animateur d’emission sportives a la tele, voyageant beaucoup. Famille aisee, malheureuse et dysfonctionnelle – un demi-frere aine (fils du 1er mariage du pere), une petite soeur. Et une mere trop fine et delicate qui n’arrive pourtant a se faire aimer par Francesca. Car le pere est un incroyable manipulateur, brutal et cruel, emporte, colereux et autoritaire. La mere, victime attache a son bourreau (comme c’est souvent le cas) ne se defend qu’en s’eloignant de la maison aux moments ou le pere y est present. La fille deteste sa mere la prenant pour la seule coupable des excessions du pere et des malheurs dans la famille.
C’est un livre sur le mecanisme et la force de la manipulation, sur la maltraitance dans la famille des celebrites et la difficulte d’inculper une celebrite car ses supporters la defendraient toujours.

Avec un grand recul d’age, je ne pourrais pas me mettre a la place de Francesca, mais je la comprends, son comportement d’egoiste renfermee et indifferente, est son autodefence contre la souffrance.

Je ne regrette pas d’avoir lu ce petit livre de Oates, il ne m’a nullement ennyee malgre les quelques banalites – pere riche et cruel, mere chaleureuse, artistique et pauvre etc, mais cela s’oublie, je resterai lectrice de JCO.
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Amadak
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MessageSujet: joyce carol Oates-page18   Joyce Carol Oates - Page 11 EmptyMar 26 Juin 2012, 14:02

pour Maya: très bon commentaire de ce livre, qui selon ton point de vue, n'est pas des meilleurs de Oates; pourtant signé de sa plume, le talent n'y manquera pas. tu dis que c'est pour ados, mais nous gardons toujours une âme d'enfant dans notre coeur.
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sarabennada
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MessageSujet: Re: Joyce Carol Oates   Joyce Carol Oates - Page 11 EmptyMar 10 Juil 2012, 07:11

j'ai parcouru ce fil avec un tel plaisir,
fascinée par la richesse des commentaires et par l'auteur que j'ai découvert sur GDS, j'ai suivi le conseil de
Harelde2 qui a ecrit;
Citation :
Sinon, je te conseille aussi Les Chutes et Nous étions les Mulvanney. Deux livres réputés comme faisant parti des meilleurs.
je viens de recevoir les deux livres en question, comme d'ailleurs j'ai reçu d'autres auparavant en suivants le conseils et les avis des grains( es).

Merci à vous tous (tes).



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Amadak
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MessageSujet: joice carol Oates   Joyce Carol Oates - Page 11 EmptyMar 10 Juil 2012, 15:49

pour saranabbada: chère amie ,cette auteure je peux la qualifier d'exceptionnelle. N'importe quel livre tu liras d'elle, tu ne seras jamais décue J'ai encore à lire "petite soeur mon amour" je le laisse pour plustard, je sais que Natalia a pleuré en le lisant et quelques fois pour des raisons particulières on est pas en état de souffrir, bien que j'ai toujours aimé les livres tristes.
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MessageSujet: Re: Joyce Carol Oates   Joyce Carol Oates - Page 11 EmptyMar 10 Juil 2012, 17:08


Cheres ami-e-s,
Si quelqu'un a a me preter en tant que livre voyageur Nous étions les Mulvanney, je serai extremement reconnaissante. Comme c'etait le cas de "Petite soeur...", je le rendrai tres vite.
Je propose en livres voyageurs d'autres livres de JCO (dont j'ai parle sur forum), s'il y a des interesse-e-s??? N'hesitez pas a me le dire.
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MessageSujet: Re: Joyce Carol Oates   Joyce Carol Oates - Page 11 EmptyMar 10 Juil 2012, 17:19

je n'ai aucun livre de JC oates. ce serait donc bien que qui en posséde puisse le ou les envoyer.

Sinon je verrai si je peux en avoir d'occasion dans une librairie que je connais. On en discuterait à ce moment-là.
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MessageSujet: Re: Joyce Carol Oates   Joyce Carol Oates - Page 11 EmptyMar 10 Juil 2012, 17:49

rotko a écrit:
je n'ai aucun livre de JC oates. ce serait donc bien que qui en posséde puisse le ou les envoyer.

Sinon je verrai si je peux en avoir d'occasion dans une librairie que je connais. On en discuterait à ce moment-là.

Merci, rotko Joyce Carol Oates - Page 11 3838771924 tu es tres gentil! ll n'y a pas d'urgence, on en reparlera bye
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MessageSujet: Re: Joyce Carol Oates   Joyce Carol Oates - Page 11 EmptyLun 15 Oct 2012, 08:31

Mes dernières lectures de la dame !
Cool


Hudson River

Salthill-on-Hudson, délicieux petit village pour américains fortunés sur les bords du fleuve non loin de New York. Adam Berendt, sculpteur décède brutalement en portant secours à une fillette tombée d’un voilier régatant sur le fleuve. Adam, âgé d’une cinquantaine d’années, jadis excellent nageur, n’est plus en très grande forme et a surestimé ses forces. Pris d’un malaise cardiaque, il se noie.
C’est la consternation des riverains et amis d’Adam. Apprécié des maris et adoré par les épouses toutes éperdument amoureuses de lui malgré son physique ingrat. Les hommes regrettent un ami cher (mais paradoxalement jamais proche, jamais intime). Les femmes pleurent et, totalement perdues, affirment toutes qu’Adam les aimaient (d’un amour jamais consommé).
Marina Troy, propriétaire d’une petite librairie « pittoresque » et d’une non moins petite maison dont un homme pouvait toucher les mûrs opposés en écartant simplement les bras, est exécutrice testamentaire aux côtés de Roger Cavanagh, avocat. Une saga dans laquelle le lecteur suit leur destinée ainsi que celle d’Augusta et Owen Cutler, de Camille et Lionel Hoffman et d’Abigail Des Pres. Destinées bouleversées par la mort du seul personnage atypique, du seul homme indifférent aux conventions sociales régissant ce petit monde bourgeois étriqué et jouissant d’une réelle aura parmi les « siens » : Adam, devenu une ombre diffuse, lointaine, mais omniprésente.
Joyce Carol Oates signe une nouvelle critique sociale de ce milieu ultra favorisé du Nord-est des Etats-Unis qu’elle connaît si bien. Amour, attentes, rêves, déceptions, mesquineries, jalousie, adultères sont au menu. Où le « paraître » a une importance cruciale.
Comme toujours une écriture magnifique, à la fois narrative, descriptive mais très vivante. Des personnages très fouillés et bien campés dans un récit découpés en trois parties : l’abattement, l’affolement suivant la mort du sculpteur, l’éclatement de la bulle douceâtre de Salthill et la rédemption finale.
De nouveau un très bon livre de l’auteure et grâce auquel j’ai passé un très bon moment, même s’il ne classe pas parmi mes préférés.



Nulle et Grande-gueule

Matt Donaghy, seize ans, est un élève de première doué et populaire du lycée de Rocky River dans le comté de Westchester au Nord de New York. Grand, plutôt beau gosse, membre du comité de rédaction du journal de l’école, il parle haut et fort et aime plaisanter et raconter n’importe quoi avec sa bande de copains : pour faire rire.
Visage jovial qui s’effondre en un instant lorsqu’un jour de janvier 2001, deux agents de police en civil pénètrent dans le lycée et l’emmènent sous les yeux effarés de ses camarades après être venus le chercher jusque dans sa classe. On l’a entendu au réfectoire à l’heure du déjeuner : il aurait menacé de faire sauter le lycée et de massacrer un maximum de gens. Après les tueries qui ont eu lieu sur divers campus américains, on ne badine plus avec ce genre de déclaration. Matt a beau affirmer qu’il ne s’agissait que d’une plaisanterie idiote que le moindre écervelé aurait été à même de comprendre, rien y fait. Il est placé en garde à vue et subit un interrogatoire serré. Chaque parent bien intentionné et soucieux de sa progéniture enjoigne aussitôt leurs enfants à rester en dehors de « tout ça » : ne pas se mêler de ce qui ne les regarde pas pour ne pas risquer d’être également considérer comme un terroriste potentiel. Etiquette collée rapidement dans une société qui a peur de son ombre.
Enquête de police, pression médiatique…
Ursula Riggs est elle aussi une lycéenne en première. Elle ne connaît Matt que de nom. Très grande et musclée, elle est la capitaine et le fer de lance de l’équipe féminine de basket de l’établissement. Un tempérament de feu sur le terrain, elle se montre dure avec elle-même et avec les autres membres de l’équipe. Respectée mais peu appréciée. Elle est mal dans sa peau, souvent seule et en secret se surnomme « la Nulle ». Marginale, elle n’écoute pas la rumeur. Elle a entendu Matt faire sa déclaration tonitruante et sait parfaitement qu’elle n’avait rien de sérieux. Contre l’avis de tous, elle intervient, parle au proviseur qu’elle accuse d’avoir eu une réaction excessive à la dénonciation d’un fait qu’il devait vérifier avant d’alerter les autorités. La carrure d’Ursula en impose, même aux adultes. Mais lorsqu’elle somme le chef de l’établissement d’intervenir afin d’arrêter cette folie aussi disproportionnée que ridicule, elle n’en mène pas large.
Mais son témoignage se révèle décisif. Matt est finalement relâché et lavé de tout soupçon. Tout ne redevient pas comme avant pour autant. L’épisode a laissé des traces et la calomnie aura des répercussions tangibles dans la vie de la communauté et plus particulièrement dans celle de l’adolescent et de sa famille. L’élève brillant a perdu de sa superbe. La garde à vue l’a marqué en profondeur. Il n’a plus du tout envie de plaisanter. Sa bonne humeur s’est envolée, ses résultats scolaires sont en chute libre. Lui qui fut toujours entouré se retrouve seul du jour au lendemain. Ses amis ne savent comment se comporter à son égard. On est gêné de n’avoir pas tout de suite témoigné en sa faveur, de ne pas l’avoir immédiatement cru, d’avoir douté, de l’avoir un temps écarter. On se justifie en prétendant qu’on n’a fait qu’obéir à ses parents, et on est sûr que Matt comprendra, n’est-ce pas ? Puis la situation empire dramatiquement lorsque les parents du garçon décident de poursuivre l’établissement scolaire en justice. Il devient un traitre, un paria. Honni de tous. Sauf d’Ursula, de laquelle il se rapproche alors. Une amitié nait entre eux. Une amitié qui évolue peu à peu pour ressembler chaque jour un peu plus à de l’amour.
Joyce Carol Oates signe avec ce livre un roman dit « pour adolescent ». Car il met en scène deux ados et développe des thèmes qui préoccupent ces derniers : l’injustice, la rumeur, les relations adultes-adolescents, le conflit parents-enfants, l’amitié, l’amour. Mais la qualité du texte n’en reste pas moins réelle (et pourquoi en serait-il autrement ?). Joyce Carol Oates, égale à elle-même, brosse des personnages complexes, fouillés, très travaillés et toujours justes. Sa critique de la société américaine occupe une nouvelle fois le devant de la scène : hypocrisie, mesquinerie, intolérance et autre forme de bassesse. Toujours prompte à dégainer et à jeter la première pierre. L’auteur nous invite à garder un esprit critique, à ne pas nous fier aux apparences parfois trompeuses mais à voir au-delà, à avoir confiance en notre propre jugement, à ne pas laisser la rumeur nous dicter nos convictions et à avoir le courage de défendre nos idées.
Un régal.



Les Mystères de Winterthurn

Winterthurn est une petite ville du Nord-Est des Etats-Unis. Nous sommes à la fin du XIXe siècle et des meurtres sordides secouent la bonne société locale.
Trois parties dans ce livre pour trois histoires, distinctes et mêlées à la fois. Le cadre est le même, les protagonistes également. Seules les époques changes. La première débute lors de l’adolescence de Xavier Kilgarvan : le héros n’est alors âgé que de 16 ans. Alors qu’il se destine à la profession de détective, c’est lui qui parvient à la solution de l’énigme (l’auteur n’apportant que des éléments de réponse en gardant un flou artistique avec lequel le lecteur devra composer), damant le pion à ses paires et perçant le mystère du manoir de Glen Mawr, demeure ancestrale de la branche « régnante » des Kilgarvan. Douze ans plus tard, cinq jeunes filles sont successivement retrouvées assassinées. Les conjectures vont bon train. Le principal suspect est un vénérable vieil homme qui n’eut que le tort d’être juif. Et donc différent. La vindicte populaire se déchaîne, Isaac devient le diable incarné. Seul Xavier poursuit l’enquête. Après un nouveau saut en avant de douze ans, un nouvel homicide ensanglante la cité. Xavier, alors célèbre enquêteur vivant à Manhattan, est appelé à l’aide pour une dernière enquête.
En marge de ces aspects policiers, se déroule une histoire d’amour entre le héros et sa cousine Perdita. Et en tâche de fond, mais toujours omniprésent chez JCO, une critique de la société. Ses incessantes mesquineries, sa propension à fustiger les plus faibles alors que les riches jouissent d’une aura « naturelle » que personne ne songerait à contester, associant honorabilité et richesse d’une part et vilénie et pauvre d’autre part.
Hypocrisie et puritanisme mais aussi passion et ténacité sont au menu de ce magnifique livre à l’atmosphère poisseuse et inquiétante qui n’est pas sans m’évoquer « La Légende de Bloodsmoor » et même « Les Hauts de Hurlevent ».



Petit oiseau du ciel

Zoe Kruller est décédée. Assassinée une nuit de février 1983 dans sa maison de Sparta – NY. A 34 ans, elle aimait chanter avec son groupe et espérait enregistrer un disque. Percer. Etre heureuse. « Petit oiseau du ciel » est sa chanson qui a eu le plus de succès. Un succès néanmoins local. C’est également le surnom qu’elle avait donné à son fils. Zoé était belle, sexy et avait des rêves de carrière. D’ailleurs, ne devait-on pas l’emmener à Végas un jour prochain (preuve que ces espoirs n’étaient pas infondés) ?
La police a deux suspects (qui ne seront jamais arrêtés). Delray, le mari d’avec lequel elle vivait séparée : un homme peu bavard, un peu rustre à l’ascendance indienne Seneca incontestable. Et Eddy Diehl, un « blanc » comme elle : l’amant. Ou un des amants comme l’affirment les mauvaises langues. Car Zoe, après avoir travaillé comme vendeuse à la laiterie locale, était employée dans un bar. Et pas seulement comme serveuse à ce qu’on dit. Qui est le coupable ? Delray ou Eddy ?
Dans la première partie du livre, le lecteur suit les traces de Krista, la fillette d’Eddy. Agée de 11 ans à l’époque des faits. Elle adore son papa malgré son penchant pour l’alcool. Et son papa l’adore en retour. Lui aussi à surnommé son enfant chérie « Petit oiseau du ciel ». A la suite du meurtre (pudiquement appelé « les ennuis de papa »), le lecteur assiste à ses côtés à l’explosion de la bulle familiale. Papa qui quitte la maison pour s’installer chez un oncle. Ben, le grand frère se met à détester son père qui les a « abandonné ». Maman qui critique papa (adultère) à chaque occasion. Elle a d’ailleurs obtenu du juge une ordonnance interdisant à Eddy d’approcher maison, femme et enfants. Maman cherche à préserver les enfants. Elle s’enferme pour parler au téléphone. On ne regarde plus la télévision (surtout les actualités). Le journal ne traine plus sur la table. Mais Krista est une jeune fille intelligente : elle perçoit le malaise ambiant, elle voit sa mère pleurer, ses camarades de classes répéter ce qu’ils entendent chez eux. La haine de Ben est également dirigé contre les Kruller, les criminels responsables de leurs « ennuis » : rien de bon à espérer avec ces indiens. Pourquoi ne pas les maintenir dans leur réserve comme le demandent certains ? Bien sûr, il déteste Aaron qui a le même âge que lui. Même âge mais une classe d’écart car Aaron a redoublé. Même âge mais bâti bien plus solidement : un bagarreur, un délinquant multirécidiviste (déjà !) qui sait à peine lire et écrire et qui finit par être exclu définitivement du lycée (bon débarras).
La seconde partie donne la parole à la seconde famille. L’autre face de la médaille : comme un droit de réponse pour mettre en avant les spécificités, les différences mais aussi tous les points communs. Après Krista, la narration est confiée à Aaron. C’est lui, âgé de 15 ans qui a découvert le corps de sa mère : il venait chercher son cadeau de Noël que sa mère n’avait pas encore trouvé le temps de lui remettre. Le lecteur assiste cette fois à la séparation du couple Zoe/Delray, à l’admiration générale (et pas toujours muette) que la population masculine de la ville voue à la jeune femme. A l’antipathie et la discrimination tout aussi générales que son père et lui-même doivent subir au quotidien de la part des « blancs ». Les difficultés d’argent, le garage du père que les clients désertent un peu plus à chaque nouvelle publication de la photo de Delray à la une. Aaron, cet adolescent ténébreux, secret, qui fascine les filles et que les garçons craignent. Que les professeurs rabrouent sans cesse. Que la police surveille de loin attendant le faux pas non sans une certaine fébrilité malsaine. Le lecteur fait alors corps avec ce « sang-mêlé », gêné de la condescendance des « blancs » bienveillants, offusqué de l’injustice des plus radicaux (délit de « sale-gueule »). Irrité de l’indifférence du plus grand nombre.
A l’occasion de ce crime, Joyce Carol Oates nous décrit les deux mondes qui vivent côte à côte, se détestant souvent, se mélangeant rarement. L’affaire policière demeure à l’arrière plan : un simple fil conducteur jalonnant le livre. Le lecteur ne fera qu’apercevoir les enquêteurs, ne lira que quelques manchettes. Un prétexte, donc : un simple point de départ comme un autre pour initier une critique de la société américaine, ces environs des Chutes du Niagara, du lac Ontario et des Adirondacks que JCO connaît si bien. L’omniprésence du qu’en-dira-t-on, la force des rumeurs colportées de bouches à oreilles et qui font le tour de la ville en quelques heures. Les esprits rarement critiques toujours prêts à accepter une nouvelle (surtout les mauvaises), à croire l’incroyable. Les langues peu charitables proptes à invectiver, critiquer, calomnier. A répéter sans analyse et sans retard.
Une nouvelle fois, l’auteur étudie davantage les répercussions d’un évènement sur la population que l’évènement lui-même. Malgré son crime initial, ce livre n’a rien d’un roman policier mais reste une étude de mœurs dans laquelle JCO excelle. Comme à son habitude, elle distille ses indices par petite touches impressionnistes et ne n’attache pas trop d’importance pour la chronologie, sautant fréquemment d’une époque à l’autre, ajoutant une à une les pièces du puzzle. Un opus haut de gamme, à mi-chemin entre « Nous étions les Mulvanney » et « Johnny Blues » et qui, selon moi, rivalise avec les meilleurs. Un des JCO les plus noirs que j’ai eu l’occasion de lire. Un moment de lecture exceptionnel

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MessageSujet: Re: Joyce Carol Oates   Joyce Carol Oates - Page 11 EmptyMar 16 Oct 2012, 05:37

Harelde2 a écrit:
Mes dernières lectures de la dame !
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Hudson River
Je me souviens particulièrement bien de cette envoûtante lecture ! drunken
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