Chut ! C'est encore bien vague dans ma caboche...

Le lecteur passionné que je suis a toujours eu un rêve. Aussi loin que je me souvienne, j'ai toujours eu envie d'écrire. Une des jeunes filles que j'ai longtemps courtisée à la fac pourrait en témoigner : elle a souvent reçu des lettres de plusieurs (dizaines de) pages !
Quant à savoir si la quantité fait la qualité...

Moi écrivain ?
L'idée m'a toujours parue incongrue. Pas ridicule. Car ridicule laisserait pensé que j'y ai réellement songé et que riant à gorge déployée, je l’aurais écartée de la main en me trouvant bien prétentieux. Non ! Si j'y songeais, cela prenait davantage la forme d'un rêve chimérique, au combien lointain ! Un smicard contemplant la brochure de la dernière Ferrari !

Et puis j'ai lu Sur le bord de la rivière Piedra. Je sais que certains d'entre vous trouvent Paulo Coelho un peu trop creux. Ce qui n'est pas mon cas. J'aime cet auteur et les deux livres que j’ai lu de lui m'ont enchantés. Or, Paulo, tout au long de sa divine prose, nous exhorte à vivre nos rêves. Pour qu'une fois ayant atteint un âge vénérable, on ne puisse être envahi de remords : pourquoi n’ai-je pas essayé ? Pourquoi ?

Alors même si l'entreprise me paraît toujours ridicule (maintenant, j'y ai réellement songé), je suis décidé à me lancer. Plouf, dans le grand-bain. Et sans bouée, s'il vous plait !
Pour écrire un roman. Mais chut ! Tout ceci est encore extraordinairement vague. Même si j'ai une petite idée de ce que j'aimerais raconter, le chemin sera long. Egoïstement, je ne pense pas à mes lecteurs potentiels. Le nombre de livres paraissant chaque année est tel que ma prose n’a que peu de chance de surnager dans cet océan littéraire. En admettant même que mon projet aboutisse à une édition. Non ! Je n’entreprends pas ce projet pour les autres, mais pour moi. Par passion du livre. Je pense que l’acteur de cinéma qui se décide un jour à passer de l’autre côté de la caméra comprendrait les sentiments qui sont les miens aujourd’hui. Pour moi, le livre est tout. Je les dévore toujours plus avidement. Je suis devenu boulimique. Alors avoir mon livre à moi, écrit par moi (et pour moi)… Narcissique ? Possible ! Et alors ?

La décision est prise. Il n’y a plus qu’à ! C’est tellement énorme pour moi, que je ne pouvais le garder en moi plus longtemps. Internet m’offre un anonymat salutaire… sécurisant. Même si nous nous côtoyons depuis quelques temps sur ce forum, vous ne savez presque rien sur moi. Je ne sais presque rien sur vous. Cela me permet d’en parler beaucoup plus librement, sans contrainte, sans la peur d’être jugé. Chez moi, personne n’est au courant. Personne même n’a la moindre idée de ce qui se passe dans ma tête. Trop tôt ! Je suis en train de vivre une période importante. Presque une révolution. Tout ceci pour, peut-être, accoucher d’une souris. Peut-être. Mais tant pis. Même si cela ne doit déboucher sur rien, je me serais fait plaisir. Je pourrais dire « j’ai essayé ». Des regrets, peut-être. Regret de ne pas être parvenu au bout de l’aventure. Mais pas de remords. Je serais en paix avec ma conscience. Je ne craindrais pas d’avoir manqué mon rêve.

Mais aujourd’hui, j’ai des centaines de questions et presque pas de réponse. Et j’avoue compter un peu sur vous pour répondre à certaines. Par où commencer ? Comment commencer ? Y a-t-il des pièges connus dans lesquels je ne dois pas tomber ? Des choses que je dois savoir ? Je sais que parmi vous il y a des nombreux auteurs. Un petit mot sympa, un conseil ou deux seraient les bienvenus. Une expérience…

Je ne manquerai pas de vous faire part de l’avancé de mon rêve…

eh oui, il faut oser, et tu peux nous mettre un petit texte d'une dizaine de lignes, qu'on voie un peu les circonvolutions de ta plume (au vent).

rotko a écrit:

eh oui, il faut oser, et tu peux nous mettre un petit texte d'une dizaine de lignes, qu'on voie un peu les circonvolutions de ta plume (au vent).

Trop tôt, cher Rotko !
Je n'ai rien pondu du tout pour le moment.
Ma rigueur scientifique va d'abord me faire réfléchir à ce que je veux dire. Puis, elle va réfléchir au comment. Enfin ébaucher le squelette de la chose... En parrallèle, je vais prendre des notes, jeter des idées sur un papier... J'ai besoin de me préparer avant.

Il faut écrire sans te prendre la tête ! Céline a bien rédigé 80 000 pages de son Voyage avant de l'envoyer à sa secrétaire, une brouette pleine de feuillets !

Certes.
Mais n'est pas Céline qui veut !

Harelde, lire cela me procure une sensation étrange. J'ai l'impression de ME lire. Je ressens quelque chose qui est très proche de ce que tu décris là.

N'osant pas moi-même, n'osant jamais, pas même poster des textes sur un forum, je ne puis que t'encourager vivement à avoir le cran que je n'ai pas. Et j'espère sincèrement que tu y arriveras.

Au niveau des conseils, je ne puis que te suggérer de te laisser guider par ta passion. Ne te fixe aucun carcan, aucune règle trop stricte à même de te brider, de te faire étouffer, prisonnier de tes propres mots, de chaînes que tu aurais créées toi-même. N'oublie pas que c'est TON livre, et que c'est à toi de décider de ce que tu fais ou non. Tu es maître à bord.

Le pire piège possible est celui de perdre le plaisir d'écrire...

Donc laisse-toi porter par ce qui est en toi, tout en suivant le fil d'Ariane que tu auras choisi...

J'écris depuis que j'ai environ 9/10 ans et depuis 2/3 ans je suis paralysée. Je n'ai jamais réussi à terminer quoique ce soit. La déception est souvent difficile à surmonter. Il faut que je me remettre à écrire de courts textes.
Je ne sais pas si vous en verrez la couleur un jour.

Huhu. ça aussi, c'est un de mes problèmes. J'ai commencé à écrire à l'âge de 13/14 ans, j'étais portée par ça, c'était LA passion de ma vie. Puis, il y 5 ans, quelque chose s'est cassé. Je continue d'écrire mais j'ai un mal épouvantable à "finir". Du coup, j'ai abandonné le roman que j'avais en court, et je suis passée à la nouvelle. Mais j'en finis...une sur trois ou quatre, au mieux.

ça aussi, c'est à penser, Harelde : la matière. Que tu aies assez à dire pour faire un roman, sans te retrouver un beau jour sans savoir comment poursuivre. Et j'en reviens à cette idée de passion. Qu'elle soit assez forte et prenante pour ne pas émettre à un moment donné un couac...

Harelde78 a écrit:

Certes.
Mais n'est pas Céline qui veut !

Certes mais on ne pourra pas te reprocher de ne pas avoir essayé. Céline disait que tout homme qui connaît son alphabet est un écrivain qu'il ne faut pas méconnaître.

Moon a écrit:

Je n'ai jamais réussi à terminer quoique ce soit.

Un ami m'a dit un jour: ce qui est dur ce n'est pas de commencer à écrire un livre, ça tout le monde peut le faire. Ce qui est dur c'est de le finir.

Je trouve ça assez vrai.

En tout cas, bon courage Harelde !

PS: moi non plus je ne réussi que rarement à finir ce que je commence quand je me tape un petit délire. Du coup, je n'écris que des ptits truc ultra-courts. Jmen fous, c'est pour moi ^^

je me dois de gâcher la fête. AH AH

c'est drôle parce que la plupart des gens se disent incapables de tenir un marteau piqueur, par contre énormément se croient capables d'écrire. dans mon entourage, ça fonctionne comme ça en tout cas. j'ai plus d'une image de visages, levant leurs yeux au ciel d'un air improbablement tarte et qui lâchent un : ' je crois que je devrais écrire. ouais, je crois que j'ai ça dans la peau '. pour contrer ça, je pratique toujours la même technique : j'attends qu'ils se tournent, et BAM. coup du lapin. infaillible.

ceci dit, ces personnes là ne passent pas à l'acte. jamais. c'est LA particularité ultime des hâbleurs.
pour ceux qui ont le courage de se sacrifier dans cette voie, chapeau.

Oui. Surtout beaucoup de personnes écrivent jeunes et plus tard ça reste de la soupe.
Ne crois pas que n'en n'ayons pas conscience.

Citation :

je me dois de gâcher la fête. AH AH

Tu ne gâches rien du tout rassure-toi.
Seulement écrire ne veut pas dire qu'on pense devoir être publié. Pour ma part c'est juste une envie. J'écris pour moi, quand j'écris.

Je suis d'accord avec Moon. Ok, peu de gens ont en eux les qualités pour devenir écrivains. Encore moins y parviennent.

Et alors ? Si on y prend du plaisir, si l'on est en phase avec soi-même en bidouillant des gribouillages qui resteront au fond du tiroir, c'est grave ? Je ne peux, pour ma part, qu'encourager à oser. Pour mes proches, je mets le talent en deuxième position. C'est ce que leur apporte le fait d'écrire, ce que cela révèle d'eux et en eux qui m'intéresse.

Merci à tous. Et particulièrement à Lîlâ qui semble proche de mon état d'esprit. Je vais franchir le pas. J'en suis absolument convaincu. Quant à savoir ce qu'il en sortira...

Ma comme vous le faites ressortir, c'est la passion de l'écriture qui me pousse. Une édition n'est pas obligatoire, même si cette perspective est un bon moteur.

Harelde78 a écrit:

rotko a écrit:

eh oui, il faut oser, et tu peux nous mettre un petit texte d'une dizaine de lignes, qu'on voie un peu les circonvolutions de ta plume (au vent).

Trop tôt, cher Rotko !
Je n'ai rien pondu du tout pour le moment.

Non ? juste une cinquantaine de lignes sur tes interrogations.

Alors pourquoi pas un essai, un journal de "non écriture" ?

D'ailleurs, elle est là aussi ta préparation.

Bernique a écrit:

Alors pourquoi pas un essai, un journal de "non écriture" ? .

parfaitement ! l'histoire d'un essai non transformé ou la vision ironique d'un ratage.

rotko a écrit:

Bernique a écrit:

Alors pourquoi pas un essai, un journal de "non écriture" ? .

parfaitement ! l'histoire d'un essai non transformé ou la vision ironique d'un ratage.

Mais j'espère bien le transformer !

J'ai commencé à jeter mes idées sur une feuille de papier (virtuelle).
J'en écris une et il m'en vient deux derrière !


C'est jouissif !

Très juste, Bernique. Ceci étant, l'un des gros problèmes que peut aussi poser l'écriture, c'est le problème du "tout a été dit, le contraire aussi". Personnellement, ça me bloque, quand j'écris, de me dire que ça a déjà été fait des milliers de fois. Y compris des textes sur l'écriture elle-même.

Harelde, ravie de voir que tu t'y es mis et que tu aimes ça ! Continue, surtout ne t'arrête pas, laisse-toi porter, ne te restreins en rien. Si correction il doit y avoir, tu verras plus tard. Laisse pour l'instant sortir ce qui est en toi.

Et fais-nous partager cela dès que possible !

Harelde78 a écrit:

J'ai commencé à jeter mes idées sur une feuille de papier (virtuelle).
J'en écris une et il m'en vient deux derrière !


C'est jouissif !

Chouette on va bientôt avoir de la lecture.
C'est vrai, ça, on est en manque.

Lîlâ a écrit:

Et fais-nous partager cela dès que possible !

et dans des habits du dimanche, sans avoir l'air emprunté

Merci pour vos encouragements. Ca m'aide à franchir le pas.
La marche est haute et l'exercice est ardu !


Mais que ça me plait.
Je me sens sur un nuage. Moment magique s'il en est !

J'ai réussi à organisé deux ou trois idées que j'avais en tête. Mais ça ne me suffisait pas. J'avais besoin de réellement plonger dedans. J'ai laissé tomber pour le moment, et j'ai entamé le chapitre 1. Car, si je ne sais pas encore vraiment où cela va me mener, je sais par contre comment commencer.

C'est le pied !

N'hésite pas à nous faire partager. Toujours intéressant pour quelqu'un qui écrit, d'avoir les avis des autres.

marie chevalier a écrit:

N'hésite pas à nous faire partager. Toujours intéressant pour quelqu'un qui écrit, d'avoir les avis des autres.

Bien sur.
Mais comment dire ?
C'est trop tôt pour le moment.
Je ne me sens pas prêt.
Votre jugement sera pour moi un peu comme une sentence.

Plus tard !

Je viens d'écrire une page et demie. L'exercice a été plus facile que je ne le craignais.
J'en suis assez fier, mais je suis vidé !
HS !



Vais reprendre ma casquette de lecteur.
Jusqu'à demain !