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 enseignants-chercheurs : Alors on bloque ?

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MessageSujet: enseignants-chercheurs : Alors on bloque ?   enseignants-chercheurs : Alors on bloque ? EmptyVen 06 Fév 2009, 16:45

Un petit topic sur la grogne dans l'enseignement supérieur et la recherche.
Venez dire si Mme Pecresse elle est pas gentille ou bien si elle a tout compris et qu'il faut enfin faire bouger ces salauds de fainéants de chercheurs/profs/étudiants bons à rien Razz
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MessageSujet: Re: enseignants-chercheurs : Alors on bloque ?   enseignants-chercheurs : Alors on bloque ? EmptyVen 06 Fév 2009, 17:28

La réponse est dans ta question ... evil
charled a écrit:
... il faut enfin faire bouger ces salauds de fainéants de chercheurs/profs/étudiants bon à rien Razz

1) y trouvent rien, y cherchent
2) y foutent rien, y râlent
3) y produisent rien, y manifestent.
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M.854
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MessageSujet: Re: enseignants-chercheurs : Alors on bloque ?   enseignants-chercheurs : Alors on bloque ? EmptyVen 06 Fév 2009, 17:31

En plus ils cherchent... les ennuis ! Laughing
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MessageSujet: Re: enseignants-chercheurs : Alors on bloque ?   enseignants-chercheurs : Alors on bloque ? EmptyVen 06 Fév 2009, 19:35

Dans les entretiens que j'ai pu lire, on voit des gens passionnés par leurs recherches et qui n'ont pas l'habitude de manifester et de descendre dans la rue.

Dans la même famille je connais deux jeunes filles : l'une voulait faire une thèse en SVT et devant la penurie de postes dans l'enseignement supérieur, elle enseigne en CES.

La cadette après deux années de prépa scientifique + l'ecole de physique de grenoble étudiait la glaciologie, a fait des expeditions etc. Devant l'absence de débouchés, elle a passé le concours de prof des écoles, elle se demande si elle doit finir sa thèse. C'est vraiment du talent gâché !
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MessageSujet: Re: enseignants-chercheurs : Alors on bloque ?   enseignants-chercheurs : Alors on bloque ? EmptyVen 06 Fév 2009, 20:10

Merci, rotko, de tenter de les défendre Wink

J'imagine - j'espère - que Bernique et Charled ont écrit au xème degré et que c'était de l'humour. J'en manque, je l'avoue sur ce sujet.

Imaginez une jeune femme de trente ans, brillante, chercheuse en neurosciences, qui fait un post-doc en Angleterre après une thèse en France dans un labo (public) prestigieux. Actuellement : vit toujours de bourses, n'a jamais cotisé pour sa retraite, se demande si elle trouvera un poste à son retour en France après trois ans à l'étranger.

Tout va très bien Mad pour ces fainéants de chercheurs Shocked


Dernière édition par maïa le Ven 06 Fév 2009, 20:49, édité 1 fois
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MessageSujet: Re: enseignants-chercheurs : Alors on bloque ?   enseignants-chercheurs : Alors on bloque ? EmptyVen 06 Fév 2009, 20:28

Je te rassure Maïa, il ne s'agissait que d'humour de ma part.
Je suis encore à la fac et j'étais l'année dernière en physique fondamentale. La colère des enseignant-chercheurs et des étudiants me semble justifiée.


Heureusement pour moi, j'ai vite compris que cela ne me mènerai à rien de faire de la recherche, je suis donc parti vers le monde magique de l'entreprise ou je vais pouvoir être un connard de capitaliste , gagner plein de sous et polluer la planète. sors

Plus sérieusement, j'ai l'impression que le gouvernement essaye de développer un modèle de recherche à l'américaine, mais sans donner l'argent qui va avec.
Or si le modèle anglo-saxon marche si bien (en apparence), c'est aussi parce que des universités richissimes peuvent investir dans des projets couteux.

De plus, un autre soucis est le financement des universités par le privé.
Alors perso, je ne m'en plains pas. Ma formation a plein d'argent. Cependant que va-t-il en être des facultés de lettres par exemple. Je ne suis pas sur que Total va subventionner une thèse sur La Princesse de Clèves
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MessageSujet: Re: enseignants-chercheurs : Alors on bloque ?   enseignants-chercheurs : Alors on bloque ? EmptyVen 06 Fév 2009, 20:30

c'est un fait que les post-docs existent, et parfois durant plusieurs années. Que deviennent-ils ? pour un poste en enseignement supérieur, ils deviennent passée une certaine limite trop agés !

quant à l'industrie, elle n'en veut pas, pensant qu'ils sont trop specialisés et incapables de s'adapter.

Que faire ? aller à l'etranger, c'est possible, mais revenir pour trouver un poste en France est problématique.

Un prof de fac m'avait recommandé le film la candidature comme la situation actuelle que vivent beaucoup de postulants.

J'ai vu le film et écouté les débats, c'est instructif !!!
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MessageSujet: Re: enseignants-chercheurs : Alors on bloque ?   enseignants-chercheurs : Alors on bloque ? EmptyVen 06 Fév 2009, 20:32

tu penses bien que les recherches en sociologie ne seront pas au goût du jour !!
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MessageSujet: Re: enseignants-chercheurs : Alors on bloque ?   enseignants-chercheurs : Alors on bloque ? EmptyVen 06 Fév 2009, 20:48

rotko a écrit:
c'est un fait que les post-docs existent, et parfois durant plusieurs années. Que deviennent-ils ? pour un poste en enseignement supérieur, ils deviennent passée une certaine limite trop agés !

En fait le post-doc est incontournable. Il est impensable d'avoir un poste d'enseignant-chercheur juste après la thèse, sans avoir fait un séjour dans une université étrangère. Et là, si tu veux avoir une chance au retour, c'est l'âpre bataille à la publication : pas d'articles dans de prestigieuses revues scientifiques, aucun espoir... Gag suprême : tu es embauché, tu es très content (bac + 10, en gros) et tu touches royalement 1900 euros par mois affraid C'est ça la recherche chez nous Mad
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MessageSujet: Re: enseignants-chercheurs : Alors on bloque ?   enseignants-chercheurs : Alors on bloque ? EmptyVen 06 Fév 2009, 21:09

Loin de moi l'idée de vouloir sous-estimer la difficulté de rentrer dans la recherche française Maïa, mais je tiens quand même à préciser que les possibilités d'embauches tiennent également beaucoup à la filière de recherche. Je veux dire que si pour un historien, c'est quasi mission impossible, c'est "beaucoup" moins dur pour un physicien ou un chimiste (même si ce n'est pas facile).
Et même à l'intérieur de ces domaines il existe des disparités (par exemple, la physique des particules est à la mode en ce moment, donc beaucoup d'argent et (un peu) plus d'embauche que dans certains autres domaines de la physique.

Pour ce qui est de l'embauche de docteurs dans l'industrie c'est possible, mais il faut bien souvent avoir fait une thèse financée par le groupe en question (ce qui veux dire, avoir délibérément décidé de s'orienter vers cette entreprise).
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MessageSujet: Re: enseignants-chercheurs : Alors on bloque ?   enseignants-chercheurs : Alors on bloque ? EmptyVen 06 Fév 2009, 21:14

maïa a écrit:
tu touches royalement 1900 euros par mois affraid C'est ça la recherche chez nous Mad

C'est l'un des problèmes de la recherche française. Les chercheurs sont peu payés. Du coup, certains jeunes se disent "pourquoi s'embêter à faire une thèse, galérer pour trouver un boulot et gagner un salaire faible par rapport à la durée des études. Autant faire une bonne école d'ingénieur, on a moins d'études, plus de facilités à trouver un boulot et on est mieux payé"
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MessageSujet: Re: enseignants-chercheurs : Alors on bloque ?   enseignants-chercheurs : Alors on bloque ? EmptyVen 06 Fév 2009, 21:15

Du talent gâché, on en trouve partout non ? black
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MessageSujet: Re: enseignants-chercheurs : Alors on bloque ?   enseignants-chercheurs : Alors on bloque ? EmptySam 07 Fév 2009, 05:50

un article de rue 89

Citation :
Enquête

Pécresse veut-elle acheter les présidents d'université ?
Par Chloé Leprince | Rue89 | 06/02/2009 | 22H50

Soupçons de clientélisme alors que la ministre aimerait compter sur eux pour défendre sa réforme… sans les convaincre.


Citation :
Valérie Pécresse le 20 octobre, elle annoncé qu'elle majorait le traitement des présidents d'université et même la durée de leur mandat.

Ces deux réformes sont passées plutôt inaperçues. En quoi consistent-elles?

Augmenter leur prime
Cette prime passe en effet d'environ 12 000 euros actuellement à "entre 22 000 et 40 000 euros", selon la taille de l'université.

Elle vient s'ajouter au traitement ordinaire perçu par le président. Si le président est par ailleurs maître de conférences, il cumule prime et salaire d'un maître de conférences. S'il est professeur des universités, idem. Sachant que sur l'année 2007-2008, par exemple, le président de Lille-III touchait 18 180,35 euros.

Permettre aux présidents de briguer plusieurs mandats consécutifs

Avant la loi sur les autonomies, un président restait cinq ans, mais ne pouvait enchainer deux mandants. Il pourra désormais se faire élire plusieurs fois de suite, avec des mandats de quatre ans. Une évolution qui fait craindre à un de nos internautes "un climat de campagne permanente avec rémunérations en primes et promotions des soutiens et sanctions des récalcitrants".
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MessageSujet: Re: enseignants-chercheurs : Alors on bloque ?   enseignants-chercheurs : Alors on bloque ? EmptySam 07 Fév 2009, 10:44

maïa a écrit:
J'imagine - j'espère - que Bernique et Charled ont écrit au xème degré et que c'était de l'humour. J'en manque, je l'avoue sur ce sujet.
Je pratique l'ironie, Maïa ; d'autant plus volontiers que ce milieu de de "feignasses", je suis tombée dedans quand j'étais petite et n'en suis jamais sortie !
Alors ce genre de remarque, je l'ai entendu et l'entend très souvent (avec de plus en plus de mépris et de jalousie dans le ton et le propos d'ailleurs) et chaque fois, ça me fait le même effet qu'à toi.

Remarque subsidiaire : n'est-ce pas magique d'avoir la connaissance à portée de main ? Une question, n'importe laquelle, et là, dans l'instant, il y a quelqu'un qui peut y répondre, un spécialiste passionné de ce que toi, tu ne connais pas.

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MessageSujet: Re: enseignants-chercheurs : Alors on bloque ?   enseignants-chercheurs : Alors on bloque ? EmptyLun 09 Fév 2009, 17:31

Etant à Nanterre vous pouvez imaginer que j'ai entendu parler des réformes qui sont actuellement mises en place par le gouvernement Sarkozy.
Après 2h d'AG et quelques discussions avec différents profs je reviens donc avec ce que j'ai entendu ou compris.

La réforme des enseignements-chercheurs :

Je ne suis pas sûre d'avoir exactement tout saisi mais il me semble qu'il y a plusieurs aspects.

1) Une classification bon/mauvais chercheurs en fonction du nombre d'articles publiés. Les "mauvais" chercheurs ayant par la suite plus d'heures d'enseignement tandis que les "bons" en auraient moins.
Le problème de cette réforme provenant du fait qu'il est très difficile d'estimer la qualité d'un chercheur - le nb de publications ne faisant pas tout - et qu'ensuite un mauvais chercheur ne fait pas forcément un bon enseignant.

2) Un nouveau mode de financement de la recherche. Il faudrait monter un dossier pour proposer un sujet de recherche qui serait ensuite validé - avec un budget conséquent. Cependant au bout de trois ans le projet prendrait fin et il faudrait en proposer un nouveau.
Ce qui avouons le est assez absurde mais je ne suis pas sûre d'avoir des infos complètes.

3) Il y a la question du désengagement de l'Etat. Le budget alloué aux universités diminue (contrairement à ce qu'a dit le gouvernement car auparavant il existait deux budgets séparés : un pour l'université + un pour la recherche. La somme des deux étant supérieure au nouveau budget). Le reste de la recherche doit désormais être financé par les entreprises (??). Ce qui fait penser au système américain. Un de mes profs de philo a rappelé très justement que la mentalité américaine était très différente de la notre : les dons aux universités sont fréquents. D'autre part, seule une minorité des universités américaines sont vraiment excellentes.

4) Il y a un lien avec la question des masters et du financement des doctorats.
Mais je ne sais pas s'il faut développer ça ici.

Après avoir écouté beaucoup de personnes parler sur ces différents sujets j'espère que mes informations même si elles sont assez approximatives sont justes.


Dernière édition par Moon le Dim 08 Mar 2009, 19:20, édité 1 fois
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MessageSujet: Re: enseignants-chercheurs : Alors on bloque ?   enseignants-chercheurs : Alors on bloque ? EmptyMar 10 Fév 2009, 06:03

la veille de la manif !

le projet de décret sur le statut des enseignants-chercheurs, qui suscite une vaste mobilisation des universitaires, «va être retravaillé», a annoncé Valérie Pécresse, lundi 9 février.

Il est suspendu pour une durée de deux mois.


c'est du grand guignol ou on joue la montre ?
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MessageSujet: Re: enseignants-chercheurs : Alors on bloque ?   enseignants-chercheurs : Alors on bloque ? EmptyMar 10 Fév 2009, 11:32

rotko a écrit:
Il est suspendu pour une durée de deux mois.
c'est du grand guignol ou on joue la montre ?

L'agenda des mois de juin, juillet va être archi plein, avec tous ces projets suspendus.
Ce n'est pas un mauvais calcul : en juillet, tout passe à l'Assemblée. On en connait des projets passés en douce, alors que tout le monde se préoccupe plus de son bronzage que de son avenir !
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MessageSujet: Re: enseignants-chercheurs : Alors on bloque ?   enseignants-chercheurs : Alors on bloque ? EmptyMer 11 Fév 2009, 17:08

Université: les fainéants et les mauvais chercheurs, au travail!
Par Pierre Jourde (Écrivain et Professeur des Universités, Grenoble III)

Une poignée de mandarins nantis qui ne fichent rien de leurs journées et refusent d'être évalués sur leur travail, manifeste contre la réforme Pécresse pour défendre des privilèges corporatistes et une conception rétrograde de l'université. Au travail, fainéants!

L'ignorance et les préjugés sont tels que c'est à peu près l'image que certains journalistes donnent du mouvement des chercheurs, des universitaires et des étudiants qui se développe dans toute la France.
Au Monde, Catherine Rollot se contente de faire du décalque de la
communication ministérielle, en toute méconnaissance de cause. Le
lundi 9 février, Sylvie Pierre-Brossolette, sur l'antenne de France
Info, défendait l'idée brillante selon laquelle, comme un chercheur ne produit plus grand-chose d'intéressant après quarante ans («c'est génétique»!), on pourrait lui coller beaucoup plus d'heures
d'enseignement, histoire qu'il se rende utile.

Il aurait fallu mettre Pasteur un peu plus souvent devant les
étudiants, ça lui aurait évité de nous casser les pieds, à 63 ans,
avec sa découverte du virus de la rage. Planck, les quantas à 41 ans, un peu juste, mon garçon! Darwin a publié L'Evolution des espèces à 50 ans, et Foucault La Volonté de savoir au même âge. Ce sont des livres génétiquement nuls. Aujourd'hui, on enverrait leurs auteurs alphabétiser les étudiants de première année, avec de grosses potées d'heures de cours, pour cause de rythme de publication insuffisant. Au charbon, papy Einstein! Et puis comme ça, on économise sur les heures supplémentaires, il n'y a pas de petits profits.

Mais que Sylvie Pierre-Brossolette se rassure: le déluge de réformes
et de tâches administratives est tel que son vœu est déjà presque
réalisé. On fait tout ce qu'il faut pour étouffer la recherche. Les
chercheurs et les enseignants-chercheurs passent plus de temps dans la paperasse que dans la recherche et l'enseignement. Ils rédigent les projets de recherche qu'ils auraient le temps de réaliser s'ils n'étaient pas si occupés à rédiger leurs projets de recherche. La réforme Pécresse ne fera qu'accroître cela.

Les journalistes sont-ils suffisamment évalués au regard de leurs
compétences et de leur sérieux? Est-ce que c'est génétique, de dire
des bêtises sur les antennes du service public?

On enrage de cette ignorance persistante que l'on entretient
sciemment, dans le public, sur ce que sont réellement la vie et le
travail d'un universitaire. Rien de plus facile que de dénoncer les
intellectuels comme des privilégiés et de les livrer à la vindicte des
braves travailleurs, indignés qu'on puisse n'enseigner que 7 heures
par semaine. Finissons-en avec ce ramassis de légendes populistes. Un pays qui méprise et maltraite à ce point ses intellectuels est mal parti.

La réforme Pécresse est fondée là-dessus: il y a des universitaires
qui ne travaillent pas assez, il faut trouver le moyen de les rendre
plus performants, par exemple en augmentant leurs heures
d'enseignement s'ils ne publient pas assez. Il est temps de mettre les choses au point, l'entassement de stupidités finit par ne plus être tolérable.

a) l'universitaire ne travaille pas assez

En fait, un universitaire moyen travaille beaucoup trop. Il exerce
trois métiers, enseignant, administrateur et chercheur. Autant dire
qu'il n'est pas aux 35 heures, ni aux 40, ni aux 50. Donnons une idée rapide de la variété de ses tâches: cours. Préparation des cours.
Examens. Correction des copies (par centaines). Direction de mémoires
ou de thèses. Lectures de ces mémoires (en sciences humaines, une thèse, c'est entre 300 et 1000 pages). Rapports. Soutenances. Jurys d'examens. Réception et suivi des étudiants. Elaboration des maquettes d'enseignement. Cooptation et évaluation des collègues (dossiers, rapports, réunions). Direction d'année, de département, d'UFR le cas échéant. Réunions de toutes ces instances. Conseils d'UFR, conseils scientifiques, réunions de CEVU, rapports et réunions du CNU et du CNRS, animations et réunions de centres et de laboratoires de recherche, et d'une quantité de conseils, d'instituts et de machins divers.

Et puis, la recherche. Pendant les loisirs, s'il en reste. Là, c'est
virtuellement infini: lectures innombrables, rédaction d'articles, de
livres, de comptes rendus, direction de revues, de collections,
conférences, colloques en France et à l'étranger. Quelle bande de
fainéants, en effet. Certains cherchent un peu moins que les autres,
et on s'étonne? Contrôlons mieux ces tire-au-flanc, c'est une
excellente idée. Il y a une autre hypothèse: et si, pour changer, on
fichait la paix aux chercheurs, est-ce qu'ils ne chercheraient pas
plus? Depuis des lustres, la cadence infernale des réformes multiplie
leurs tâches. Après quoi, on les accuse de ne pas chercher assez.
C'est plutôt le fait qu'ils continuent à le faire, malgré les
ministres successifs et leurs bonnes idées, malgré les humiliations et les obstacles en tous genres, qui devrait nous paraître étonnant.

Nicolas Sarkozy, dans son discours du 22 janvier, parle de recherche
«médiocre» en France. Elle est tellement médiocre que les publications scientifiques françaises sont classées au 5e rang mondial, alors que la France se situe au 18e rang pour le financement de la recherche. Dans ces conditions, les chercheurs français sont des héros. Les voilà évalués, merci. Accessoirement, condamnons le président de la république à vingt ans de travaux forcés dans des campus pisseux, des locaux répugnants et sous-équipés, des facs, comme la Sorbonne, sans bureaux pour les professeurs, même pas équipées de toilettes dignes de
ce nom.
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MessageSujet: Re: enseignants-chercheurs : Alors on bloque ?   enseignants-chercheurs : Alors on bloque ? EmptyMer 11 Fév 2009, 17:20

chapeau ça a le mérite d'être clair
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MessageSujet: Re: enseignants-chercheurs : Alors on bloque ?   enseignants-chercheurs : Alors on bloque ? EmptyMer 11 Fév 2009, 17:56

b) l'universitaire n'est pas évalué

Pour mieux comprendre à quel point un universitaire n'est pas évalué,
prenons le cas exemplaire (quoique fictif) de Mme B. Elle représente
le parcours courant d'un professeur des universités aujourd'hui.
L'auteur de cet article sait de quoi il parle. Elle est née en 1960.
Elle habite Montpellier. Après plusieurs années d'études, mettons
d'histoire, elle passe l'agrégation. Travail énorme, pour un très
faible pourcentage d'admis. Elle s'y reprend à deux fois, elle est
enfin reçue, elle a 25 ans. Elle est nommée dans un collège «sensible»
du Havre. Comme elle est mariée à J, informaticien à Montpellier, elle
fait le chemin toutes les semaines. Elle prépare sa thèse. Gros
travail, elle s'y consacre la nuit et les week-ends. J. trouve enfin
un poste au Havre, ils déménagent.

A 32 ans, elle soutient sa thèse. Il lui faut la mention maximale pour
espérer entrer à l'université. Elle l'obtient. Elle doit ensuite se
faire qualifier par le Conseil National des Universités. Une fois
cette évaluation effectuée, elle présente son dossier dans les
universités où un poste est disponible dans sa spécialité. Soit il n'y
en a pas (les facs ne recrutent presque plus), soit il y a quarante
candidats par poste. Quatre années de suite, rien. Elle doit se faire
requalifier. Enfin, à 37 ans, sur son dossier et ses publications,
elle est élue maître de conférences à l'université de
Clermont-Ferrand, contre 34 candidats. C'est une évaluation, et
terrible, 33 restent sur le carreau, avec leur agrégation et leur
thèse sur les bras. Elle est heureuse, même si elle gagne un peu moins qu'avant. Environ 2000 Euros. Elle reprend le train toutes les
semaines, ce qui est peu pratique pour l'éducation de ses enfants, et engloutit une partie de son salaire. Son mari trouve enfin un poste à Clermont, ils peuvent s'y installer et acheter un appartement.
Mme B développe ses recherches sur l'histoire de la paysannerie française au XIXe siècle. Elle publie, donne des conférences, tout en assumant diverses responsabilités administratives qui l'occupent beaucoup.

Enfin, elle se décide, pour devenir professeur, à soutenir une
habilitation à diriger des recherches, c'est-à-dire une deuxième
thèse, plus une présentation générale de ses travaux de recherche.
Elle y consacre ses loisirs, pendant des années. Heureusement, elle
obtient six mois de congé pour recherches (sur évaluation, là encore).
A 44 ans (génétiquement has been, donc) elle soutient son
habilitation. Elle est à nouveau évaluée, et qualifiée, par le CNU.
Elle se remet à chercher des postes, de professeur cette fois. N'en
trouve pas. Est finalement élue (évaluation sur dossier), à 47 ans, à
l'université de Créteil. A ce stade de sa carrière, elle gagne 3500
euros par mois.

Accaparée par les cours d'agrégation, l'élaboration des plans
quadriennaux et la direction de thèses, et, il faut le dire, un peu
épuisée, elle publie moins d'articles. Elle écrit, tout doucement, un
gros ouvrage qu'il lui faudra des années pour achever. Mais ça n'est
pas de la recherche visible. Pour obtenir une promotion, elle devra se soumettre à une nouvelle évaluation, qui risque d'être négative,
surtout si le président de son université, à qui la réforme donne tous pouvoirs sur elle, veut favoriser d'autres chercheurs, pour des
raisons de politique interne. Sa carrière va stagner.

Dans la réforme Pécresse, elle n'est plus une bonne chercheuse, il
faut encore augmenter sa dose de cours, alors que son mari et ses
enfants la voient à peine. (Par comparaison, un professeur italien
donne deux fois moins d'heures de cours). Ou alors, il faudrait
qu'elle publie à tour de bras des articles vides. Dans les repas de
famille, son beau-frère, cadre commercial, qui gagne deux fois plus
qu'elle avec dix fois moins d'études, se moque de ses sept heures
d'enseignement hebdomadaires. Les profs, quels fainéants.

***

Personnellement, j'aurais une suggestion à l'adresse de Mme Pécresse,
de M. Sarkozy et accessoirement des journalistes qui parlent si
légèrement de la recherche. Et si on fichait la paix à Mme B? Elle a
énormément travaillé, et elle travaille encore. Elle forme des
instituteurs, des professeurs, des journalistes, des fonctionnaires.
Son travail de recherche permet de mieux comprendre l'évolution de la société française. Elle assure une certaine continuité intellectuelle et culturelle dans ce pays. Elle a été sans cesse évaluée. Elle gagne un salaire qui n'a aucun rapport avec ses hautes qualifications. Elle travaille dans des lieux sordides. Quand elle va faire une conférence, on met six mois à lui rembourser 100 euros de train. Et elle doit en outre subir les insultes du président de la république et le mépris d'une certaine presse. En bien, ça suffit. Voilà pourquoi les enseignants-chercheurs manifestent aujourd'hui.

P.J.
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Anharmo


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MessageSujet: Re: enseignants-chercheurs : Alors on bloque ?   enseignants-chercheurs : Alors on bloque ? EmptyMer 11 Fév 2009, 19:34

Merci d'avoir publié cet article rotko ; à le lire, on penserait à une longue et lente condamnation à mort des chercheurs (et de ceux qui espèrent le devenir...). Mais pourtant c'est bien ce qu'il se passe sachant qu'en plus il faut jouer avec la politique de chaque fac (en résumé plaire aux doyens et aux thématiques économiquement viables).

Concernant les universités étasuniennes, je crois qu'ils favorisent, en siences dites exactes, bien plus la recherche fondamentale que la France (aussi étonnant que cela puisse paraître).

Juger au nombre de publication ? Quelle idée merveilleuse ! mieux vaut effectivement pondre une multitude d'études baclées que celles appronfondissant un sujet : on est pas non plus là pour apprendre quelque-chose !

Et c'est là que je me dis pour la éniemme fois : comme je vais m'amuser à me dépatouiller (je reste poli) avec ma discipline - dont je n'ai pas encore entamé la thèse - qu'est la sociologie de la littérature. super
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Lîlâ
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Lîlâ


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MessageSujet: Re: enseignants-chercheurs : Alors on bloque ?   enseignants-chercheurs : Alors on bloque ? EmptyMer 11 Fév 2009, 21:16

La mort des humanités, par William Marx et Gilles Philippe

Texte paru dans Le Monde daté du 30 octobre 2008


Citation :
La révolte gronde dans les universités. Les uns après les autres, leurs conseils d'administration votent à l'unanimité des motions de protestation. Lyon-III, Paris-III, Paris-IV, Bordeaux-III, Caen : la liste s'allonge jour après jour. Ce que ni la loi sur l'autonomie ni la réforme du CNRS n'ont réussi à faire, la réforme des concours de recrutement du secondaire l'a finalement obtenu : une résistance généralisée aux diktats du ministère.

Le problème est d'abord celui du calendrier. Depuis plus d'un an, les universités croulent sous les réformes successives à absorber : autonomie, élections internes, plan licence, statuts des personnels, etc. Elles ne cessent de tout défaire et de tout refaire, mois après mois, pour complaire au ministère. Jamais elles n'ont subi autant de dirigisme technocratique que depuis qu'on a voté leur autonomie de façade.

Or, voici que le ministère leur demande, sur un coup de tête, de refaire en urgence la plupart de leurs diplômes de master, à une période où les universitaires sont débordés par les tâches de toute sorte et ne trouvent plus le temps de faire de la recherche, qui relève pourtant de leurs missions fondamentales. Ils en ont assez de marcher comme de petits soldats. Trop, c'est trop. Voilà une première raison du niet.

Certes, tout le monde se félicite que les enseignants du premier et du second degré soient désormais recrutés non plus au niveau de la licence, mais à celui du master. Ils seront, dit-on, mieux payés. Mais seront-ils mieux formés ? Ils le seraient s'ils bénéficiaient effectivement des deux années supplémentaires de formation par la recherche prévues pour un master.

Or tel n'est pas le cas. Le ministère se contente d'exiger des universités qu'elles valident comme master une formation bâtarde, correspondant peu ou prou à ce qui existe déjà, à savoir une année de préparation au concours du capes, suivie de l'année de formation en IUFM. Cela portera le nom de master, mais n'en sera plus un.

Ce sont surtout les disciplines universitaires les plus liées à l'enseignement secondaire qui se sentent menacées : lettres, philosophie, histoire, langues vivantes, etc. Actuellement, un étudiant qui souhaite présenter le capes dans ces disciplines fait souvent le choix de préparer un véritable master, sanctionné par un mémoire de recherche, avant de se présenter au concours. Les actuels professeurs certifiés sont donc pour beaucoup déjà titulaires d'un master, qui garantit la qualité de leur formation.

Dans le nouveau projet, ce ne sera plus possible : la plupart des étudiants choisiront les nouveaux masters d'enseignement, qui les prépareront aux concours, plutôt que les masters de recherche. Résultat : loin d'être mieux formés qu'aujourd'hui, ils le seront plutôt moins bien, puisqu'ils n'auront plus derrière eux cette expérience d'initiation sérieuse à la recherche qui fait tout le prix des masters actuels.

Mais là n'est pas le plus grave. Si toutes les universités se mobilisent, c'est que se profile la fin programmée de la recherche française dans les humanités. Face à la concurrence déloyale des masters d'enseignement, en effet, les masters de recherche n'auront plus qu'à disparaître et, avec eux, tous les séminaires qui les accompagnaient. Il ne sera plus possible de recruter les doctorants parmi ceux qui auront présenté les meilleurs mémoires. Tout le monde fera de la formation pédagogique à l'envi pour mieux préparer aux concours, qui se concentrent sur la simple connaissance du système éducatif, et tout ce à quoi aura abouti la"mastérisation" des enseignants du secondaire, c'est de secondariser les universités. Dans le meilleur des cas, elles seront devenues de gros IUFM.

Le ministère de l'éducation nationale l'aura alors définitivement emporté sur celui de l'enseignement supérieur et de la recherche : triste vision de la science et du savoir... Si quelqu'un, au ministère, avait juré la mort de la recherche dans les humanités, il n'aurait pas fait mieux. Faut-il s'en étonner, quand on a entendu dernièrement un conseiller du premier ministre proclamer que la mission principale des sciences humaines consiste à former de bons VRP pour l'économie française ?

William Marx est professeur à l'université d'Orléans, membre de l'Institut universitaire de France.

Gilles Philippe est professeur à l'université Paris-III Sorbonne nouvelle, membre de l'Institut universitaire de France.
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MessageSujet: Re: enseignants-chercheurs : Alors on bloque ?   enseignants-chercheurs : Alors on bloque ? EmptyMar 17 Fév 2009, 06:51

,
Citation :
les membres de l’auguste Académie des Sciences ont publié un communiqué condamnant le discours tenu le 22 janvier par Nicolas Sarkozy au sujet des enseignants-chercheurs de notre pays. Non, on ne rêve pas !
Les Sages de l’Académie des sciences, ces scientifiques posés et raisonnables, pas gauchistes pour un sou, et dont la plupart sont favorables aux réformes actuelles de l’enseignement supérieur et de la recherche, ont désavoué, bel et bien, le Président de la République.


dit mediapart

Citation :
Devant un aréopage de chefs d’entreprises, de directeurs de grandes écoles et de présidents d'universités, il avait évoqué le caractère «médiocre» de la recherche française, ses « structures obsolètes » et son « immobilisme », puis il s’était mis à plaisanter au sujet des chercheurs Français qui sont incapables de voir la réalité en face, c’est-à-dire, notamment, d’admettre que leur taux de productivité, selon d'obscurs calculs élyséens, est inférieur de 30 à 50% à celui de leurs confrères britanniques

Tout pour faire plaisir. Il fait honte même à ses partisans.
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MessageSujet: Re: enseignants-chercheurs : Alors on bloque ?   enseignants-chercheurs : Alors on bloque ? EmptyDim 08 Mar 2009, 12:08

par rapport à ce que disait Moon sur les enseignants-chercheurs, tout est exact. Mais ce combat se mélange à celui contre la mastérisation :

en clair, ça signifie abaissement (encore !) des connaissances : les coefficients des matières principales (littérature française, comparée..) seront abaissés au profit de la didactique. Dans les jurys de CAPES, il y aura désormais des principals de lycée et collège, qui jugeront si le candidat fera un bon prof (que ce principal ne sache pas écrire français sans faire de fautes d'orthographes, tout le monde s'en fiche). Et un ajout d'une "matière" : la vie dans les établissements scolaires.

supression de l'année de stage (sacrées économies pour le gouvernement) donc l'étudiant se retrouve catapulté d'un seul coup dans une classe à temps complet,

contradiction énorme : un niveau de licence est suffisant pour enseigner (abaissement des exigences), mais en même temps, ajout d'une année supplémentaire, c'est-à dire bac+5. Donc, apparition de ce qu'on a appelé les "reçus-collés" : un étudiant aura réussi son master en juin, mais apprend qu'il est recalé aux concours de janvier. Il se retrouve le cul entre 2 chaises, réussite d'un côté et échec de l'autre. Alors que va t-il faire à la rentrée de septembre, avec un master en poche, mais sans concours ?

à terme, la recherche va disparaître, car le gouvernement la met en concurrence avec le master professionnalisant, c'est à dire qui prépare aux concours et uniquement. Les 2 sont désormais séparés. Vu le niveau global de précarité chez les étudiants, que choisiront-ils entre faire des recherches qui n'aboutissent à aucun poste, où ils ne seront pas payés, et passer un concours de l'enseignement qui leur fournira un salaire ? Ce que les enseignants-chercheurs craignent le plus, c'est la disparition de la recherche. Les étudiants dont les parents pourront financer des années de recherche à l'université sont rares, les séminaires et colloques de recherche ne seront plus organisés pour 4 ou 5 étudiants.

Et pendant ce temps, on donne des milliards aux banques....

AU SECOOOOOUUUUUURS !!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!! Mad
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MessageSujet: Re: enseignants-chercheurs : Alors on bloque ?   enseignants-chercheurs : Alors on bloque ? EmptyDim 08 Mar 2009, 17:08

Concernant les réformes, je les trouve aberrantes, mais je ne parviens pas à cautionner le système du blocage (il faut dire que dans ma fac, on est plutôt du genre à démarrer au quart de tour...). D'autre part, la grève des enseignants-chercheurs ne me semble pas des plus claires; pourquoi, dans le secondaire, la grève des enseignants ne dure t-elle qu'au maximum un ou deux jours, et pourquoi les enseignants universitaires peuvent-ils se permettre de reconduire la grève pendant un mois ? Hum ? Rolling Eyes
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MessageSujet: Re: enseignants-chercheurs : Alors on bloque ?   enseignants-chercheurs : Alors on bloque ? Empty

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