Stephen King

Colorado Kid, génial c'est vrai, très inattendu. L'histoire de deux vieux journalistes qui voient arriver dans le leur petit patelin la belle Stephanie McCann, une nouvelle stagiaire qui a soif de mystère, et qui leur apporte un peu de fraicheur. Pour la captiver et la garder auprès d'eux ils lui parle d'un ancien fait-d'hiver insolite et inexpliqué, celui d'un homme retrouvé mort sur la plage de manière très étrange.
Autre roman de King que je trouve très beau, La Petite Fille qui aimait TomGordon , que j'ai adoré. Il m'a fait penser à la nouvelle Le Corps, dans le recueil de Différentes Saisons.

Coloradi kid est haletant et fascinant car le lecteur échafaude des tas d'hypothèses sur l'histoire de cet homme retrouvé mort sur une plage, avec le morceau de viande coincé dans la gorge (en quelque sorte, le détail qui tue) et finalement, King prend un malin plaisir à nous dire : mais non, les gars, c'est pas dans le dénouement que vous prendrez votre pied, c'est dans l'intrigue !

C'est très élaboré et il sort des sentiers battus.


Et total : inoubliable.

Egalement, ce qu'écrit King sur son travail en fin ou début (je ne me souviens plus).

Marche ou crève reste pour moi un moment fort aussi.

J'ai beaucoup aimé Marche ou crève aussi et détesté Cellulaire. En revanche, je n'ai pas aimé tant que ça Histoire de Lisey.

En fait, ce qui m'a principalement gêné, c'est le langage du couple qu'il invente pour se faire ses propres conversations, une sorte de langage codé, compréhensible d'eux seuls.

Et bien à cause de ça, je me suis sentie complètement étrangère à ce couple, leur intimité est tellement bien rendue que finalement, j'ai eu l'impression de la violer. Comme si on pénétrait les secrets de ses propres parents... Je me sentais étrangère au livre, et c'est une désagréable impression quand on lit une histoire ! Surtout de SK.

J'ai dû rentrer dans le bouquin, vraiment, environ 150 pages avant la fin, et je me suis dis à la fin que finalement j'avais quand même aimé. Mais j'étais quand même déçue à cause de cette ambiance.

Lisey est tellement triste à la mort de son mari, tellement anéantie, et se remémore des souvenirs qui leur appartenaient à tous 2. Bizarrement, j'avais envie de la laisser seule avec ses souvenirs et fermer le livre, comme si j'étais gênée.

Je pense qu'Histoire de Lisey est aussi une angoisse que King ressent envers son épouse Tabitha. Qu'adviendra Tabitha si King trépasse ? Sera-t-elle harcelée par des fans, des éditeurs, des collectionneurs ?

C'est bien ce que j'ai pensé aussi (d'ailleurs, n'est-il pas dédicacé à Tabitha...? ou je me trompe...), et c'est aussi ce qui fait pour moi qu'on a du mal à comprendre leur intimité et à rentrer dedans. C'est comme une histoire personnelle étalée au grand jour.

Tabitha devrait appeler la veuve de Stieg larsson
Un artiste met sa vie en scène parfois, King le fait tout le temps, c'est de là qu'il puise sa force, du quotidien. Je n'ai pas encore lue Lisey mais en tout cas si Bulma a ressenti ça au moins ça doit être encore une fois très bien vu au niveau de la psychologie des personnages...

j'ai lu "chaleurs "de madame King je ne ressens pas du tout une femme qui va s'écrouler si son mari (voir le fil)disparait

C'est quand même assez révélateur cette manie que nous avons tous d'amalgamer l'auteur, sa vie privée et ses oeuvres. ça fait un peu "voici" non?

C'est un vieux problème.. Sainte-Beuve en a parlé au XIXè siècle, doit-on définir l'écrivain par sa vie ou par son écriture ou les deux ? Je trouve que si c'est fait sans voyeurisme il peut être intéressant d'examiner la vie de l'auteur, son entourage. Cela peut servir l'analyse. Sans amalgame of course

Elle écrit bien, Mme King, Marie ?
Je ne l'ai jamais lue.

il y a un fil Tabitha King sur GDS

Marie a écrit :

Citation :

C'est quand même assez révélateur cette manie que nous avons tous d'amalgamer l'auteur, sa vie privée et ses oeuvres. ça fait un peu "voici" non?

Dans le cas de SK, c'est dur de ne pas le faire étant donné la foule de détails tirés de sa propre vie qu'il met dans ses histoires. De plus, King adore se mettre en scène lui-même : franchement, je connais peu d'écrivains qui révèlent autant d'eux dans les préfaces et postfaces. Il parle de ses enfants, de sa femme, que l'histoire lui est venue sous la douche.... Je n'ai vu ça chez aucun autre écrivain. Donc il se prête lui-même à ce jeu.

Bulma a écrit:

Marie a écrit :

Citation :

C'est quand même assez révélateur cette manie que nous avons tous d'amalgamer l'auteur, sa vie privée et ses oeuvres. ça fait un peu "voici" non?

Dans le cas de SK, c'est dur de ne pas le faire étant donné la foule de détails tirés de sa propre vie qu'il met dans ses histoires. De plus, King adore se mettre en scène lui-même : franchement, je connais peu d'écrivains qui révèlent autant d'eux dans les préfaces et postfaces. Il parle de ses enfants, de sa femme, que l'histoire lui est venue sous la douche.... Je n'ai vu ça chez aucun autre écrivain. Donc il se prête lui-même à ce jeu.

Et bien tu vois j'ai lu pas mal de SK et jamais je n'ai essayé d'identifier ses personnages par rapport à lui.
il faut dire que je n'ai pas sans doute le privilège de l'avoir beaucoup vu en direct parler de lui? je dirai même que je ne l'ai JAMAIS ENTENDU PARLER EN DIRECT ! où trouves -tu tes infos? ça m'intéresse

Je trouve mes infos dans les préfaces et postfaces, pas dans les interviews puisqu'il n'en fait jamais. Je n'ai pas tout en tête, mais je me souviens de quelques petites choses : dans la préface de Minuit 2, il explique comment la nouvelle sur les langoliers lui est venue et la façon dont son cerveau fonctionne, en détruisant les mauvaises idées sans que lui-même ne s'en rendre compte et en gardant automatiquement les bonnes.

La préface du Policier des bibliothèques est la plus troublante pour moi : il explique comment la nouvelle lui est venue d'une peur enfantine venant d'une affiche à sa bibliothèque municipale ( le lien avec la nouvelle est évident). Et il dit que ses mains ont tremblé pour écrire cette nouvelle. Et ça m'a toujours poussé à me demander si King n'avait pas vécu un viol dans son enfance (ce qui ne serait pas étonnant...)

Pour Jack Torrance de Shining il explique que quand ses gamins étaient petits et criaient à lui vriller les tympans, l'empêchant d'écrire, il avoue avoir pensé à leur faire du mal tellement il n'en pouvait plus.

Il y a aussi des détails dans la géniale postface de Différentes saisons.

Quant au lien possible entre King et ses personnages, il s'est suffisamment étendu sur la difficulté d'écrire et la hantise de la page blanche, pour qu'on le retrouve dans les écrivains perdus dans leur art tels que Jack Torrance, Mike Noonan dans Sac d'os ou Thad Beaumont dans La part des ténèbres. D'ailleurs, ce que vit Mike Noonan, ce rejet qui va jusqu'à la nausée devant l'ordinateur, King l'a vécu lui-même ( là, par contre, je ne sais plus où je l'ai lu, mais j'en suis sûre) à l'époque où il buvait de l'alcool à 90° "des cotons dans les narines pour empêcher le sang de couler" (propos que j'avais lu dans un article) à cause de la cocaine.

Je suis sûre que j'oublie d'autres exemples, son oeuvre est tellement vaste, mais pour moi, King est l'écrivain qui se confie le plus sur sa vie privée et qui permet de voir un lien très net entre lui et ce qu'il écrit.

Tiens, il me revient un autre détail : dans Misery, lorsque les lettres de la machine à écrire tombent en rade les unes après les autres parce que la machine est vieille, King a vécu exactement la même chose étudiant, quand il n'avait pas de sous pour s'acheter une bonne machine.

d'accord merci pour toutes ces infos Bulma

Mais de rien !!!

IL devrait peut être reprendre un peu de coke histoire de renouer avec l'inspiration fatale...

Ah bon, il en a pris ?

Pour écrire ?

Comme Bulma le disait un peu plus haut sur ce fil, et comme il a pu le répeter dans ses nombreux écrits autobiographiques, M. King n'a pas la vie facile à la fin de ses études. Avant Carrie, il buvait énormémént (même du parfum) après Carrie il a pris beaucoup de cocaïne. Ce qui est normal vu que tout le monde en a pris dans les années 80. La cocaïne décuple les forces mentales et physiques et n'est pas mauvais à petite dose pour un écrivain qui a des contrats à honorer: il écrit vite, et bien (quand il est talentueux comme le King). C'est de la triche, mais tous, de Freud au King, de Yeats à Ellis, ont pris de la poudre blanche...

Tu m'apprends quelque chose. Je ne savais pas pour King.
Ca ne change de toute façon rien à son talent.

Bientôt, je commande son dernier livre !

Eh, eh...

Arc a écrit:

Tu m'apprends quelque chose. Je ne savais pas pour King.
Ca ne change de toute façon rien à son talent.

Bientôt, je commande son dernier livre !

Eh, eh...

tu as raison de ne pas écouter toujours la presse de Jude !! elle en connait des choses cachées sur les auteurs !et encore elle ne nous dit pas tout

Selon ses propres termes, il écrivait des cotons dans le nez pour empêcher le sang de couler, et il buvait de l'alcool à 90°...

Pour moi ça ne change rien à son talent, mais que ce soit pour les génies ou les monstres, j'aime bien connaître ces petites choses qui font d'eux des humains...

Je commence Marche ou Crève, on a jamais fini de connaître les classiques... Le titre original en est The Long Walk. Je me demande pourquoi la traduction française enlève si souvent sa subtilité au King... ?
Et GRANDE NOUVELLE : Les américains adaptent ENFIN Ça en film.
Ce qui est positif c'est que ça ne pourra pas être pire que le téléfilm de Tommy Wallace en 1990...

Bon je vais probablement me faire huer en disant ça mais moi Stephen King, je l'ai définitivement banni de ma bibliothèque !

Je m'explique ! J'ai commencé à le lire étant ado :Carrie, Charlie, Shining, ça, etc. Jusqu'à ce que je tombe sur Cujo et la fameuse scène du bébé...ça m'a tellement traumatisée qu'après ça je n'ai plus ouvert un King pendant près d'une décennie !!!

Et puis il y a 2 ou 3 ans, une amie me parle de Dreamcatcher et insiste pour me le prêter. Je lui raconte alors mon expérience avec Cujo et elle m'assure qu'il n'y a pas de problème, que Dreamcatcher n'est pas du tout horrible. Naïve que je suis, je lui emprunte le livre.

PAS HORRIBLE, DREAMCATCHER ? Qu'est-ce qu'il lui faut !!! Je n'ai même pas pu le terminer et en le lui rendant, je me suis retenue de le lui faire manger !!!

Depuis Stephen King est banni à vie de mes lectures ! Je ne supporte pas sa surenchère de l'horreur !

Je te conseille de lire Rose Madder... Crois -moi. Les King que tu as lu se situent tous dans sa période horreur ou surnaturel dégueu... Il y a un autre King, celui des sentiments (violons). Et Rose Madder, c'est le summum du King psychologue..