Amélie Nothomb

Pour moi, son dernière bon livre, actuellement, est Une forme de vie, j'avais bien aimé le principe du roman épistolaire et puis le retournement de situation. Le fait du prince, je l'ai trouvé fade (mais déjà la couverture ne m'inspirait pas confiance). Le côté dark-gothique qui plaît aux ados, non, ça va...

Aglaé, je ne sais pas si tu as vu l'adaptation de Stupeur par Alain Cornaud, avec Sylvie Testud, mais elle n'est pas mal du tout . Les éditions des Saint Pères vont éditer le manuscrit d'Hygiène de l'assassin en septembre...pour 93 euros

Il est question du film d'Alain Corneau au rayon cinéma, et même d'un entretien d'Amelie N. Vous nous direz si Amelie N a fait des progrès en simplicité comme elle le trouve elle-même. L'extrait sonore de Barbe bleue n'est pas un miracle d'écriture.

Marie kiss la joue a écrit:

Aglaé, je ne sais pas si tu as vu l'adaptation de Stupeur par Alain Cornaud, avec Sylvie Testud, mais elle n'est pas mal du tout . Les éditions des Saint Pères vont éditer le manuscrit d'Hygiène de l'assassin en septembre...pour 93 euros

Non Marie, mais si ça vaut le coup, why not!

Quatre-vingt treize euros qui resteront donc sagement dans ma musette.

Marie kiss la joue a écrit:

Les éditions des Saint Pères vont éditer le manuscrit d'Hygiène de l'assassin en septembre...pour 93 euros

Il s'agira d'un fac-similé, donc d'une reproduction du manuscrit, ceci expliquant cela. Un livre "d'art" pour les aficionados.

Oui, m'enfin ça me paraît un peu exagéré tout de même...

l'avis du figaro

Vingt ans d'écriture, vingt romans, peu d'embarras, du chocolat, des bulles. La frêle Amélie Nothomb est un poids lourd de la plume. Parfois décriée, jamais égalée, elle signe, en cette rentrée, Barbe bleue (Albin Michel), un conte qui se dévore avec un appétit d'ogre.


Dans le dernier livre de cette Belge prolifique - elle travaille à son 75e roman -, Barbe-Bleue habite, à Paris, un hôtel particulier de la rive gauche et recrute par petites annonces les colocataires qu'il tuera. Charles Perrault à la sauce Nothomb a un parfum délicieux de soufre, d'érudition et d'humour

la suite de l'article, si besoin est

rotko a écrit:

Charles Perrault à la sauce Nothomb a un parfum délicieux de soufre, d'érudition et d'humour

Voilà qui a déjà été fait, avec brio, par Angela Carter (elle a un fil sur GDS*, mais bien maigre ; il faudrait que je me replonge dans ses contes).

Du coup, ça me donne envie de lire ce Nothomb pour comparer.

Il vaut le détour ! On y retrouve bien son style, d'ailleurs le roman fait penser à plusieurs de ses premiers livres (Hygiène de l'assassin, Péplum, Cosmétique de l'ennemi...). Le livre est essentiellement constitué de dialogues, qui font mouche très souvent. On sent qu'elle s'est amusée à écrire ce livre, ce qui rend la lecture d'autant plus agréable

Citation :

Je ne sais pas si Walser a un fil sur GDS*. J'en parlerai avec plaisir.

robert Walser ? présent, m'dame !

Pour information, je vous donne le début d'un article iconoclaste sur Amelie N

Ce qui est généralement amusant avec la donzelle, ce sont ses tentatives pour être sexuelle :

« L’écriture fait jouir dans son ventre, dans son sexe, dans son front et dans ses mâchoires. »

« L’extase voluptueuse est le but de l’existence. »

Etc. Etc. Essais désespérés car personne, jamais, ne sera autant antisexe qu’Amélie. Amélie et le cul, c’est IN-COM-PA-TIBLE, à moins d’arriver à se masturber sur le chat botté. Même décorée de couvre-chefs hauts-de-forme ou rouges à lèvres vifs, elle reste pour toujours la mangeuse de moisi. Amélie est l’affreuse sorcière cradingue perchée sur son balai.

Suite de ce méchant article sur un vilain canard ( vous pouvez intervertir les adjectifs.)

j'ai lu ses premiers romans et me suis arrêtée à Journal d'une hirondelle
je suis toujours un peu sceptique sur les romanciers qui pondent un roman par an
Après Hirondelle je me suis sentie " vaccinée " cependant je pense retenter une expérience juste pour "voir "

juste une chose....je ne l'achèterai pas

Fidele a "ma" Amelie Nothomb bien-aimee, je suis arrivee a me procure son dernier opus intitule "Barbe bleue" et je l'ai lu comme tous ses livres, en 2-3 heures. Je ne suis pas impartiale, cette "fleche wallonne" (comme l'appelait un journal) est un de mes faibles. Ce livre pour moi est moins bien qu'Une forme de vie ou Tuer le pere, ou les premiers de la serie jpono-chinoise. Mais c'est un superbe livre en dialogue tres intrigant et ce dialogue, l'auteure le maitrise a perfection! Lors de ce dialogue se joue le jeu entre les deux personnages principaux, la jeune enseignante Saturnine et le grand espagnol de 44 ans, Don Elemirio Nibal y Milcar.

C'est encore une reecriture du conte de la Barbe bleue dans le decor d'un appartement luxueux et decadent au centre de Paris. Lors des diners, au cours de leur dialogue, les humeurs changent, les enigmes se trament et se devoilent, la tension monte pour exploser de temps en temps. J'ai aime lire comment parlent deux ces deux protagonistes erudits, un dialogue savoureux et petillant comme le champagne dans le flutes en crystal de Tolede qu'ils boivent (echo lointain du Fait du prince).
Je suis contente de la fin, cette fois, il n'y a pas d'herbe coupee sous les pieds comme dans Une forme de vie. L'impetueuse et intelligente Saturnine arrive a rompre la serie des femmes tuees par le richissime noble d'une maniere tout a fait vraisemblable.
Un texte tres vif, delicieux pour son dynamisme.

Extraits:

La jeune femme ne voulut pas dire la vérité. Elle en avait assez de la sempiternelle réaction (« Oh ! J’ai un ami belge qui… ») : elle n’était pas une amie belge, elle était belge et ne voulait pas devenir l’amie de cette personne. Elle répondit :
— Je suis kazakhe.
— Pardon ?
— Je viens du Kazakhstan. Vous savez, les cosaques, les plus farouches guerriers du monde. Nous tuons dès que nous nous ennuyons.
La femme n’ouvrit plus la bouche.

C'est parce que je refuse le concept de remplacement. Regardez : je suis tombé amoureux de vous. Vous êtes ma neuvième colocataire. Vous ne remplacez pas les huit femmes qui vous ont précédée. Je continue de les aimer. A chaque fois, l'amour est neuf. Il faudrait un verbe nouveau à chaque fois. Pourtant, le verbe "aimer" convient, car il y a une tension commune à tous les amours, que ce verbe est seul à exprimer.

Les femmes sont aussi lassantes que les hommes. Mais avec certaines d'entre elles, l'amour est possible, qui ne lasse pas. Il y a là un mystère.

Pour répondre à Natalia et à Diagonale, Amélie Nothomb n'écrit pas un livre par an mais des dizaines!!!Seulement, elle est tenue par sa maison d'édition à en produire un seul par an.

Admirés ou contestés, c'est le lot de tous les écrivains à grands tirages. Les écrivains populaires sont souvent considérés comme de " mièvres auteurs ". Pourquoi? Serait-ce de la jalousie, du snobisme.

Pour ma part, je partage son amour des mots, sa syntaxe parfaite, ses écrits au parfum de soufre, son érudition , son humour et son auto-dérision.

Elle-même a écrit: "Je suis ce que je peux être. Je ne maîtrise pas ce que je suis et encore moins les regards que les autres portent sur moi ".

Depuis quelques années, Amélie Nothomb libère en septembre un livre comme la poule livre son oeuf chaque matin à son protecteur. Bon l'image n'a d'intérêt que dans l'idée de périodicité mécanique de la production.

Depuis 'Hygiène de l'assassin", un nouvel écrivain de langue française vient enrichir avec détermination le patrimoine de notre langue. Enrichir, car quels que soient les ouvrages d'Amélie Nothomb, une oeuvre se construit et cette oeuvre, que l'on aime ou pas le style ou la méthode productiviste de l'auteur, est marquée par un savoir faire, un rapport à la langue et un mode de construction des histoires et de narration propres à cet écrivain. Certes, les ficelles apparaissent. La méthode de construction devient aussi connue que les plans d'un architecte reproduit à l'infini dans des cités dortoirs. Et pourtant, difficile de ne pas sombrer le plus souvent dans le charme du talent de conteuse d'Amélie Nothomb. Elle peuple notre bibliothèque de contes et d'images. Difficile d'oublier cette villa dont la cave est occupé par une sorte de grande piscine où flottent des bouteilles de champagne, difficile d'effacer de sa mémoire l'image rutilante de ces toilettes japonaises terre d'exil de la salariée en disgrace. Le risque d'une production aussi abondante est la baisse de niveau. Certaines années sont moins bonnes que d'autres ! Mais bon, je ne vais pas bouder mon plaisir d'avoir un auteur qui écrit, le plus souvent dans un style limpide et sans aspérités et qui nous raconte de belles histoires qui assurément sont sorties tout droit d'un cerveau intelligent, cultivé, et bien irrigué par un regard perçant et précis sur le monde et les êtres qui le peuplent.

Merci, tu en as parlé mieux que moi !!!

Si vous ne l'avez pas encore lu, peut-être que je peux vous donner envie de le lire

C’est une inédite colocation que l’écrivaine, Amélie Nothomb nous suscite ici ! Et comme à son habitude elle reste fidèle à ses prénoms d’héroïnes surprenants comme « Saturnine ».
Un Don Elemirio qui loue ses appartements à prix modique chez lui, en vu de trouver l’amour ; Saturnine est la 9ème femme à tomber dans ce piège, mais cette dernière a su le déjouer, lire dans les pensées tant tumultueuses que farfelues que ce mystérieux loueur.
Avec les 8 femmes précédents Don Elemirio s’attelait à les photographier une fois mortes, après qu’elles aient franchis un mystérieux interdit. Mais Amélie Nothomb sait pousser son héroïne au sommet, et finalement piéger Don Elemirio dans son propre piège, ce dernier meurt par un concours de supercheries.
Ce roman pose la question de l’amour véritable ? Jusqu’où peut-il nous pousser ? C’est là toute la beauté de ce roman. Comment être épris d’une femme au point de conduire à son meurtre ?
Cette écrivaine sait nous répondre avec talent dans une tirade amoureuse : « Tomber amoureux est le phénomène le plus mystérieux de l’univers. Ceux qui aiment au premier regard vivent la version la moins inexplicable du miracle : s’ils n’aimaient pas auparavant, c’était parce qu’il ignoraient l’existence de l’autre ».
Tout est dis … Entre meurtre et secret d’amour, chacun saura y trouver sa part de vérité.

Lu tout le fil; Le seul que j'aie lu est "Stupeurs et tremblements" et c'est curieux que je ne me souvienne rien. Vos commentaires encouragent à lire cette auteure.
Merci Maya pour le link du Figaro.

Amadak a écrit:

Lu tout le fil; Le seul que j'aie lu est "Stupeurs et tremblements" et c'est curieux que je ne me souvienne rien.

Pareil pour moi, à ceci près que je me souviens que ce n'était pas très bien écrit...
M'enfin, il faut avouer qu'il y a quelques passages savoureux, je pense notamment à celui dans lequel elle doit faire et refaire des photocopies pour son chef.

@+

pour Lesly:
au moins de quelque chose tu te souviens, moi pas même l'histoire des photocopies
mais je pense qu'elle doit avoir un charme particulier pour que ses livres aboutissent au cinéma.

MOI je me dis : je voudrais déjà écrire aussi facilement qu'elle.......... après je critiquerai!