Qu'attendez-vous d'un roman ?

Utopie a écrit:

a-t-on les mêmes attentes sur un livre de psychanalyse, un roman classique, un livre de SF ou autres ?

oui, on est d'accord.

Je rebondis sur le livre de psychanalyse qui n'est pas un roman, mais qu'on peut lire comme tel. Ainsi une problème est posé au psy, il expose sa démarche, et parfois trouve la clé et une approche de solution.

D'autres fois, il avoue avoir mal manoeuvré et decouvert trop tard le vrai problème et des solutions envisageables.

C'est le plaisir que j'ai à lire à corps et à cris de Caroline Eliacheff. Il s'agit de venie en aide à de très jeunes enfants.

je n'oublie pas non plus le côté humain, soulager une souffrance !

Les questions brillantes d'intelligence, les paroles judicieusement choisies dans le respect de l'enfant me séduisent, comme dans un roman.

Le livre conçu comme un ensemble « dont aucune partie ne souffre d’être sans justification », selon la formule de Borges.
Voila qui définit assez bien ce que j’attends d’un roman au niveau de la facture ou de la structure, comme on voudra.

Je boude donc les récits de science-fiction où on accable le lecteur d’explications à prétentions scientifiques censées justifier l’invraisemblable. Pour moi, c’est un frein à l’imagination et un coup de couteau au rationnel.

Si je sens cette escroquerie, je me mets en boule, mais sans l’élégance du hérisson
Les autres explications, philosophiques ou littéraires, non nécessaires, me hérissent aussi le poil.

Par ailleurs avec tout livre qui me fait découvrir d’autres comportements, d’autres univers, mais cohérents avec eux-mêmes, j’accepte volontiers le voyage.

Ce fut le cas avec « les belles choses que porte le ciel » de Mengestu.

Là on trouve les bons auteurs, à mon avis.

rotko a écrit:

Si je sens cette escroquerie, je me mets en boule, mais sans l’élégance du hérisson
Les autres explications, philosophiques ou littéraires, non nécessaires, me hérissent aussi le poil.

(desolee pour mon intervention pas tres constructive)

rotko a écrit:

Je boude donc les récits de science-fiction où on accable le lecteur d’explications à prétentions scientifiques censées justifier l’invraisemblable. Pour moi, c’est un frein à l’imagination et un coup de couteau au rationnel.

Si je sens cette escroquerie, je me mets en boule, mais sans l’élégance du hérisson

J'ai pas bien compris, tu parles de certains SF ? il me semblait que tu en lisais...

Le coup de couteau au rationnel n'est pas que négatif, beaucoup l'apprécie et l'accueille facilement.
J'ai beaucoup de mal avec la SF sur certains sujets car je ne rentre pas dedans... l'univers, la technique, certains points comme ça, mais c'est très personnel et je prends ça plutôt pour un handicap. Je dois être rationnelle mais en même temps j'adore ce qui est surréaliste, l'imaginaire etc...

Sinon je crois que je sais ce que j'attends d'un roman ....

Citation :

Sinon je crois que je sais ce que j'attends d'un roman ....

C'est pas trop tôt ! J'ai essayé de ne pas réfléchir et de sentir ce que je ressentais simplement.

Ce qui me plaît c'est la rencontre avec les autres z'humains, leur personnalité, psychologie, sentiment etc... voilà c'est tout bête mais ça me plaît.

Il me semblait avoir lu un message disant qu'il ou elle n'attendait pas de changer ou suivre une idée, je ne le trouve plus... bon pour dire que je n'attends pas ça particulièrement mais que cela peut arriver.
Pas comme une ligne de conduite mais comme un chemin qui me tente.

Je prends le fil en route!
Je n'attends que du plaisir d'un roman de qui qu'il soit de quoi qu'il cause de quelque sujet que ce soit du moment qu'il m'intéresse
jeune ou vieux connu ou inconnu classique ou pas je m'en bats l'oeil j'aime lire et un livre est d'abord u n ami. Donc forcément je lui pardonne parfois des déceptions .
Mais j'ai mes auteurs phares mes écrivains fétiches jusqu'au jour ou vlan je tombe !

D'un roman ou d'un livre (bio, témoignage...) ?

D'un roman, j'attends tout comme Marie, du plaisir avant tout. Je n'ai plus assez de temps pour lire autrement. Avant je lisais aussi pour découvrir un auteur et me forçais à aller jusqu'au bout même si c'était un calvaire... Je me souviens d'un livre sur les templiers d'Umberto Eco ; ah oui, le Pendule de Foucault... Arraché au forceps ! Mais profond respect pour l'auteur

Aujourd'hui il faut simplement qu'un livre me donne envie d'aller me coucher (seul endroit où je peux lire tranquille : mon lit...).

Je remarque que bizarrement les auteurs féminins m'attirent plus. Même si j'ai des Claudel (Philippe), Lermontov et autre Styron dans ma liste d'ouvrages cultes. Mais c'est peut-être une question de vocabulaire tout simplement...

J'ai horreur de tout ce qui ne tient pas debout. Les coïncidences à 2 sous...

Enfin j'aime bien apprendre quelque chose. Je lis donc énormément de biographies d'écrivains en particulier... Ou autre plus rarement. Ainsi j'ai dévoré Marcel Griaule citoyen dogon d'Isabelle Fiemeyer...

Voilà en gros...!

J'ajouterai que je n'attends pas d'un roman qu'il me change en quoi que ce soit toutefois un roman a changé ma vie. C'est quand même assez fou et ça me travaille quand même un petit peu !

il va falloir que tu nous en dises plus

oui, sans entrer dans des détails trop personnels que tu veux garder pour toi, dis-nous au moins quel livre : titre, auteur !

mais si tu veux tout nous dire, on est aussi preneur

une relative discretion avec "spoiler"

J'aime me retrouver dans l'écriture d'un roman. C'est à dire, parfois, me faire soudainement une réflexion du type : "j'aurais pu écrire ça" ou "j'aurais aimé être celui qui a écrit ça". Ca fait peut-être un peu prétentieux il faut l'admettre...

J'aime également ne pouvoir m'empêcher de lever la tête, de temps à autre, pour rêvasser sur un point précis du récit. Qu'il me parle, qu'il provoque des réflexions sur moi même. C'est souvent le cas chez Camus, La nausée de Sartre est également un bon exemple : ça n'a rien d'un divertissement, ce serait même plutôt rébarbatif, mais ça me parle d'une certaine manière...

J'aime, mais c'est plutôt rare, bloquer sur les toutes dernières pages d'un livre parce que j'aimerais ne pas en sortir, qu'il ne finisse pas. J'ai eu cette chance tout dernièrement avec La main coupée de Cendrars (j'en parle ailleurs) dont je n'ai lu les dernières pages qu'après deux jours de pause. Dans un autre genre Les Bienveillantes m'avait fait cet effet, heureusement ou malheureusement je me suis laissé surprendre, au détour d'une page, par l'épilogue. La faute à l'épaisseur des annexes...

J'aime ces romans qui me font lire jusqu'à pas d'heure, installé aussi confortablement que possible dans mon lit avec juste une petite lampe de chevet. C'est aussi une Madeleine de Proust, souvenir de l'époque à laquelle je lisais presque, après l'extinction des feux, avec une lampe de poche sous la couette au risque, d'après ma mère, de me casser les yeux...

Tous ces éléments sont des plus, des signes montrant que j'apprécie particulièrement une lecture, aucun cependant - à part le dernier sans doute - n'est indispensable ni nécessaire. Un roman peut très bien être facile d'accès, ne pas inciter à l'introspection,etc pourvu qu'il se lise bien et me procure du plaisir...

Je retrouve dans mes souvenirs, aussi loin que je remonte, ces grands moments dont parle Madspirit.
Finalement, on peut toujours tenter d'épiloguer "intellectuellement" sur ce qu'on veut d'un roman. Il n'empêche que quand la magie opère, quand on va jusqu'au bout de la nuit en tournant fébrilement les pages, quand on est marqué pour toujours par une lecture, on n'a pas vraiment besoin de savoir le pourquoi ou le comment

Le seul truc "dur" c'est quand la magie n'opère plus à la relecture. Là, on ne peut s'empêcher de chercher ce qui s'est passé

maïa a écrit:

Finalement, on peut toujours tenter d'épiloguer "intellectuellement" sur ce qu'on veut d'un roman. Il n'empêche que quand la magie opère, quand on va jusqu'au bout de la nuit en tournant fébrilement les pages, quand on est marqué pour toujours par une lecture, on n'a pas vraiment besoin de savoir le pourquoi ou le comment

Oui, mais tu peux te demander pourquoi ce livre a une telle importance pour toi le point d'interrogation se déplace alors sur le lecteur lui-même.

Swann croit avoir résolu la question en disant d'Odette qu'elle n'était pas son genre. Puis on le retrouve avec Odette. Il a certainement réfléchi ensuite à cet invraisemblable attachement.

rotko a écrit:

oui, sans entrer dans des détails trop personnels que tu veux garder pour toi, dis-nous au moins quel livre : titre, auteur !

mais si tu veux tout nous dire, on est aussi preneur

Bah, c'est pas palpitant comme histoire...!

Nous n'étions pas heureux, nous étions stressés et je me voyais dépérir doucement dans un environnement hostile. Mais c'était très difficile de se sortir de cette vie qui nous rongeait. Le travail nous retenait là-bas, la maison etc... Alors j'ai voulu m'enfuir un peu grâce aux livres et j'ai dû faire une recherche du style "bonheur" sur Amazon (ne riez pas !!!).
Et je suis tombée sur :
Si je pouvais revivre ma vie de Catherine Rambert

La lecture était plaisante mais je le conseillerais plutôt à ma fille quand elle aura 14 ans qu'à des adultes. C'est gentil, plein de bons sentiments mais pas toujours très réaliste.

Qu'importe... Un message m'a transpercée (si si !!!!) : tu veux faire quelque chose mais que tu ne le fais pas, c'est que tu n'en as pas vraiment envie...

Bref, aussi curieux que cela puisse paraître, sitôt la dernière page lue j'ai mis notre maison en vente ; nous avons pris nos enfants et 2 gros toutous sous le bras et nous avons tout largué pour changer de vie.

Pari osé, risqué mais réussi ! Sans cette lecture, jamais je n'aurais osé tout bazarder de la sorte et embarquer avec moi toute ma famille. Changer de vie, on est nombreux à l'avoir rêvé mais rares sont ceux qui s'y sont résolu !

rotko a écrit:

une relative discretion avec "spoiler"

Ca je n'ai pas compris

Tu réponds parfaitement à la question.

Spoiler:

chacun en cliquant sur le blanc peut voir ce que tu as écrit.

ce que j'en attends d'un bon roman:

1. Un bon style de l'auteur qui l'a écrit, poésie, faits historiques, dialogues et intrigues.

2. Personnages fictifs dans le roman correspondants bien aux réalités quotidiennes, un dénouement laissant des points de suspension... ou le lecteur interpréterait à sa manière la fin? il n'y a jamais de fin,... une épilogue propre au lecteur qui prolongerait le roman.
3. J'aime aussi qu'il y ait une note d'humour et de philosophie dont je note parfois les textes, les relis à plusieurs reprises , de façon à pouvoir les appliquer pour ma vie,pour ma propre reflexion et m'impregner des moment forts.

4. Ce qui est aussi essentiel à mon avis c'est l'unité de temps de lieu et d'action dans un bon roman.