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| | Ludmila Oulitskaïa [Russie] | |
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Auteur | Message |
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AdL pilier
Nombre de messages : 548 Age : 66 Localisation : Paris Date d'inscription : 26/08/2006
| Sujet: Ludmila Oulitskaïa [Russie] Ven 15 Sep 2006, 18:18 | |
| Je découvre cette romancière à travers : Le Cas du docteur Koukotski. Gallimard, 2003. Peut-être sorti en poche depuis. Jubilation Chez les Koukotski on est médecin de père en fils depuis le 17è siècle et c'est en 1917 que Pavel entre à la faculté de médecine de moscou. Son père, Alexéï Gavrilovitch, avait murmuré pensif à son épouse 10 ans plus tôt : " J'ai bien peur que Pavlik ne devienne pas médecin : il a un sacré cerveau. Il devrait faire de la recherche, puis lui avait mis entre les mains le beau fac similé du traité de Léonard de Vinci Dell'anatomia, 18 planches, 245 dessins, édité à Turin à la fin du 19è s. > - Citation :
- Tiens, jette un coup d'oeil là-dessus...
Avant cela le petit Pavel, peur d'être surpris, se cachait dans le cabinet de son père, entre le poêle et la bibliothèque, passant des heures à assembler & démonter les modèles humains en carton et chacun de leurs organes dans l'encyclopédie médicale de Platen. :arrow: | |
| | | troglodyte pilier
Nombre de messages : 1058 Age : 54 Localisation : Strasbourg Date d'inscription : 25/01/2006
| Sujet: Re: Ludmila Oulitskaïa [Russie] Sam 16 Sep 2006, 07:54 | |
| J'aime le nom de la romancière : Ludmila Oulitskaïa, sa sonnerie glisse comme un ski. Lud : commence comme Ludwig Von Beethoven, et comme ludique mila : doux comme milk et Mila Jovovich Oulit : comme Woolit qui vient de wool la laine skaïa : frais comme le sky ! | |
| | | AdL pilier
Nombre de messages : 548 Age : 66 Localisation : Paris Date d'inscription : 26/08/2006
| Sujet: Re: Ludmila Oulitskaïa [Russie] Mar 19 Sep 2006, 13:39 | |
| Pavel a un don, une qualité, un "plus", que la plupart de ses confrères ignorent. Face à ses patients il voit et sonde le corps humain à la manière d'un échographe. Observant de loin le professeur Véniaminovitch, pédiatre réputé, qui lui prescrit pour sa fille Tania la Suisse ( - Citation :
- dans les limites du raisonnable, bien évidemment. C'est à dire dans la Suisse des environs de Moscou; promenades et sieste en plein air, de l'huile de foie de morue bref, La Montagne magique de Thomas Mann -dont Isaac Véniaminovitch n'avait jamais entendu parler
), Pavel suit la lueur pourpre d'une tumeur cancéreuse enveloppant l'estomac du vieil homme, ses yeux décèlent la ramure d'une métastase rampant le long du médiastin. -Tout le monde est surveillé. On a peur. C'est un coup de chance d'échapper aux arrestations. Les confrères, célèbres généticiens et chercheurs, Goldberg et Lévit et d'autres à la suite, sont arrêtés. Année 50. Puis - Citation :
- L'époque stalinienne prit fin le 5 mars 1953, mais pendant longtemps encore, personne ne s'en douta. La mort du Guide fut annoncée à la radio dans la matinée. A ce moment-là il était déjà mort depuis plusieurs jours mais le désarroi de ceux qui devaient à présent prendre les commandes du navire était si immense qu'ils avaient décidé de commencer par informer le monde de sa maladie. ces faux bulletins sur l'état de santé d'un défunt ne fournissaient pas seulement des informations sur la détérioration progressive d'une santé qui n'existait plus. Ils donnaient des termes médicaux et des chiffres qui, en soi, ne disaient pas grand-chose aux gens ordinaires, mais rien que la combinaison des mots "analyses d'urine normales" signifiait que les habitants des cieux, eux aussi, déboutonnaient leur braguette, sortaient leur membre entre l'index et le majeur et produisaient une certaine quantité d'urine. Même si elle était de qualité parfaite, c'était quand même de l'urine! Ce fut le premier coup, mais un coup dévastateur, porté au culte de la personnalité.
(...) On sanglotait, on sévanouissait, on s'effondrait avec des infarctus. D'autres poussaient des soupirs de soulagement...
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| | | chloé pilier
Nombre de messages : 375 Localisation : France Date d'inscription : 09/10/2006
| Sujet: Re: Ludmila Oulitskaïa [Russie] Sam 14 Oct 2006, 09:32 | |
| Ravie de constater que je ne suis pas la seule à connaître Ludmila ! | |
| | | AdL pilier
Nombre de messages : 548 Age : 66 Localisation : Paris Date d'inscription : 26/08/2006
| Sujet: Re: Ludmila Oulitskaïa [Russie] Dim 15 Oct 2006, 13:43 | |
| Bonjour Chloé, tu me fais penser que j'ai abandonné le docteur Koukotski sous le matelas... Nous traversons avec humour les péripéties de la famille Koukotski. Mais des passages sont aussi empreints d'émotions. Je pense à celui où la femme de Pavel, Elena, décide d'écrire secrètement un journal intime, carnet de vie au jour le jour, car elle s'aperçoit qu'elle perd peu à peu la mémoire (des noms, des lieux). Elle n'a qu'une quarantaine d'années et je me demande si la maladie d'Alzheimer était reconnue dans ces années 50 et 60... - Citation :
- Au fond de mon âme, je soupçonne que c'est le début d'une horrible maladie. Je viens d'écrire cela et, maintenant, j'en suis définitivement convaincue. Et cela me fait si peur. Personne n'a jamais eu ça dans la famille. Quoique... Il me semble que grand-mère avait une soeur aînée qui était retombée en enfance dans sa vieillesse. Ce qui est affreux, c'est que, dans ce cas, toute la vie que l'on a vécue perd son sens. Si on a tout oublié de sa vie... Il faut tout noter, tout.
Douce atrocité : on assiste au rassemblement de milliers de gens venus spontanément rendre hommage à la dépouille de Staline, nombreux sont ceux qui mourront ettouffés dans la foule tandis que milice, morgue, urgences, hôpitaux sont dépassés ou bondés. La foule est enfermée dans un piège aussi meurtrier que la Khodinka* au centre de la capitale. * (lors du couronnement de Nicholas II, la foule s'était retrouvée coincée de la même façon pendant les réjouissances et il y eut de nombreux morts). Autre curiosité : Elena se souvient de son enfance passée auprès de sa famille paternelle dans une communauté tolstoïenne (apprentissage de la lecture et de l'écriture dans des livres de littérature, (tendance orthodoxe je pense?), travail et repas communautaires précurseurs de ce que seront les kolkhozes, avant que les membres ne soient expulsés vers la profonde Sibérie d'où ils ne reviendront pas. Vous connaissiez ça? | |
| | | Utopie pilier
Nombre de messages : 11113 Date d'inscription : 12/06/2006
| Sujet: Re: Ludmila Oulitskaïa [Russie] Mar 24 Oct 2006, 16:02 | |
| AdL, Chloé et Troglodyte, cela ne vous dirait pas de participer à la lecture commune ? Jetez un oeil Ici | |
| | | AdL pilier
Nombre de messages : 548 Age : 66 Localisation : Paris Date d'inscription : 26/08/2006
| Sujet: Re: Ludmila Oulitskaïa [Russie] Sam 18 Nov 2006, 19:09 | |
| Découverte d’un roman (Le Cas du docteur Koukotski évoqué précédemment) puis de nouvelles, sans rien connaître de l’auteur (e) : c’est ce qui m’est arrivé avec Ludmila Oulitskaïa. Et c’est un petit bonheur. - D’habitude on prend des précautions : on recherche une bio, on attend que les autres donnent leur avis, avant de s’engager -parce que notre temps de lecture nous est compté…
« UN SI BEL AMOUR et autres nouvelles »
« Exploration du sentiment amoureux sous ses formes les plus diverses », prévient la 4è de couverture. Et encore : « sentiment en construction, vécu par l’enfant ou l’adolescent ».
J’ajouterais qu’à l’émergence de ces sentiments, il y a le quotidien de la réalité soviétique vécue par les membres de la famille en leur sein, dans leur voisinage, à leur travail, à l’école.
C’est une peinture neutre des petits drames de l’enfance finissante, mais accollée aux grandes misères d’une société dont les folies ou barbaries percutent le développement-même, affectif, familial, des êtres.
C'est ce que je recherchais. Je ne regrette donc pas d'être tombée dans la "Lecture commune". Merci à vous pour ce choix.
Dernière édition par le Dim 19 Nov 2006, 07:59, édité 1 fois | |
| | | AdL pilier
Nombre de messages : 548 Age : 66 Localisation : Paris Date d'inscription : 26/08/2006
| Sujet: Re: Ludmila Oulitskaïa [Russie] Sam 18 Nov 2006, 19:40 | |
| Le 2 mars de cette année-là. Au cœur de la maison où l’arrière-grand-père mourant conte à son arrière-petite fille fille les rois, les sages, les princesses, Mardochée, Aman et Gédéon, le décor sous jacent est planté en regard par une note de la traductrice : L’affaire des Blouses blanches -campagne menée en 1953 contre les médecins juifs qualifiés d’empoisonneurs par la presse. - Côté adultes, la peur, l’incompréhension. Arrestations, relégations. Quand on n’en fait pas les frais on en est témoin.
-Les sentiments naissants des jeunes protagonistes sont lourds d’ambiguïté : Bodrik harcèle Lilia, pas seulement parce que les siens auraient tué le Christ, mais parce qu’il éprouve à son égard une attirance mêlée de jalousie.
Plus tard, Tania dans la nouvelle qui porte le titre du recueil, cherchant 44 roubles pour offrir des fleurs à son professeur, se fait caramboler par Chourik l’Araignée, le gosse infirme qui occupe la remise avec le pigeonnier et débauche les petites filles.
Ambiguïtés à l’échelle de ces existences mêlées : un vieux couple de scientifiques rêvant de lire Dickens durant leurs soirées, l’alcoolisme de la concierge à l’étage du dessous, Des tableaux qui évoquent, à certains étages des habitations, Dostoievski, Gorki : « c’était la puanteur des bas-fonds, relents d’urine, de moisi, de champignons et d’algues ».
Dernière édition par le Dim 19 Nov 2006, 08:00, édité 1 fois | |
| | | mona pilier
Nombre de messages : 752 Age : 65 Localisation : Morbihan Date d'inscription : 18/08/2006
| Sujet: Re: Ludmila Oulitskaïa [Russie] Sam 18 Nov 2006, 22:14 | |
| Magie d'être en quelques phrases entourée de gamines se déguisant et en arrivent à devoir mimer l'acte sexuel car " Quand un homme et une femme se marient, ils ont des enfants...
.../... "Lilia! dit Gaïka en lui touchant l'épaule. Dis-moi mais pour de vrai, hein ? Comment ça s'appelle, ce qu'on fait pour avoir des enfants?" Lilia leva un regard distrait, réfléchit un instant, et dit avec le plus grand sérieux, d'une voix un peu enrouée : "Le cosinus!" extrait de La varicelle on s'y croirait et c'est ainsi pour toutes les nouvelles, sans violence avec réalisme dans une ambiance sereine.....l'émotion reste contenue, pas de violence, de débordement, d'hystérie même si les faits sont cruels..... une acceptation de la réalité avec dignité j'en suis sortie attendrie et nostalgique.....car de ces amours certaines font écho à d'autres, vécues, et les souvenirs reviennent | |
| | | AdL pilier
Nombre de messages : 548 Age : 66 Localisation : Paris Date d'inscription : 26/08/2006
| Sujet: Re: Ludmila Oulitskaïa [Russie] Dim 19 Nov 2006, 08:24 | |
| Oui Mona, que du bonheur à ces lectures, tu l'exprimes mieux que moi! Car c'est bien le monde de l'enfance (de la dernière enfance?) qui reprend le dessus, entraînant les adultes : >l e décret sur la mixité des école venait d'être promulgué - Citation :
- "Durant cette année scolaire, celle de la fusion des écoles de filles et de garçons, même les vieux balais refleurirent : deux enseignantes furent abandonnées en même temps par leurs maris, qui les quittèrent pour de jeunes garces, bien entendu; Déniskine, le nouveau professeur de lettres, tomba amoureux de Tonia, une stagiaire, et se maria en catastrophe; le professeur de dessin, une célibataire qui arborait un gros ventre depuis dix ans, prit soudain un congé maternité; même Anna Fominitchna flirtait pesamment avec un professeur de mathématiques devenu veuf, sous les regards narquoi de l'équipe pédagogique. Dans les classes, les femmes de service balayaient d'innombrables petits mots, et une élève de première, d'une famille très convenable, avorta dans la maternité Kroupskaïa. A la suite de quoi Anna Ominitchna, la directrice, fut convoquée au département de l'Instruction où on lui passa un savon. Et il y eut encore bien des intrigues amoureuses dont personne ne sut rien."
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| | | rotko pilier
Nombre de messages : 69282 Date d'inscription : 26/12/2005
| Sujet: Re: Ludmila Oulitskaïa [Russie] Mar 21 Nov 2006, 20:11 | |
| J'ai bien aimé ces nouvelles et tout particulièrement un si bel amour. La jeune écolière amoureuse de sa professeur reste bien innocente au moins dans ses intentions, même si elle recourt à des pratiques peu recommandables pour se procurer de l'argent.
La vie défait et refait les liens entre les êtres, à coup de méprise et de coincidences.
les enfants et ados chez Oulitskaïa restent souvent murés dans le silence, sans grand secours quand quelque chose les preoccupe. Les adultes restent lointains, surtout les parents, alors qu'un aieul ou un artiste peut gagner leur confiance.
Parfois les intrigues d'Oulitskaïa sont compliquées : la nouvelle la Bête avec les relations de parenté m' a laissé sur ma faim. Par contre tout ce qui concernait la tragi-comédie du chat m'a bien plu.
Dans de joyeuses funerailles il y a un tel tourbillon auprès du peintre alik que je ne savais plus m'y retrouver dans les personnages et épisodes passés/présents. J'avais l'impression d'être au centre d'un rond point où évoluaient des personnages difficiles à reconnaître.
La traduction n'est pas précise et on trouve des expressions bizarres, comme "aller au travail sans appétit" ! | |
| | | berne pilier
Nombre de messages : 2144 Date d'inscription : 11/11/2006
| Sujet: Ludmila Oulitskaia Mar 21 Nov 2006, 20:41 | |
| Moi aussi j'ai bien aimé une à la fois, le soir avant de m'endormir , : j'étais sûre de connaitre la fin ] : la timide | |
| | | coline pilier
Nombre de messages : 3986 Date d'inscription : 04/01/2006
| Sujet: Re: Ludmila Oulitskaïa [Russie] Lun 27 Nov 2006, 13:00 | |
| Sonietchka
Le roman est court (108 pages) et se lit sans difficulté. Même avec un certain plaisir. Lorsque je l’ai refermé, je me suis pourtant sentie déçue. Déçue par ce personnage de Sonietchka qui, en toutes circonstances, « irradie toujours du même bonheur résolument paisible et mystérieux » (c’est ce que dit l’éditeur sur la quatrième de couverture). Sonietchka n’est pas belle…Elle est humiliée par un amour d’adolescence non partagé…Son Robert qui va l’épouser, un peintre, plus âgé qu’elle qui a connu les camps et beaucoup vécu n’est pas fidèle…Il la trompe même avec une jeune fille qu’elle a voulu recueillir sous leur toit…Leur propre fille, Tania, ne montre guère d’affection et de reconnaissance à sa mère…Bref…La vie n’est pas rose… Et pourtant Sonietchka « cultive toujours le même bonheur limpide »… Mais, me dis-je, elle fait pour cela preuve d’une certaine force peut-être ? Une distance qui la protège. Et d’où tire-t-elle cette force ? Or, son frère, dès son plus jeune âge, disait d’elle : « A force de lire sans arrêt, Sonietchka a un derrière en forme de chaise, et un nez en forme de poire ! » Et dans les premières pages, elle est décrite ainsi : « Elle tombait en lecture comme on tombe en syncope, ne reprenant sesesprits qu’à la dernière page du livre. Elle avait pour la lecture un talent peu ordinaire, peut-être même une sorte de génie. Les mots imprimés avaient sur elle un tel empire qu’à ses yeux, les personnages imaginaires existaient au même titre que les êtres vivants. […]Ce goût de la lecture, qui prenait l’allure d’une forme bénigne d’aliénation mentale, la poursuivait jusque dans son sommeil : même ses rêves, on peut dire qu’elle les lisait »
Alors, j’aurais voulu qu’elle tire sa force de ses lectures ! J’aurais voulu qu’elles soient son refuge !…Même pas ! Dès son mariage, elle abandonne les livres pour le ménage, la cuisine, la lessive…Et sans révolte… Le père et sa fille, eux, affichent leur complicité. « Tous les deux, lui par un sentiment de supériorité naturel, elle, du fait de sa jeunesse et de son hérédité, prétendaient à la meilleure part, celle d’un intellectualisme élitaire, laissant à Sonietchka les tâches bassement matérielles de la vie quotidienne. Mais il ne venait même pas à l’idée de Sonietchka de s’attrister de la part qui était la sienne et d’envier leurs sommets. »
Sonietchka est bonne, lisse…jusqu’à l’inconsistance ! Est-ce un « personnage de roman » ? | |
| | | Provence pilier
Nombre de messages : 2166 Age : 63 Localisation : Au bord de la mer... Date d'inscription : 04/01/2006
| Sujet: Re: Ludmila Oulitskaïa [Russie] Lun 27 Nov 2006, 13:13 | |
| Ouf ! j'ai enfin terminé De Joyeuses FunéraillesBon çà m'a plu, mais sans plus. Alik se meurt. Autour de lui défilent femmes (actuelles et ex), amies, guérisseuse, famille........ Cela se passe aux Etats-Unis. - rotko a écrit:
- Dans de joyeuses funerailles il y a un tel tourbillon auprès du peintre alik que je ne savais plus m'y retrouver dans les personnages et épisodes passés/présents. J'avais l'impression d'être au centre d'un rond point où évoluaient des personnages difficiles à reconnaître.
J'ai ressenti exactement la même chose. Toutes ces femmes avec des prénoms en a.... je ne savais jamais qui était qui Difficile aussi d'accrocher à cette histoire. Le personnage central d'Alik est intéressant, la gamine TeeShirt aussi, et j'aimais bien les scènes où ils se trouvaient tous les deux. Je n'arrivais pas à comprendre certains personnages. Beaucoup d'improbabilités.... pourquoi Alik, artiste, intellectuel s'est-il marié avec Nina, qui ne réfléchit pas plus loin que le bout de son nez ? Qui paie les factures ? D'où sortent les réparateurs de la clim Est-ce que ce roman est censé être drôle ? Par moment je me le suis demandé........ | |
| | | rotko pilier
Nombre de messages : 69282 Date d'inscription : 26/12/2005
| Sujet: Re: Ludmila Oulitskaïa [Russie] Lun 27 Nov 2006, 15:54 | |
| un passage peut être drôle, celui du prêtre catholique censé venir donner le baptème au mourant : Alik, à la suite d'une promesse a sa maitresse (on ne sait plus laquelle) avait décidé - sans conviction c'est le moment où jamais de le dire, de se faire baptiser... Provence, je pense comme toi, les enterrements, ce n'est pas drôle, pas plus celui-là qu'un autre... | |
| | | bertrand-môgendre pilier
Nombre de messages : 435 Age : 68 Localisation : ici et là Date d'inscription : 30/07/2006
| Sujet: Sincèrement vôtre, Chourik de Ludmila Oulitskaïa. Mar 28 Nov 2006, 04:39 | |
| Petit extrait : Alia étudiante sérieuse, tente vainement d’obtenir à nouveau les faveurs de Chourik, le fils à maman, très courtisé par la gente féminine. Ce soir du trente et un décembre, où elle s’est encore invité chez lui, ils finissent de passer le réveillon ensemble. Après la vaisselle, elle attend, désir, espère, souhaite, rêve que Chourik s’intéresse à elle : -Je t’accompagne jusqu’au métro, proposa Chourik. Il marche encore Elle le regarda comme une enfant punie et dit avec désespoir : -C’est tout ? Chourik avait envie de se débarrasser d’elle au plus vite pour courir chez Guïa. -Qu’est ce que tu veux d’autre ? Encore du Thé ? Elle se réfugia alors dans un coin de la cuisine, derrière la porte…
Et elle fait une crise de nerf. Une partie de ce livre de Ludmila Oulitskaïa, peut être résumé par ces quelques phrases. Chourik, élevé par sa mère et sa grand-mère dans un riche appartement à Moscou, poursuit ses études avec beaucoup de réussite. Sa première histoire d’amour Lilia, s’est terminée le jour ou la jeune fille suivit sa famille en Israël. Dans ses bagages, sa dulcinée emporta aussi ses espérances de réussite, ses besoins de liberté. Réintégré dans son cocon familial, Chourik est un jeune homme exemplaire, réservé, travailleur, poli et serviable, à tel point que pour sortir d’affaire une amie, Léna, enceinte d’un noir cubain, il lui propose jusqu’à se marier avec elle, lui évitant ainsi la répudiation-divorce d’avec sa famille. Quel grand cœur ce Chourik ! Et le naïf gamin devenant adulte dès la mort de sa grand-mère Elisavéta Ivanovna, prend en charge le reste de sa famille, c’est à dire sa mère Véra. Il est lisse, il est propre, il est transparent, il est le mâle, être tant convoité par toutes ses femmes jeunes, ou non, désireuses de le posséder, voire d’en profiter délicieusement.
Autre extrait pour cerner l’atmosphère : Chourik s’est absenté trois jours de trop, de son travail de bibliothécaire et tête basse, il est convoqué dans le bureau de la directrice Valéria. Devant la beauté juvénile, cette dernière craque et lui offre un verre de cognac. Ce n’était plus du verre qu’il s’agissait, elle était en train d’amorcer une manœuvre d’approche dans sa direction. Le canapé sur lequel elle était assise était une causeuse à deux places. -Viens t’asseoir ici ! lui ordonna-t-elle en pensée. S’il te plait… Il ne changea pas de place. Mais ce fut en cet instant précis qu’il comprit ce qu’on attendait de lui. Il comprit également qu’elle était embarrassée et lui demandait de l’aide. Elle était si belle, si féminine… et si adulte si intelligente ! Et ce qu’elle voulait était si peu de chose. Mais bien sûr ! Ce n’était même pas la peine d’en parler ! « Seigneur, songea Chourik en passant, comme elles sont à plaindre, toutes ces femmes… » Elle avala encore une petite gorgée et se déplaça à l’extrême bord du canapé. Chourik vint s’asseoir auprès d’elle. Elle posa son verre et mit sa paume brûlante sur le dos de sa main à lui. Ensuite, tout fut très simple. Et assez ordinaire. La seule chose qui étonna Chourik, fut la température : elle était très élevée.
Tel le héros de ce roman, fade, insipide, sans relief, l’écrivaine relate un récit plat. Une grande qualité pourtant : Ludmila a l’art et la manière de rendre ses personnages attachant, les auscultant jusqu’au fond d’eux même pour en extraire le meilleur sans toutefois, et c’est regrettable, garder une quelconque part de mystère ou de petit jardin secret. Ses personnages sont transparents ; sitôt le livre fermé ils s’effacent et disparaissent à jamais de mon souvenir. A lire ce genre de récit, préférez notre talentueuse romancière Gavalda, et si vous voulez retrouver l’ambiance russe, il vous faudra dénicher un autre écrivain. | |
| | | AdL pilier
Nombre de messages : 548 Age : 66 Localisation : Paris Date d'inscription : 26/08/2006
| Sujet: Re: Ludmila Oulitskaïa [Russie] Mar 28 Nov 2006, 07:00 | |
| Ah! Quelqu'un qui n'aime pas! C'est gentil d'avoir été au bout ! C'est dure de faire le tour d'un titre ou d'un auteur qui nous ennuie! ça me semble assez mélo en effet. Il s'agit bien de : Sincèrement vôtre, Chourik? | |
| | | coline pilier
Nombre de messages : 3986 Date d'inscription : 04/01/2006
| Sujet: Re: Ludmila Oulitskaïa [Russie] Mar 28 Nov 2006, 08:29 | |
| - AdL a écrit:
- Ah! Quelqu'un qui n'aime pas!
Il n'est pas le seul...Voir aussi le fil Lecture commune de novembre. | |
| | | rotko pilier
Nombre de messages : 69282 Date d'inscription : 26/12/2005
| Sujet: Re: Ludmila Oulitskaïa [Russie] Mar 28 Nov 2006, 09:38 | |
| Ne généralisons pas la déception ! les nouvelles d'un si bel amour ont bien plu en général, même si des réticences se font sentir sur d'autres titres. | |
| | | Seuguh pilier
Nombre de messages : 2575 Age : 47 Localisation : Bruxelles Date d'inscription : 17/05/2006
| Sujet: Re: Ludmila Oulitskaïa [Russie] Mar 28 Nov 2006, 09:49 | |
| Je ne l'ai pas terminé, et disons que je n’ai pas été captivé par la lecture (quoique là, j’en suis à La dame de pique, que j’aime beaucoup…), mais on y puise quelques détails intéressants sur la vie quotidienne dans l’URSS post-stalinienne. | |
| | | fontelle pilier
Nombre de messages : 2068 Age : 77 Localisation : Anjou Date d'inscription : 15/06/2006
| Sujet: Re: Ludmila Oulitskaïa [Russie] Mar 28 Nov 2006, 19:13 | |
| Seugh (ou quelque chose comme ça ;-) et Mogendre n'aiment pas L.O. mais je n'ai pas lu le titres qu'ils citent. Contente , par contre, que la plupart d'entre vous ait apprécié les nouvelles que j'avais lues. Je vais continuer à lire le reste de son oeuvre, bien qu'on sache que nul écrivain ne peut produire un chef d'oeuvre à chaque ouvrage publié. Rien à ajouter aux commentaires des lectrices (eurs)-j'inverse exprès- Ce que j'ai senti et ressenti à le lecture de L.O est exactement analysé. F | |
| | | coline pilier
Nombre de messages : 3986 Date d'inscription : 04/01/2006
| Sujet: Re: Ludmila Oulitskaïa [Russie] Mar 28 Nov 2006, 23:47 | |
| - rotko a écrit:
- Ne généralisons pas la déception !
Mais ne généralisons pas l'enthousiasme non plus! | |
| | | bertrand-môgendre pilier
Nombre de messages : 435 Age : 68 Localisation : ici et là Date d'inscription : 30/07/2006
| Sujet: Sincèrement vôtre, Chourik de Ludmila Oulitskaïa. Mer 29 Nov 2006, 12:33 | |
| Sincèrement vôtre, Chourik de Ludmila Oulitskaïa, c'est bien de ce titre dont je parlais, celui que j'inscris dans le sujet en entête du message, pardon Fontelle. Quant au recueil de nouvelles, j'ai terminé difficilement hier soir dans le train ; je laisse un message plus tard à ce propos. Coline, j'ai noté ton interrogation concernant les lectures communes. | |
| | | fontelle pilier
Nombre de messages : 2068 Age : 77 Localisation : Anjou Date d'inscription : 15/06/2006
| Sujet: lecture de novembre Mer 29 Nov 2006, 20:10 | |
| Mais ne généralisons pas l'enthousiasme non plus!
Tout à fait d'accord. Mais L.O est un écrivain "intimiste" qui, amha, demande à être lue dans un certain état d'esprit . Il n'y a pas d'action, peu de descriptions, elle ne s'étend pas sur les états d'âme, tout est suggéré et c'est bien ça qui me plaît : on peut rêver et broder ou relier à certains souvenirs personnels de l'enfance, de l'adolescence, voire de l'âge mûr. Les livres qui "déclenchent l'enthousiasme" des foules sont souvent ceux qui sont aussi le plus vite oubliés, phénomène de mode oblige!
Bon, c'est mon opinion et je la partage ;-))) F | |
| | | AdL pilier
Nombre de messages : 548 Age : 66 Localisation : Paris Date d'inscription : 26/08/2006
| Sujet: Re: Ludmila Oulitskaïa [Russie] Jeu 30 Nov 2006, 19:48 | |
| Un certain contentement, pour ma part, d'avoir découvert cet(te) auteur(e). Je ne connais pas la littérature russe contemporaine. J'avais lu Le Pingouin d'Andréï Kourkov (drôle, exubérant) ainsi qu'un roman policier de Alexandra Marinina. Deux auteurs qui donnent aussi, sous des formes différentes, une vision d'une Russie post soviétique intéressante et réaliste (une police dépassée par une certaine forme de mafia, les difficultés matérielles rencontrées par les intellectuels russes, de l'autodérision). Je n'ai pas "mordu" à la lecture des romans de Boris Akounine (ça viendra peut-être?) qui m'ont semblé désuets. Bien sûr, ça n'est pas suffisant. Je remarque une certaine distance des lecteurs vis à vis de la littérature russe contemporaine. J'ignore pourquoi. J'ignore aussi pourquoi Oulitskaïa est très appréciée par les lecteurs russes eux-mêmes. Et cependant je sens qu'il se passe quelque chose au niveau de la littérature dans ce pays. Une forme d'écriture romanesque quelque peu désabusée, le souffle d'une génération d'auteurs en prise avec les réalités de lendemains qui déchantent, une mise en paysage de la frontière entre ce qui n'est plus, ce qui n'a pas tout à fait droit de citer et un avenir trop imprécis. En 2005 s'est tenu le Salon du livre avec la Russie, quelqu'un a découvert des auteurs contemporains à cette occasion? | |
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