Biographies et Autobiographies

Je ne sais plus comment cela a commencé, peut-être par le journal d'Anaïs Nin, et si j'ai savouré les livres de biographies ou d'autobiographies, je n'en ai pas lu des centaines non plus.

Il faut dire que celles-ci m'intéressent quand il est question d'une "personnalité", écrivain, peintre que j'aime.

Dans cet intérêt assez récent, j'hésite sur mes intentions, un certain voyeurisme ou un intérêt pour un être qui me plaît, me fascine, me passionne... allez savoir. Et puis, je ne sais pas et ne veux pas séparer une oeuvre de son auteur, donc les biographies voire autobiographies consolident ou effritent mes amours ! Elles m'apprennent aussi à comprendre le pourquoi du comment d'une peinture, d'un livre, d'un style, d'une époque ... tout ce mic-mac m'aide aussi à me connaître, qu'est ce qui m'attire et pourquoi.

Celles que j'ai lues, m'ont enchantée et voilà ce fil pour en parler et pour les remettre un peu au clair dans mon esprit car je ne les lis pas, je les dévore... trop vite certainement.

Je crois en avoir déjà parlé mais, l'année où j'ai décidé de lire tout Duras, je lisais parallèlement son autobiographie écrite par Laure Adler et je crois que cela éclairait un peu pour moi la lecture de son oeuvre.

Dominique Bona, Berthe Morisot, Grasset.

"Le secret de la femme en noir".

Tel est le sous-titre de l'ouvrage. L'incipit donne pratiquement la teneur du "secret", que l'ouvrage mentionne ensuite avec des allusions transparentes. Là n'est pas l'essentiel. Dominique Bona, respectueuse de son sujet, présente une artiste à part entière dans l'univers de son époque.

Proche de sa soeur Edma et de sa mère, Berthe développe dans le cocon familial une forte personnalité, une volonté de fer qui lui fait poursuivre sa carrière dans une époque agitée, peu bienveillante pour les femmes peintres et les "Refusés" des Salons officiels.

Elle fait partie des "chercheurs de Vérité", - plus que de beauté académique, qui ont voué leur existence à la peinture (ou à la littérature). Son idéal ? "fixer quelque chose de ce qui passe [..] la moindre des choses.. un sourire, une fleur, une branche d'arbre, et quelquefois un souvenir plus spirituel des miens, une seule de ces choses..."

Dominique Bona dresse des portraits d'artistes contemporains, des notices individuelles, et esquisse des parallèles avec une maîtrise qui évite le ton des "manuels". Toute une époque revit, avec ses turbulences politiques - guerre de 1870 et Commune..., ses opinions, et ses figures emblématiques. On y voit vivre l'intéressée, mais aussi ses proches, et on glane des renseignements intéressants sur les oeuvres - ainsi pour le "cerisier", p 261 et 313.

L'ouvrage se lit avec intérêt, encore que, facilité du genre, l'auteur dessine fortement, a posteriori !, les lignes directrices d'une vie qui dut avoir hésitations et détours.

Berthe Morisot devient à l'heure de sa propre vieillesse, la peintre des jeunes filles en fleurs, dont elle montre les débuts dans l'existence, avec leur fraîcheur parfois ingénue.

Au total, une artiste qui s'est acceptée en tant que femme et a fait de la peinture un hymne à la jeunesse et au bonheur, même si la sérénité n'était pas le trait dominant de sa personnalité.

Quelques peintures dans le fil "Lectrices et Lecteurs"

En compagnie d'Antonin Artaud ~ Jacques Prevel - Editions Flammarion

Venu du Havre, Jacques Prevel (1915-1951) arrive à Paris durant l'occupation. Autour de Saint-Germain-des-Prés, il connaît l'isolement et la misère car il renonce à toute situation pour écrire. Il ne trouve pas d'éditeur et doit publier à ses frais trois recueils : Poèmes mortels, Poèmes pour toute mémoire, De colère et de haine.

En 1946, la rencontre d'Antonin Artaud est son illumination. De ce jour jusqu'à la mort d'Artaud, à Ivry, le 4 mars 1948, Jacques Prevel écrit le roman de sa vie, la quête quotidienne de la nourriture, de la drogue, de la poésie, recueillant les paroles d'Artaud, les textes qu'il lui dicte, les lettres qu'il lui lit. " L'intensité de sa vie me faisait entrer dans un absolu, le sien.

J'étais pris dans son tourbillon. Je le suivais comme un somnambule. Et quand je le quittais à Jussieu ou quelque part dans la nuit, je revenais ivre, étrangement obsédé par ses paroles, par les chants qu'il psalmodiait, par son visage unique, par son regard poignant. Je marchais dans Paris sans penser ou plutôt je ne pensais qu'à lui. Ma vie était transformée, illuminée. Il y avait Antonin Artaud. Je vivais. " Epuisé par la tuberculose, Jacques Prevel meurt cinq ans jour pour jour après sa première rencontre avec Artaud, laissant un journal qui ne sera publié à titre posthume qu'en 1974.




Un livre que j'ai vraiment apprécié, lu il y a déjà quelques temps difficile d'en parler comme si je venais de le lire.

La relation entre les deux hommes est touchante, le témoignage de Jacques Prevel m'a semblé précieux, j'ai vraiment aimé les suivre dans leurs périples et questionnements.

J'ai été frappée aussi par ces "malades" que l'on enfermait à une époque, je me disais de nos jours, ils auraient d'autres alternatives.

Un film a été réalisé d'après ce livre, je ne le connais pas.

"En compagnie d'Antonin Artaud", réalisé par Gérard Mordillat, avec Sami Frey dans le rôle d'Artaud

Dans la collection Folio Biographies (très économique), j'ai lu il y a quelques mois Virginia Woolf, bio écrite par Alexandra Lemasson.

Dans la même collection, d'autres biographies d'écrivains: Balzac, Kafka, Baudelaire, Ibsen, Rimbaud.

Hank : la vie de Charles Bukowski ~ Neeli Cherkovski - Editions Grasset
Enfant délaissé, adolescent paria, adulte marginal, voici Charles Bukowski (Hank pour les intimes) tel qu'en sa splendeur, raconté par un ami de longue date.
A la quarantaine, il s'évade d'un quotidien médiocre, écrivant et buvant ; ses textes circulent dans les milieux littéraires d'avant-garde. Puis se succèdent les liaisons orageuses, l'alcool encore, et la notoriété, mondiale cette fois avec {le Postier} et plus encore le film {Barfly}.
Le biographe de Bukowski, écrivain lui-même, nous montre comment en soixante-dix ans d'existence le grand Hank est devenu le poète rebelle qui grogne : 'J'aime l'anarchie des cités, la crasse, l'air vicié, le danger de la rue. Ce qui me plaît à moi, c'est les klaxons qui gueulent et les trottoirs sales'..


Je l'ai lu après avoir déjà lu beaucoup de livres de Bukowski, j'ai aimé ce livre, il parle de Hank avec beaucoup de chaleur.

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Un autre livre mais que je n'ai pas lu :



Buk et les Beats Suivi d’Un soir chez Buk, entretien inédit avec Charles Bukowski ~ Jean-François Duval - Editions Michalon
Les affinités et les contradictions entre Bukowski et les "beats", surtout Kérouac. Illustrations dans le style. Long entretien, bibliographie et who's who?.

Un essai savoureux qui tisse les liens entre Bukowski et la Beat Generation suivi d’un entretien vécu comme une pièce de théâtre, augmenté de bibliographies exhaustives, d’un Who’s Who instructif et de documents inédits.

un fil sur bukovski existe avec les contes de la folie ordinaire

Duras, l'oeuvre matérielle ~ Dominique Noguez
Editeur Imec (novembre 2006) Collection : Empreintes ISBN: 2908295822

Une forme intéressante de biographie que ce livre où les objets, manuscrits, photos, l'ordinaire personnel d'un auteur nous raconte sa vie et nous parle de celui-ci.



Présentation de l'éditeur
La dimension concrète de l'existence tient, dans la vie comme dans l'œuvre de Marguerite Duras, une place essentielle : les objets qui peuplent la table de travail investissent l'espace de la fiction, les lieux de vie et les lieux de création se confondent...

Ses archives montrent une œuvre faite d'allées et venues entre la réalité la plus tangible et sa transfiguration par l'invention, où l'onirisme et les choses les plus ordinaires de la vie se nourrissent mutuellement.

Cet ouvrage propose un parcours à travers la matière de la création de Marguerite Duras, explorant les multiples façons dont elle noue le réel à l'imaginaire, grâce à de nombreux documents inédits : photographies, manuscrits, correspondances...

Interessante cette idée des objets de l'auteur !

je pense à la canne de balzac

Citation :

en 1834, il commande au joaillier Le Cointe un pommeau de canne d'une valeur de 700 francs. En guise de comparaison, rappelons que le loyer annuel de la maison de Passy était de 650 francs. Ce pommeau, creux - il s'ouvre grâce à une charnière - est en or, gravé aux armes (usurpées) des Balzac d'Entragues. Il est orné de turquoises provenant, tout comme la dragonne, d'un collier de jeune fille de Mme Hanska. Cette canne bijou allie richesse (le pommeau) et mauvais goût (le jonc est trop épais et trop long). Au lieu d'une canne de dandy, voilà Balzac affublé d'une " canne monstre ", d'un " bâton de maréchal littéraire ", d'une " massue " qui fait jaser tout Paris, et si l'on en croit l'auteur de La Comédie humaine dans une lettre de 1835 à Mme Hanska, toute l'Europe

voir l'objet et le mythe

Un petit appel, j'hésitais à le mettre dans avis de recherche

Je recherche des biographies de peintres

Merci d'avance ...

diego et frida de le Clezio, mais le livre n'est pas entièrement reussi; à mon sens voir sur GDS*


frida khalo de Rauda Jamis actes sud chez Babel 416 pages
ISBN: 2742705783

Sinon tu tapes le nom du peintre sur google ; un célèbre
VAN GOGH V. : PERRUCHOT H. La vie de Van Gogh Hachette, 1955

j'aime bien les etudes qui ne soient pas des monographies
Comme jacques Darriulat, metaphores du regard, aux editions lagune.

Ettous les classiques sur la peinture que tu connais sans doute par coeur

rotko a écrit:

Ettous les classiques sur la peinture que tu connais sans doute par coeur

Mais non mais non JUSTEMENT... je n'ai lu que très peu sur la peinture, j'avais repris des études il y a quelques temps en arts plastique et j'ai dû arrêter faute de sous, parce que justement je voulais apprendre, ce que j'ai commencé était presque plus technique d'ailleurs.

Je connais un peu les peintres mais pas du tout les livres autour.
Ma mère a une magnifique collection de beaux livres (oeuvres de peintre) et nous avons trainé dans de nombreux musées et expos mais moi je n'ai pas lu au sujet des peintres alors foncez !!! donnez vos références etc.
Quand je lis Swallow ou Berne ... je suis comme un enfant devant une pâtisserie... waouhhhhhhhhh ...

J'ai plus de référence pour le théâtre je vous ferai un petit quelquechose un jour.

Bosch
Larry Silver
éd. Citadelles et Mazenod

http://livres.lexpress.fr/premierespages.asp/idC=12240/idR=6/idG=8

Rembrandt
Gary Schwartz
éd. FLAMMARION
http://livres.lexpress.fr/critique.asp/idC=12268/idR=12/idG=8

Turner
Andrew Wilton
éd. Actes Sud, Imprimerie nationale

http://livres.lexpress.fr/critique.asp/idC=12264/idR=12/idG=8

Annie Leibovitz, «la Vie d'une photographe (1990-2005)», éd. de La Martinière,

Annie Leibovitz, superstar américaine du portrait, a entrepris de raconter un bout de son existence récente (1990-2005). 350 photographies et un texte d'introduction de la compagne de Susan Sonntag.

On trouve dans ce livre des photos officielles des celebrités, et des clichés personnels de ses proches

Un beau livre selectionné par lepoint

« Jean-Baptiste Charcot. Explorateur des mers, navigateur des pôles », de Serge Kahn (Glénat)

Cet album retrace l' épopée de Jean-Baptiste Charcot, fils du specialiste des maladies nerveuses, lui aussi médecin mais passionné de navigation. Il deviendra l'un des découvreurs de l'Antarctique et mourra en 1936, au large de l'Islande, dans le naufrage du « Pourquoi-Pas ? »

un hommage à cet explorateur qui rejoint dans le mythe les célèbres Byrd, Amundsen, et Rasmussen.

Au moment où on vante le « Balthus », de Stanislas Klossowski de Rola, aux Editions de La Martinière, il faut rappeler que Balthus a lui-même fait un livre :

Mémoires de Balthus -- recueillis par Alain Vircondelet ; préf. de Paul Lombard, Aux éditions du rocher, à Monaco.

Citation :

Une sorte de testament ultime et définitif de Balthus qui résume cette traversée du XXe siècle, solitaire et pourtant peuplée de figures légendaires, que le grand peintre a accomplie.

Il s'agit d'une méditation sur la peinture, la vie, la mort, l'amour, où l'aveu autobiographique est cependant constamment présent

Paul Celan, Ilana Shmueli, Correspondance, Ed. du Seuil, 2006.


Paul Celan et Ilana Shmueli sont tous deux originaires du Czernowitz de l’entre-deux-guerres (aujourd’hui Tchernivtsi en Ukraine, à la frontière roumaine) et de celui de l’occupation pendant laquelle ils firent véritablement connaissance – Celan était alors interné dans un camp de travail à Tabaresti, donnant des leçons de français à Ilana Shmueli lors de ses « permissions ». Partie en 1944 pour l’Est et la Palestine, Ilana ne revit pas Paul Celan avant l’année 1965. A partir du voyage qu’il entreprit en octobre 1969 à Jérusalem, sa correspondance avecs Ilana Shmueli se fera dense et profonde – environ cent trente lettres rédigées en un peu plus d’un semestre. Ces échanges épistolaires entre le grand poète de langue allemande et son dernier amour, sont autant de témoins du crépuscule de Celan, de ses doutes, de ses espoirs et de ses désespoirs – Celan était fort marqué par l’accusation de plagiat que lui porta la femme de Yvan Goll –, mais contiennent aussi ses derniers poèmes avant qu’il ne se jette dans la Seine, la nuit du 19 au 20 avril 1970.

Citation :

Il y aura quelque chose, plus tard
qui se remplit de toi
et se hisse
à une bouche

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De mon délire
volé en éclats
je me dresse
et contemple ma main
qui trace
l’un, l’unique
cercle.

(poème traduit par Paul Celan lui-même)

Robert Desnos :

8 février 1944
"Ce que j'écris ici ou ailleurs n'intéressera sans doute dans l'avenir que quelques curieux espacés au long des années. Tous les vingt-cinq ou trente ans on exhumera dans des publications confidentielles mon nom et quelques extraits, toujours les mêmes. Les poèmes pour enfants auront survécu un peu plus longtemps que le reste. J'appartiendrai au chapitre de la curiosité limitée. Mais cela durera plus longtemps que beaucoup de paperasses contemporaines." Robert Desnos

Et un livre : Robert Desnos, le roman d'une vie Dominique Desanti


A vingt ans, Robert Desnos rejoint le groupe surréaliste encore nommé Dada, fondé par André Breton, Louis Aragon, Philippe Soupault, Paul Eluard, Tristan Tzara ainsi que Benjamin Péret, René Crevel et tous les autres. Rebelles aux massacres de la Grande Guerre, les dadaïstes veulent la révolution des moeurs et de toutes les expressions de l'art, de l'écriture, de la sensibilité.