Romain Gary

Je vois, après avoir fait une recherche qu'il n'existe pas de sujet sur Romain Gary ( ou alors j'ai mal cherché, ce qui est tout à fait possible).

Je me suis donc permis de créer un sujet sur l'homme qui est le seul (tout du moins il me semble) à avoir eu deux fois le prix Goncourt (certes pas sous le même nom).

Je voudrais savoir ce que vous pensez de cet auteur.

S'il s'avère que ce n'est pas une erreur de recherche de ma part et qu'il n'existe pas de sujet sur lui, je dirais 2 mots de ce que j'en pense ( car je l'ai beaucoup lu) mais pour l'instant j'attends de voir si mon post ne fait pas doublon.

vas-y, GDS* n'avait pas de fil Gary ! et ça manquait !

Quelques mots donc sur cet auteur.

Romain Gary est un auteur français d'origine polonaise. Son vrai nom est Romain Kacew. Il arrive en France, à Nice à l'âge de 14 ans.
Naturalisé Français en 1935, il rejoint la France libre en 1940 et sert dans les forces aériennes. Une fois la paix revenue, Gary entame une carrière de diplomate ( il sera notamment Consul général de France à Los Angeles de 1957 à 1961). Il a été marié avec l'atrice américain Jean Seberg.
Il se suicide le 2 Décembre 1980.

Son premier roman, Education Européenne est écrit pendant la guerre alors qu'il est dans l'armée. Ce roman a été traduit dans 27 langues.
C'est un roman que je trouve formidable, mais comme je pense cela pour à peu près tous ses romans, je ne le dirai pas à chaque fois.
Il obtiendra le prix Goncourt (le 1er) pour son roman Les racines du ciel en 1956.

Mais si Gary est un écrivain si particulier c'est également à cause (ou grâce ) à l'affaire Emile Ajar. En effet, arrivé à un certain point de sa carrière , l'écrivain ressent un certain enfermement dans son personnage. Il voudra changer de style. La critique n'est à ce moment pas particulièrement tendre avec lui et le traite comme un auteur en pente descendante. Lors de la sortie de Au delà de cette limite votre ticket n'est plus valable, un roman sur, disons les problèmes amoureux d'une personne de 50 ans et +, la critique s'écrit " Gary ne bande plus".
L'auteur décide alors d'écrire un roman dans un style totalement différent et de le publier sous un pseudonyme "Emile Ajar". Le stratagème réussit très bien. En effet, il faut dire que le style est totalement différent et que si l'on reconnait quelques "traces" de Gary, on se laisse prendre très facilement.
L'auteur pousse même la supercherie jusqu'à donner un visage à Ajar, celui de son cousin Paul Pavlovitch. La critique plonge tête baissée et encense Ajar en le comparant à Gary (!) et en donnant la préférence au premier.
Ajar/Gary reçoit le prix Goncourt en 1975 pour La vie devant soi .

Gary laissera après s'être suicidé un texte Vie et mort d'Emile Ajar où il revèlera que les deux hommes ne faisaient qu'un.



Pour ceux qui n'ont jamais lu des romans de cet auteur, je conseille Chien Blanc, qui en fait n'est pas vraiment un roman, mais une histoire qui est arrivée à Gary alors qu'il habitait aux Etats-Unis.

Un autre bon choix pourrait être aussi Les promesses de l'aube, un roman autobiographique ainsi qu'un roman sur l'amour maternel. Très bon livre où l'auteur manie également l'humour, il peut être un bon moyen de se renseigner sur la vie de Gary tout en découvrant son écriture.
Sinon, les Racines du Ciel est tout simplement magnifique

Pour Emile Ajar, je vous conseille Pseudo. C'est celui que je préfère.
Il est à noter que les textes d'Ajar sont compléments déjantés.

Un petit extrait pour vous le montrer:

Citation :

Je rampe, je me noue, je me tords et me plie dans tous les sens sur la moquette, pour les besoins éventuels de la cause. Il y a des moments de telle exaction que l’on a vraiment l’impression d’exister. […] Et puis, il y a les petits riens. Une lampe qui se dévisse peu à peu sous l’effet de la circulation extérieure et qui se met à clignoter. Quelqu’un qui se trompe d’étage et vient frapper à ma porte. Un glou-glou amical et bienveillant dans le radiateur. Le téléphone qui sonne et une voix de femme, très douce, très gaie, qui me dit : “Jeannot ? C’est toi, chéri ?” et je reste un long moment à sourire, sans répondre, le temps d’être Jeannot et chéri… Dans une grande ville comme Paris, on ne risque pas de manquer »

Tiré de Gros-Calin

Voila, je m'arrête là pour ce soir, j'en ai déjà trop écrit. N'hésitez pas à me corriger si vous remarquez des bêtises dans ce que j'ai dit.

les racines du ciel , un film de john Huston avec Errol Flynn , Juliette GRECO , Trevor Howard ...

Fort-Lamy. Ecoeuré par le nombre d'éléphants tués chaque année, Morel décide d'organiser une campagne contre ce massacre ...

Les Cerfs-volants...

Quoi ! Pas encore de fil sur Romain Gary ? Etonnant... La vie de cet homme est fascinante. J'ai eu un gros coup de coeur pour Romain Gary après avoir lu Les Cerfs-volants. Il faut croire que je fais les choses à l'envers puisqu'il s'agit du dernier roman achevé de cet auteur (1980). Il se suicida peu de temps après (2 décembre 1980). Depuis je n'ai eu l'occasion que de lire des extraits de ses autres oeuvres (notamment les premières pages de La Promesse de l'aube). Mais j'y remédierai !


Ma lecture datant de 2005, je vous propose un petit résumé peu personnel !

Citation :

Pour Ludo le narrateur, l'unique amour de sa vie commence à l'âge de dix ans, en 1930, lorsqu'il aperçoit dans la forêt de sa Normandie natale la petite Lila Bronicka, aristocrate polonaise passant ses vacances avec ses parents. Depuis la mort des siens, le jeune garçon a pour tuteur son oncle Ambroise Fleury dit « le facteur timbré » parce qu'il fabrique de merveilleux cerfs-volants connus dans le monde entier. Doué de l'exceptionnelle mémoire « historique » de tous les siens, fidèle aux valeurs de « l'enseignement public obligatoire », le petit Normand n'oubliera jamais Lila. Il essai de s'en rendre digne, étudie, souffre de jalousie à cause du bel Allemand Hans von Schwede, devient le secrétaire du comte Bronicki avant le départ de la famille en Pologne, où il les rejoint au mois de juin 1939, juste avant l'explosion de la Seconde Guerre mondiale qui l'oblige à rentrer en France.
Alors la séparation commence pour les très jeunes amants... Pour traverser les épreuves, défendre son pays et les valeurs humaines, pour retrouver son amour, Ludo sera toujours soutenu par l'image des grands cerfs-volants, leur symbole d'audace, de poésie et de liberté inscrit dans le ciel.

C'est un beau roman, très poétique. Je garde le souvenir d'un récit intense avec une magnifique histoire d'amour. Mais Romain Gary raconte également la lutte pour la liberté, omniprésente au cours de cette période troublée... Impossible de vous en dire plus. Ce beau souvenir de lecture est malheureusement désormais un peu flou.

J'ai trouvé un site où étaient copiées quelques critiques des journalistes de l'époque.

Citation :

"un pieux tribut d'un fils à celle qui l'a élevé et tâchons de ne pas juger du point de vue de la littérature."
Mathieu Galet, L'Express

Je préfère celle-ci !

Citation :

"un livre de premier ordre, auquel aucun lecteur ne pourra rester insensible; irritant parfois ou gênant, caricatural, excessif, à la fin profondément émouvant, atteignant même à la grandeur et ne cessant pas d'attacher par la présence de l'auteur"
Emile Henriot, Le Monde

Premières pages...

Citation :

Le petit musée consacré aux œuvres d'Ambroise Fleury, à Cléry, n'est plus aujourd'hui qu'une attraction touristique mineure. La plupart des visiteurs s'y rendent après un déjeuner au Clos Joli, que tous les guides de France sont unanimes à célébrer comme un des hauts lieux du pays. Les guides signalent cependant l'existence du musée, avec la mention « vaut un détour ». On trouve dans ses cinq salles la plupart des œuvres de son oncle qui ont survécu à la guerre, à l'occupation, aux combats de la Libération et à toutes les vicissitudes et lassitudes que notre peuple a connues.

Quel que soit leur pays d'origine, tous les cerfs-volants sont nés de l'imagerie populaire, ce qui leur donne toujours un côté un peu naïf. Ceux d'Ambroise Fleury ne font pas exception à la règle ; même ses dernières pièces, faites dans sa vieillesse, ont gardé cette marque de fraîcheur d'âme et d'innocence. Malgré le peu d'intérêt qu'il suscite, et la modestie de la modestie de la subvention qu'il reçoit de la municipalité, le musée ne risque pas de fermer ses portes, il est trop lié à notre histoire, mais la plupart du temps ses salles sont vides, car nous vivons une époque où les Français cherchent plutôt à oublier qu'à se souvenir.

La meilleure photo d'Ambroise Fleury se trouve à l'entrée du musée. On le voit dans sa tenue de facteur rural, avec son képi, son uniforme, et ses gros godillots, sa sacoche de cuir sur le ventre, entre le cerf-volant d'une bête à bon Dieu et celui de Gambetta, dont le visage et le corps forment le ballon et la nacelle de son fameux envol pendant le siège de Paris. Il existe bien d'autres photos de celui qu'on avait surnommé pendant longtemps « le facteur timbré », ni de celle de « doux original », et s'il savait que les gens du pays l'appelaient ce « vieux fou de Fleury », il paraissait y voir beaucoup plu une marque d'estime que de mépris. Dans les années trente, lorsque la réputation de mon oncle commença à grandir, le patron du Clos Joli, Marcellin Duprat, eut l'idée de faire imprimer des cartes postales qui représentaient mon tuteur en uniforme parmi ses cerfs-volants avec les mots : Cléry. Le célèbre facteur rural Ambroise Fleury et ses cerfs-volants. Ces cartes sont malheureusement toutes en noir et blanc et on n'y retrouve pas la gaieté des couleurs et formes, la bonhomie souriante et ce que j'appellerais les clins d'œil que le vieux Normand lançait dans le ciel.

Je m'étale, je m'étale. Un dernier mot sur la couverture !
Vous aurez peut-être reconnu La jeune fille en vert de Tamara de Lempicka (1930)

La vie devant soi




Livre écrit sous le pseudonyme d'Emile Ajar, ce livre obtiendra le prix Goncourt en 1975.

Ce livre raconte l'histoire d'un petit garçon arabe, un fils de pute (au sens propre) et d'une vieille dame juive qui le garde.
Le garçon, Momo, est élevé dans une pension par une une vieille dame, Madame Rosa, ancienne prostituée. C'est lui le narrateur et il nous raconte sa vie et son amour pour celle qui remplace sa mère.

Dans un style totalement différent du Gary/Gary, le Gary/Ajar nous entraine dans un Belleville vu par les yeux d'un enfant pour le moins étonnant.
Très bon livre, touchant, drôle et émouvant, il mérite à mon avis amplement son prix Goncourt même si ce n'est pas mon préféré de la série des Ajar.

Quelques petits extraits pour terminer:

Citation :

C'est là que je viens me cacher quand j'ai peur. - - Peur de quoi, Madame Rosa? - - C'est pas nécessaire d'avoir des raisons pour avoir peur, Momo. - Ca, j'ai jamais oublié, parce que c'est la chose la plus vraie que j'aie jamais entendue.

Citation :

sommeil du juste. ... Je crois que c'est les injustes qui dorment le mieux, parce qu'ils s'en foutent, alors que les justes ne peuvent pas fermer l'oeil et se font du mauvais sang pour tout.

Citation :

Les psychiatriques sont des gens à qui on explique tout le temps qu'ils n'ont pas ce qu'ils ont et qu'ils ne voient pas ce qu'ils voient, alors ça finit par les rendre dingues.

Il y a un tutorat pour insérer des images : https://grain-de-sel.1fr1.net/accueil-et-presentations-f20/bric-a-brac-technique-du-forum-t1934.htm

Si jamais cela te pose encore problème, tu m'envoies ton image et je peux l'insérer dans ton post.

Folio publie un volume de nouvelles, Une page d'histoire.

Le luth et un faux.

dans la première, un diplomate amateur d'art cherche à Istambul un objet qui lui plaise entièrement, jusqu'à ce qu'on lui propose un luth.
En marge de ce diplomate et dans son ombre, son épouse très amoureuse se sacrifie pour lui garder ses bonnes apparences dans la société comme dans la vie familiale. La fin de cette nouvelle ne manque pas de surprendre et d'intriguer.

Dans un faux, un critique d'art, intransigeant sur l'authenticité des oeuvres, en fait un critère de viepersonnelle, quitte à y perdre son bonheur.

Des caractères fermes que Romain Gary campe d'un trait léger.

J'ai lu ce petit recueil de nouvelles, il y a quelque temps déjà, et ce fut pour moi une découverte.
Je n'ai pas eu l'occasion d'en lire d'autres, ni de Emile Ajar, mais je me rappelle avoir adoré l'esprit furieusement ironique de l'auteur, notamment dans la nouvelle où des nazis se suicident pour mieux combattre l'ennemi dans l'au-delà (on se marre, on jubile).
Je serai curieux de lire du Ajar pour voir la différence.

Bonjour,

Je suis nouvelle sur ce forum, et pour tout vous dire, sur les forums en général.

C'est suite à une recherche sur une nouvelle de Romain Gary que je m'adresse à vous, en espérant que vous pourrez m'éclairer.
Il s'agit de la nouvelle : Le "Luth".

J'ai vu dans le message posté par rotko qu'effectivement les fins de ses nouvelles ne manquaient pas de surprendre ni d'intriguer. Donc là, déjà, je suis dans le lot.

En effet, la fin de celle-ci me laisse vraiment très perplexe, et j'aurai voulu connaître vos avis à ce sujet, et surtout qu'est-ce que cache vraiment cette intrigue.

Je lis beaucoup, j'ai relu plusieurs fois cette nouvelle, je ne sais pas si quelque chose m'échappe ou quoi, mais je n'arrive pas à saisir la fin. Et comme je n'aime pas ne pas comprendre....

Si vous pouviez m'aider, merci à vous.

bienvenue à toi,

tu rejoins sur les fins obscures ce que disait Lilâ sur ce fil

Je n'ai pas le livre sous les yeux, je te donne donc mon interprétation de mémoire, tu cliques pour voir :

Spoiler:

Je ne devais pas être très concentrée lors de cette lecture, puis relecture, mais maintenant, effectivement, c'est flagrant.
Merci

Bonsoir à tou(te)s !

Je suis toute nouvelle sur ce forum et je me permets de venir ici faire l'éloge de l'un de mes auteurs préférés, à travers l'une des œuvres les plus émouvantes : "Au-delà de cette limite, votre ticket n'est plus valable".

L'histoire :
Jacques approche de la soixantaine et sent poindre le déclin de sa virilité. Cette inquiétude, soutenue par le fait qu'il entretienne une relation amoureuse intense avec une femme beaucoup plus jeune que lui, donne naissance à une véritable et profonde remise en cause de son mode vie.

Le roman :
ll s'agit de l'un des derniers écrits de Romain Gary (1975) et on peut y ressentir les angoisses personnelles de l'auteur.
Le style me semble très typique de cette période de sa vie : un narrateur masculin, un humour parfois douloureux, mais toujours raffiné et jamais vulgaire, et, surtout, la mise en avant de l'histoire d'amour.
C'est le premier roman de Gary que j'ai découvert et je ne m'en lasse pas ! La première lecture m'a bouleversée et chaque nouvelle plongée dans ce merveilleux récit me fait revivre les mêmes délicieuses émotions.

Il m'est difficile de ne vous proposer qu'une seule citation car mon exemplaire est bourré de petites croix dans les marges pour repérer les passages que j'apprécie particulièrement (et il y en a sur presque toutes les pages !). Je vous soumets donc celle-ci car elle a une valeur sentimentale personnelle particulière...

Citation :

Je me suis promenée toute la matinée avec toi au bord de la Seine pendant que tu étais au bureau et j'ai acheté chez un bouquiniste les poèmes du poète brésilien Arthur Rimbaud, tu sais, celui qui fut le premier à découvrir les sources de l'Amazone, et qui est né français à la suite d'une erreur tragique qu'il vaut mieux passer sous silence. Tu ne sauras jamais ce que ta présence signifie pour moi quand tu n'es pas là car le ciel parisien et la Seine sont à cet égard d'une indifférence qui m'irrite, par leur air d'avoir déjà vu tout ça un million de fois et n'être plus capable que d'une carte postale.

Je viens de commencer La promesse de l'aube et me demandais ce que vous pensiez de Gary.

Etant plus jeune, on m'avait fait découvrir La vie devant soi (signé Emile Ajar) qui m'avait beaucoup touchée... La complexité des deux facettes de l'auteur (trois si l'on prend compte que Gary est aussi un pseudo) m'interpelle.

Pour l'instant, aux premières pages de La promesse de l'aube, j'ai déjà beaucoup souri, et je m'attends à être émue... qu'en a-t-il été pour vous ?

Je n'ai pas vu de fil sur Romain Gary, et comme c'est très certainement un de mes auteurs préférés, je me lance.

J'ai découvert Romain Gary par "La vie devant soi", livre extra mais dont il est difficile de tirer une idée précise de l'auteur tant il diffère par son style, et son sujet même. C'est une petite merveille, et pourant, ce n'est pas mon livre préféré de Gary, sans doute justement parce qu'on l'y retrouve moins.

J'ai ensuite dévoré "La promesse de l'aube"; numéro 1 difficilement détronable de ma bibliothèque, roman autobiographique sur l'amour maternel dont le message tient en cette citation:

"Avec l'amour maternel, la vie vous fait à l'aube une promesse qu'elle ne tient jamais. On est obligé ensuite de manger froid jusqu'à la fin de ses jours. Après cela, chaque fois qu'une femme vous prend dans ses bras et vous serre sur son cœur, ce ne sont que des condoléances. On revient toujours gueuler sur la tombe de sa mère comme un chien abandonné."

J'ai aussi adoré "Les cerfs-volants" et "Chien blanc"... récemment, par contre, j'ai lu "Clair de femme" et ai un peu moins aimé sans trop savoir expliquer pourquoi...

Et vous? Qu'avez-vous lu de Romain Gary? Qu'en pensez-vous?

Milles excuses pour le doublon, ce sont mes premiers pas sur le forum, et de toute évidence, ils sont un peu maladroits!
Je vais lire de ce pas tout ce que vous avez déjà raconté de beau sur le sujet!

ne t'inquiète pas, Nestor remet tout en ordre et ne fait pas de reproche.Tu as bien fait de parler de romain Gary, que je connais très peu.

Je vous livre mon appréciation de Chien blanc,que j'ai lu en ce début d'année



Dans son roman, Romain Gary nous retrace sur le mode autobiographique, la fin des années 60 aux Etats –Unis et en France, et notamment l’année 1968, particulièrement agitée. Martin Luther King vient d’être assassiné,l' Amérique est le siège de violents troubles et d’émeutes raciales ; La communauté noire lutte sans relâche pour la défense de ses droits civiques, la communauté blanche s’obstine dans une ségrégation de plus en plus contestée. L’auteur et sa femme sont engagés, avec de nombreux membres du monde cinématographique, dans cette lutte contre le racisme.
L « personnage » central de ce roman, est un chien, un berger allemand, qui fait irruption dans la vie du couple. Batka, se révèle être un chien dressé pour attaquer exclusivement les noirs. Romain Gary refusera de se séparer de se chien, de la même façon qu’il refuse le sort qui est réservé aux Noirs. De la même manière qu’il lutte pour leurs droits civiques, il va se battre, pour récupérer Batka, auquel il tient particulièrement (tout comme il voue un attachement extraordinaire aux animaux). C’est avec un employé de parc, noir, qu’il va y parvenir ; si bien, qu’à la fin, ce dernier en fera un chien noir qui attaque les blancs……
Ce livre décrit, assez bien, et parfois de manière crue, le climat de haine de l’époque, le racisme profondément ancré, la bêtise humaine et l’hypocrisie Hollywoodienne.

Je viens de terminer L'angoisse du roi Salomon d'Emile Ajar, apparemment le dernier livre de l'auteur et pas le meilleur, mais un livre qui a le charme de la manière d'Emile Ajar.

Jeannot, chauffeur de taxi et réparateur en tous genres, transporte un jour, le roi Salomon, vieux juif de 84 ans , qui fut le roi du pantalon dans le Sentier, et qui utilise sa fortune à aider les autres. Pour cela il a créé SOS bénévoles, ce qui lui permet de savoir à qui il doit porter secours.

Le livre, plein de bons sentiments, est l'histoire des amours de Jeannot et de celles du roi Salomon, qui vont se croiser tout au long du récit.
Il vaut surtout par le style, faussement naïf et plein d'inventions. Un extrait:

"Je me suis réveillé avec du soleil, le café qui souriait, les croissants qui brillaient gras et un baiser sur le bout du nez. Les meilleurs moments sont toujours les petits."

Oh Albert, merci pour ce délicieux extrait. J'adore le style de Romain Gary.

Si j'osais, je t'embrasserais sur le bout du nez.

Mag à l'eau je suis tout rouge de confusion. Si madame Albert vient lire mes posts , je vais avoir des ennuis....

j'ai lu tout le fil, très intéressant. Je connaissais sa biographie, qui pourrait être un sujet de roman passionnant,sans doute, J'ai lu de lui "Gros Câlin", un livre étrange et avec honte je viens de trouver dans ma b ibliothèque "la vie devant soi" que je n'ai pas lu ,encore; je lirai prochainement.