Haruki Murakami, sommeil

rotko a écrit:

Un ami me rappelait récemment son livre sur la course à pied, qui ne l'a pas convaincu...

Avant de l'emprunter à ma bibliothèque, je dois dire que "Autoportrait de l'auteur en coureur de fond" ne me tentait pas du tout. Ne pratiquant pas la course, j'avais peur de rester complètement fermée. Pourtant j'ai beaucoup apprécié ce livre. Murakami met en relation sa façon d'écrire et de courir. Il donne l'impression que course et écriture sont les deux jambes qui le soutiennent.
Je l'ai ensuite offert à une amie qui, elle, pratique la course de fond et elle a été encore plus emballée que moi, retrouvant dans les descriptions de Murakami les sensations qu'elle éprouvait en courant.

kuroneko a écrit:

rotko a écrit:

Un ami me rappelait récemment son livre sur la course à pied, qui ne l'a pas convaincu...

Avant de l'emprunter à ma bibliothèque, je dois dire que "Autoportrait de l'auteur en coureur de fond" ne me tentait pas du tout. Ne pratiquant pas la course, j'avais peur de rester complètement fermée. Pourtant j'ai beaucoup apprécié ce livre. Murakami met en relation sa façon d'écrire et de courir. Il donne l'impression que course et écriture sont les deux jambes qui le soutiennent.
Je l'ai ensuite offert à une amie qui, elle, pratique la course de fond et elle a été encore plus emballée que moi, retrouvant dans les descriptions de Murakami les sensations qu'elle éprouvait en courant.

Kuroneko, moi aussi, je n'ai pas lu avec interet "Autoportrait de l'auteur en coureur de fond", c'est autobuigraphique, mais il parle peu de son travail d'ecrivain. Decevant. J'en ai parle sur ce fil-ci.
Vous n'avez pas eu de chance avec le livre le moins tentant de H.M., mais ne desesperez pas.
J'aime beaucoup les romans de Haruki Murakami, j'ai commence par "Kafka sur le rivage" et je n'ai pas arrete.

Je commence à me réconcilier avec Haruki Murakami. Cette nouvelle m’a plu. Elle m’a plu parce que je l’ai comprise, même si le fait de ne pas dormir pendant dix-sept jours soit irréel.

L’histoire est prenante, un couple que nous dirions normal, lui un dentiste réussi, elle, on ne connaît pas son nom, mère et femme à la maison ; Les jours sont toujours pareils, le mari au cabinet, l’enfant à l’école, aucune émotion, aucun souci ne les dérange.
Elle fait ses tâches de tous les jours, ses courses, sa séance de natation l’après midi et soudain elle commence à s’ennuyer et de là se poser des questions.

Elle regarde son mari dormir et le trouve laid, de même son enfant endormi lui fait le même effet ; ils dorment d’un profond sommeil, tandis qu’elle passe des nuits blanches. Autrefois pendant ses études cela lui était arrivé et vite oublié. Maintenant son insomnie lui fait voir la monotonie de sa vie. Les dialogues entre eux sont d’une banalité qu’elle ne peut plus supporter, les mêmes adieux, les mêmes gestes jour après jour.

Elle ne l’aime plus ; elle se demande à partir de quand. Elle s’en souvient, à partir du moment où elle ne sent plus protégée par lui, lors de la dispute avec sa belle mère.
Les nuits sont pour elle, maintenant, lire des romans, manger du chocolat et boire du cognac. Personne ne se rend compte de ce qui devient un dérangement mental. Plongée dans Anna Karenine et Dostoïevski elle vit d’autres vies, plus émouvantes, pleines de passion, si différentes à la sienne.
Elle aime sortir la nuit faire un tour dans sa voiture, se promener dans la ville déserte, Un policier l’avait alerté sur un meurtre et un viol dans le quartier. Elle risquait sa vie. Les vieilles angoisses et cauchemars remontaient à la surface, elle refuse cette vie opprimée.

Spoiler:

L’auteur laisse cette fin ouverte, un suspense palpitant. J’ai beaucoup aimé cette histoire bien menée sur le vide, impossible de combler dans une vie conjugale froide.

Citation :

cette histoire bien menée sur le vide

Une formule bien trouvée, Amadak Ta synthèse de cette originale nouvelle est tout à fait réussie. Les fins ouvertes, habituelles chez Murakami, peuvent déranger certains lecteurs mais il faut reconnaître que l'auteur excelle dans l'art de la pirouette.

Merci Nicyrle, tu m'encourages: Je trouve cette nouvelle plus compréhensible pour mes faibles neurones. J'ai le recueil et lirai d'autres.

nicyrle a écrit:

Les fins ouvertes, habituelles chez Murakami, peuvent déranger certains lecteurs mais il faut reconnaître que l'auteur excelle dans l'art de la pirouette.

C'est un compliment empoisonné. Dira-t-on d'un prestidigitateur qu'il est un artiste ?

rotko a écrit:

nicyrle a écrit:

Les fins ouvertes, habituelles chez Murakami, peuvent déranger certains lecteurs mais il faut reconnaître que l'auteur excelle dans l'art de la pirouette.

C'est un compliment empoisonné. Dira-t-on d'un prestidigitateur qu'il est un artiste ? :cheese:

Pour moi, oui ! Me soupçonnerais-tu d'avoir l'esprit retors ?

"je n'aurais garde !", serais-je tenté de répondre, la tête toute emplie des dialogues de Suzanne et de la 3e mère supérieure chez Diderot.

Amadak reviendra sur Murakami, à ce que j'ai compris, si elle a la possibilité de lire d'autres nouvelles. Ce qui nous permettra d'en savoir plus.

j'avais peut-ètre tort de juger un auteur d'après un seul livre; J'avoue encore une fois que Kafka sur la Rivière n'a pas été une bonne expérience , la traduction espagnole était impeccable et malgré tout je n'avais pas accroché. Sommeil est plus normal, je lirai d'autres et j'espère apprécier.
Je vois avec terreur comme vous êtes avancés avec " La religieuse" j'en suis au début et je vois déjà que cette lecture me fera mal au coeu. Je suppose qu'à l'époque l'église a banni Diderot.

Les fins ouverts chez Haruki Murakami - j'aime bien, il ne coupe pas l'herbe sous les pieds, mais au contarire, il nous fait rever, imaginer d'autres realites. Ce qui est caracteristique pour la litterature japonaise - on nous renvoie vers l'onirique, le sous-entendu, l'iedit. Et c'est beau.

Coucou Maya ! Les fins ouvertes ne se retrouvent d'ailleurs pas que dans la littérature japonaise mais bien souvent également dans la plupart des bons films japonais ...

Amadak a écrit:

Je suppose qu'à l'époque l'église a banni Diderot.

Oui, le livre a été censuré

A propos de Murakami, untout nouveau livre vient de sortir au Japon, j'espère qu'on aura la traduction française bientôt !

Rotko, j'ai lu un autre de Murakami. Je dois mettre de l'ordre dans mes idées.
Les fins inachevées peuvent nous faire supposer plusieurs issues; Pour cela l'histoire doit avoir quelque chose de fantestique et CROYABLE!! Je sais que je vais me ttre à dos beaucoup d'admirateurs de Murakami, mais je dois être franche et dire ce que j'en pense.

La religieuse, une vie brisée par le fanatisme, n'allez pas trop vite; Diderot quelle preuve de courage à l'époque.

Avec Sommeil, j’avais eu une belle histoire dans mes mains, sur celui-ci mon avis est lamentablement négatif.
Un début qui commence bien. Un homme en train de faire cuire des spaghettis est plutôt sympa. Sa femme travaille, lui au chômage, cela arrive. Il a démissionné de son gré dans le cabinet d’avocat, cela peut arriver, ennui ? Rêve d’une vie meilleure, pourtant ce qu’il cherche c’est le même boulot.

Personnages secondaires et situations absurdes sans queue ni tête traversent le récit.
Un étrange coup de téléphone, une voix de femme qui dit le connaître. Lui qui n’oublie jamais une voix, ne la reconnaît pas. Elle le prie de l’écouter dix minutes : un monologue érotique et dérangeant, elle l’a aimé dans un passé ; Il retourne aux spaghettis, elle rappellera plus tard.

Un chat s’est égaré, sa femme le prie d’aller à sa recherche dans une ruelle, qui n’est ni une ruelle, ni une impasse, ni un cul de sac C’est un terrain clos, autrefois jardin, il faut escalader un mur, les maisons des côtés sont déshabitées. Comment et pourquoi sa femme connaît-elle cet endroit ?

De temps en temps un drôle d’oiseau jette un cri.( l’oiseau qui fait tourner le monde)

Une adolescente entre dans l’histoire. Elle lui pose des questions insolites, en attendant la réapparition du chat. Une amie â elle a six doigts à la main, il se marierait avec une femme avec six doigts ? Lui n’aurait pas de problème, et si elle avait quatre seins ? je trouve ce dialogue enrichissant !!!

Il rentre sans le chat et sa femme l’accuse d’avoir tué cette pauvre bête.

Il prend une bière, la sonnerie du téléphone recommence, il ne va pas répondre.


Je ne vois rien de magique ni d’onirique dans cette nouvelle. Captivés comme nous étions au début, nous avions souhaité la suite de la femme au téléphone. Dévoilé le mystère du faux jardin que la femme du héros avait parcouru et pourquoi.
Connaître cette adolescente si curieuse et intelligente, ce qu’elle représente dans l’histoire.

Je pense qu’un auteur célèbre comme Haruki Murakami, peut se permettre d’écrire n’importe quoi et ses adeptes s’en régaleront toujours.
Le problème n’est pas que ce soit inachevé, tout de même une certaine cohérence devrait se trouver.
Dans Sommeil qui n’a pas d’issue on peut imaginer plusieurs ; J’avais aimé parce qu’il en disait beaucoup sur la mésalliance du couple ; il y avait des sentiments, du suspense, du tragique.

Dans « l’oiseau à ressort », aucune émotion a saisi mon âme, un ennui total
Dans un livre je cherche moi aussi le merveilleux, le magique.
Je répète toujours, je ne suis pas critique littéraire, simple lectrice, mais un livre doit parler à mes sentiments, éveiller une admiration, on ne peut pas aimer sans admirer.
La littérature est l’art de rendre une imagination en réelle. Si un auteur n’arrive pas à nous convaincre du réalisme de ses personnages, je pense qu’il a échoué.

NB j’accepte humblement toutes les critiques des Fans de Murakami.

Amadak a écrit:

Je pense qu’un auteur célèbre comme Haruki Murakami, peut se permettre d’écrire n’importe quoi et ses adeptes s’en régaleront toujours.
Le problème n’est pas que ce soit inachevé, tout de même une certaine cohérence devrait se trouver.

je suis de ton avis, le "gratuit" n' a pas lieu d'être. Ou c'est symbolique, ou c'est onirique, ou c'est du n'importe quoi.

Merci Rotko. Je ne pouvais dire autre chose, Tu me réconfortes. Je risquerai ma chance et lirai un autre du recueil "l'éléphant s'évapore" plus tard dans le temps.

Mais quel écrivain ne s'est jamais fourvoyé au moins une fois dans ses écrits ?

Même si je respecte totalement ton avis, Amadak, celui-ci m'étonne un peu car l'oiseau à ressort est mon roman préféré de Murakami . Je le trouve magique, justement, plein de poésie, d'étrangeté, enfin j'ai adoré l'ambiance de ce roman.
Mais je vois que tu parles de nouvelle : as-tu lu la nouvelle ou le roman Chroniques de l'oiseau à ressort ? Le roman est bien meilleur, je trouve

Pour MKL: chère amie, celui que j'ai lu,je pense que c'est une nouvelle titre "l'oiseau à ressort et les femmes du mardi" tout de même si le roman tient les mêmes sujets et dialogues, mon avis serait égal. Je n'ai rien vu de magique,ni de poétique dans cette lecture; Une énorme différence avec "Sommeil" plus normal, pour moi, j'ai les pieds sur la terre.
J'ai tort peut-être, mais comme dans la vie " on aime ou pas"

Chere Amadak, si les livres de Haruki Murakami t'ennuyent, ce n'est pas la peine de les lire, ne te force pas! C'est pas le genre que tu aimes lire et c'est tout. Il y a plein d'auteurs dont je ne toucherai jamais les livres car je sais par avance que cela me deplaira.

Nous, les "murakamiphiles", on continue .

oui, je crois que Maya a raison. Lis d'autres auteurs qui correspondront davantage à tes goûts

Amadak a écrit:

J'ai tort peut-être, mais comme dans la vie " on aime ou pas"

Tu as tout à fait raison !
J'espère que d'autres auteurs asiatiques te plairont davantage

pour Maya, MkL et Rotko : vous avez tous raison . Les auteurs Asiatiques que j'ai lu sont Dai Sijie et Kensaburo Oé.
Maya joli nom pour les fans de Murakami: " les Murakamiphiles"