Biographies

Biographie de " Alfred de Musset " par Gonzague Saint Bris ( Grasset 2010 )

Lecture très agréable et une analyse en profondeur de cet " enfant terrible et précoce ".

Parsemée de beaux extraits de poésie :

" Rien ne nous rend si grands qu'une grande douleur ....
Les plus désespérés sont les chants les plus beaux ,
Et j'en sais d'immortels qui sont de purs sanglots "

J'ai lu tout le fil, très intéressant, je dirai même passionnant, on aime connaître la vie d'hommes, écrivains ou personnages qui ont laissé une trace dans l'histoire, et les avis de leurs proches qui ont vécu à leurs côtés. Je me souviens d'une biographie de De Gaulle, écrite par sa femme, racontant comme c'etait difficile de vivre avec Un Grand Homme. Cette idée venue de Natalia mérite tous mes compliments, c'est un projet que beaucoup de grains suivront avec enthousiasme

bonjour: en faisant appel à ma mémoire, j'ajoute ,parmi d'autres les biographies de Stefan Zweig sur Erasme. Balzac, Marie Antoinnette, Marie Stuart, la biographie de Fouché et la sienne "dans le monde d'hier".
Le Clézio avec "Frida et Diego".
Ce fil va renforcer nos connaissances, une idée qui mérite d'être applaudie.

une biographie de de Marie Antoinette par Stefan Zweig.

Zweig est un écrivain incroyablement habile qui sait capter l’attention du lecteur dès la première page et le laisser étourdi à la dernière. Quel phénoménal biographe ! Déjà épatée par ses études sur Fouché, Verhaeren, Nietzsche, Dickens Balzac, Dostoïevski et sans oublier ses essais comparatifs – notamment les fameux sur Casanova, Stendhal et Tolstoï– je reste pantoise à la lecture de sa Marie-Antoinette qu’il n’idéalise point pour qu’on s’y intéresse. À la recherche d’une vérité psychologique, Zweig n’en fait pas une héroïne sentimentale, n’estompe pas les traits essentiels de son caractère pour en exalter d’autres jusqu’au tragique. Il se livre à une psychologie créatrice, rendant humainement compréhensible cet être moyen qui ne doit son rayonnement en dehors du temps qu’à une destinée incomparable, sa grandeur intérieure qu’à l’excès de son malheur. En raison même de son caractère terrestre, cette version personnelle mérite l’intérêt et la compréhension du présent. Tracé avec humanité et pénétration, ce portrait est assurément un des chefs-d'œuvre de la biographie classique.

Vilipendée par les uns, sanctifiée par les autres, Marie-Antoinette est la reine la plus méconnue de l'histoire de France. Il fallut attendre Stefan Zweig, en 1933, pour que la passion cède à la vérité. S'appuyant sur les archives de l'empire autrichien et sur la correspondance du comte Axel de Fersen, qu'il fut le premier à pouvoir consulter intégralement, Stefan Zweig retrace avec sensibilité et rigueur l'évolution de la jeune princesse, trop tôt appelée au trône, que la faiblesse et l'impuissance temporaire de Louis XVI vont précipiter dans un tourbillon de distractions et de fêtes. Pendant ses trente premières années, sur les trente-huit qu’elle a vécues, cette femme suit une voie médiocre, bien que dans un milieu élevé. Jamais elle ne dépasse la mesure commune ni en bien ni en mal : une âme tiède, une nature ordinaire, et au début, sur le plan historique, une simple figurante. Sans l’irruption de la Révolution dans son fol univers de plaisirs, cette princesse insignifiante aurait tranquillement vécu comme d’autres princesses avant de s’éteindre dans l’oubli. Mais sa destinée joyeuse – lorsqu’elle fut choisie comme épouse de Louis XVI (menant une vie capricieuse, insouciante, innocente, frivole, franche et gaie, ne pensant qu’à s’amuser) – puis dramatique (la sombre affaire du Collier, habilement exploitée par ses nombreux ennemis à la Cour de France, va inexorablement l’éloigner de son peuple, et l’obscure affaire de « l’œillet » qui plus tard fournira à Alexandre Dumas la trame d’un grand roman) va en faire un bel exemple de l’héroïsme involontaire.

L’archiduchesse d’Autriche, puis dauphine et reine de France finira veuve Capet car la Convention abolira la royauté, guillotinant avant elle son époux. Avec un réalisme mélodramatique, cette tragédie met en présence les oppositions le plus violentes. Elle pousse Marie-Antoinette d’un palais impérial aux cent salons dans une misérable geôle, du carrosse doré sur la charrette du bourreau, du trône sur l’échafaud. Jetée du luxe dans l’indigence, acclamée puis faisant l’objet de haine sur qui s’abat la calomnie, c’est par la souffrance que Marie-Antoinette reste en exemple dans la postérité. À la toute dernière heure, et la cinq centième page de ce magnifique ouvrage, elle atteint au tragique et devient égale à son destin. Quant à la royauté, elle sera rétablie, soixante ans plus tard.

source
Pascale Arguedas

«Théophile Gautier», par Stéphane Guégan,
Gallimard, 676 p.

présentation par bibliobs

Théophile Gautier
merci Rotko pour ce magnifique article sur cet intéressant personnage. Article très récent, du 16juin. Je connais très peu de Gautier mais grâce à GDS* je vais m'instruire et faire des recherches sur l'homme et l'écrivain.
Ce qui m'intéresse aussi c'est Malaparte, je lirai, entendu parler mais jamais lu.

Une biographie de Fouché

Stefan Zweig, Fouché, biographie, Les cahiers rouges.

Merveilleux biographie de Marie-Antoinette et de Balzac, Zweig a aussi dressé le saisissant portrait de Joseph Fouché (1759-1820), personnage en qui il voyait la première incarnation d'un type politique moderne. Véritable girouette qui flairait tout changement de vent, ce calculateur aux nerfs d’acier tint un rôle secret, désespéré, périlleux et souterrain dans la nuit de la politique républicaine, dépensant une somme énorme de passion et de ruse, d’audace et de trahison l’intrigue étant sa véritable sphère.

La postérité n'a longtemps vu en Fouché que l'opportuniste cynique, capable de toutes les infamies et de toutes les trahisons pour assouvir son goût du pouvoir, notamment au temps de la Terreur (lire sur cette période Les Dieux ont soif d’Anatole France). Il le fut, mais il sut aussi s'opposer habilement à Robespierre comme à Napoléon, et, en quelques occasions décisives, agir en fonction du bon sens et de l'intérêt de son pays. Zweig présenta donc en 1929 son histoire « comme une utile et très actuelle contribution à la psychologie de l’homme politique », un homme de l'ombre, travailleur acharné, manipulateur né, actionnant en coulisses les mécanismes du pouvoir réel.

Effronté, méprisant, menteur, ambitieux mais non vaniteux (il fuyait la gloriole, cherchant un triomphe décisif et écrasant), Joseph Fouché fut le plus énergique et le plus intrépide homme de fer de la République. Habité d’un sang-froid inébranlable, cet extrémiste énigmatique était un être absolument amoral que l’histoire a relégué au dernier rang des figurants insignifiants. Pourtant, à un tournant du monde, il a dirigé tous les partis et a été le seul à survivre. Élevé chez les Oratoriens, il fut un pilleur d'églises. Conventionnel modéré, il massacra les royalistes de Lyon. Ayant voté la mort de Louis XVI, il fut ministre de Louis XVIII. Napoléon, qui en fit son ministre de la Police, le chassa et le rappela : il le craignait et avait besoin de lui. Qu’il soit en première ligne ou à l’arrière-plan, Fouché avait les plus fraîches, les meilleures nouvelles sur tout ce qui se passait dans le pays, grâce à « une vigilance aux mille têtes et aux mille oreilles ». À chaque repli des événements, personne ne savait mieux que lui la force ou la faiblesse des partis et des hommes. Posté devant son appareil enregistreur, qui indiquait les plus petites oscillations de la politique, la fouine prudente et intelligente corrompait, manipulait, fomentait des conspirations, orchestrait.

En silence, calmement, loin de toute joute oratoire qu’il se savait incapable de brillamment tenir, Fouché attendait le bon moment pour tirer les ficelles de quelques guillotines. Perverse et diabolique, sa nature amphibie se sentait à l’aise dans l’entre-deux, quand il était craint et courtisé tout en sentant trembler dans sa propre main le fléau de la balance. Il aimait mystifier, goûter à la joie de l’ambigüité, à l’attrait brûlant et à l’émoustillant danger de la duplicité. Toujours digne de confiance dans la fortune, mais non dans le malheur, le communiste Fouché cachait, lorsqu’il était en exil, évincé du pouvoir, — il cachait dans les replis les plus secrets de sa bourgeoisie personnelle, derrière un air serein et une indifférence bien jouée —, sa passion profonde et démoniaque du jeu de hasard que sont la politique et le péril de l’art de gouverner.

Historiquement documenté, Zweig analyse les caractères, interprète les comportements individuels et collectifs, pénètre les pensées antagonistes, s’imprègne de l’air orageux et guerrier du temps pour suivre les arcanes marécageux de cet être machiavélique, parvenant ainsi à cerner la redoutable psychologie de ce Protée, dieu des métamorphoses. Tour à tour fidèle et infidèle, son personnage politique n’obéit qu’à sa propre et troublante passion. L’intention sincère de le réhabiliter à sa juste place et cette passion qui anime autant le sujet traité que le rythme de lecture imposé par une écriture vive et alerte, font de Zweig le biographe un formidable écrivain, un homme dont la finesse psychologique égale le talent avéré de sa plume sensible, fine et point surannée. Sous la plume de l’humaniste autrichien, Fouché le sanguinaire semble être aussi un œil d’espion, positif, clair, aux limpides reflets, un caméléon à l’indépendance d’esprit et de pensée, un laborieux talent politique qui s’emploie à tout, aux meilleures besognes, comme hélas, aux pires. Encore un ouvrage que l'on dévore, même si, a priori, le genre pourrait ne pas attirer.

Pascale Arguedas

mahiwan a écrit:

Biographie de " Alfred de Musset " par Gonzague Saint Bris ( Grasset 2010 )

Lecture très agréable et une analyse en profondeur de cet " enfant terrible et précoce ".

Parsemée de beaux extraits de poésie :

" Rien ne nous rend si grands qu'une grande douleur ....
Les plus désespérés sont les chants les plus beaux ,
Et j'en sais d'immortels qui sont de purs sanglots "

Je viens de voir ton post, mahiwan. J'ai beaucoup d'a priori par rapport à ce type de biographie écrite par un "non-spécialiste".

J'ai lu celle de Frank Lestringant chez Fayard, qui est la référence. Outre un style baroque, qui donne à lire les tourments de Musset, j'ai beaucoup apprécié les très nombreuses références aux textes du poète, et toujours bien expliquées, bien contextualisées. Sa longueur (800 p.) permet une certaine exhaustivité.

A propos de la citation de "La Nuit de mai", je viens de lire une analyse de Claude Millet qui montre toute l'ambigüité de ces vers, car Musset tout comme le romantisme détestait le larmoyant.

Merci Prince d'Aquitaine pour ces commentaires sur Alfred de Musset "

Passionné par la vie et l'oeuvre de cet auteur je me ferai un " grand " plaisir avec la lecture de la biographie " d'Alfred " par Frank Lestringant.

Je vais rechercher l'ouvrage de ce spécialiste chez Fayard ou ailleurs ...

Quand à la " Nuit de Mai " ...ambigüité ? intéressant !

ce fil est très intéressant et jette de la lumière sur la vie des personnalités qu'on ne connaissaient que par leurs oeuvres.

J'admets bien qu'il y a de bonnes biographies, et de bons auteurs dans ce genre.

Toutefois ce qui compte chez un écrivain, c'est l'oeuvre écrite. Je ne suis donc pas un grand amateur de biographies, sauf exception.

De plus, je serais même assez soupçonneux sur les intentions et les méthodes des biographes : ne seraient-ils pas tentés de "faire les intéressants" en dévoilant de prétendus secrets - ou des choses extraordinaires chez des personnalités qui n'ont pas besoin d'exceptionnel dans leur vie puisque leur oeuvre parle pour eux ?

Pour des biographes qui ont eu recours à des sources nouvelles, étudiées scrupuleusement, combien d'autres ne se contentent-ils pas d'"imaginer" des faits, de broder, ou tout simplement de répéter ce qui a déjà été dit sans procéder à des vérifications ?

Ce qui est vrai des "biopics" (présentés comme des documentaires sur tel ou tel artiste), l'est aussi sans doute des biographies romancées....

Voyez l'affaire du "nain Jaune" où le biographe Pierre Assouline prend à partie Alexandre Jardin sur ce qu'il révèle de sa famille, et que n'avait pas dit Assouline.

Qu'il y ait des biographes complaisants, on l'imagine sans peine, surtout s'ils veulent rester en grâce auprès de gens connus. Ils passent la "brosse à reluire", ou cachent le moins reluisant.

ils feraient ainsi "la toilette du mort"...

C'est vrai ce que tu dis, mais nous sommes curieux avec un petit côté malsain qu'on veut chercher des secrets sur les auteurs. J'avais lu sur le "nain Jaune"mais c'etait lui même qui racontait. Je vais chercher l'article de Pierre Assouline. Beaucoup font des biographies romancées.

Il s'agissait d'un livre de pierre Assouline, mais tout ça n'apas beaucoup d'importance.

Si on prend des exemples plus anciens, on pense à deux titres Le roman de françois villon. par Francis Carco et/ou je, françois Villon de jean Teulé, qui peuvent être interessants à lire, mais qui ne brillent pas par l'exactitude....

Jean Teulé est pour moi un romancier et non un biographe.J'aime ce qu'il écrit mais ne prend pas tout pour argent comptant

et Troyat n'a pas écrit des biographies, je me trompe?

oui, de grosses sommes, mais je ne sais pas ce que ça vaut. Faut demander à des gens compétents.

mahiwan a écrit:

Quand à la " Nuit de Mai " ...ambigüité ? intéressant !

De rien, mahiwan

Pour la "Nuit de mai", Millet déclare que le reste de l'oeuvre de Musset remet en cause cette croyance en le pouvoir du désespoir. Pour Millet (et les autres spécialistes de Musset), "l'ironie mussetienne met en doute l'authenticité des chants de désespoir".


Rotko, pour tes doutes sur la biographie, je les partage entièrement. C'est pour cela que je préfère faire confiance à des spécialistes reconnus : Lestringant pour Musset, Pichois pour Nerval, Steinmetz pour Borel... J'ai lu la biographie de Flaubert par Troyat, qui est bien écrite et intéressante, mais elle est loin d'être ce que l'on peut attendre d'un véritable spécialiste de l'écrivain concerné.

Pour Nat' (et les autres!), voici la référence de la bio de Céline

Henri Godard, Céline, Gallimard, coll. "Biographies", 2011.

Citation :

Depuis sa mort, voici un demi-siècle, la stature de Céline n'a cessé de croître : qu'on le veuille ou non, il est un des auteurs majeurs du XXe siècle, un des plus lus, des plus commentés et assurément des plus disputés. Céline a inventé une manière entièrement nouvelle d'écrire le français. Son Voyage au bout de la nuit a été ressenti comme un choc, comme une révolution dans la manière de dire par le roman l'expérience humaine. C'est son oeuvre de polémiste qui devait plus tard lui aliéner durablement nombre de lecteurs. Mais peut-on vraiment dissocier le génie de l'écrivain des violences de l'homme ? Pour Henri Godard les deux sont inséparables. Cette biographie se propose précisément de retracer le chemin de la vie à l'oeuvre, tout comme elle s'efforce de pénétrer le secret de cette existence à l'épreuve du travail de l'écriture. Elle part à la découverte des vérités contradictoires de Céline, que restitue par fragments, de l'enfance à la mort, une abondante correspondance récemment réunie. C'est un portrait souvent inattendu qui se dessine peu à peu : de l'enfant sage et affectionné du passage Choiseul au reclus de Meudon, en passant par le jeune commis de boutique, le cuirassier à jamais marqué par la guerre, le médecin des quartiers pauvres, l'antisémite furieux, le prisonnier de Copenhague... mais aussi l'amoureux de la mer et des ports, le copain qui adore parler sexe, enfin, le plus méconnu, l'homme qui mit le corps féminin et la danse au centre de sa vie. Au fil des pages et des années, c'est une figure plus intime, plus complexe, plus déchirée aussi, que découvre le lecteur. Cet itinéraire hors du commun échappe décidément aux simplifications péremptoires.

Est-ce que cette biographie t'aide à pénétrer dans l'oeuvre ?

Car lire un tel pavé est un fort investissement temporel, peut-être au détriment d'un ouvrage à lire ?

- enfin j'aimerais savoir si, selon cette expression de Laurie Colwin, tu y voies

Citation :

l'attachement d'un chercheur pour l'animal sur lequel il conduit ses expériences ?

Tu avais parlé aussi d'une conception de la biographie d'artiste dont je me souviens plus des termes.

rotko a écrit:

Est-ce que cette biographie t'aide à pénétrer dans l’œuvre ?

Car lire un tel pavé est un fort investissement temporel, peut-être au détriment d'un ouvrage à lire ?

Il est toujours difficile de mettre l’œuvre d'un écrivain et sa biographie sur le même plan. Le mieux (c'est facile à dire ^^) est de lire les deux. Dans le cas de Céline, je me rends compte qu'une biographie est indispensable car pour lui, écrire, c'était "mettre sa peau sur la table", et donc ses livres ont en apparence un caractère de véracité par rapport à la réalité. Or, et c'est là que le livre de Godard acquiert son immense intérêt, la vie de Céline ne fut pas telle qu'elle apparaît dans l’œuvre, en tout cas dans les détails.

J'en suis actuellement à l'année 1937, celle de la rédaction de Bagatelles pour un massacre, qui suit Mea culpa et précède les deux autres pamphlets. Et c'est là qu'on se rend compte à quel point l'antisémitisme de Céline est spécial : il a hérité des préjugés raciaux de son père et de l'époque, mais c'est en réalité l'accueil de Mort à crédit et le refus de textes de ballets par des organismes dont les dirigeants étaient juifs qui vont faire éclater la haine de Céline.

Citation :

- enfin j'aimerais savoir si, selon cette expression de Laurie Colwin, tu y voies

Citation :

l'attachement d'un chercheur pour l'animal sur lequel il conduit ses expériences ?

Cette affirmation de Laurie Colwin me paraît trop négative pour que je puisse la partager. Dans certains cas, les biographes ne donnent que leur avis ; or, ici, le texte est l'expression d'une passion de Godard pour Céline, sans pour autant tourner à l'hagiographie. Godard montre le personnage sous toutes ses facettes : l'enfant aimé et surprotégé, le cuirassier traumatisé, l'hygiéniste, le médecin des pauvres, l'auteur génial, l'antisémite haineux, l'amoureux de la danse...

Citation :

Tu avais parlé aussi d'une conception de la biographie d'artiste dont je me souviens plus des termes.

Je ne m'en souviens plus Mais Godard cite Malraux en épigraphe : "la biographie d’un artiste est sa biographie d’artiste." Et Godard est assez intelligent pour mettre en lumière les liens profonds que Céline a tissés entre sa vie et son œuvre. Pour moi, une bonne biographie se caractérise par quelques aspects fondamentaux : la rigueur scientifique, l'objectivité du biographe, la place des œuvres. On trouve tout cela chez Godard.

oui, la citation de Laurie Colwin a tout d'une boutade, encore qu'elle soulève ce qu'on connaît même en science, l'influence de l'observateur sur l'objet/le sujet observé.

Il est évident que Godard a passé sa vie sur le sujet, dirigé des thèses aux points de vue différents, et j'ai bien senti dans les notes de la pleiade, la proximité de l'auteur avec son sujet.

On rejoint là un problème plus général, celui d'une vie consacrée à autre que soi.

bonne suite de lecture.

Citation :

"la biographie d’un artiste est sa biographie d’artiste."

oui, c'est la citation que tu avais employée tu vois que je te lis avec attention.

Je lis avec intérêt tous vos commentaires, mais ma conduite restera celle de toujours, je ne lirai ni Céline ni sa biographie.

Amadak a écrit:

Je lis avec intérêt tous vos commentaires, mais ma conduite restera celle de toujours, je ne lirai ni Céline ni sa biographie.

Me too, Amadak .

Une biographie de Constanze Mozart, femme qui vit dans l'ombre du génie Wolfgang.
Les confessions de Constanze Mozart Isabelle Duquesnoy (Broché)
"Je suis la troisième des filles Weber et selon l'humeur de ma mère, je suis également la moins jolie et la plus sotte. Pourtant, demain j'épouse celui que j'aime : l'ancien fiancé de ma soeur. Il est petit, avec une grosse tête et des mains charnues, raconte des choses dégoûtantes, il pète souvent à table et cache sous sa coiffure une malformation congénitale. Qu'importe ! Son âme est pure et c'est la voix de Dieu que j'entends dans les harmonies de Wolfgang Mozart. "
Isabelle Duquesnoy reconstitue l'histoire passionnante de celle qui devint l'épouse, puis la veuve d'un génie de la musique. Constanze Mozart née Weber n'était pas encore quelqu'un lorsqu'il lui fallut apprendre à devenir une autre et surmonter ses complexes dus à son physique ingrat ; elle sut taire sa jalousie pour garder son mari, étouffa son exceptionnel talent de chanteuse pour concevoir des enfants. Elle distribua des sourires à la Cour, goûta l'ivresse des belles manières, de la bière, de la gloire et de l'argent. Puis elle affronta les commérages, les trahisons et l'indigence, jusqu'à ce que le couple décide de fuir l'oubli vers Londres. Trop tard : Wolfgang Mozart se meurt.
Quel était donc le vrai visage de celle que Wolfgang appelait "très chère excellente petite femme de mon coeur", tandis qu'elle l'aidait à préparer l'ouverture secrète d'une loge maçonnique ?
Ces surprenantes "confessions" nous révèlent la destinée d'une jeune femme incomprise et calomniée depuis plus de deux cents ans, dont les biographes contestent injustement l'intelligence, lorsqu'ils ne l'ignorent pas. Enfin, l'impossible vérité sur Constanze nous apparaît : une héroïne romantique et réflé-chie, qui rencontra Casanova, Beethoven... et parlait couramment trois langues !
Voici les joies de celle que Mozart aimait. Voici ses pensées, ses doutes, ses agacements, et pour la première fois, voici son triomphe.

Himmler Biographie

Peter Longerich



Qui était Heinrich Himmler ?

Souvent considéré comme un simple auxiliaire du Führer, ce personnage falot et apparemment effacé fut en réalité l'ordonateur de l'Holocauste et le concepteur de Dachau, modèle des camps d'extermination.

Peter Longerich retrace l'étonnante ascension de ce fonctionnaire du mal, qui devint un des plus grands criminels de l'histoire alors qu'il n'était qu'un type ordinaire, bien loin du mythe aryen qu'il prétendait exalter.

Maître absolu de la SS, garde prétorienne du régime, Himmler ne cessa de devancer les attentes d'Hitler jusqu'à devenir l'homme le plus puissant du Troisième Reich après le Führer.

À partir d'un vaste éventail de sources, dont le journal intime et la correspondance d'Himmler, et de documents inédits, cette biographie apporte un éclairage nouveau sur celui qui fut l'un des véritables piliers de l'Allemagne nazie, un fanatique impitoyable dans la peau d'un homme insignifiant et frustré.

Biographie de l'auteur

Né en Allemagne en 1955, Peter Longerich est directeur du Centre de recherche sur l'Holocauste et l'Histoire du XXe siècle à l'université de Londres. Ses travaux sur la République de Weimar et le Troisième Reich font autorité. Il enseigne en Allemagne, aux Etats-Unis et en Israël.