mathias Enard

tu es trop gentil, Rotko: quand il s'agit d'une traduction, je mets toute mon attention et comme l'avait dit Markovitz(loin de me comparer) il fallait la laisser mûrir. tandis que quand j'envoie une réponse j'en fais des erreurs, exemple, l'un de plusieurs. Dans le post de Pennac j'ai mis "j'étais éhonté, là ou il manque une e finale (féminin)
je te conseille des lunettes.

Chère Amadak, en toute sincérité, j’admire ton écriture et ta façon de t’exprimer, d’ailleurs je n’ai jamais rien remarqué d’autre que la richesse de tes commentaires. Te lire est un plaisir.

pour « Parle-leur de batailles, de rois et d'éléphants »

2/2

On décèle dans le style, de par certains passages, du fantastique, du mystérieux et de l’énigmatique.

L’auteur nous présente l'orient des mosquées et des cathédrales, la féerie du sultanat, les petites intrigues de palais, les poètes, les danseuses… un monde qui se meut dans une dynamique créatrice, même si elle n’est pas parfaite est loin de l’univers sombre de l’occident. Plusieurs civilisations se côtoient, s’interpénètrent sans s’entrechoquer c’était l’époque des ottomans. Juifs, musulmans et chrétiens venus d’horizons divers vivent en harmonie. Un équilibre, aujourd’hui, perdu.

Après la lecture de ce livre, vous avez un gout d’inachevé, vous avez envie de connaitre les œuvres de ces grands artistes, Michel Ange, Léonard de Vinci, ainsi que le sultan Bajazet et surtout de visiter Istanbul, enfin de lire d’autres œuvres de Mathias Enard.

pour sarabennada:
Cet Orient magnifique issu de la plume de Mathias Enard, tu nous le rends en toute sa beauté et nostalgie d’un monde qui, Hèlas, a disparu. Ces communautés d’origine diverses vivant en harmonie, oú les trouver maintenant ? Ce livre permet de mieux comprendre cette époque Orientale passée.
Je le dis de nouveau, excellent commentaire sarabennada

Amadak, Lis les commentaires sur Le turquetto de Metin Arditi : les deux livres se déroulent à la même époque, dans des lieux identiques, et ont pour personnage principal un artiste.

Il ne faut pas idéaliser le passé. Les communautés qui vivent en harmonie ? pas si evident, et même un artiste de talent n'était pas sûr de son statut social, malgré ses prétendus protecteurs. Les intrigues allaient bon train, et les assassinats étaient monnaie courante.

Rotko:
J’ai lu tout le fil Arditti. Où étais-je ce mois de décembre ? avoir raté ces commentaires me fait du mal.
J’aime lire ces chroniques sur des époques du passé et j’apprends beaucoup sans avoir le livre. Curieux le point de vue de Mathias Enard qui nous présente à cette époque un monde idéal, fraternel, et Arditti nous peint la triste réalité, les persécutions religieuses, un monde sombre oú le différend n’avait pas le droit de vivre. Je m’étais emballée par la vision optimiste de Enard,c’était si beau, mais je me penche sur Arditti, j’avais oublié l’inquisition et tout ce que les religions ont fait et font pour séparer les hommes
Néanmoins les deux livres sont fascinants et si l’un nous fait frémir, l’autre nous donne un vrai plaisir
Excellente lecture les deux.
merci Rotko

bonjour a tous,
il y'a confusion quand à vos analyses. vous parlez de réalité, de vrai et de faux. c'est de romans qu'il s'agit et non d'histoire. celle-ci a ses hommes comme la littérature. c'est du sérieux. faut-il rappeler que c'est des montages intellectuels, de l'imagination même si on retrouve la trace quelque fois de faits soit disant historique. Enard comme tous les romanciers sont de "fieffés menteurs" (a prendre avec des pincettes), ils ne font qu'amuser la galerie, ils manient le verbe si facilement qu'ils ressemblent aux beaux parleurs du coté du registre oral. Enard présente la féerie de l'époque, un autre auteur décrira l'aspect bas fond mais les deux ne peuvent être pris au sérieux. quand a l'histoire c'est une autre paire de manche.

Yakben:
Mes excuses Yakben; tu n’as pas raison la littérature est créativité, imagination et mensonge, je te l’accorde, mais si l’écrivain raconte un fait historique, sur une époque passée ou même actuelle, il s’est très bien renseigné et s’il est arrivé à nous faire croire que c’est réel, il a réussi.

c’est un récit fictionnel avec tout ce que cela suppose…
Une belle plume peut diriger ou orienter des générations entières, soulever des peuples ou propager des messages de paix. En outre certaines plumes peuvent aussi défigurer l’histoire, la vraie.

En somme, ce « prix des lycéens » nous transporte dans son monde imaginaire, féerique, tel qu’il est perçu par son auteur. Un autre et un autre feront probablement autrement, chacun a sa vision selon son background et ses capacités créatrices.

Résultat ? Soit on aime ou on n’aime pas.

Citation :

Enard comme tous les romanciers sont de "fieffés menteurs" (a prendre avec des pincettes), ils ne font qu'amuser la galerie

je crois que tu n'as pas lu le livre, et en particulier les aperçus bibliographiques à la fin de ce petit récit : ils justifient des faits mentionnés, des hypothèses.

Il aurait pu développer des intrigues sanglantes, de l'exotisme à tour de bras, des projets grandioses et sublimes de Miche-Ange, comme l'aurait fait un Dan Brown. Pas du tout. Ici c'est sobre, avec des zones d'ombre, sans facilités.

Du beau travail, concis, calculé, convaincant, qu'on goûte à mesure qu'on avance dans le livre. Je l'ai lu en le savourant.

Moi non plus, je n'ai pas lu le livre, mais avec le résumé, j'ai ressenti une émotion réelle pour les deux livres et les points de vue de Sarannabeda et Rotko rendent justice aux auteurs

pour Sarannabeda: Je cherche le message que tu m'as envoyé sur le livre tant convoité "david Cooperfield" et justement en Français, j'ai copié le lien, je l'ai trouvé ,complet, un bonheur pour moi, mais je ne sais pas(maladroite comme d'habitude avec l'ordinateur) je répète où le garder? et pouvoir lire chapitre après chapitre?
un grand, énorme, merci

pour Amadak,
je t'ai envoyé les deux tomes en pdf, comme ça tu pourras les conserver en toute sécurité.

Matthias Enard a fait pour les écrivains au bord de mer" l'eloge de Blaise cendrars. Les lectures de la prose du transsiberien, de Partir, et de la main coupée restituaient bien la vie de Blaise C , son "lyrisme ferroviaire", et la poésie de la modernité.

C'était l'occasion de rappeler l'engagement de cendrars dans la legion étrangère, avec des accents inattendus, en debut de guerre contre l'ennemi allemand.

Citation :

j'ai tué comme celui qui veut vivre

quant à la legende de novgorod, on sait qu'il s'agit d'un faux.

j'ignorais que Cendrars avait appris les reportages avec Albert Londres.. Il aurait pu plus mal tomber.

La prose du transsibérien..

j'ai lu tout l'article du Figaro sur le faux Cendras. Vraiment bouleversée. on peut dire un roman à part. Toute cette recherche insistante pour découvrir la vérité, les analyses du papier, de l'encre et tout le reste, incroyable. Nous connaissons les fausses peintures, mais cette histoire est le comble. Nous pouvons demander à Maya, puisque cela vient de Bulgarie. Il me manque lire l'article sur le Transsibérien ,que j'entame à la suite. De Blaise Cendars, n'avons-nous pas lu Moravagine?
Oh Rotko, tu rends si captivants tes fils, je ne finirais jamais à ce rythme "l'homme
du lac"
relu les trois pages de Enard et Arditti

je viens de lire le poème de Cendras "le transibérien" la tête me brûle, c'est très long et et je ne sais pas faire de critiques sur poésie, je suppose qu'il y a des valeurs, je n'ai pas compris où il voulait arriver faisant chemin. Il voulait venir à la Patagonie, malheureusement, il n'est pas venu.
J'aime les beaux poèmes, Baudelaire, Verlaine, Rimbaud et bien d'autres, celui-ci, je ne le conseillerai pas à un ami.
On aime ou pas

Bien placé dans le contexte, ce poème n'a pas paru long à l'écouter. Mais il faut avoir une vue d'ensemble de Cendrars et de sa vie.

Zone d'Apollinaire est aussi un très long poème qui, selon mes sources, a des parentés, voire une ressemblance(!) avec Cendrars. Ce dernier serait plus riche qu'Apollinaire...

voici Zone.

bonjour Rotko, c'est vraissemblble qu'écouterce poème,et bien déclamé soit plus apprécié, le portrait de Cendrars par Modigliani est remarquable.
Je laisse Zone pour un autre moment,manque de temps.

Prochain livre de Mathias Enard, la rue des voleurs, chez Actes sud.

Il parlera des révolutions arabes par l'entremise d'un jeune Marocain qui raconte son histoire, et en particulier son itinéraire de Tanger à Barcelone.

l'auteur a lu des passages : on entend parler un jeune Marocain qui s'ennuie. Son espace de vie est trop étroit ;

Citation :

"on s'emmerdait ferme"

dit-il de son inactivité avec son ami Bassan.

Ils passent leur temps à échafauder des plans pour émigrer clandestinement, avec des echecs humiliants. Le narrateur parle aussi des filles qu'il désire, trop souvent inaccessibles.

L'humour ne manque pas quand notre jeune Marocain, devenu apprenti libraire pour l'association de "la diffusion de la Pensée Coranique" rêve de Judith, entre des livres comme "La gloire du Prophète" et la sexualité dans l'Islam".

Rue des voleurs a été choisi parmi les huit romans de la deuxième sélection du Goncourt.

Le premier prix Liste Goncourt/Le Choix de l'Orient a été attribué ce mercredi à Mathias Enard pour son roman Rue des voleurs (Actes Sud), dans le cadre du 20e Salon du livre francophone de Beyrouth.

Le romancier français a obtenu dix voix, contre huit à L'Enfant grec (Stock) de l'écrivain grec Vassilis Alexakis.

écrit livres-hebdo.

rotko a écrit:

Rue des voleurs Le premier prix Liste Goncourt Le Choix de l'Orient

«Rue des voleurs», par l'auteur :

Citation :

Le livre est à la croisée de plusieurs événements. Pour moi, le «Printemps Arabe» n'est pas un sujet, il intervient comme un décor dans la fiction. Le racisme en Espagne, qui est de plus en plus virulent, la vision que les Européens peuvent avoir des immigrés, ça aussi je l’ai exclu du roman. J'ai choisi un décor contemporain mais j'aurais pu placer le récit dans les années 1940 ou au XIXème siècle.

Cette prise directe avec le contemporain m’offre le paysage d'un monde en pleine transformation, un monde en flamme qui cherche à se reconstruire. Ce qui m’intéresse, ce n’est pas tant le monde autour de ce narrateur mais ce qu’il va en penser. Tout tourne autour du personnage de Lakhdar qui se transforme au long du livre. Comment peut-on trouver notre place dans ce champ de bataille qu'est le monde d'aujourd'hui?

dès qu'il passe à portée de ma main, je le prends, les extraits que j'ai entendus de la bouche d' Enard m'ont convaincu.

Mathias Enard, l’alcool, la nostalgie, chez Inculte.

Un coup de téléphone en pleine nuit réveille l’auteur dans une chambre minable de Moscou : c’est Jeanne, une femme aimée, qui s’est réfugiée dans les bras de Vladimir….

Enard raconte les étapes de son voyage en Russie, avec Vladimir, il se rappelle Jeanne, les cuites prises avec Vladimir, le tout dans un décor triste à pleurer, même quand on ne le voudrait pas..

C’est la nouvelle mode chez les jeunes en quête d’émotions fortes, se suspendre, ça veut dire qu’on te passe une pommade anesthésiante sur les épaules, qu’on te rentre trois crochets de métal dans la peau du dos et qu’on te soulève, on te suspend à un mètre cinquante du sol et tout ton poids repose sur ces hameçons qui t’étirent la peau, il paraît que ça saigne très peu, que la douleur est supportable et finit par provoquer une transe presque mystique : on a la sensation de perdre son corps, paraît-il, de se replier dans ces trois points de douleur et plus rien ne pèse, ….

Ce n'est pas nouveau : voir dans "un homme nommé cheval" la danse du soleil :

Un rapprochement opportun et que j'ignorais. Merci, Bill !

A lire Mathias Enard, la vie est si triste aux différentes étapes de son voyage en train, qu'on ne s'étonnerait pas que cette mode existe, comme il le laisse entendre.

Pour son récit, il use d'un style qui aime la répétition, ce qui donne un ton lancinant, bien accord avec son périple et ses souvenirs.

Dans les soirées au cabaret avec des "effeuilleuses" à la chaîne, il transmet une impression dominante de grande tristesse, proche du désespoir.

De cet auteur je n'ai pas eu d'occasion de le lire, sauf sur GDS* un très bon commentaire de son livre " parle-leur de batailles de rois et d'élephants" une superbe histoire : le voyage de Michel Ange à Constantinople.
Ce nouveau roman dont tu parles est trop dur et incroyable et ne me donne aucune envie de le lire.
Merci Bill pour la vidéo, on apprend des nouveautés!

C'est sûr que d'autres récits seraient plus gais.

l’alcool, la nostalgie raconte un voyage, comme Emmanuel Carrère dans un roman russe racontait un séjour, où tout n'était pas rose. Il y a là tout un passé et une immobilité du présent.

On rapporte des aventures de Babel dans cavalerie rouge où le narrateur fatigué dort sans le savoir entre un grand père mort et sa petite fille...

la nuit tombée d'Antoine Choplin, très bien écrit, n'incite pas à gambader dans les forêts russes irradiées...