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| | Metin Arditi [Suisse] | |
| | Auteur | Message |
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mimi54 pilier
Nombre de messages : 550 Age : 55 Localisation : nancy Date d'inscription : 11/03/2010
| Sujet: Metin Arditi [Suisse] Ven 19 Aoû 2011, 06:37 | |
| Né à Ankara en 1945, écrivain suisse Ecrivain, homme d'affaires et mécène passionné de musique, Metin Arditi arrive en Suisse alors qu'il est encore enfant. Après des études de génie atomique à l'Ecole polytechnique de Lausanne, il apprend le métier des affaires à l'Université de Stanford aux Etats-Unis. C'est lors de son retour à Genève, où il s'installe, qu'il fonde une société d'investissements immobiliers, avant de créer la Fondation Arditi et de présider l'Orchestre de la Suisse Romande. Il publie alors son premier roman 'Mon cher Jean... de la cigale à la fracture sociale' en 1998, qui sera suivi de plusieurs œuvres récompensées telles 'La Pension Marguerite', Prix Lipp Suisse 2006, ou encore 'L' Imprévisible', publié la même année, et 'La Fille des Louganis' (2007). La rentrée littéraire 2009 est l'occasion de découvrir 'Loin des bras', aux éditions Actes Sud, qui évoque les années passées par Metin Arditi au pensionnat. Le Turquetto 17août 2011-Actes Sud -285 pages - Citation :
- Se pourrait-il qu'un tableau célèbre – dont la signature présente une discrète anomalie – soit l'unique oeuvre qui nous reste d'un des plus grands peintres de la Renaissance vénitienne ? Un égal du Titien ou du Véronèse ? Né à Constantinople en 1519, Elie Soriano a émigré très jeune à Venise, masqué son identité, troqué son nom contre celui d'Elias Troyanos, fréquenté les ateliers de Titien, et fait une carrière exceptionnelle sous le nom de Turquetto : le "Petit Turc", comme l'a surnommé Titien lui-même. Metin Arditi retrace le destin mouvementé de cet artiste, né juif en terre musulmane, nourri de foi chrétienne, qui fut traîné en justice pour hérésie…
Il est vraiment dommage que la 4ème de couverture en dise un peu trop .Je ne m’appesantirai donc pas sur l’histoire en elle-même. Metin Arditi, dont je découvre ici l’univers et la plume, nous offre un roman sur une base historique, et artistique : celle d’un peintre de la renaissance, entre Venise et Constantinople, où nous suivons très bien le bouillonnement artistique, l’obscurantisme religieux alors que la Réforme bat son plein ailleurs et que l’Eglise catholique tente de garder la suprématie sur les âmes et sur le cours des choses. L’art et la Religion, ses interférences, la place des juifs dans la cité, la persécution qui leur était, déjà si je puis dire, infligée, les relations sulfureuse entre le monde de l’art, de la politique et le de la gouvernance religieuse sont les point forts de ce roman écrit sous un rythme idéal : ni galopant ni somnolant. Le roman est découpé en 4 parties équilibrées, qui correspondent aux 4 étapes de vie du Turquetto. Tous les ingrédients sont réunis pour en faire une lecture passionnante puisque instructive, agréable puisque le style est élégant sans ostentation ni prétentions inutiles. Encore une fois les éditions Actes Sud présentent un ouvrage soigné, avec une touche d’originalité non négligeable, et dont la couverture qui n’est autre que le tableau en question est à elle seule une invitation qui ne se refuse pas. Je prendrai volontiers, un jour prochain, le chemin vers un autre ouvrage de Metin Arditi.
Dernière édition par mimi54 le Mer 14 Sep 2011, 20:32, édité 1 fois | |
| | | mimi54 pilier
Nombre de messages : 550 Age : 55 Localisation : nancy Date d'inscription : 11/03/2010
| Sujet: Re: Metin Arditi [Suisse] Mer 14 Sep 2011, 17:17 | |
| La fille des LouganisActes Sud (août 2007)-237 pages - Citation :
- Dans la beauté solaire de son île grecque, la jeune Pavlina aime celui qu’elle croit son cousin, Aris. Elle ignore le secret qui dévastera pour longtemps la famille : Aris est du même père qu’elle. L’enfant qu’elle aura de lui, fruit d’un inceste, sera confié à l’adoption. La Fille des Louganis raconte l’histoire de ce double arrachement, à l’île et à l’enfant. A Genève, où elle émigre, Pavlina poursuivra son existence, comme absente à elle-même, sans renoncer au rêve – obsédant jusqu’à la folie – de retrouver un jour la fille qu’on lui a enlevée. Sur ce thème à la fois intime et universel de l’abandon, sur le hasard des rencontres et la vertu des amitiés, sur les forces vitales et les péripéties du destin qui nous gouvernent par-delà le bien et le mal, Metin Arditi a composé un roman profond, saisissant d’émotion et de vérité.
« Va savoir…La culpabilité, Pavlina…Certains jours, je me demande si ce n’est pas une idée que le diable a volé au bon Dieu. Quand elle s’insinue dans nos vies, elle nous dévore… »
Je retrouve avec plaisir la belle plume de Metin Arditi dans un ouvrage radicalement différent du Turquetto , en ce qui concerne le synopsis, du moins. Car, au fil de ma lecture j’y ai retrouvé en filigrane le thème de la religion distillé avec beaucoup d’intelligence. Avec la fille des Louganis, l’auteur embarque son lecteur tour à tour sur une petite ile grecque Spetses, à Athènes, la grande ville, puis Genève, en lieu plus neutre. A ces trois localités, correspondent 3 étapes dans la vie de Pavlina Louganis, qui dans sa jeunesse aima avec passion son cousin Aris sur l’ile de Spetses, vivra un exil forcé à Athènes, puis se reconstruira à Genève. La malédiction familiale, les secrets, les fautes des uns et des autres en décideront autrement. Si l’inceste, avec ses drames et ses secrets, est au cœur de ce roman, Metin Arditi y adjoint l’homosexualité à une époque et dans une société qui n’est pas encore mure pour l’accepter. C’est peut-être cela qui explique la manière un peu crue parfois avec laquelle elle abordée, sans pour autant que cela en soit insupportable. Le style épuré, souvent chantant, teinté d’une certaine chaleur par les mots grecs délibérément laissés par l’auteur m’a séduite, et confirme le plaisir que j’avais eu à découvrir Metin Arditi, fortuitement, il y a quelques mois. J’ai beaucoup aimé le personnage de Pavlina, sa sincérité, son amour irradiant, son sens du pardon, sa quête m’ont touchée. | |
| | | rotko pilier
Nombre de messages : 69282 Date d'inscription : 26/12/2005
| Sujet: Re: Metin Arditi [Suisse] Mer 19 Oct 2011, 05:10 | |
| Le prix Jean-Giono a été décerné à Metin Arditi pour son roman « Le Turquetto» (Actes Sud) Se pourrait-il qu'un tableau célèbre - dont la signature présente une anomalie chromatique - soit l'unique oeuvre qui nous reste d'un des plus grands peintres de la Renaissance vénitienne : un élève prodige de Titien, que lui-même appelait "le Turquetto" (le petit Turc) ?
Metin Arditi dépeint à plaisir le foisonnement du Grand Bazar de Constantinople, les révoltes du jeune garçon avide de dessin et d'images, son soudain départ... Puis le lecteur retrouve le Turquetto à l'âge mûr, marié et reconnu, artiste pris dans les subtilités des rivalités vénitiennes, en cette faste période de la Renaissance. | |
| | | mazel pilier
Nombre de messages : 1421 Age : 72 Localisation : Carrières sous Poissy Date d'inscription : 19/01/2007
| Sujet: Re: Metin Arditi [Suisse] Jeu 24 Nov 2011, 14:37 | |
| Ce qui définit un homme ce n’est pas sa couleur, sa race ou sa religion, c’est son cœur. C’est ce que rappelle Metin Arditi, romancier, professeur et président de l’Orchestre de la Suisse romande, dans son nouveau livre intitulé Le Turquetto. L’histoire d’un peintre imaginaire de la Renaissance dont on aurait perdu tous les tableaux, à l’exception d’un seul. Cette variation brillante et émouvante sur l’identité est l’un des grands succès de cette rentrée.- http://www.franceinfo.fr/chroniques-le-livre-du-jour-2011-10-02-le-turquetto-de-metin-arditi-566072-81-176.html | |
| | | mazel pilier
Nombre de messages : 1421 Age : 72 Localisation : Carrières sous Poissy Date d'inscription : 19/01/2007
| Sujet: Metin Arditi : «Le Turquetto» (Actes Sud) Jeu 24 Nov 2011, 14:40 | |
| 1531, Constantinople, Turquie... Sami, le marchand d'esclave se rend au Han dans le bazar pour vendre Roza, accompagné de son fils Eli et de la gouvernante. Sami est juif et pour cela sont fils ne peut devenir peintre mais sa passion est trop forte et il peint dans sa tête et à la taverne. Eli apprend ainsi la calligraphie avec Djelal, fabricant d'encre, mais toujours l'impossibilité de peindre au grand jour. Il n'aura la révélation de cette possibilité que dans l'église orthodoxe de la ville.
1574, Venise... A la mort de son père, Eli fuit avant l'enterrement par le premier bâteau en partance pour Venise. Il change son nom pour celui de Ilias Troyanos et se prétend grec. Ainsi il pourra peindre enfin, d'abord comme apprenti du Titien puis à son propre compte. Il épouse une chrétienne, laide, boiteuse et un peu demeurée, fille de l'un de ses riches clients, et de fait de supposé chrétien orthodoxe il devient catholique, et garde secret sa judéité.
Entre 1574 et 1576, il devient un maître reconnu et envié. Sa vie aurait pu continuer ainsi longtemps. Mais le grain de sable s'appelle Rachel, une jeune juive qui devient son modèle et sa maîtresse. Devant réaliser la plus grande cène pour le réfectoire de la confrérie San Antonio, il lui est fait défense d'employer toute personne n'étant pas catholique, et son mécène, pour simplifier la tâche fait assassiner la jeune femme. Lors de la présentation du tableau, c'est la catastrophe. Les personnages sont représentés sous les traits des peintres de l'époque, mais en juifs. Le Turquetto se représente d'ailleurs aussi en Juda.
Pris en embuscade par des mercenaires à la solde d'un autre peintre, sa judéité soupçonnée est découverte. Accusé de blasphème et d'hérésie il est enfermé sous les Plombs, condamné à mort, son oeuvre détruite dans un autodafé.
1576, Constantinople... Grâce au nonce de la république de Venise, Eli peut s'enfuir. De son oeuvre, seule "l'homme au gant" a pu être sauvée par Le Titien. Eli repart vers Constantinople sous le nom d'Ali et devient hammal pour le patron d'une tannerie. C'est au cours de ses livraisons qu'il va retrouver Zeytine Âbi, le mendient cul-de-jatte et qu'ils deviendront compagnons jusqu'à la mort ce celui-ci.
excellent - Un bien joli roman que j'ai dévoré en une journée. Presque dommage que ce ne soit qu'une fiction tant les personnages paraissent réels. | |
| | | rotko pilier
Nombre de messages : 69282 Date d'inscription : 26/12/2005
| Sujet: Re: Metin Arditi [Suisse] Lun 26 Déc 2011, 09:42 | |
| j'ai lu aussi le turquetto, très bien construit, bien écrit, avecune documentation sobre qui nous fait vivre à l'époque. Un livre remarquable, à conseiller. | |
| | | mazel pilier
Nombre de messages : 1421 Age : 72 Localisation : Carrières sous Poissy Date d'inscription : 19/01/2007
| Sujet: Re: Metin Arditi [Suisse] Lun 26 Déc 2011, 10:49 | |
| - rotko a écrit:
- j'ai lu aussi le turquetto, très bien construit, bien écrit, avecune documentation sobre qui nous fait vivre à l'époque. Un livre remarquable, à conseiller.
pour ceux qui aiment la lecture des romans historiques sur les peintres, voir également : Parle-leur de batailles, de rois et d'éléphants de Mathias EnardSophie ChauveauLa passion Lippi L'obsession Vinci Le rêve BotticelliFragonard, l'invention du bonheur | |
| | | rotko pilier
Nombre de messages : 69282 Date d'inscription : 26/12/2005
| Sujet: Re: Metin Arditi [Suisse] Sam 31 Déc 2011, 16:46 | |
| Ca fait plaisir de voir que le Turquetto fait l'unanimité Les rivalités d’artistes, de mécènes, les conflits de religions m’ont paru bien évoqués. L’écrivain brosse des scènes puissamment visuelles - comme des tableaux, qui parfois se font écho ; ainsi à la Cène, vision conviviale, s’oppose, au tribunal, la table des juges répressifs devant laquelle comparaît le Turquetto. Les différents intervenants ne sont pas réduits à des rôles, mais on perçoit leurs motivations personnelles. L’histoire manie avec bonheur le suspens ; le lecteur devine la suite des évènements, mais sans en connaître les stratagèmes. Il arrive même à Metin Arditi de les passer sous silence, ce qui évite des « éclaircissements » souvent pesants à la lecture. Quant au personnage principal, on s’intéresse à lui, on le comprend de l’intérieur sans considérations psychologiques. Tout se voit et se ressent. L’imagination des tableaux attribués à l’artiste - et non « retrouvés » évidemment , frappe par la richesse des symboles, qu’il s’agisse de la fresque religieuse réalisée sur un commande, ou du portrait du père qui clôt le récit. | |
| | | Astazie pilier
Nombre de messages : 711 Age : 69 Localisation : ouest Date d'inscription : 03/05/2011
| Sujet: Arditi, Metin Mar 31 Juil 2012, 19:19 | |
| Métin ARDITI :Né en 1945 à Ankara, Metin Arditi vit à Genève. Il préside l’Orchestre de la Suisse romande et la fondation Les Instruments de la Paix-Genève. Son œuvre est publiée chez Actes Sud : Dernière lettre à Théo (2005) La pension Marguerite (2006 ; Babel n° 823), L’imprévisible (2006 ; Babel n° 910), Victoria-Hall (Babel n° 726), La fille des Louganis (2007 ; Babel n° 967), Loin des bras (2009 ; Babel n° 1068), Le Turquetto (2011, prix Jean-Giono, prix Page des libraires, prix Alberto-Benveniste, prix des libraires de Nancy) et Prince d'orchestre (2012). La Fille des Louganis : Quatrième de couverture :- Spoiler:
Dans la beauté solaire de son île grecque, la jeune Pavlina aime celui qu’elle croit son cousin, Aris. Elle ignore le secret qui dévastera pour longtemps la famille : Aris est du même père qu’elle. L’enfant qu’elle aura de lui, fruit d’un inceste, sera confié à l’adoption. La Fille des Louganis raconte l’histoire de ce double arrachement, à l’île et à l’enfant. A Genève, où elle émigre, Pavlina poursuivra son existence, comme absente à elle-même, sans renoncer au rêve – obsédant jusqu’à la folie – de retrouver un jour la fille qu’on lui a enlevée. Sur ce thème à la fois intime et universel de l’abandon, sur le hasard des rencontres et la vertu des amitiés, sur les forces vitales et les péripéties du destin qui nous gouvernent par-delà le bien et le mal, Metin Arditi a composé un roman profond, saisissant d’émotion et de vérité.
Je fus attirée par cette belle couverture bleue, où l'on aperçoit une jeune fille nageant. Un coup d'œil vers le quatrième de couverture, ce livre se retrouva dans mes mains. Une tragédie grecque a eu lieu, il y a quelques années, dans une île au soleil. Ce drame a dévasté une famille, et la Fille des Louganis en subit actuellement les méfaits. La Fille des Louganis, Pavlina est une jeune adolescente, et est amoureuse de son cousin., Aris Un jour, elle se donne à lui, lui qui pourtant préfère les garçons. Un autre secret va l'anéantir. La famille décide d'éloigner Pavlina de son domicile. Elle est enceinte. La décision de la famille est irrévocable, elle doit abandonner son enfant. Elle doit le faire adopter. Le bébé naît, et est confié à une famille de Genève. Chaque jour, Pavlina ne cesse de penser à son enfant, elle se retourne sur tous les landaus de la ville. Elle est à Athènes. " Je pense à mon enfant à elle chaque minute, chaque seconde. Elle fait ceci, puis elle fait cela, elle est habillée comme moi, ou pas comme moi. Selon le jour, elle a les yeux très noirs, comme ceux de son papa, ou bleu très clairs comme les miens.... Je suis tout le temps avec ma fille. Je ne la lâche plus."
Nous suivons la vie de Pavlina, travaillant. Sur les conseils d'une amie, elle part à Genève. Elle sera toujours obsédée par l'idée de retrouver un jour son enfant . Ce roman retrace la vie de cette femme , au destin particulier, aveugle de ses origines . Elle a perdu son enfant et ne survit qu'avec l'espoiir de la retrouver un jour. Une histoire qui parle de sentiments forts, qui peut anéantir toute une vie, et mener à la folie. Vraiment un très bon moment de lecture, où les émotions sont fortes, et où j'ai quitté ce livre à regret. | |
| | | Amadak pilier
Nombre de messages : 3859 Localisation : Buenos-Aires Date d'inscription : 08/12/2007
| Sujet: Metin Arditi Mer 01 Aoû 2012, 20:40 | |
| J'ai lu le fil, j'éprouve une profonde admiration pour cet auteur aux multiples facettes, homme d'affaires, musicien, et par dessous le marché, devenir un écrivain notable, qui passe de la littérature médiévale á la contemporaire, avec le même talent. J'avais lu "le Turqueto" en résumé sur GDS, un livre plein d'érudition sur l'epoque, et celui que je vois aujourd'hui, "La fille des Louganis" est très attirant, résumé et commentaire de Astazie, impeccables. | |
| | | Astazie pilier
Nombre de messages : 711 Age : 69 Localisation : ouest Date d'inscription : 03/05/2011
| Sujet: Re: Metin Arditi [Suisse] Jeu 02 Aoû 2012, 07:06 | |
| Merci Amadak | |
| | | Amadak pilier
Nombre de messages : 3859 Localisation : Buenos-Aires Date d'inscription : 08/12/2007
| Sujet: Metin Arditi Jeu 02 Aoû 2012, 13:37 | |
| pour Astazie, rien à remercier, je dis la vérité, | |
| | | rotko pilier
Nombre de messages : 69282 Date d'inscription : 26/12/2005
| Sujet: Re: Metin Arditi [Suisse] Sam 22 Sep 2012, 05:34 | |
| Prince d’orchestre (Actes Sud). Le roman débute par une scène qui n’est pas courante. Un chef d’orchestre adulé dirige un orchestre en étant totalement détaché de ce qu’il fait, de ce qu’il vit. La musique est un simple décor. Les musiciens sont des pions.
Il a commis une indélicatesse et l'insidieux leitmotiv des Kindertotenlieder - Les chants des enfants morts - de Gustav Mahler lui chuchote sans répit le secret qu'il voudrait oublier
Ce chef s’appelle Alexis Kandilis, il vit à Genève. Il est le personnage central du dernier roman de Metin Arditi. Pourquoi cet homme vit-il en rupture avec ses émotions? Le lecteur le suit du sommet de la gloire à la chute dramatique, une explosion de violence. Comme une blessure dont les points de suture finiraient par céder. | |
| | | nicyrle pilier
Nombre de messages : 5882 Age : 81 Localisation : Tout en bas, sous les orangers Date d'inscription : 05/02/2008
| | | | Amadak pilier
Nombre de messages : 3859 Localisation : Buenos-Aires Date d'inscription : 08/12/2007
| Sujet: metin Arditi Dim 23 Sep 2012, 15:28 | |
| je suis du même avis que Nicyrle. J'ai lu tout le fil Arditi ,sans livres , malheureusement, mais les résumés parfaits me font entrer en matière, j'ai apprécié "le turqueto", la "fille des Louganis", époque et sujets différends, on s'accoche à tant de talent, un Grand Metin Arditi. Et j'ajoute que ce dernier sur un chef d'orchestre déséquilibré doit être remarquable. ne me plaignez pas pour n'avoir pas les livres, quand et oú j'aurai eu l'occasion de connaître tant d'auteurs, merci GDS* | |
| | | Astazie pilier
Nombre de messages : 711 Age : 69 Localisation : ouest Date d'inscription : 03/05/2011
| Sujet: Re: Metin Arditi [Suisse] Ven 02 Nov 2012, 19:45 | |
| L'imprévisible ; Métin Arditi Éditions Actes Sud Parution: année 2006 ISBN :978274276257 « Quelqu’un me prend la main. C’est une main d’homme, chaude et sèche. J’aurais mieux aimé une main de femme. »
L'homme est italien, Guido Gianotti est professeur d'histoire de l'art. Du moins il enseignait ce cours à l'université. Aujourd'hui il est expert pour les salles de vente , il aide à évaluer les produits des clients.Il est issu d'une classe moyenne. Il rencontre Anne-Catherine Hughes, séparée de son mari, qui cherche à vendre son tableau. Ce tableau est étonnant, Guido se sent plongé dans un autre monde. Ce bel italien est aussi un homme comme les autres, il aime les femmes. Il pense à elle, et les veut. Mais cet homme a plus de soixante ans, le désir a beau être présent, le corps ne suit pas .Il va se remettre en question sur sa sexualité.La femme possède un tableau et Guido va devoir la renseigner sur ce tableau. Il nous transporte et on a envie d'aller visiter la Galerie des Offices ou de découvrir les correspondances des peintres italiens florentins, par exemple celle du peintre Bronzino. " Dans la Florence secrète et codée du XVI siècle, certains tableaux précieux peints sur bois étaient ornés d'un couvercle, auquel ils étaient fixés par un système de charnières ou de glissières. Le propos des couvercles était d'ajouter un commentaire allégorique à l'oeuvre qu'ils recouvraient, et, selon les circonstances, de la cacher ou de la révéler. C'étaient presque toujours des œuvres d'art.
Des couvercles, il n'y en a presque plus. Celui-ci était l'œuvre d'un peintre de très grand talent." J'ai retrouvé avec plaisir l'écriture de Métin Arditi, ce livre est court , mais avec une si belle plume. Ce livre parle de sentiments, de séductions et de mystères. | |
| | | Maya pilier
Nombre de messages : 4596 Age : 71 Localisation : Thrace Date d'inscription : 16/07/2009
| Sujet: Re: Metin Arditi [Suisse] Sam 03 Nov 2012, 13:54 | |
| Le fil a reveille mon envie de lire cet auteur, il semble apprecie et admire par tous! Ma fille est a Geneve jusqu'au 10 novembre, je vais lui demander de m'acheter un livre d' Arditi. | |
| | | Maya pilier
Nombre de messages : 4596 Age : 71 Localisation : Thrace Date d'inscription : 16/07/2009
| Sujet: Re: Metin Arditi [Suisse] Ven 16 Nov 2012, 11:55 | |
| Voila que ma fille m'a ramene de Geneve La pension Marguerite d' Arditi et je suis ravie car primo: L'ecriture est intelligente malgre que parcimonieuse. Elle est poignardante. Bravissimo, Maestro! Secundo: l'auteur semble une grand melomane, un amateur sincere et connaisseur de la musique et des musiciens. Et moi, j'adore les livres sur cet art et sur ces artistes. (Comme Lea de Pascal Mercier). Je ne vois pas beaucoup d'influence de origines turques de l'auteur, il est bien un ecrivain europeen en entier. Resume - sourceAldo Neri, violoniste de réputation internationale, s’est installé à Genève avec sa femme, une luthière d’origine américaine. Fils d’une bonne italienne, il est né et a surtout vécu à Paris, lieu de la Pension Marguerite où travaillait sa mère avant d’en acquérir la propriété. Au moment du récit, c’est d’ailleurs à Paris qu’il séjourne, le temps d’un concert. En matinée, un employé de l’hôtel lui remet une liasse d’une quarantaine de feuillets qu’a rédigés sa mère avant de mourir. Il provient d’un médecin qui l’a soignée il y a quelque dix ans et qui estime que ce document revient à son fils. Aldo, qui ignorait l’existence de ce manuscrit jusqu’à ce jour, en débute la lecture. Ce faisant, il découvre des choses qui lui sont révélées et qui l’atteignent au plus profond de son être. Le concert qu’il donne un peu plus tard dans la soirée en est affecté. De manière positive, toutefois, tellement est grande l’intensité avec laquelle il joue. Il a d’ailleurs droit à une ovation.Mille decouvertes dans ce roman - un amour fou entre mere et fils ; un dialogue super singulier parmi tous les personnages, un pere-marionnette (une vraie) fabrique par la mere pour donner a Aldo le parent manquant. Et une identification impossible avec cette marionnete de la mere, du fils qui a menea une relation ambivalente entre eux. Le sentiment - fil rouge de ce roman, c'est la culpabilite. - Citation :
- Le non dit ressurgit du néant, et la culpabilité refait surface.
Il y a la culpabilite de la mere qui estime ne pas avoir aimer son fils, celle du fils qui rend jalouse sa mere. Mais: - Citation :
- On ne refait pas le passé. On le digère comme on peut.
Il y a de superbes analogies qui rendent le roman tres puissant - les cordes du violon et les cordes vocales tranchees de la mere, le ventriloque qui s'exprime "en silence", la felure du violon d'Aldo qui s'aggrandit au fur et a mesure de la lecture des souvenirs de la mere. L'écriture sobre et depouilléenous fait partager avec puissance et intensite cette journee ou Aldo va lire le manuscrit laisse par sa mere au psychiatre qu'elle consultait, et qui en relevantles secrets va faire basculer le monde du musicien virtuose.Il faut lire ce qui se passe au concert qu'il doit donner le soir meme - ce sont des pages magiques. Je suis sur ma faim de lire d'autres livres de Metin Arditi. | |
| | | rotko pilier
Nombre de messages : 69282 Date d'inscription : 26/12/2005
| Sujet: Re: Metin Arditi [Suisse] Mer 16 Oct 2013, 05:15 | |
| La confrérie des moines volants 352 p chez Grasset 1937. Le régime soviétique pille, vend et détruit les trésors de l'Eglise russe. Il ferme plus de mille monastères. Des centaines de milliers de prêtres et de moines sont exécutés. Les plus chanceux s'échappent, vivant cachés dans les forêts. Voici l'histoire de Nikodime, qui, avec l'aide d'une poignée de moines-vagabonds, tente de sauver les plus beaux trésors de l'art sacré orthodoxe. Où l'on rencontrera un ancien trapéziste, un novice de vingt ans et quelques autres fous de Dieu. De l'avant-guerre à nos jours, de la Russie bolchévique à la Moscou des milliardaires et des galeries d'art, l'étourdissante histoire de quelques hommes de courage. Et puis, bien sûr, il y a Irina. Elle fuit l'Enfer, traverse l'Europe, arrive à Paris, change d'identité... Elle est au coeur de cette lumineuse histoire de résistance et de rédemptionje le lirai, j'en ai de bons échos. | |
| | | nicyrle pilier
Nombre de messages : 5882 Age : 81 Localisation : Tout en bas, sous les orangers Date d'inscription : 05/02/2008
| Sujet: Re: Metin Arditi [Suisse] Mar 05 Nov 2013, 22:17 | |
| Je viens de lire La fille des Louganis. D’autres Grains, avant moi, ont reproduit la 4e de couverture et proposé un résumé de ce livre. Je n’y reviendrai pas. C’est le premier livre d’Arditi que j’ouvre. Je l’ai lu avec plaisir. Le style fluide, parfois empreint de poésie, facilite la lecture. C’est pourtant une tragédie aux multiples aspects qui constitue la trame de son roman. Presque une tragédie à l’antique et pas seulement parce que les deux premières parties se déroulent en Grèce. « C’est une histoire lourde[…] Douloureuse. C’est aussi une histoire très belle. Faite d’amours fortes, de mort et de vie.» Et en effet, le poids du destin sur la famille de l’héroïne, Pavlina, se fait lourd au fil des pages. La fatalité joue évidemment un rôle important. À y bien réfléchir, les thèmes ne sont guère neufs et on retrouve tous les ingrédients du drame qui accumule malheur sur malheur : faute, secret de famille, inceste, suicide, abandon, culpabilité, obsession, désir de rédemption… Mais on se laisse prendre par le récit, l’ambiance grecque d’un village de pêcheurs ou de la ville d’Athènes ; l’évocation de Genève m’a semblé plus banale.
Le thème de l’homosexualité est abordé avec habileté et contribue à amplifier la sensualité de certains passages. Les personnages sont attachants, on partage leurs souffrances, leur désir éperdu d’amour. Le roman est aussi traversé par une belle amitié fondée sur la générosité de Chrissoula et sa sœur Myrto qui aident Pavlina.
Je crois que ce qui m’a le plus touchée dans ce roman c’est le désir de vivre intensément qui anime les êtres, hommes et femmes. « Nous sommes nos souvenirs » dit Myrto, traduisant par cette formule lapidaire que ce que nous avons vécu de bon ou de mauvais nous construit tout au long de notre existence et, à ce titre, mérite de n’être pas oublié. Le pope qui, à la fin, se charge de révéler des vérités à Pavlina, revenue dans son village enterrer sa mère et sa tante, est, lui aussi, une figure qui ne manque pas d’intérêt même si, par certains côtés, il semble conventionnel dans ce qu’il représente. L’auteur parvient à lui donner une humanité sincère qui touche le lecteur. « Il y a des péchés d’où s’échappent de merveilleux reflets d’amour.» dit-il joliment à celle qui l’écoute, les larmes aux yeux. Et encore : « La culpabilité, Pavlina…Certains jours, je me demande si ce n’est pas une idée que le diable a volé au bon Dieu. Quand elle s’insinue dans nos vies, elle nous dévore… » | |
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