Jérôme Ferrari

Bonjours,
Je suis toulousain et élève en terminale L.
Ma prof' de philosophie nous a conseillé la lecture de Jérôme Ferrari, et j'ai donc lu Dans le secret, Un dieu un animal et Aleph Zéro.
J'ai trouvé par ailleurs que son style était vraiment bouleversant : à vrai dire, j'ai eu du mal à m'en détacher et à me réserver quelques-unes une de ses œuvres pour plus tard.
Par contre, j'avais deux petites questions pour ceux qui ont lu Aleph Zéro : que veut dire Jérôme Ferrari quand il achève le roman en écrivant 'je n'y arrive pas, et je ne sais pas pourquoi' je ne suis pas certain de saisir la signification de cette phrase.
Et je ne comprends pas la métaphore de 'la ligne cachée dans un cercle caché dans une ligne'.
Je déshonore peut-être mon statut de L, mais comme personne ne s'intéresse vraiment à Jérôme Ferrari autours de moi, et que j'ai un peu peur de poser la question à ma prof de philo, je me suis dit que ce forum était peut-être la solution.
Je vous remercie !

Miky-freaky, bonsoir,
il faut que je reprenne "Aleph zéro" pour donner mon avis personnel sur la dernière phrase et sur la "ligne et le cercle".
Par ailleurs, vous pouvez peut-être en discuter avec l'auteur lui-même (prof de philo à Ajaccio). Je vais lui signaler votre demande (à moins qu'il ne la remarque par lui-même !).
Si vous désirez exprimer votre point de vue sur les livres de Jérôme Ferrari, ce forum me semble être un très bon endroit, n'hésitez pas ; je vous signale qu'il y a au moins deux autres lieux numériques qui débattent de ses livres : le blog d'Emmanuelle Caminade, "L'or des livres" et le blog "Pour une littérature corse", que j'anime.
A bientôt, et bonne continuation dans vos lectures ! (Avez-vous réussi à dénicher un exemplaire de "Variétés de la mort" ?)

Cordialement

miky-freaky a écrit:

Bonjours,
Je suis toulousain et élève en terminale L.
Ma prof' de philosophie nous a conseillé la lecture de Jérôme Ferrari, et j'ai donc lu Dans le secret, Un dieu un animal et Aleph Zéro.
J'ai trouvé par ailleurs que son style était vraiment bouleversant : à vrai dire, j'ai eu du mal à m'en détacher et à me réserver quelques-unes une de ses œuvres pour plus tard.
Par contre, j'avais deux petites questions pour ceux qui ont lu Aleph Zéro : que veut dire Jérôme Ferrari quand il achève le roman en écrivant 'je n'y arrive pas, et je ne sais pas pourquoi' je ne suis pas certain de saisir la signification de cette phrase.
Et je ne comprends pas la métaphore de 'la ligne cachée dans un cercle caché dans une ligne'.
Je déshonore peut-être mon statut de L, mais comme personne ne s'intéresse vraiment à Jérôme Ferrari autours de moi, et que j'ai un peu peur de poser la question à ma prof de philo, je me suis dit que ce forum était peut-être la solution.
Je vous remercie !

Bonjour,

Je suis heureuse d'apprendre que vous appréciez Jérôme Ferrari, et n'oubliez surtout pas de lire Balco Atlantico...
Je pense , comme François Renucci, que seul l'auteur est apte à expliquer ce qu'il a voulu dire. Nos interprétations personnelles tombent parfois juste mais peuvent tout autant s'inscrire en parfait contre-sens !
Je ne botte pas en touche mais je n'ai plus Aleph zéro sous la main - je l'ai prêté à mon fils - et j'aimerais quand même revenir au texte avant de vous donner la mienne.

ECaminade a écrit:

n'oubliez surtout pas de lire Balco Atlantico...

Comme je surveille tout ce qui se dit, j'accepte le conseil et je commande le livre dès maintenant

Miky, t'as bien fait de venir ! ECaminade m'a fait découvrir jerôme Ferrari, et j'en suis très content.
On en reparlera, hein ?

(suite )
En attendant une réponse plus précise, je vous suggère une piste : vous pouvez réfléchir aux représentations différentes du temps que sont la droite et le cercle, deux appréhensions différentes de L'Histoire et de notre histoire ...

Bonjour,

Merci pour toutes vos réponses ! Je ne m’attendais pas à en avoir aussi rapidement !
Aussi, je ne savais pas que l’on pouvait entrer en contact avec l’auteur lui-même. Vous vouliez entendre par là qu’il est membre dans ce forum ?
Renucci François, j’ai en effet réussi à me procurer tous les livres de Jérôme Ferrari. Dont ‘Variétés de la mort’. Et je connaissais déjà les deux sites web que vous avez mentionnés, et que j’apprécie beaucoup d’ailleurs.
En réalité, quand je lis, je n’aime pas ‘subir une lecture’, et de passer outre les points noirs que je ne parviens pas à expliquer. C’est pourquoi je fais régulièrement des recherches sur le net après avoir lu un livre. D’autant plus que je trouve que, pour bien comprendre et rentrer dans la tête de l’écrivain, il ne faut pas se contenter d’une seule de ses œuvres (idée qui, me semble-t-il, est partagée dans ce forum)

Ecaminade, je ne saisis pas très bien votre piste … par contre, elle m’a fait penser à une chose : peut-être que ces lignes représentent l’espace temps d’une vie qui s’écoule à grande vitesse, à la fois symbolisant le passé ou le présent, et le cercle définissant l’attente ou l’ennui cylindrique, ou autrement dit, l’aporie d’une routine continuelle. Mais je ne perçois pas ici la notion d’Histoire et d’histoire.
Je vous remercie encore à toutes et à tous !

Je précise ma piste :
Comment inscrire notre vie, notre histoire,dans l'Histoire ?
Comment penser la marche de l'humanité en général et celle d'un homme en particulier ?
Dans une Histoire de l'humanité conçue comme éternel recommencement dans un monde intemporel qui n'évolue pas ( conception cyclique - à la fois rassurante et désespérante -de l'Antiquité) , ou dans une Histoire moderne allant vers l'avant en faisant table rase du passé, utopie progressiste radieuse ou angoissante ?

Donc, en somme, il y aurait d'un côté notre histoire à nous, sujets, et l'Histoire avec un grand h. Mais où est la notion de l'ensevelissement, ou de dissimulation ? Car c'est bien de ça dont il s'agit, n'est-ce pas ? Mais, vous vouliez peut-être dire que notre vie se veut être cachée derrière l'Histoire. Et donc une fuite vers le conformisme, ou encore par exemple cette fameuse conception cyclique. Est-ce de ça dont vous me parlez ?

J'aurais besoin de reprendre le texte pour vous donner une réponse précise - une interprétation parmi d'autres !
Ce n'était qu'une réflexion générale sur ce qu'évoquent, pour moi, la ligne et le cercle. Et puis il y a une question d'échelle aussi , quand on est sur la ligne d'un grand cercle , ne se croit-on pas sur une droite ?

Merci Miky pour ces questions stimulantes. Le fil Ferrari va prendre de l'ampleur sur GDS* : il a de l'avenir !

Il est vrai que sa diffusion dans le monde n'est que probable !
ECaminade, d'après ce que je peux constater, il y a de nombreuses lectures possibles de ce texte. Après, laquelle est la bonne ! Je voulais savoir : est-il vraiment possible d'entre en contact avec Jérôme Ferrari ?

Je vous ai envoyé un MP ce matin à ce sujet, mais il n'a pas été lu !
Je recommence au cas où il y aurait eu un problème ...

Pour relancer un peu la conversation :
Quel est votre oeuvre préféré de Jérôme Ferrari ?
et Quel est votre passage préféré ?

Pas moyen de trouve balco atlantico d'occasion. Ma commande est annulée

rotko a écrit:

Pas moyen de trouve balco atlantico d'occasion. Ma commande est annulée

Il reste encore un exemplaire à un prix abordable sur Amazon.fr, et un aussi sur Priceminister...
Et je ne vais pas faire l'article , mais même en l'achetant neuf , le lecteur reste gagnant !

j'avais commandé sur Princeminister qui vient de me refuser l'exemplaire, et sur amazon, l'exemplaire ne serait pas disponible. Je réfléchis donc en comptant mes sous un à un
je vais me décider avant ce soir.

c'est fait, je l'ai commandé neuf.

Arriver à faire lire les livres que j'aime , c'est ma récompense !
Quand il s'agit de livres riches comme ceux de Jérôme Ferrari, c'est bien plus qu'un partage car je sais qu'ils n'apporteront pas forcément la même chose à chaque lecteur et , parfois, ils revêtiront une importance capitale , vitale même pour certains ...
J'avais fait lire à un amateur de lecture – que je connaissais assez superficiellement – Un dieu un animal, puis, indirectement, Balco Atlantico et Aleph zéro.
Un jour, visitant son blog, je suis tombée sur une phrase qui m'a touchée dans un billet intitulé En lisant Jérôme Ferrari où il parlait du choc de sa rencontre avec cet auteur : « (...) cet auteur figure parmi ceux qui m'accompagnent dans ma vie. »

Pour répondre à Miky Freaky, je peux dire que Balco Atlantico est mon livre préféré ( j'adore les autres aussi ), peut-être, justement, parce que tous les passages ont trouvé chez moi un écho ...
Alors choisir, c'est très dur !
Disons que j'ai été particulièrement touchée par les passages concernant les personnages d'Hayet, de Théodore Moracchini mais aussi de Vincent , un personnage pas si secondaire au parcours bouleversant !

miky-freaky a écrit:

Pour relancer un peu la conversation :
Quel est votre oeuvre préféré de Jérôme Ferrari ?
et Quel est votre passage préféré ?

Ce n'est pas tout de relancer la conversation, il faut aussi y participer !
Ayant lu trois romans de cet auteur, vous me semblez déjà pouvoir être en mesure de répondre à votre propre question ...

Désolé d'avoir été absent si longtemps.
En réalité, je pense que relancer une conversation implique qu'on y participe. D'autre part, je n'avais pas vu que l'on avait répondu à ma question.
Aussi, je suis certainement en mesure de répondre à mes questions mais j'aime avoir l'opinion des autres entre autre.
Et je ne vois pas de quelle question vous me parler quand vous avez dit 'vous me semblez déjà pouvoir être en mesure de répondre à votre propre question ...' est-ce la question que j'ai posée sur 'la ligne cachée dans un cercle caché dans une ligne' ? Si c'est le cas, vous m'avez - et je vous en remercie - bien renseigné, et de plus, même si j'étais en mesure de répondre à cette question, je voulais savoir - comme je l'ai précisé plus haut - ce que d'autres lecteurs pouvaient m'en dire.
Voilà, si vous voulez que je participe plus, vous aussi vous n'avez qu'à me poser des questions

@ miky-freaky

Juste à la question de votre dernier message pour relancer la conversation !

Quel livre avez-vous préféré et quel(s) passage(s) ?

Ah, mais, comment pourrais-je y répondre ? Puisque c'est aux grains que je m'adresse. Mes lectures ne peuvent pas me permettre de répondre à une question destinée à d'autres lecteurs seulement

miky-freaky a écrit:

Ah, mais, comment pourrais-je y répondre ? Puisque c'est aux grains que je m'adresse. Mes lectures ne peuvent pas me permettre de répondre à une question destinée à d'autres lecteurs seulement

Certes, certes, mais j'y ai répondu ( et il y a, pour compléter cette réponse des extraits précis de Balco Atlantico dans ma présentation du livre ).
Disons que je vous retourne la question ! La conversation ne devient intéressante que quand il y a un échange véritable entre tous les participants...

Où est le problème, miky-freaky ?
tu donnes ton avis sur Ferrari, et les grains seront heureux de te lire, pour mieux connaître cet auteur.
Moi, je dois à Ecaminade d'avoir parlé de lui, je l'en remercie, et je lis actuellement Balco atlantico.
Sur un forum chacun apporte sa pierre...

Ah, je n'avais pas vraiment compris vos propos dans ce sens là, je m'en excuse
Le livre que j'ai préféré de Jérôme Ferrari reste Dans le secret. Je te trouve que la dimension qui est relative au mystère de ce fameux secret m'a beaucoup attiré. De manière générale, j'ai aimé ses autres oeuvres - bien que je n'ai pas encore lu Balco Atlantico, mais que je viens d'entamer, et seulement lu les premières nouvelles de Variétés de la mort -
J'ai aussi beaucoup aimé le passage centré sur la professeur d'Espagnol dans Aleph zéro.
Au fond, à travers son écriture âpre mais, je trouve, envoûtante, l'on retrouve toujours la question obsédante, qui me rend un tantinet monomaniaque, de 'Qu'est-ce que l'Homme ?'. En mon sens, Jérôme Ferrari ne cesse de nous donner des pistes, bien-sûr toujours selon sa vision des choses, quant à la réponse à cette question que de nombreux philosophes ont tenté de répondre par le biais de conception. Jérôme Ferrari, lui, nous le fait à travers la littérature.
Malgré mon penchant pour la philosophie, je préfère les romans métaphysiques.

J'espère avoir correctement répondu à vos commentaires et à ma propre question