Pourquoi les nouvelles ne marchent pas en France?

faudrait nous donner le lien

rotko a écrit:

faudrait nous donner le lien

Cela fait si longtemps, deux ans je crois ; je ne sais plus où je l'avais pêchée, cette nouvelle. Mais j'en ai conservé une copie (avec l'autorisation de l'auteur). Si tu veux, je poste le tout sur Grain de sel, mais dans quelle rubrique ?

L'autorisation de l'auteur vaut pour une copie privée, mais non pour une publication sur un forum.

D'autre part, materiellement, un texte long passe difficilement à l'écran, surtout que la fonction "spoiler" (comprendre "visible sur demande par un clic") ne marche pas actuellement sur GDS*.

On est donc dans l'impasse,

mais tu pourrais nous donner le nom de l'auteur, il n'y verrait sans doute pas d'inconvenient puisqu'il y gagne une (relative) notoriété ( )

Il écrit (écrivait ?) sous un pseudo...
Désolé, l'impasse est complète.
Quant à retrouver cet écrivain (car c'en est un, un vrai de vrai), tu connais le mythe du rocher de Sisyphe, c'est du pareil au même.
Il a écrit un énorme roman intitulé l'Ere du Verseau. Je l'ai lu, c'est d'une force incroyable, avec cet art qu'il possède comme personne de nous attacher à ses personnages.
Je suis bien fâché de ne pouvoir faire connaître cet auteur qui le mérite, mais s'est toujours refusé à publier quoi que ce soit. Dans ce cas-là, la modestie devient un défaut.

Au fil de Creil, Philippe Lacoche (Le Castor Astral)

Ancrées à Creil, ville de l'Oise, ces neuf nouvelles mêlent humour déjanté, érotisme et tendresse. Un jeune écrivain tombe sous le charme d'une septuagénaire sensuelle et coquine. Une danseuse de cabaret se fait confectionner un soutien-gorge en bois afin de séduire un Afghan épris des seins fermes. L'épouse d'un magistrat surmené attend les coups de vent fripons qui soulèveront sa robe légère et découvriront des cuisses qui font rêver les amants potentiels. Un guitariste rancunier cherche à retrouver un critique de rock qui, dans les seventies, a massacré son groupe dans un article
dit l'éditeur;

Causeur explicite :

Dans « Prunelle, brune incendiaire », Lacoche lance une danseuse à la recherche d’un soutien-gorge en bois sur-mesure pour satisfaire la libido d’un afghan amateur de seins d’acier, Lacoche flirte ici avec la fantaisie de Marcel Aymé et la gauloiserie d’Alphonse Boudard [...]

« L’enlèvement d’Albert Jacquard » où deux salariés au bout du rouleau et passablement avinés tentent de kidnapper le polytechnicien humaniste. Délicieux dénouement et constat accablant sur notre société médiatique.

Je termine actuellement une " nouvelle " d'Eric-Emmanuel SCHMIDT appelée MILAREPA. Je dis une nouvelle mais cela pourrait être aussi bien un conte, un récit,

voire un roman initiatique ( 67 pages ). Personnellement, je ne sais dans quelle catégorie le placer!

Il s'agit d'une oeuvre tirée de la vie et de l'enseignement de Milarepa, moine et ensuite maître de renom du bouddhisme tibétain

Agréablement écrit et bonne approche de la spiritualité bouddhiste. J'ai bien apprécié sans me casser la tête

Je ne pense pas qu'on puisse ranger Milarepa dans la catégorie des nouvelles, c'est plutôt un récit, me semble-t-il, ou un court roman dont, par ailleurs, a été tiré un spectacle théâtral.

annie Saumont

Citation :

Le nouvelliste doit retirer un maximum d'éléments de l'histoire qu'il raconte, c'est ensuite au lecteur de boucher les trous, d'apporter sa compréhension, son émotion, d'imaginer les scènes manquantes...

D'un autre côté on nepeutpas nonplus déranger lelecteur en rendant peu compréhensible ce que l'on raconte. C'est un perpétuel balancement entre ces deux écueils : en dire trop et ne pas en dire assez.

La nouvelle est une fiction. elle peut s'inspirer dela vie réelle ou d'un souvenir, mais l'écrivain retravaille le sujet pour en faire autre chose.

Je suis en partie d'accord avec ce que dit Annie Saumont. Je remarque cependant que la tendance actuelle, par souci, semble-t-il, de renouveler le genre de la nouvelle, est de laisser un gros travail au lecteur  Elle a raison de parler d'un double écueil : la nouvelle est vraiment l'art d'en dire beaucoup avec une économie de mots et une précision indispensable ; je trouve que, de plus en plus, les auteurs modernes n'en disent pas assez (ellipses ou ambiguïtés se multiplient) et je rencontre des lecteurs frustrés qui, déçus, se détournent de ce genre littéraire pourtant si riche et si intéressant.

comme preuve s'il en faut les discussions que nous avons eues à propos des nouvelles de Blandine Le Callet !!!  

darabesque a écrit:

comme preuve s'il en faut  les discussions que nous avons eues à propos des nouvelles de Blandine Le Callet !!!  

Exactement   et entre autres...

Un bouquet de coquelicots, Marianne Sluszny, Ed. La différence, 2014.
Recueil de nouvelles qui ont un fil conducteur : elles parlent toutes de personnages qui ont vécu pendant la guerre 14/18 en Belgique, différents protagonistes qui racontent leur guerre, leurs souffrances et leur vie d’avant et parfois d’après.

Plus de détails.

après vos divers commentaires sur la construction moderne des nouvelles, je me pose des questions ?.... j'ai lu beaucoup de nouvelles de SF quand j'avais une vingtaine d'années.
J'achetais le mensuel Fiction qui contenait essentiellement des auteurs anglo-saxons (excellents dans ce genre), mais également des écrivains espagnols, allemands, italiens, peu de français. Il y avait une rubrique en fin de revue, tenue par Dorémieux et Klein qui faisait état du peu d'intérêt de nos auteurs pour la SF et le déploraient. Mon bon Aristarque avait aussi cette collection dans sa bibliothèque, il en avait parlé. Coucou Aristarque, je pense toujours à toi  
Ceci dit, j'adorais ces nouvelles. Et c'est pourquoi je me pose des questions. Pourquoi mon désintérêt pour la nouvelle ? Comme j'ai gardé pas mal de ces petits recueils, je vais relire quelques textes pour tenter de faire un parallèle avec ce qui s'écrit actuellement.
J'ai pourtant beaucoup aimé ce que nous a proposé Rotko, mais pas au point d'en rechercher à ma médiathèque !  

je ne peux pas dire du mal des nouvelles j'en ai plus de 200 à mon actif !

mais il est vrai que de plus en plus quand j'en lis d'autres auteurs, je reste sur ma faim et ça je n'aime pas. La nouvelle pour moi représente une histoire courte et complète. Je veux dire début, corps et fin

Je n'y arrive pas toujours mais j'essaie.

quand je termine une nouvelle et qu'il faut que je me demande ce qu'à voulu dire l'auteur c'est rédhibitoire. C'est bête je sais mais ça m'agace; je me culpabilise en me disant je suis idiote, je n'ai rien compris soit l'auteur n'a pas su terminer et s'est dit: laissons au lecteur le soin de faire mon boulot    dans les deux cas c'et frustrant, car le lecteur ne doit pas se mettre à la place de l'auteur et essayer de comprendre ce qu'il a voulu dire.

Je suis en partie d'accord avec ton point de vue, Darabesque  , à la fois comme lectrice et comme auteur.
Cependant, une fin ouverte peut avoir son intérêt et même, comble de l'art  , une absence de chute peut constituer une chute en soi mais c'est particulièrement difficile à réaliser.
Que le lecteur soit amené à s'interroger sur le sens de la nouvelle, voire son ambiguïté, me paraît aussi une richesse.
Enfin, pour ma part, je considère qu'un recueil de nouvelles doit présenter une unité, un ensemble de textes disparates m'attire nettement moins.

nicyrle a écrit:

'un recueil de nouvelles doit présenter une unité, un ensemble de textes disparates m'attire nettement moins.

oui, c'est le mieux, comme chez bernard Comment

Lire en train !

la SNCF a décidé d’offrir 60.000 polars à ses clients. Soit treize nouvelles d’auteurs reconnus, dont certains ont été distingués par le prix SNCF du polar.

Les livres, disséminés dans 241 rames sur tout le réseau francilien SNCF (excepté les RER A et B) ont donc fleuri sur les banquettes colorées des trains.

Voici, hors programme, Treize Affaires Criminelles Ferroviaires, aux éditions L’APART DU NOIR/CHEMINEMENTS. COLLECTION CRIMES ET MYSTERES.

« Pas de rails chez moi ! » se déroule au début des années 1830 ; nous assistons au combat entre une vieille fille, la demoiselle Dumarest, et les représentants de la Compagnie du chemin de fer de la Loire, lors de la construction de la troisième ligne réalisée en France entre Andrézieux et Roanne.

« Première malle sanglante », la plus longue nouvelle de ce recueil. Une malle contenant le cadavre d’une femme a été oubliée dans une gare de la ligne Mulhouse-Strasbourg. Il était enfoui sous des linges, et afin de caler le corps le meurtrier l’avait amputé des deux jambes.

. « A bas le chemin de fer ! » se déroule fin février 1848, alors que le petit peuple s’enflamme contre Guizot, qui refuse les réformes électorales et qui devant les revendications du prolétariat déclare « enrichissez-vous ! ».

« Le train des plaisirs » nous offre une autre (ré)jouissance des bienfaits charnels du chemin de fer. Mais là ou le bât blesse, c’est lorsque les deux personnages incriminés sont une jeune femme réputée pour sa pudeur et un responsable de l’ordre des capucins parti en guerre contre les livres qu’il juge licencieux et qu’il brûle sur la place publique.


Dans « Assassinat en wagon », ’un ancien prisonnier pense gagner sa vie en détroussant des voyageurs solitaires dans les voitures de 1ère classe,

« Affaire d’état », ou l’assassinat d’un voyageur ’un préfet de l’Eure convoyait de l’argent afin d’indemniser sur des fonds issus de la caisse noire du ministère de l’Intérieur des candidats à la députation.

« Sacrifice ultime »  l’héroïne, Colette, voyage à vélo.

ma source

je vais m'en inspirer je prends le train demain pour Paris et reviens vendredi   
moi j'écris dans le train en général ou alors je somnole   

Définition de la NOUVELLE par Baudelaire :

Baudelaire, traducteur de Poe, a proposé cette analyse de la nouvelle :

« Elle a sur le roman à vastes proportions cet immense avantage que sa brièveté ajoute à l’intensité de l’effet. Cette lecture, qui peut être accomplie tout d’une haleine, laisse dans l’esprit un souvenir bien plus puissant qu’une lecture brisée, interrompue souvent par le tracas des affaires et le soin des intérêts mondains. L’unité d’impression, la totalité d’effet est un avantage immense qui peut donner à ce genre de composition une supériorité tout à fait particulière, à ce point qu’une nouvelle trop courte (c’est sans doute un défaut) vaut encore mieux qu’une nouvelle trop longue. L’artiste, s’il est habile, n’accommodera pas ses pensées aux incidents, mais, ayant conçu délibérément, à loisir, un effet à produire, inventera les incidents, combinera les événements les plus propres à amener l’effet voulu. Si la première phrase n’est pas écrite en vue de préparer cette impression finale, l’œuvre est manquée dès le début. Dans la composition tout entière il ne doit pas se glisser un seul mot qui ne soit une intention, qui ne tende, directement ou indirectement, à parfaire le dessein prémédité. »

sympa cette définition elle me sied   

J'ai un souvenir enivrant des "NOUVELLES ORIENTALES " de Marguerite YOURCENAR

Avec ces Nouvelles, écrites au cours des dix années qui ont précédé la guerre, la tentation de l'Orient est clairement avouée dans le décor, dans le style, dans l'esprit des textes. De la Chine à la Grèce, des Balkans au Japon, ces contes accompagnent le voyageur comme autant de clés pour une seule musique, venue d'ailleurs. Les surprenants sortilèges du peintre Wang-Fô, " qui aimait l'image des choses et non les choses elles-mêmes ", font écho à l'amertume du vieux Cornelius Berg, " touchant les objets qu'il ne peignait plus ". Marko Kralievitch, le Serbe sans peur qui sait tromper les Turcs et la mort aussi bien que les femmes, est frère du prince Genghi, sorti d'un roman japonais du XIe siècle, par l'égoïsme du séducteur aveugle à la passion vraie, comme l'amour sublime de sacrifice de la déesse Kâli, " nénuphar de la perfection ", à qui ses malheurs apprendront enfin l'inanité du désir... "
Légendes saisies en vol, fables ou apologues, ces Nouvelles Orientales forment un édifice à part dans œuvre de Marguerite Yourcenar, précieux comme une chapelle dans un vaste palais. Le réel s'y fait changeant, le rêve et le mythe y parlent un langage à chaque fois nouveau, et si le désir, la passion y brûlent souvent d'une ardeur brutale, presque inattendue, c'est peut-être qu'ils trouvent dans l'admirable économie de ces brefs récits le contraste idéal et nécessaire à leur soudain flamboiement.

Infos de Babelio

Citation :

Lire en train !

la SNCF a décidé d’offrir 60.000 polars à ses clients. Soit treize nouvelles d’auteurs reconnus, dont certains ont été distingués par le prix SNCF du polar.

Les livres, disséminés dans 241 rames sur tout le réseau francilien SNCF (excepté les RER A et B) ont donc fleuri sur les banquettes colorées des trains.

les auteurs retenus : des valeurs sures

, les romans de Didier Daeninckx, Jean-Bernard Pouy, Marc Villard, Dominique Sylvain, Caryl Ferey, Alexandra Schwartzbrod, Chantal Pelletier, Franck Thilliez, Michel Quint, Tito Topin, Marcus Malte, Sylvie Granotier et Pierre Pelot.

À cela se sont ajoutées quelques surprises supplémentaires : une centaine de ces livres contenaient des cadeaux - 20 bons voyages SNCF, 50 coffrets des Petits polars du Monde et 30 livres « Castilla Drive », le Fauve Polar SNCF 2013.

Voilà une magnifique initiative !    

Je voudrais bien que cela soit venu jusqu'aux oreilles de la SNCB ..............mais peu de chance