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 La crise

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soussou
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MessageSujet: Re: La crise   La crise - Page 6 EmptyMar 16 Avr 2013, 10:55

Que Joseph Stiglitz, prix Nobel d'Economie réputé pour ses positions anticonformistes, se distingue dans son analyse de la crise européenne, est certes logique. Mais hier, lors du Forum financier asiatique de Hong Kong, le célèbre économiste a eu des mots d'un rare pessimisme au sujet du Vieux Continent. Pour lui, les responsables européens, sous la pression d'un consensus financier douteux, sont en train de mener leurs pays au chaos, et la monnaie unique à une disparition presque inévitable.

L'Europe, a jugé l'économiste, est en train de « rendre la faveur aux Etats-Unis », en exportant à son tour une crise de plus en plus inextricable et globale. En cause : des politiques d'austérité « clairement insoutenables ». Au lieu de finaliser, dès 2010, l'édifice politique qui aurait rendu la zone euro cohérente et tenable, les pays d'Europe ont imposé à la Grèce un serrage de ceinture qui n'a fait qu'augmenter le poids de sa dette publique -car l'effondrement de la conjoncture a fait fondre les recettes fiscales. « Bien que l'austérité soit néfaste, la réponse politique est d'en exiger toujours plus », a critiqué le professeur de l'université américaine Columbia. Avant de comparer cet acharnement à « la pratique de la saignée dans la médecine médiévale ». Au final, la crise voit vaciller des pays comme l'Espagne et l'Irlande « qui avaient pourtant des budgets excédentaires avant la crise ».

Que faire ? Relever les taxes pour, au contraire, pouvoir dépenser plus, et jouer ainsi sur l'effet de multiplicateur budgétaire, « base de la théorie économique», censé démultiplier sur le PIB l'augmentation de la dépense publique « avec un facteur allant de un à trois ».

La véritable urgence est de repenser l'architecture financière mondiale, assure Stiglitz. Avec deux mots clés : régulation et transparence. Régulation car la seule période longue de stabilité financière qu'ait connue le monde est celle qui a suivi la crise de 1929, qui se caractérisait par la présence de garde-fous solides. Depuis les dérégulations des années 1980, « la fréquence des crises financières ne cesse de s'accélérer ». Et le coût collectif de ces crises, ajoute Stiglitz, est « très nettement supérieur à ce qu'aurait coûté la mise en place de régulations adéquates ».

Quant à la transparence, elle est plus que jamais nécessaire pour ramener de la sérénité sur la planète financière. Il suffit pour s'en convaincre de se pencher aujourd'hui sur le marché des CDS (Credit default swaps, qui permettent d'assurer un acquéreur de titres financiers) rattachés aux dettes souveraines européennes. Aujourd'hui, nul n'est en mesure de savoir comment ces produits sont répartis dans le monde, prévient-il. D'où le caractère potentiellement explosif d'un défaut de paiement d'un pays européen qui « pourrait geler le marché mondial du crédit d'une manière comparable à ce que nous avons connu en 2008 ».
Au final, celui qui, à la fin des années 1990, avait vu juste en critiquant les politiques exigées par le FMI pour venir en aide aux pays asiatiques, estime que la question qui s'impose peu à peu est « comment l'euro va finir ?». Jusqu'où les peuples d'Europe accepteront-ils cette potion amère ? s'interroge-t-il en précisant que le chômage des jeunes dépasse 40% en Espagne depuis 2008. Et de rappeler le destin de l'étalon-or après la crise de 1929 : « ce sont les premiers pays à l'avoir quitté qui s'en sont sorti le mieux ».

Les perspectives de croissance économique en Chine restent excellentes dans l’absolu, mais les autorités chinoises ont évoqué un ralentissement du taux de croissance à 7,7 % en rythme annuel au premier trimestre, contre 7,9 % au trimestre précédent. Ceci est une indication relative à la fragilité d’un des principaux moteurs de l’économie mondiale dont un accès de faiblesse aurait des répercussions difficiles à estimer. Une réalité dont on pourrait douter ?
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soussou
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MessageSujet: Re: La crise   La crise - Page 6 EmptyLun 22 Avr 2013, 15:01

Né en 1923 à Vienne (Autriche) d’un père juif et d’une mère catholique, naturalisé français en 1954 sous le nom de Gérard Horst, ANDRE GORZ fut placé dans une pension en Suisse au moment de l’envahissement de l’Autriche par l’Allemagne nazie. Il rencontra Jean-Paul Sartre en 1946 venu faire une conférence à Genève. Ce fut le début d’une longue proximité au point que Gorz devint l’un des principaux animateurs de la revue "Les Temps Modernes" au début des années 60. En 1958, il fit paraître "Le Traître", autobiographie existentielle préfacée par Sartre. André Gorz devint ensuite un intellectuel très écouté dans les milieux syndicaux, parfois davantage en Allemagne et en Scandinavie qu'en France. Journaliste sous le pseudonyme de Michel Bosquet à "L'Express", puis au "Nouvel Observateur", dont il fut l'un des fondateurs, il développa, sous la double influence d'Ivan Illich, de Herbert Marcuse, et des approches théoriques de l'École de Francfort, les premières bases de l’Écologie Politique. Sa dernière œuvre publiée de son vivant, "Lettre à D.", retrace son histoire et dit publiquement tout son amour à sa femme Dorine - avec qui il avait conclu un pacte de fidélité qui les mena jusqu'à leur suicide commun en septembre 2007.

Pour Gorz, il faut oser rompre avec cette société qui meurt et qui ne renaîtra plus. L’enjeu n’est pas la sortie de la crise. Pour lui, ce qui se joue désormais est bien la sortie du capitalisme lui-même. La crise financière actuelle, la crise du travail et la crise écologique forment un tout: elles traduisent l’épuisement du système économique dominant. Il n’est pas possible de les séparer ni de les hiérarchiser. Le capital semble avoir approché au plus près son rêve: celui de faire de l’argent avec de l’argent. Mais la menace d’effondrement du système est telle désormais que tout semble possible, le pire comme le meilleur. Il y a potentiellement, pour André Gorz, une «sortie barbare» ou une «sortie civilisée» du capitalisme. Seuls nos choix collectifs décideront de la forme qu’elle prendra et du rythme auquel elle s’opérera.

«On a beau accuser la spéculation, les paradis fiscaux, l’opacité et le manque de contrôle de l’industrie financière, la menace de dépression, voire d’effondrement qui pèse sur l’économie mondiale, n’est pas due au manque de contrôle; elle est due à l’incapacité du capitalisme de se reproduire. Il ne se perpétue et ne fonctionne que sur des bases fictives de plus en plus précaires. Prétendre redistribuer par voie d’imposition les plus-values fictives des bulles (spéculatives) précipiterait cela même que la crise financière cherche à éviter: la dévalorisation de masses gigantesques d’actifs financiers et la faillite du système bancaire.» (Revue «EcoRev’», automne 2007).

Parues dans son ultime texte, plus d’un an avant la faillite de la banque Lehman Brothers, ces phrases prennent cependant un relief plus saisissant encore lorsqu’on les met en regard des propos tenus par Gorz dans un entretien du début des années 1980:

«En ce qui concerne la crise économique mondiale, nous sommes au début d’un processus long qui durera encore des décennies. Le pire est encore devant nous, c’est-à-dire l’effondrement financier de grandes banques, et vraisemblablement aussi d’États. Ces effondrements, ou les moyens mis en œuvre pour les éviter, ne feront qu’approfondir la crise des sociétés et des valeurs encore dominantes»
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MessageSujet: Re: La crise   La crise - Page 6 EmptyMer 01 Mai 2013, 09:21

Citation :
Le distributeur de téléphonie, The Phone House, déplore la non-viabilité de son modèle économique et annonce la fin de ses activités de distribution en propre. 1200 salariés sont touchés par cette décision qui prendra effet courant 2014.

Le réseau de distribution, filiale de l'Américain Best Buy succombe à la concurrence accrue d'un marché de téléphonie mobile en pleine mutation. Les acteurs majeurs du réseau de téléphonie privilégient leurs propres réseaux de distribution afin de réduire les coûts. The Phone House, contraint à réduire ses marges, avait annoncé un premier plan de sauvegarde en 2012, accompagné d'une suppression de 246 postes et de la fermeture de 79 magasins. Mais l'avenir de The Phone House dépend de SFR et France Télécom-Orange qui représentent aujourd'hui 52% des ventes. Un contrat qui s'arrête au 31 décembre 2014 et qui signe l'arrêt définitif du distributeur de téléphonie.

La direction indique dans un communiqué "faire de la sauvegarde des emplois son unique objectif et travaille à une série d'initiatives permettant d'identifier de nouvelles opportunités pour ses salariés", afin de "minimiser la perte des emplois". Selon les syndicats, sur les 1200 salariés, 900 travaillent en boutiques.

Source: Les Numériques
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soussou
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MessageSujet: Re: La crise   La crise - Page 6 EmptyJeu 09 Mai 2013, 10:58

Jean-Claude ZIegler
"Un enfant qui meurt de faim est un enfant assassiné"

Ancien rapporteur spécial des Nations unies pour le Droit à l’alimentation, le Suisse Jean Ziegler n’en finit pas de dénoncer "l’hypocrisie" générale.

Toutes les cinq secondes, un enfant de moins de 10 ans meurt de faim, 57 000 personnes par jour, 900 millions de personnes qui sont sous-alimentées en permanence alors que selon ce même rapport, l’agriculture d’aujourd’hui pourrait nourrir 12 milliards d’êtres humains. Conclusion : pour la première fois dans l’histoire de l’humanité, il n’y a pas de manque objectif de nourriture, un enfant qui meurt de faim est un enfant assassiné.

Il y a plusieurs mécanismes meurtriers, mais avant tout la spéculation boursière sur les aliments de base. Avec la crise, les spéculateurs ont perdu 85 000 milliards de dollars. Ils se sont tournés avec des outils tout à fait légaux vers les Bourses des matières premières où ils ont réalisé des profits astronomiques. Conséquence : les prix ont explosé. En deux ans, le prix du maïs a grimpé de 63 % et celui de la tonne de riz philippin est passé de 110 dollars à 1 200 dollars.

Le consommateur de base qui vit en démocratie a trois responsabilités : une responsabilité de citoyen, exiger de son parlement qu’il interdise la spéculation sur es aliments de base et le développement des agrocarburants; une responsabilité en tant que consommateur de ne jamais acheter d’OGM ou des raisins chiliens en Europe en plein hiver parce que ça n’a aucun sens, et de se tourner vers des produits régionaux; et troisièmement, contribuer à l’aide humanitaire directe. La faim est silencieuse au quotidien, mais les famines sont bien visibles.

En 2012, les dix plus grandes sociétés transcontinentales privées d’alimentation ont contrôlé 85 % des aliments négociés dans le monde. Or, elles ne répondent qu’à un seul principe : la maximisation du profit. Cela n’a rien d’étonnant systémiquement parlant, elles ne sont pas là pour maintenir les enfants en vie. Mais le problème survient lorsqu’elles échappent à tout contrôle et qu’elles développent, comme aujourd’hui, un pouvoir comme jamais un roi, un empereur ou un pape n’en ont eu dans l’histoire de l’humanité ! Aucun Etat, ni même l’Onu n’ont de prise sur elles. Plus elles sont riches, plus elles sont puissantes.

Le FMI, la Banque mondiale et l’OMC sont de pures organisations mercenaires au service des oligarchies financières dominantes. Elles entretiennent la dette extérieure des pays pauvres pour maintenir ces pays à genoux et permettre aux multinationales de piller leurs ressources. C’est pareil pour l’Union européenne dont l’hypocrisie est abyssale. Aujourd’hui, on peut acheter des fruits et des légumes européens à la moitié du prix des produits locaux sur les marchés africains.

Il faut distinguer deux choses : l’aide humanitaire d’urgence, distribuée en cas de famine, de guerre, ou de catastrophe naturelle et qui permet de sauver des vies dans une situation d’urgence instantanée. Et de l’autre côté, la coopération au développement, infiniment critiquable parce qu’elle déresponsabilise les Etats dans lesquels elle intervient. Au lieu de ruiner les Etats et de s’y substituer, il vaudrait mieux leur donner les moyens de construire des Etats souverains et indépendants, à même de lutter contre ces multinationales.

Et pourtant, j’ai la certitude que les choses vont évoluer grâce à l’intelligence collective. La société civile s’organise. La conscience de l’identité ne cesse de progresser, et avec elle, la découverte de la solidarité. A un moment donné, la conscience collective imposera aux parlements nationaux de revoir leurs lois. Il faut ajouter à cela les contradictions du système capitaliste de moins en moins maîtrisables qui contribue à renforcer la conscience nouvelle qu’on ne peut pas continuer comme ça.

La corruption est détestable. Elle existe, mais elle ne tombe pas du ciel et les multinationales ont tout intérêt à ce qu’une bande de corrompus occupe les palais pour mieux piller leurs pays. L’Onu aussi semble totalement impuissante. La paralysie de l’Onu est une tragédie. C’est moralement triste et politiquement dangereux. Le secrétaire général est inexistant, ce n’est pas un acteur politique. Pourquoi ? Parce que l’Onu n’est jamais que le regroupement de 194 Etats et ne peut agir qu’à travers eux. Quand ils perdent leur souveraineté face aux multinationales, qui décident qui va manger et qui aura faim, l’Onu dépérit.

La crise a engendré un double mouvement. Le premier réflexe est toujours le repli et l’autoprotection, garder son poste au lieu de se mettre collectivement en grève. Mais c’est justement le rôle des intellectuels de créer cette conscience de la solidarité, de montrer qu’il n’y a de l’espoir que dans l’action collective et les réformes structurelles. Dieu n’a pas d’autres mains que les nôtres.
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MessageSujet: Re: La crise   La crise - Page 6 EmptySam 03 Aoû 2013, 05:01


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210 p. La Boîte à Pandore

"Marcel Sel, un Belge, décrypte la crise et révèle à chacune de ses pages une information inédite et des scoops qui font froid dans le dos. Si vous ne devez lire qu’un seul livre pour briller en société, c’est celui-ci."
 
La partie centrale du livre est consacrée au décryptage de la crise. Du "financiarisme", et de ses mécanismes, souvent présentés de manière sophistiquée alors que le but est simple: même avec de l'argent qui n'existe pas -les produits dérivés-, on peut faire un maximum de profit. Or, cela ne peut exister que parce que le pouvoir politique a capitulé face à celui du financier

 
présentation dans l'Express
 
Citation :
L'auteur vise juste quand il décrit le citoyen reconduisant sans réfléchir les politiques qui ont échoué auparavant et qui ne les sanctionnent pas quand ils virent au populisme
.
 
je le crois aussi ! les filous et escrocs sont défendus voire applaudis ! c'est encourager la triche, et je pourrais donner des noms tongue
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MessageSujet: Re: La crise   La crise - Page 6 EmptySam 03 Aoû 2013, 05:13

hou ! ton Excellence ! tu mouchardes ?rire  allez ! un nom au hasard ... il commence par un S......, moi je proposerai aussi un qui commence par un H !
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MessageSujet: Re: La crise   La crise - Page 6 EmptySam 03 Aoû 2013, 05:19

je pose Tapie et Depardieu, pour des exemples non partisans.
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MessageSujet: Re: La crise   La crise - Page 6 EmptySam 03 Aoû 2013, 05:35

mes exemples ne sont pas partisans non plus ! je suis venue, j'ai vu, je n'ai pas vaincu, c'est vrai...
les deux noms que tu cites pourraient être suivis de pas mal d'autres, hélàs ! j'ai comme l'impression que les gouvernements successifs depuis pas mal de temps, s'ingénient à saccager le pays, mais c'est une impression toute personnelle
tu m'as donné du grain à moudre en me conseillant Courrier international il m'arrive d'être terrorisée !affraid pale 
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MessageSujet: Re: La crise   La crise - Page 6 EmptySam 03 Aoû 2013, 06:07

Il y en a même qui ont ruiné le pays et leur propre parti...
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MessageSujet: Re: La crise   La crise - Page 6 EmptySam 01 Fév 2014, 23:36

On parle souvent de la Crise alors que cette dernière n'est pas générale, ni géographiquement ni socialement, il y a des gens touchés par, des autres qui passent au travers, enfin, d'autres qui ne se sont jamais autant enrichis...
Au final, notre crise est surtout celle des pays développés où il y aurait une inadéquation entre rémunération du travail et bénéfice de ce même travail.

En résumé, en nos pays développés, les salariés coûteraient trop chers pour ce qu'ils rapportent et, pour les économistes néo-classiques, il suffirait de baisser les salaires pour mettre fin au chômage (théorie économique qui semble s'imposer).


Mais ce n'était pas de cela que je voulais vous parler ici mais de la Crise de l'Etat... de notre Etat, en somme, de sa dette.


Cette dernière doit avoisiner les 1 500 milliards et elle ne cesse de croître d'année en année... Pourquoi ?

Tout d'abord, nous avons un budget négatif (plus de dépenses que de recettes).
Ex en 2013 : Recettes nettes = 240 milliards, dépenses nettes  = 302 milliards... Manque donc 62 milliards

De ce budget négatif depuis des décennies s'ajoute et se mêle alors le poids de la dette que l'on peut décomposer entre intérêts et remboursement à terme:

- Intérêt: comme pour un prêt classique, on paie des intérêts, pour la France, environ 47 milliards/an (et ça augmente chaque année)

- Le remboursement à terme qui change d'un prêt particulier et qui est ici intéressant car l'état rembourse à terme le montant du prêt, diminué de... rien.
Ex simplifié: l'Etat emprunte 10 milliards à 2% sur 20 ans... Il va donc payer 200 millions d'intérêt par an soit 4 milliards sur 20 ans mais, en plus, à la fin des 20 ans, il devra rembourser la totalité empruntée soit 10 milliards. Son prêt lui aura donc coûté 14 milliards (- les 10 milliards vous me direz, oui et non, puisque ces 10 milliards servent à payer un autre emprunt... nous verrons cela plus bas).

Si le budget de l'Etat était positif, il pourrait rembourser une partie du capital.
Ex: imaginons que le budget soit de +10 milliards, il peut rembourser les 10 milliards du prêt de l'exemple précédant, il économise les 4 milliards d'intérêt (moins dans la réalité car pénalité de remboursement avant terme) et surtout 20 ans plus tard, il n'aura plus à rembourser les 10 milliards.


Donc, si vous m'avez bien suivi, l'Etat à un budget déficitaire car il doit payer les intérêts d'une dette colossale et que chaque année des prêts arrivent à terme, il doit donc emprunter encore plus pour rembourser ces/ses emprunts...


Maintenant, peut-être plus intéressant, de quoi se composent les recettes dans les grandes lignes: (je donne en brut d'où la différence avec le total des recettes plus haut)
1. TVA, créée en 1954 : 200 milliards environ
2. Impôt sur le revenu, créée en 1914 (merci Joseph Caillaux): 80 milliards environ
3. Impôt sur les sociétés, créée en 1948: 70 milliards environ
X. Plus loin donc dans le classement.... Les amendes, sanctions et pénalités : 1.5 milliards environ

Les dépenses: (en brut aussi)
1. Les crédits accordés par l'Etat (aux entreprises, aux ménages, aux collectivités): 160 milliards
2. Les 2 millions de fonctionnaires : 120 milliards
3. Le fonctionnement: 50 milliards (on compte la Défense là dedans)
4. Intérêts de la dette: 47 milliards
5. Autres: 22 milliards

Pour ce qui est des 2 millions de fonctionnaires, il y a une réduction des effectifs depuis des années mais, les 2/3 des économies réalisées sont gommées par l'évolution mécanique des salaires.


Dès lors, nous voilà dans de beaux draps...


Ps: le Japon, 3ème économie mondiale a une dette plus de deux fois supérieure à la notre mais alors qu'au Japon, la grande majorité de cette dernière est détenue par des Japonais, en France, plus de 70% de cette dernière est détenue par des tiers extérieurs à la France.
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MessageSujet: Re: La crise   La crise - Page 6 EmptyDim 02 Fév 2014, 06:06

merci Merwyn pour ces infos claires (bien que les chiffres me donnent le vertige .....
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MessageSujet: Re: La crise   La crise - Page 6 EmptyDim 02 Fév 2014, 06:45

Ysandre a écrit:
merci Merwyn pour ces infos claires (bien que les chiffres me donnent le vertige .....

Merwyn a écrit:
En résumé, en nos pays développés, les salariés coûteraient trop chers pour ce qu'ils rapportent et, pour les économistes néo-classiques, il suffirait de baisser les salaires pour mettre fin au chômage (théorie économique qui semble s'imposer)

vertige chez moi aussi pour ce remède de cheval. On pourrait aussi allonger le temps de travail et réduire les congés, on y vient.
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MessageSujet: Re: La crise   La crise - Page 6 EmptyDim 02 Fév 2014, 08:15

Citation :
Pour ce qui est des 2 millions de fonctionnaires, il y a une réduction des effectifs depuis des années mais, les 2/3 des économies réalisées sont gommées par l'évolution mécanique des salaires.

Quand je vois le nombre de postes pour attaché territorial, je me pose des questions........rien que 400 postes en externe!

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MessageSujet: Re: La crise   La crise - Page 6 EmptyDim 02 Fév 2014, 09:55

L'année où j'ai eu mon CAPES, c'était l'interne, il y avait 80 postes et 1800 candidats...  geek 
Sachant que tout ce monde avait au moins 3 ans d'ancienneté, non seulement il y avait très peu de poste mais la compétition était très rude. Faut mettre un peu de côté sa vie sociale pendant un an... Pas toujours évident, surtout qu'on est sur de rien.

Pour ce qui est du vertige Ysandre, j'ai mieux et peut-être une porte de sortie pour la dette... La Sécurité Sociale !

Quand l'Etat a 240 milliards de recette, la SECU en a 457 milliards.

Quand l'Etat a 302 milliards de dépenses, la SECU en a 470 milliards.

Seul hic, la SECU est autonome et, autant l'Etat peut prendre à sa charge une partie des dépenses de la SECU, autant, il ne peut pas puiser dans ses recettes...


Et c'est là qu'on voit toute la puissance mais aussi les faiblesses de notre Etat Providence, la somme combinée des branches Maladie-Vieillesse-Famille-Accident du travail est supérieure (près du double) au Budget de notre Pays.


Dans le détail, les recettes:
1. Cotisations: 250 milliards (entreprises et particuliers surtout) On dépasse déjà les recettes de l'Etat et c'est 4X l'impôt sur les revenus
2. Impôts et taxes affectées : 130 milliards (dont la CSG introduite en 1991 et qui rapporte à elle seule autant que l'impôt sur les revenus soit 74 milliards).
3. Les allègements de cotisations voulus par l'Etat qu'il donc rembourser à la SECU.

Dans le détail, les dépenses:
1. La branche vieillesse (retraites) : 218 milliards
2. Maladie : 190 milliards
3. Famille : 58 milliards
4. Accidents du travail: 13 milliards

Que cela soit la branche Vieillesse ou Famille, jusqu'en 2001, on avait un solde positif mais depuis, toujours négatif.
Pour la branche Maladie, il est négatif depuis bien plus longtemps.
Pour ce qui est des retraites, faut aussi prendre en compte qu'il y avait 2 millions de retraités en 1965 et qu'il y en a 12 millions aujourd'hui (X6) alors que la population n'a augmenté que de 25%. Et que pour certains régimes, notamment le régime agricole, le nombre d'actifs agricoles n'a non pas augmenté de 25% mais a été divisé par 5...
Ce qui explique entre autres, que la MSA et le Régime Générale (qui doit éponger les dettes de la MSA) ne peuvent pas se sentir ^^  (chaque régime aurait dû former une équipe de Rugby... il y aurait eu du spectacle).

Mon avis:
- Pour les retraites, une bonne politique de prévision pourrait ramener dans le positif, les retraités ayant travaillé toute leur vie, il me semble malsain de réduire leurs pensions ou d'augmenter leurs cotisations (solution pourtant la plus facile que les Politiques sont tentés d'utiliser).
- Pour la Maladie, les réformes sont en cours avec un déremboursement toujours accru de la SECU à la charge du patient et donc, s'il en a les moyens de sa complémentaire dont le coût va donc augmenter d'année en année.
- Famille, comme pour les retraites, les prévisions sont importantes pour bien gérer la branche (mais là aussi, des coupes sont parfois proposées puis rejetées car impopulaires voire stigmatisantes).


ps: oui Rotko, l'important pour ces économistes, est que le montant du salaire horaire diminue, qu'importe la méthode, la moins impopulaire étant celle qui devrait être retenue...
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