Hermine Bourgadier et les jeux.

Hermine Bourgadier.... et le catch.



L’artiste continue de s’intéresser à son thème fétiche, l'univers des jeux, qu’elle explore depuis quelques années avec, notamment, les turfistes, les combats de coq et les jeux vidéo dont la série intitulée Street fighters qui l’a fait connaître en 2006.

Maintenant c'est le catch :

des sportifs étendus au sol, prostrés, apparemment inanimés, voilà qui contraste avec les photos d'athlètes en pleine gloire dont on nous a abreuvés durant les Jeux olympiques de Pékin.

Un article du monde présente cette artiste :

Citation :

la photographe expose des images tirées de compétitions de jeux vidéo à Macao et à Hongkong. Entre les écrans vidéo géants qui émergent de la pénombre, les joueurs absorbés devant leur poste, la débauche de technologie et les spectateurs immobiles dans les gradins, on ne comprend pas très bien ce qui se passe.

Mais la tension est palpable dans les regards et les attitudes. Les compétiteurs s'affrontent sur une scène virtuelle à coups de bombes informatiques. Un combat technologique et virtuel, à l'image de la guerre moderne, dont les images transmises sont de plus en plus irréelles.

"Nouvelles photographies", Hermine Bourgadier. Galerie Schirman & de Beaucé. 7 bis-9, rue du Perche, Paris-3e

Elle a raison d'apporter sa réflexion sur le catch, par images, à un moment où ce sport se développe énormément en Europe, après avoir été décrié pendant des années.
Il y aurait beaucoup à en dire, mais peu de penseurs se sont penchés sur cette discipline complexe, secrète, hyper technique et fortement métaphorique.
Pour ne pas dire, aucun penseur.
Sauf un et de taille : Roland Barthes.
Je ne l'ai plus sous la main mais sur la toile, il doit se retrouver.
Un texte fantastique sur ce "jeu", qui n'en est pas un, car c'est un sport à part entière.

Je comprends bien le sens de sa photo. Quand on tombe les illusions (et le catch en comporte un paquet, toutes codifiées et acceptées par le public), reste un sac d'être humain, qui a usurpé le temps d'un match, le masque d'un super héros immortel...

Toutefois, je n'adhère pas à 100 % à cette "gravité".

Sans doute parce que je respecte énormément ce sport.

Il se veut à l'image de la vie.

Le sac humain, c'est vous, c'est moi.

Le catch n'accentue pas notre tragédie, je ne crois pas. Il la scénarise, c'est autre chose.

J'aimerais bien voir ce qu'elle montre sur les jeux virtuels.

Citation :

Il y aurait beaucoup à en dire, mais peu de penseurs se sont penchés sur cette discipline complexe, secrète, hyper technique et fortement métaphorique.
Pour ne pas dire, aucun penseur.
Sauf un et de taille : Roland Barthes.

Tu piques ma curiosité car je ne vois pas le texte dont tu parles et qui devrait se trouver dans mythologies. Barthes y analyse en effet certains spectacles, comme le strip tease. Un morceau savoureux est celui qui concerne l'abbé Pierre dont la tenue suggère une vraie "représentation", ie un rappel des apôtres.

Oui, c'est cela.
Je l'avais trouvé sous format PDF sur la toile.
C'était passionnant.

Si non : "La Grande Parade du catch", par Christophe Lamoureux. (Mais je ne l'ai pas lu).

Le monde entier est en représentation...