Alexandre Dumas

Résumé :

“Quel est le secret que cache Pauline ? Pourquoi fuit-elle le regard d'autrui ? Quel drame creuse son visage et altère son teint ? “Personne n'ignore par expérience que le danger inconnu est mille fois plus saisissant et plus terrible que le péril visible et matérialisé“, confie Pauline. En épousant le Comte Horace de Beuzeval, un homme diabolique, la jeune femme a signé son arrêt de mort : chaque jour est devenu synonyme d'angoisse et d'effroi…

Ecrit dans la veine du roman noir anglais, ce récit d'aventures, d'amour et de mystère porte en germe tous les grands ressorts du futur chef-d'oeuvre de l'auteur : Le Comte de Monte-Cristo.”



Mes impressions : Même si l'histoire de “Pauline” est un peu longue à venir (il faut attendre le chapitre 7 pour qu'Alfred de Nerval en face le récit), la lecture en est très plaisante.

Alexandre Dumas démarre l'histoire en contant les derniers moments de la vie de l'héroïne. On la découvre au fil des premières pages par les yeux de l'auteur qui la trouve frêle, malade. Par ailleurs, elle se cache sous un voile lors de ses sorties pour éviter d'être reconnue. Pourquoi ?

La réponse à la question se fera plus tard par Alfred de Nerval, l'amoureux transi qui n'a rien avoué à sa Belle lors de leur première rencontre (bien des années auparavant) du fait de leur différence de classe sociale.

Citation :

“(…) vous savez que je vous ai aimée jeune fille (…), vous savez que mon défaut de fortune seul m'a empêché d'aspirer votre main (…)”

Après l'avoir retrouvée des années plus tard, Alfred de Nerval retrouve une femme défaite, souffrante. Il devient alors son protecteur, “son frère” par obligation. Il a tant peur de la perdre.

Citation :

“La confidence que m'avait faite Pauline me rendait sa position plus sacrée encore. Je sentis dès lors toute l'étendue que devait acquérir ce dévouement dont mon amour pour elle me faisait un bonheur; mais en même temps je compris quelle indélicatesse il y aurait de ma part à lui parler de cet amour autrement que par des soins plus empressés et des attentions plus respectueuses. Le plan convenu entre nous fut adopté : elle passa pour ma soeur et m'appela son frère (…)”

Et Pauline de confirmer :

Citation :

“Vous ne me parlerez plus de votre amour (…) Aux yeux du monde, vous êtes mon frère (…)”.

C'est la seule chose qu'il souhaite. Rester auprès d'elle jusqu'à la fin de sa vie. Tout au long du récit, on découvre que Pauline, à l'endroit de son mari, Horace de Beuzeval, a des sentiments qu'elle n'arrive pas à expliquer elle-même. Elle doute que ce soit de l'amour; elle ne pense pas que ce soit de la haine non plus. Cependant, elle accepte ce mariage qui l'amènera petit à petit au fond du gouffre par ce qu'elle découvre.

“Pauline” est un roman noir de part les scènes cauchemardesques que vit l'héroïne. La plume de Dumas est fine et l'on ressent le mal être et l'angoisse de la jeune femme. Lors du récit, je me suis totalement fondue en elle. Je percevais ses doutes, ses malaises; je comprenais ses interrogations. Mais en même temps, je sentais ce personnage plein de caractère et de courage.

“Pauline” est aussi un roman où sonne des notes d'amour à travers le personnage d'Alfred de Nerval, cet amour qu'il lui donne jusqu'à la fin.

Le tout en fait un roman d'exception que j'ai vraiment savouré jusqu'à la dernière ligne.

Enfin un fil est ouvert sur Dumas et d'une très belle manière. Merci belledenuit !

J'aime beaucoup cet auteur. A mon avis il est à tort considéré comme un écrivain de "divertissement". Il y a quelque chose de plus : ses personnages sont très fouillés et d'une épaisseur remarquable, son projet de fresque historique passionnant bien que Dumas ait tendance à prendre une certaine liberté romanesque.

Du coup, j'ai bien envie de lire Pauline.



Pour moi son chef-d'oeuvre est Le Comte Cristo qui m'a littéralement happée plus jeune. Quelque deux milles pages savourées en un rien de temps. Dumas explore le domaine de la vengeance et Edmond Dantes dont on ne peut que se sentir proche nous fait souvent frémir. Un héros sombre et en quête de justice.
L'épisode du trésor bien que complètement fantastique, met un peu de piquant et nous fait sombrer avec le personnage dans les délices des hallucinogènes.
Les retrouvailles avec Mercédes sont attendues avec impatience et gardent le lecteur complètement accroché au livre (pour tout vous dire je crois que j'y ai passé au moins une nuit blanche).
Vous l'aurez compris, un véritable coup de coeur.

Les trois mousquetaires

J'ai le souvenir d'une semaine de vacances passées à la campagne à lire Les trois mousquetaires toute la journée dans un hamac.
Je crois qu'il est inutile de présenter le roman que tout le monde sans aucun doute connaît (comme Le Comte de Monte Cristo) mais je ne résisterai pas à la tentation de dire ce que j'en ai pensé.

Les personnages n'étaient pas des inconnus. Pourtant dès le premier chapitre la description de D'Artagnan m'a prise au dépourvu. L'écriture de Dumas est bouillonante de vie à l'image de ses personnages. On suit avec tendresse et amusement l'arrivée du petit gascon à Paris. Et la confrontation avec les trois mousquetaires m'a cloué dans mon fauteuil (ou plutôt dans mon hamac).
Impossible également de lâcher ce livre et quel déchirement de ne pas avoir apporté la suite avec moi.
L'intrigue historique est davantage présente que dans Le Comte de Monte Cristo et donne une nouvelle dimension au récit.

Vingt ans après



Comme l'indique le titre on retrouve nos mousquetaires quelques années plus tard. S'ils ont perdu leur jeunesse ils n'ont pas perdu leur fougue et leur retrouvailles émouvantes nous amènent de péripéties en péripéties. J'ai autant accroché qu'aux Trois Mousquetaires même si je n'ai pas pour le moment prévu de lire la suite (malgré l'épisode du Masque de fer).

Le collier de la reine



C'est le seul Dumas que j'ai apprécié sans l'adorer (il y a malheureusement quelques longueurs). Néanmoins, les intrigues de la Cour sont souvent relatées avec minutie tout en n'étant pas racontées de manière trop anecdotique.
J'ai un peu oublié certains personnages mais il me semble que le roman s'éparpille un peu et perd de son unité.
Tout de même, avec beaucoup de libertés, Dumas raconte l'épisode de la fausse reine d'une manière extrêmement réjouissante.

Pour ma part Moon, Pauline était mon 1er Dumas
Mais je vais tenter d'en lire d'autres dès que possible et ce sera avec "La Guerre des Femmes".

j'ai invité mes élèves de seconde à lire Pauline étant donné mes longues absences, je n'ai pu faire ce que je voulais ; si les vingt premières pages ont semblé difficiles, les élèves ont apprécié et certaines filles beaucoup et étaient contentes d'avoir étaient contraintes à lire. (Bonne réaction dans une classe de petits lecteurs)

Voici un
http://lewebpedagogique.com/litterature/les-themes-romantiques-dans-pauline-de-dumas/

Il s'agit du blog d'une collègue avec qui je travaille beaucoup. Le dossier qui accompagne le livre dans l'édition choisie est intéressant.

C'est la collection que j'ai achetée. C'est vrai que le dossier est intéressant à lire pour se mettre vraiment "dans le bain".

D'ailleurs, je suis en train d'y penser, mais si quelques personnes sont intéressées par le lire, je peux vous le proposer en voyage ?!

belledenuit11 a écrit:

D'ailleurs, je suis en train d'y penser, mais si quelques personnes sont intéressées par le lire, je peux vous le proposer en voyage ?!

J'ai vérifié dans la bibliothèque familiale et je l'ai déjà donc ça ne sera pas nécessaire (merci quand même ). J'ai hâte de le lire, peut-être après Stendhal (que je n'ai pas du tout envie de quitter )

Moon a écrit:

je l'ai déjà donc ça ne sera pas nécessaire (merci quand même ).

Ok pas de souci

Après avoir lu un peu de Dumas pour quoi ne pas se rendre sur ce site ?
http://www.dumaspere.com/

Très intéressant ce site clmemont. Merci pour le lien en tout cas.

on sait que Dumas faisait travailler des nègres. Ce n'est pas terminé, puisqu'un nouveau livre de Dumas sort actuellement chez Phébus : le salut de l'Empire



C'est Claude Schopp, spécialiste du maître qui a pris la plume pour terminer l'ultime ouvrage inachevé.

Le livre de 730 pages, dont Dumas avait redigé seulment quelques chapitres, raconte les aventures rocambolesques du chevalier de Sainte-Hermine.

A Charled :

"La Reine margot fait parti de mes projets de lecture mais malheureusement je connais déjà l'histoire (as-tu vu le film avec Adjani ?)."

Réponse de Charled

Citation :

Oui, j'ai vu le film, mais c'était il y a longtemps et je ne m'en souviens plus très bien.
Bien que tu connaisses déjà l'histoire je t'encourage cependant à le lire. J'avais vu le film le comte de Monte-Cristo (celui avec Gérard Depardieu) et en lisant le livre, je me suis rendu compte que plus des trois quarts du livre avaient été "zappés".
Le problème dans La Reine Margot est que, bien plus que dans le cycle des Mousquetaires, Dumas fait appel à des connaissances historiques, qui fait que l'on est un peu perdu si l'on n'a pas une vague connaissance des guerres de religion.
Tu me diras il existe un merveilleux site web qui s'appelle Wikipédia.
Je te répondrais certes et te dirais que j'y suis allé.
Or étant donné la précision historique de Dumas qui fait des romans magnifiques mais pas forcement en accord avec l'Histoire, on se retrouve alors lisant une œuvre où l'on se rend compte de distorsions historiques parfois importantes. Ce qui gâche un peu le plaisir.
Cela dit, ça reste un super roman !

Moi aussi j'ai vu l'adaptation avec Gerard Depardieu petite, l'histoire m'a donné envie de lire le livre mais erk Depardieu en Edmond c'est le monde à l'envers.
Pour ce qui est vérité historique c'est souvent le problème avec Dumas.

rotko a écrit:

Le livre de 730 pages, dont Dumas avait redigé seulement quelques chapitres, raconte les aventures rocambolesques du chevalier de Sainte-Hermine.

J'avais vu ce livre en librairie et je me demandais ce qu'il valait. Quelqu'un l'a-t-il lu?
Personnellement, c'est le prix qui m'a rebuté.

Comme il y a allusion aux nègres de Dumas, je ne peux m'empêcher de penser à la tombe de Maquet, son principal collaborateur, sur laquelle on trouve gravés les noms des plus grands romans de Dumas (qui sont autant à l'un qu'à l'autre d'ailleurs).
Comme dirait Desproges " Etonnant non?"

En même temps, Dumas ne pouvait pas tout faire, il était trop occupé cet homme !

j'avais trouvé dans une brocante le chevalier de maison rouge dans une belle édition, Versailles.

Je l'avais lu avec plaisir car on trouve dans ces romans populaires beaucoup de peripeties et un bel amour de la vie.

on le trouve chez Folio

je me souviens aussi du chevalier d'harmental actuellement chez Phébus.
Le Chevalier d'Harmental est le premier roman de cape et d'épée de Dumas.

trépidantes, les aventures, avec des amours à la clé

Le chevalier de maison rouge
pas lu mais adaptation Tv me semble-t-il dans les années 1970 ....

Si Dumas est surtout célèbre pour ses romans feuilletons, il est également un auteur de théatre.
Grand succès lorsqu'il est joué pour la première fois, cette pièce raconte le retour d'Anthony, un bâtard, vers une femme que sa naissance a autrefois empeché d'épouser. Celle-ci, Adèle, aujourd'hui mariée redoute son retour car elle éprouve encore des sentiments pour lui.

Si l'on reconnait la patte du futur auteur du Comte de Monte-Cristo c'est un plaisir de le retrouver dans un style différent.

Dans ses Mémoires, Dumas décrit la naissance de l'intrigue d'Anthony:

Citation :

Un jour que je me promenais sur le boulevard, je m'arrêtai tout à coup, me disant à moi-même:
- Un homme qui, surpris par le mari de sa maîtresse, la tuerait en lui disant qu'elle lui résiste, et qui mourrait sur l'échafaud à la suite de ce meutre, sauverait l'honneur de cette femme, et expierait son crime.

Très bien écrit, en prose, cette pièce m'a tenu en haleine jusqu'à la fin (je ne l'ai pas vu mais lu).

charled a écrit:

cette pièce m'a tenue en haleine jusqu'à la fin (je ne l'ai pas vue mais lue).

Charled serait-elle féminine ?

j'aime bien dans le Comte de Monte Cristo l'ellipse qui succède à l'evasion de Dantès et qui fait intervenir le Comte de MC dont on ne sait rien. Est-ce un souvenir d el'ellipse entre jean Valjean et M Madeleine ?

Quant à la "coutume orientale" qui pousse le Comte à ne rien accepter lors des réceptions de son pire ennemi, elle entretient un beau suspens : ne se trahira-t-il pas ?

Oups, faute d'orthographe. Non charled n'est pas féminine mais tête en l'air

et si on s'interessait à alexandre Dumas le père, ie le père d'Alexandre Dumas ?

Le Diable noir, un livre de Claude Ribbe éditions Alphée-Jean-Paul Bertrand.
La biographie du général Dumas seul général français depuis 1802 à ne pas être titulaire de la légion d'honneur, en raison de sa couleur de peau.

Citation :

Né esclave à Saint-Domingue des amours d’un fugitif normand, le marquis de La Pailleterie, et d’une « négresse », Césette, le magnifique Thomas-Alexandre devient général en chef de la Révolution sous le pseudonyme d’Alexandre Dumas.

Droit sur ses étriers, sabre au clair, bravant les préjugés, assumant sa sensibilité, le général Dumas, jusqu’aux sommets enneigés des Alpes, va mener à la victoire ses soldats de l’an II et poursuivre dans le Nord, les Pyrénées, en Vendée, en Belgique, en Italie, au Tyrol, en Égypte, les adversaires de la jeune République, au nom d’une idée encore neuve : les droits de l’Homme.

Bonjour,
L'index des auteurs ne doit pas être à jour car je n'avais pas vu qu'une discussion était déjà ouverte sur Dumas.

J'ai découvert cet auteur très tard et je regrette de ne pas avoir pu rêver sur ses fresques historiques étant adolescent. J'ai l'impression que cet auteur est un peu boudé, victime du succès des trois mousquetaires et du Comte de Monte Cristo et avec une réputation d'écriture un peu facile. Chez Dumas, j'aime l'élan, la verve, le sens du rebondissement, la langue, les personnages qui filent vers leur destin et qui peuvent sembler tranchés, encore que des ambiguités et une certaine fragilité apparaissent chez les mousquetaires par exemple, dans le troisième volet de la saga. Tout n'est pas non plus joyeux chez Dumas, en témoignent les ambiances totalement crépusculaires et de drame inéluctable dans Bragelonne ou Maison Rouge par exemple. Il y a aussi un sens de l'analyse à la fois de la psychologie des personnages et des rapports sociaux dont l'acuité s'approche de celle rencontrée chez Balzac par exemple, avec des phrases assez lapidaires qui décortiquent une situation d'un seul coup tranchant.

Pour le moment, j'ai lu:

Les trois Mousquetaires, Vingt ans après, le vicomte de Bragelonne
Le comte de Monte Cristo
La reine Margot, la dame de Monsoreau, je n'ai pas encore réussi à trouver Les quarante cinq, qui complete la trilogie
Le capitaine Pamphile
Pauline
Le chevalier de Maison Rouge

A chaque bouquin de Dumas fini, c'est comme un deuil car je me dis que le filon s'épuise...
Je cherche d'autres romans de lui et suis preneur de conseils. Pour le moment, je ne cherche pas à aborder ses pièces de théâtre, mais ça viendra peut-être.

On garde les yeux sur alexandre Dumas, et on parlait de lui à propos d' ignacio taibo II et de l'abbé Faria, ancêtre - et modèle, des détectives en fauteuil.

oui, parle-nous de Dumas, on l'adore !

Je suis arrivé sur ce forum en lisant la discussion consacrée à Balzac et je fais un parallèle entre le personnage de Montauran dans les chouans et celui de Maison Rouge chez Dumas. Certes l'un sait être cruel avec celle qu'il refuse d'aimer et l'autre ne doute jamais de ses sentiments. Sans doute parce que ces deux jeunes hommes se font les défenseurs d'une cause perdue et sont les acteurs impuissants d'un enchainement tragique.