Alexandre Dumas fils

C'est encore une larme accrochée à l'oeil que je vous dis venir de terminer la Dame aux Camélias.


Ce livre est l'un des meilleurs que j'ai eu le loisir de lire.
Il rejoint de cette façon Jane Eyre, Les Hauts de Hurlevent, Via Mala et L'Eternelle Abîme de John Knittel.


Cette histoire d'amour, je l'ai trouvée magnifique de sincérité et d'intensité. Je retrouve un peu le schéma de l'Ecume des jours que je n'ai pourtant pas aimé (faudra que je le lise de nouveau...)
Cet amour exceptionnel, cette descente aux enfers, inexorable...
Le sacrifice insensé de Marguerite Gautier...

Je l'aurais souhaitée plus égoïste, que l'amour perdure.
Il est vrai que cette réflexion est également égoïste de ma part. Car il me fut impossible de ne pas prendre fait et cause pour Armand. Et en le quittant, Marguerite m'a quitté en même temps.

Dur !

Merci du fond du coeur à Lîlâ qui m'avait vivement conseillé ce livre.

Toujours pas de Lîlâ en vue ?
J'espérais pouvoir discuter de Marguerite avec elle...

Lîlâ, si tu passes dans le coin...

J'arrive, j'arrive!

Je ne surprendrai personne en disant que j'ai trouvé ce livre vraiment beau. Néanmoins, il me plaît encore plus pour ce qu'il implique en amont et en aval que pour ce qu'il est en lui-même. Je suis fascinée par l'histoire de Marie Duplessy, qui a inspiré ce livre, tout comme je le suis par le rayonnement de cette oeuvre.

Par contre, je ne suis pas d'accord avec toi quand tu dis qu'elle aurait dû être plus égoïste. C'est vrai, mais aurait-elle été si admirable, si sublime, si immortelle, si elle n'avait pas eu ce geste d'amour pur?

Valéry disait: "Aimer, c'est préférer un autre à soi-même. En ce sens là, je n'ai jamais aimé."

Une chose est sûre: en ce sens là, Marguerite a aimé.

Et puis sans elle, aurait-on eu l'extraordinaire opéra de Verdi?!

Par contre, ce qui m'énerve, c'est le père. Là encore, sans lui, rien n'aurait été et le sacrifice n'aurait pu se produire. C'était trop simple. Mais si on pourrait dire que Marguerite manque d'égoïsme, je trouve que ce personnage compense largement et en a pour deux. Comme toujours face à une grande histoire d'amour contrarié, je ne puis que trépigner face au "méchant" à cause duquel tout se fracasse.

Je conçois sa position, logique si l'on considère l'époque et le milieu social qui est sien, mais elle ne m'agace pas moins par son obscurantisme et son intolérance...

Quant à Armand, c'est bien fait pour lui, ça lui apprendra à humilier les femmes comme ça.

Lîlâ a écrit:

J'arrive, j'arrive!

Prend ton temps...
On est pas non plus à 5 minutes !

Lîlâ a écrit:

Par contre, je ne suis pas d'accord avec toi quand tu dis qu'elle aurait dû être plus égoïste. C'est vrai, mais aurait-elle été si admirable, si sublime, si immortelle, si elle n'avait pas eu ce geste d'amour pur?

Moins admirable, moins sublime, moins immortelle... probablement.
Mais plus heureuse, certainement !

Lîlâ a écrit:

Valéry disait: "Aimer, c'est préférer un autre à soi-même. En ce sens là, je n'ai jamais aimé."

Ca viendra !

Peut-être pas avec ton homme, mais avec tes mômes, c'est évident !

Lîlâ a écrit:

Par contre, ce qui m'énerve, c'est le père. Là encore, sans lui, rien n'aurait été et le sacrifice n'aurait pu se produire. C'était trop simple. Mais si on pourrait dire que Marguerite manque d'égoïsme, je trouve que ce personnage compense largement et en a pour deux. Comme toujours face à une grande histoire d'amour contrarié, je ne puis que trépigner face au "méchant" à cause duquel tout se fracasse.

Ah non !
Tu ne peux pas dire ça.
Je pense qu'il faut être parent pour comprendre.
Le père agit en père. Il est prêt à tout pour préserver ses enfants. C'est une attitude on ne peut plus logique. Atavique, dirais-je !
Et que lui importe les conséquences sur les autres ou lui-même du moment que ses enfants ont passé les difficultés !

Lîlâ a écrit:

Quant à Armand, c'est bien fait pour lui, ça lui apprendra à humilier les femmes comme ça.

Là encore, pas d'accord.
Il a bien souffert lui aussi.
Il était heureux, simple. Et tout s'écroule autour de lui. Il est un peu énervé. C'est compréhensible, non ?
Il est gentil, mais faut pas trop le faire chier, non plus !

Harelde78 a écrit:

C'est encore une larme accrochée à l'oeil que je vous dis venir de terminer la Dame aux Camélias.

C'était pareil pour moi en le lisant, je ne l'avais pas lâché jusqu'à l'achever, je prefere ses écrits à ceux de son pére
Je te recommande "L'affaire Clémenceau"

J’ai lu la « La Dame aux camellias » pour la première fois à l’age de 17 ans, et ce roman m’avait fait une très forte impression. Et puis récemment, j’ai décidé de relire certaines oeuvres classiques de la littérature du 19éme siècle : « Une vie »de Maupassant », « L’éducation sentimentale » de Flaubert, « Le Lys de la vallée » de Balzac, etc. Et parmi ces oeuvre célèbres, j’ai pensé à « La Dame aux Camellias » qui a été mon premier roman de littérature française, et aussi parce que j’en avais gardé un souvenir profond.
Je me souviens que c’est sur le conseil d’un ami de classe, au pensionnat de notre Lycée que j’avais lu le roman d’Alexandre Dumas Fils. A l’époque, je ne pouvais comprendre les raisons de l’émotion trop forte, du chagrin indéfinissable que j’avais ressenti à la lecture de ce livre. Aujourd’hui, avec une meilleure connaissance du roman et certainement plus de maturité dans la perception des sentiments humais, je crois savoir qu’il y a toujours quelque chose de « tragique » dans la possibilité d’un grand amour, que
là où nous croyons réaliser le rêve d’une vie entière, la société dresse devant nous l’obstacle d’une norme intransigeante. Est-ce à dire qu’il n’y a pas de liberté dans le choix amoureux, et que le véritable amour est toujours une passion vouée à l’échec ?
De ce roman dont Alexandre Dumas disait qu’il devait « immortaliser le pêché d’amour », j’ai retenu entre autres une phrase, je ne sais pourquoi,mais je laisse Martine Bella nous dire ce qu’elle en pense….

« En une minute, comme une folle, j'ai bâti tout un avenir sur ton amour, j'ai rêvé campagne, pureté; je me suis souvenue de mon enfance; on a toujours eu une enfance, quoi que l'on soit devenue…»