henry Bauchau, le boulevard periphérique

bonjour ou bonsoir:
C'est sur Bauchau que parle Luca et sa participation dans les chantiers fascistes de la seconde guerre mondiale, ça ne lui fait pas d'honneur, dommage. c'est la raison pour laquelle je ne lis pas Céline, je ne peux pas séparer l'auteur de l'être humain.
Ce que dit Rotko, comme une participation presque innocente ne me convaincs pas du tout:c'est la même blâmable reproche que l'on fait à notre Pape qui avait participé à la jeunesse Hitlerienne.
cette "innocente" jeunesse n'avait pas de famille? cela veut dire qu'ils avaient un appui
familier; Dans le cas du Pape son père était de la police, il ne savait pas ce qui se passait?
Fouiller dans le passé de personnages nous expose à des déceptions.

Je voudrais mettre mon grain de sel à la suite de ce que disent Luca et Amadak à propos de Bauchau sur le sujet des chantiers de jeunesse car je crois qu'il faut apporter au moins des nuances ; mais je n'ai pas le temps en ce moment ! Je reviendrai !

nicyrle a écrit:

Je voudrais mettre mon grain de sel à la suite de ce que disent Luca et Amadak à propos de Bauchau sur le sujet des chantiers de jeunesse car je crois qu'il faut apporter au moins des nuances ; mais je n'ai pas le temps en ce moment ! Je reviendrai !

Oui, c'est a priori son engagement au sein des jeunesses chrétiennes qui l'a conduit assez "logiquement" dans cette "galère", mais il s'est s'en est rapidement retiré pour "rejoindre un mouvement de Résistance armée ; blessé dans un maquis des Ardennes, il termine la guerre à Londres". On ne peut donc pas le lui reprocher.

Je mentionnais le fait pour le relier à l'histoire de Stéphane et Shadow.

Attention aux confusions et méfions-nous des amalgames. L’idée de camps pour la jeunesse et autres chantiers de travail était, si j’ose dire, dans l’air du temps et pas nécessairement d’inspiration fasciste.
Certes les Chantiers de jeunesse en France, créés avec une claire ambition politique par le régime de Vichy, étaient destinés à embrigader les jeunes.
Pour sa part, Bauchau militait dans des mouvements de jeunesse chrétiens. En 1940, c’est lui qui a fondé avec des amis le Service des Volontaires du Travail pour la Wallonie afin de répondre à l’appel du roi Léopold III qui invitait le peuple à reconstruire le pays sans attendre. Bauchau voyait aussi dans cette création un moyen de «cimenter l’Europe de l’avenir » Mais ce service sera récupéré par l’Occupant qui veut y imposer des rexistes (mouvement d’extrême droite) en 1943. Bauchau refuse toute collaboration, démissionne et gagne le maquis des Ardennes, puis Londres.
A la fin de la guerre, des soupçons injustes pèseront sur lui mais un tribunal militaire le reconnaîtra innocent ; il gardera de cette mise en cause une blessure morale qui l’affectera durablement, ce qui se comprend. Car l’un de ses soucis, entre autres, était d’éviter aux jeunes Wallons le départ au STO, voire la déportation. Par ailleurs son patriotisme profond n’était absolument pas compatible avec une quelconque collaboration.

J’ai trouvé ce document qui me paraît intéressant : dans le Courrier des volontaires. Bulletin bi-mensuel du Service des volontaires du travail pour la Wallonie, publié à Bruxelles à partir de 1941, on trouve, daté d’avril 1942, un éditorial signé H. Bauchau avec pour titre : Mise au point.

Citation :

À l’exposition "Deutsche Grösse" ouverte actuellement à Bruxelles, une salle réservée aux organisations flamande et wallonne comportait un panneau de photographie consacré au S.[ervice des]V.[olontaires du] T.[ravail pour la]W.[allonie] ainsi qu’une copie de son drapeau.
Il est de mon devoir de déclarer que les photographies exposées sont des agrandissements de documents se trouvant dans le domaine public, et qui ont été utilisées par la direction de l’Exposition de sa seule initiative, et malgré mon refus formel de participer à cette exposition.
J’ai protesté auprès des autorités compétentes. J’ai fait valoir que cette participation semblait donner à l’action du Service un caractère politique.
L’autorité occupante reconnut le bien fondé de cette attitude et me fit savoir que la direction de l’exposition n’avait voulu donner aucune signification politique à cette participation et qu’elle n’avait poursuivi qu’un but documentaire. Donnant suite à ma protestation, elle a fait enlever de l’exposition le 7 avril, la copie du drapeau du Service, et m’a assuré officiellement que le fait dont je m’étais plaint ne pourrait constituer un précédent.
J’ai été, de plus, autorisé à publier la présente mise au point.
Nous restons fidèles à l’esprit qui nous a animés lorsque nous avons fondé le Service, fidèles à la patrie et à son roi, fidèles à la fraternité qui nous unit à nos camarades encore prisonniers.
Fiers du passé irréprochable du Service, absolument droits pour le présent, nous préparons l’avenir en nous inspirant de la règle d’or de notre action :
"Travail dans l’honneur"
Henry BAUCHAU Chef du Service des Volontaires du travail

merci Nicyrle pour cette mise au point fouillée.

rotko a écrit:

merci Nicyrle pour cette mise au point fouillée.

Avec plaisir

je crois en effet indispensable de mettre les pendules à l'heure, et de ne pas faire de faux procès (d'intention ou autres), surtout à de jeunes écrivains dans le contexte.

Ce serait se discréditer sur d'autres sujets (thèmes ou personnes) où garder la tête froide est nécessaire pour un jugement objectif, ie sans complaisance déplacée.

Pour Nicyrle:mes compliments,chère amie, tu as cherché et trouvé une vérité. il faut être prudent avant de qualifier une personne.

Amadak a écrit:

Pour Nicyrle:mes compliments,chère amie, tu as cherché et trouvé une vérité. il faut être prudent avant de qualifier une personne.

Chere Nicyrle , cher Bauchau

Je viens de relire tout le fil sur le "Boulevard Périphérique" et j'en suis émue comme la première fois. Ce livre m'a marquée, a laissé des traces dans ma mémoire,je ne saurais exliquer pourqoui; Peut-être que je le ressens comme une autobiographie austère de l'auteur. Tout dans ce livre m'a plu, l'histoire, les personnages, les situations dramatiques, le présent et le passé, si bien tissés . Nous l'avons lu il y a longtemps, on a lus d'autres depuis, de qualité aussi, oubliés déjà, mais celui-ci inoubliable pour moi.