Y-a-t-il une écriture féminine ?

Maya a écrit:

Mais j'aime beaucoup les ecrivains femmes, c'est une autre vision du monde quand meme malgre que nous sommes tous des etres bisexuels selon le bon vieux Freud.
Qu'en pensez-vous?

Le sujet est abordé par Geneviève Brisac dans la marche du cavalier chez l'Olivier

Citation :

A partir d'une remarque de Vladimir Nabokov, Geneviève Brisac interroge les formes que revêt l'écriture des femmes, les figures de leur style, et en décrypte le sens caché. De Karen Blixen à Virginia Woolf, en passant par Jean Rhys, elle explore onze manières d'écrire, c'est-à-dire, onze manières de penser et de sentir le monde.

J'ai parcouru ce livre, sans en retirer grand chose ou alors j'ai oublié je dis donc comme Maya :

Citation :

Qu'en pensez-vous?

Pour un écrivain femme, j'aime beaucoup Anais Nin.

Je lis en ce moment son Journal mais elle a écrit aussi des romans que je ne connais pas....

Citation :

Anaïs Nin, née le 21 février 1903 à Neuilly-sur-Seine et morte le 14 janvier 1977 à Los Angeles, est une femme de lettres américaine d’origine franco-cubaine. Elle doit sa notoriété à la publication de journaux intimes qui s'étalent sur plusieurs décennies et offrant une vision profonde de sa vie privée et de ses relations. La version non censurée de ses journaux n'a pu être publiée qu'après sa mort et celle de son mari. Elle est aussi l'une des premières femmes à écrire des ouvrages érotiques.

encore des livres érotiques..... mais non je ne lis pas que ça!
Il faudrait sans doute un autre genre pour la lecture commune mais je profite de l'occasion pour parler de cette femme qui me fascine beaucoup!

Coucou Rotko,

C'est pas gentil de changer mon message de place sans me prévenir. J'ai cru que j'étais folle et que j'avais rêvé de l'avoir envoyé..

Alors la question: Y-a-t-il une écriture féminine?
Je pense que non!
Je n'aime pas qu'on essaye de différencier l'homme et la femme. Chaque individu écrit avec sa propre sensibilité, vécu et envie du moment.
Après évidemment, certains aspects de la vie ne seront jamais vécus par un homme comme la grossesse et vice et versa mais de là à créer une écriture féminine, je dis non.

cleo a écrit:

Je n'aime pas qu'on essaye de différencier l'homme et la femme. Chaque individu écrit avec sa propre sensibilité, vécu et envie du moment.

C'est la raison qui me pousse à dire Oui !

Un homme et une femme ont des vies différentes, pas les mêmes approches des choses. La société ne considère pas un homme et une femme de la même manière. Elle est encore très machiste, voire misogyne dans bien des cas.
Les vécus sont donc différents et les ressentis également.

L'écriture doit donc être différente...

Citation :

La notion de nature dans les théories de l’«écriture féminine»1

Merete STISTRUP JENSEN

L´article propose une réflexion critique autour de différentes théories sur l'« écriture féminine », leur évolution depuis 1975, et la place qu´occupe la notion de nature dans ces discours.

ici

Hélène Cixous en compagnie des deux bulgares intellectuels parisiens Julia Kristeva et Tsvetan Todorov, a traite le probleme de l'ecriture feminine.
J'ai l'envie de vous parler un peu de Julia K., mais je vais encore voir quelles sont ses idees sur l'ecriture feminine.
Quant a moi, je confirme ce qu'Harelde dit a propos de la societe qui considete l'homme et la femme differemment et je dirai et vice-versa.

Citation :

Les vécus sont donc différents et les ressentis également.

L'écriture doit donc être différente

CQFD mais ça "manque d'exemples"

rotko a écrit:

Citation :

Les vécus sont donc différents et les ressentis également.

L'écriture doit donc être différente

CQFD mais ça "manque d'exemples"

Je suis resté à la théorie.
Pour la pratique, me manque des connaissances. Et du temps pour appronfondir le pbe.
J'ai un de bug qui me résiste, et je commence à devenir chèvre !

Ce qui me gène, c'est de considérer qu'il y a une écriture féminine et donc une écriture masculine.
J'ai l'impression que l'on cautionne ainsi un sous-genre de la littérature. Littérature féminine= littérature de midinette
Peut-on alors comparer l'écriture d'un écrivain et d'une "écrivaine"?

Pas besoin de parler d'une écriture féminine pour évoquer les différences homme/femme, de parler du machisme. N'est-ce pas du machisme de mettre les femmes à part dans la littérature?

cleo a écrit:

Ce qui me gène, c'est de considérer qu'il y a une écriture féminine et donc une écriture masculine.
J'ai l'impression que l'on cautionne ainsi un sous-genre de la littérature. Littérature féminine= littérature de midinette
Peut-on alors comparer l'écriture d'un écrivain et d'une "écrivaine"?

Pas besoin de parler d'une écriture féminine pour évoquer les différences homme/femme, de parler du machisme. N'est-ce pas du machisme de mettre les femmes à part dans la littérature?

Ce n'est pas en ce sens que je différenciais homme et femme.
Je reste dans le domaine de la logique pure : je me dis que deux personnes ayant deux vies différentes, ne vont pas écrire de la même façon, raconter les mêmes choses et les aborder de la même façon. Que ces deux personnes soient homme/femme, riche/pauvre, FN/LCR, blanc/noir...
C'est tout.

Mais peut-être me cours-je ?

Oui mais deux femmes peuvent aussi avoir des vies complètement différentes.
J'imagine que la "condition féminine" n'est pas la même dans un pays laïc que dans un pays islamique et extrémiste, par exemple.
Alors à quoi bon distinguer une littérature féminine?
J'aime pas les étiquettes.

cleo a écrit:

Oui mais deux femmes peuvent aussi avoir des vies complètement différentes.
J'imagine que la "condition féminine" n'est pas la même dans un pays laïc que dans un pays islamique et extrémiste, par exemple.
Alors à quoi bon distinguer une littérature féminine?
J'aime pas les étiquettes.

Tu marques un point !

La réponse est simple. La littérature féminine se classe en deux groupes.
Le premier groupe est celui des femmes classiques, qui portent des jupes et écrivent des textes doux parlant d'amour, un peu fleur bleue, voire cucul la praline, comme ceux de Barbara Cartland ou Mme de La Fayette.
Le deuxième groupe est celui des femmes qui veulent se démarquer du premier, et produisent les textes les plus couillus possible, comme Virgine Despentes ou bien Poppy Z. Brite.

troglodyte a écrit:

La réponse est simple. La littérature féminine se classe en deux groupes.
Le premier groupe est celui des femmes classiques, qui portent des jupes et écrivent des textes doux parlant d'amour, un peu fleur bleue, voire cucul la praline, comme ceux de Barbara Cartland ou Mme de La Fayette.
Le deuxième groupe est celui des femmes qui veulent se démarquer du premier, et produisent les textes les plus couillus possible, comme Virgine Despentes ou bien Poppy Z. Brite.

Et celle-ci ?
Tu la places dans quelle catégorie ?

Je suis d'accord avec Troglodyte - en principe, ces deux cathegories existent, mais ce ne sont pas toutes les ecrivains femmes qui font l'un des deux.

Mais non Cleo, la littérature féminine, ce n'est pas que des romans a l'eau de rose.

J'ai commence a penser sur cela quand un ami refusait de lire le fameux journal d'Anais Nin, il le trouvait "trop feminise pour etre lu par un homme".

Je n'ai pas lu les "ecrivaines" que Troglodye cite, mais bon, est-ce qu'un homme aurait le meme approche que Marguerite Duras, que Marguerite Yourcenar?

Citation :

Mais non Cleo, la littérature féminine, ce n'est pas que des romans a l'eau de rose.

Pour moi, la littérature féminine n'existe pas. Il n'y a que des écrivains hommes ou femmes qui ont quelque chose à dire, à dénoncer ou qui utilisent l'écriture comme libération....

Il y a quelque chose de réducteur dans cette appellation. Suis-je la seule à le penser?

Citation :

Je n'ai pas lu les "ecrivaines" que Troglodye cite, mais bon, est-ce qu'un homme aurait le meme approche que Marguerite Duras, que Marguerite Yourcenar?

Cela reste des écrivains à découvrir pour moi. Mais j'aime à penser que oui.
Et même si les hommes ne peuvent pas écrire comme elles, ce n'est pas une raison de les cloisonner dans une littérature féminine. Il vaut mieux les confronter aux hommes que de les classer dans un sous-genre.
Parle-t-on de littérature masculine? Peut-être que oui mais c'est une absurdité pour moi.

Pour moi, il y a les bons auteurs et les mauvais. Femme ou homme, je m'en moque totalement. (Le pire est que je ne connais pas de génie du côté des femmes )

Prince d'Aquitaine a écrit:

Pour moi, il y a les bons auteurs et les mauvais. Femme ou homme, je m'en moque totalement. (Le pire est que je ne connais pas de génie du côté des femmes )

Tu vas te faire siffler !


Une des auteurs le plus lu est Agatha Christie.

Voyons Prince, cherche un peu et tu trouveras!

Citation :

pour moi, il y a les bons auteurs et les mauvais. Femme ou homme, je m'en moque totalement.

C'est bien, tu résumes en une phrase ma pensée.

Je ne connais peut-être pas les bonnes

Vous parliez de Duras et Yourcenar... mouais

Quand je parle de génie, je parle de femmes de la dimension de Proust, Hugo, Voltaire...

Et pour Agatha Christie, je ne lis jamais de policier/thriller, c'est un genre que je n'apprécie pas du tout.

Après c'est comme en peinture, les hommes prennent la vedette sur les femmes. C'est une autre histoire....
Et Sand, J.Austen, Louise Labbé?

Prince d'Aquitaine a écrit:

Je ne connais peut-être pas les bonnes

Vous parliez de Duras et Yourcenar... mouais

Quand je parle de génie, je parle de femmes de la dimension de Proust, Hugo, Voltaire...

Et pour Agatha Christie, je ne lis jamais de policier/thriller, c'est un genre que je n'apprécie pas du tout.

Les soeurs Brontë...

Ah oui, j'avais oublié les Anglaises

Mais je voulais parler en France. Pour moi George Sand n'est pas un grand écrivain

cleo a écrit:

Après c'est comme en peinture, les hommes prennent la vedette sur les femmes. C'est une autre histoire....
Et Sand, J.Austen, Louise Labbé?

C'est surtout que, jusqu'à récemment, les femmes n'avaient pas droit au chapitre. Un peu de couture, la cuisine, les mômes... et basta. Les femmes littéraires sont des exceptions avant une époque très récente.

Oui et surtout que les critiques furent longtemps que des hommes... ça ne facilite pas la reconnaissance du talent. En peinture, on observait toujours un certain mépris envers les peintres femmes.

Prince d'Aquitaine a écrit:

(Le pire est que je ne connais pas de génie du côté des femmes )

Christine de Pizan, Virginia Woolf, Marguerite Yourcenar, Annie Ernaux...c'est de la gnognotte ?